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Siem Reap & Initiative : Phlung, vers un village agro-écologique et autosuffisant

L’aventure de l’ONG Camborea commence en 2016 à Siem Reap. À l’origine de ce projet : Christophe Bailllet, Français originaire de Mont-de-Marsan et son épouse cambodgienne Sina. Auparavant, M. Baillet possédait une agence de voyages dans la ville touristique.

Christophe Bailllet
Christophe Bailllet, créateur de Camborea

Camborea et premiers pas

Après avoir travaillé bénévolement dans plusieurs associations locales depuis son arrivée à Siem Reap en 2011, Christophe, et son épouse ont souhaité aider la communauté dont la jeune femme est originaire. C’est pour cette raison que le couple a commencé à travailler dans la région en 2015 avant de créer officiellement Camborea, ONG enregistrée auprès du Ministère de l’intérieur cambodgien. Depuis, une antenne française a vu le jour, sous la forme d’une association basée à Mulhouse et animée par une équipe de bénévoles dynamiques.

Constat et motivation

Les actions de Camborea se situent principalement à 20 kms au nord de la ville de Siem Reap, dans la province éponyme. Concernant les raisons qui ont poussé le Français à s’engager dans l’associatif, Christophe Baillet explique :

« Malgré le grand nombre de touristes qui y passaient, la province est restée parmi les plus pauvres du royaume. Les conditions difficiles pour l’agriculture, l’augmentation du coût de la vie et l’exode rural en sont les raisons principales raisons. Selon la Banque mondiale, 45 % des agriculteurs de la province vivent en dessous du seuil de pauvreté. »

De surcroît, « ces dernières années la croissance démographique et l’augmentation des revenus ont provoqué une augmentation des besoins alimentaires au Cambodge, et les agriculteurs du pays ont répondu par une utilisation accrue des pesticides — dont certains illégaux — pour stimuler leur production », explique-t-il.

Sans formation ni encadrement, ces pesticides importés de l’étranger, et comportant donc des indications dans une langue qu’ils ne connaissent pas sont souvent mélangés, utilisés au mauvais moment, avec un mauvais dosage, parfois juste avant la récolte, et paradoxalement contre les mauvais parasites. D’autres produits sont aussi utilisés en grande quantité, comme les engrais chimiques, souvent pour compenser l’usure des sols due à l’agriculture intensive, la monoculture, ou plus généralement de mauvaises pratiques agricoles.

« En 2018, les herbicides ont tué 10 personnes à Kratié, la pluie ayant “lavé” le champ fraîchement traité et envoyé les produits toxiques dans le canal d’où les villageois tiraient l’eau. En 2019, dans le Banteay Meanchey, deux jeunes sont morts et 150 ont dû être hospitalisés après avoir consommé des légumes venant d’une production locale, des concombres ayant des taux de pesticides extrêmes. », rappelle le créateur de Camborea

Selon les experts, cette utilisation de produits chimiques toxiques est susceptible d’entraîner des effets désastreux sur la santé à long terme, notamment une perturbation du système immunitaire, une altération du système nerveux et le développement de certains types de cancer, entre autres.

Réalisations de l’ONG

Au Cambodge, Camborea emploie quatre personnes à ce jour, toutes originaires et habitant le village de Phlung. Camborea intervient dans le domaine de l’accès à l’eau potable depuis sa création, mais aussi la santé, la malnutrition, l’agriculture et depuis peu l’éducation. Des domaines variés et à la fois complémentaires qui, au final, se rassemblent dans un projet global autour de l’agroécologie.

« En 2016, l’objectif premier de Camborea était d’apporter de l’eau potable aux plus démunis. Il fallait alors forer des puits profonds pour trouver de l’eau de bonne qualité. À ce jour, nous avons creusé 43 puits dans trois villages différents, offrant ainsi l’accès à une eau propre à plus de 500 personnes », raconte M. Baillet
l’objectif premier de Camborea était d’apporter de l’eau potable aux plus démunis
L’objectif premier de Camborea était d’apporter de l’eau potable aux plus démunis

Au fur et à mesure des visites dans les villages, l’équipe de Camborea se rend compte que la malnutrition frappe sévèrement les villageois. « La population ne faisait pratiquement plus pousser de légumes en raison du contexte agricole difficile, et n’avait donc plus les moyens de manger sainement », explique Christophe. Ce dernier constat et la vision de l’utilisation de pesticides à outrance ont poussé l’équipe de Camborea à s’intéresser de près à l’agroécologie et plus précisément à la permaculture.

Jardin communautaire et école

En 2017, l’ONG achète un terrain et démarre un « jardin communautaire » afin de promouvoir une agriculture saine, de former les villageois à des techniques pertinentes et au respect de la nature, mais aussi de produire et de donner à ceux-ci des semences paysannes et reproductibles pour qu’ils puissent s’alimenter correctement et s’orienter progressivement vers l’autosuffisance alimentaire.

jardin communautaire
Jardin communautaire

Les autorités du village et de la commune sont ensuite venues trouver Christophe afin qu’il les aide à répondre à un besoin essentiel : construire la première école du village. En effet, bien que Phlung soit le plus grand village du district, il était le seul à ne pas posséder d’école, ce qui posait surtout un problème pour les tout petits qui n’avaient aucune structure de proximité pour les accueillir, et n’étaient donc pas scolarisés.

Une école pour le village
Une école pour le village

Ne pouvant ignorer cette demande de la communauté, Camborea a pu acheter en 2018 le terrain voisin de leur jardin, où elle a construit en 2019 une école qui a ouvert ses portes le 1er novembre 2019. Elle accueille aujourd’hui une quarantaine d’enfants de 4 à 5 ans.

Vision globale

« Au fil des années, Camborea a su évoluer avec les besoins de sa communauté, des villageois vivant dans un secteur difficile sous de multiples aspects. Les projets se sont succédé naturellement, s’imbriquant doucement les uns dans les autres pour aller vers un seul et unique but, la création d’un centre éducatif et socioculturel autour de l’écologie », avance Christophe.

Tomates du jardin communautaire
Tomates du jardin communautaire

Dans ce projet global, le jardin potager devient alors une vitrine d’agro-écologie, du respect de la nature et de l’humain, et de la biodiversité. Il permet également de sensibiliser aux problèmes du plastique, du recyclage, des pesticides et de la chute des pollinisateurs, mais aussi sur les questions de santé et du « manger mieux ».

La toute nouvelle école jouera un rôle très important dans ce but, bien sûr en permettant un accès à l’éducation à des enfants qui en étaient jusque-là privés, mais surtout en permettant de les sensibiliser dès le plus jeune âge, ainsi que leurs parents et toute la communauté au final.

Produit par Camborea
Produit par Camborea

« Aujourd’hui, l’équipe de Camborea travaille quotidiennement à améliorer cette vitrine qui prend forme rapidement, et à créer le premier lien qui amènera les enfants au jardin pour le vrai début de cette belle aventure », conclut le créateur du projet.

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