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Archive & Magazine : Les 1000 vies de Jean-Yves Navel

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Surtout connu pour avoir fondé l’Angkor Photo Festival, Jean-Yves Navel est l’un de ces personnages haut en couleurs, riche et dont le parcours révèle tant de surprises. Pour Cambodge Mag, Jean-Yves racontes ses vies au Cambodge…

Jean-Yves Navel

Jean-Yves Navel


C’est tout juste rentré d’une retraite méditative de 10 Jours à Kampong Cham que Jean-Yves Navel nous reçoit dans son établissement, le Blue Indigo, centre dédié à la pratique du yoga. Dès le début de l’entretien, une difficulté : par quel prisme aborder le portrait du fondateur de l’Angkor Photo Festival, qui a aussi été, parfois tour à tour, souvent en même temps, créateur de meubles d’art, hôtelier, restaurateur, libraire, agent de voyage et professeur de yoga ? Peut-être vaudrait-il mieux commencer par son arrivée au Cambodge, en 1998.

Jean-Yves et sa compagne effectuent alors un séjour de sept mois en Asie du Sud-Est et, sur l’invitation d’une amie, découvrent le Royaume : « Le charme a immédiatement opéré. 24 heures avant notre départ, nous avons loué une maison, en promettant au propriétaire de revenir nous y installer trois mois plus tard ! ». Promesse tenue, puisque dans le délai annoncé, le couple, qui habitait dans les Caraïbes, est revenu poser définitivement ses valises dans cette maison traditionnelle. A la fin des années 1990, aucune guesthouse n’existait à Siem Reap, et la grande bâtisse en bois, avec ses six chambres, et vite transformée en maison d’hôtes, le Secret of Elephants.

De la ferronnerie d’art au métier d’hôtelier

Jean-Yves y voit une possibilité de se reconvertir, et ce diplômé des Beaux-Arts, jusqu’alors créateur de meubles, se métamorphose en hôtelier. Pour sa plus grande satisfaction. « Nous avions monté, pour notre guesthouse, le premier site web du Cambodge, ce qui nous a vite assuré une très grande visibilité. Nous avons tout de suite eu des clients, peu de touristes, mais beaucoup d’employés d’ONG, des journalistes, des artistes…

Des gens tous extrêmement intéressants ». La rencontre avec le photographe Gary Knight et l’amitié qui en résulte donne lieu à de nombreuses discussions sur la photographie, que pratique aussi Jean-Yves. Et les deux hommes ne peuvent que constater la sous-représentation criante des photographes asiatiques, pourtant incroyablement talentueux. Peu à peu mûrit l’idée d’un festival qui leur serait consacré tout en accueillant de grands noms de la photographie. C’est donc Jean-Yves Navel qui initie le projet et fonde, en 2005, le désormais fameux Angkor Photo Festival qui fêtera en décembre sa quatorzième édition.

Passage de relais

Si les invités prestigieux ont été nombreux, certains ont profondément marqué l’organisateur du festival : Antoine d’Agata, photographe expressionniste ; Philip Jones Griffiths, grand reporter qui a couvert la guerre du Vietnam et dénoncé l’utilisation de l’agent orange ; Philip Blenkinsop, avec « son œil extraordinaire » ; ou encore Roger Ballen, personnage complètement à part dans le monde de la photo, qui a su se construire un univers unique. « Et tellement d’autres très très bons photographes qui sont venus… Nous avons beaucoup travaillé pour ça avec Françoise Callier, qui est responsable de la programmation depuis 2006 ». Cette année, Jean-Yves Navel confie les clés du festival à Jessica Lim : « Passer les rênes, c’est tout à fait normal ! Je trouve que c’est très bien que ça bouge, qu’il y ait d’autres gens qui s’en occupent. Tout simplement. Mais je suis toujours le festival de très près », explique-t-il.

Carnets d’Asie, un espace de vie

L’année de la fondation du festival, Jean-Yves Navel décide de se séparer de sa maison d’hôte et de se lancer dans une autre grande aventure en suivant l’exemple de son ami Olivier Jeandel. Ce dernier, qui a fondé les librairies Carnets d’Asie à Phnom Penh et à Bangkok, l’encourage à ouvrir un lieu identique à Siem Reap. Sur 1200m², l’espace abrite, en plus de la librairie, un café/restaurant et des boutiques d’artisanat local, le tout donnant sur le boulevard Sivatha. C’est d’ailleurs ce lieu qui abritera, les premières années, le festival photo et ses ateliers.

« C’était précurseur, mais ça n’a pas marché, c’était trop tôt, il n’y avait pas assez de monde à l’époque. Il y avait peu de clients, et beaucoup de touristes achètent leurs livres avant le départ. Et puis, je gérais tout le lieu, et c’était tout de même un gros bateau »,confie-t-il.

Loin de se décourager après cette expérience qui aura duré cinq ans, Jean-Yves Navel fonde alors, avec un ami cambodgien, une agence de voyages proposant un autre regard sur le pays, hors des sentiers battus : « Ce fut une activité très intéressante. Nous voulions faire des choses un peu à part, et cela fonctionnait bien. Mais il aurait fallu qu’on se développe beaucoup plus, ce qui était impossible à cause des autres métiers que nous exercions ».

Se consacrer au yoga

De ces multiples activités, c’est finalement à celle du yoga que Jean-Yves a choisi de se consacrer à plein temps, toujours dans la ville de Siem Reap. « Ça n’a jamais cessé d’être une petite ville très agréable, bien qu’elle se soit beaucoup développée. Mais elle conserve énormément de charme, avec cette rivière qui coule au milieu… Les gens sont toujours aussi accueillants, toujours aussi ouverts. Ça reste un bel endroit, et après vingt ans passés ici, je ne ressens aucune lassitude , dit-il.

Et puis, Siem Reap, ce sont aussi les temples, où Jean-Yves va régulièrement puiser la sérénité qui s’en dégage. Un accord parfait avec sa pratique méditative, qu’il transmet par le biais de son centre ouvert il y a maintenant trois ans.

Le yoga permet de « toucher du doigt une expérience unique, d’avoir une conscience de la nature, de mieux gérer son corps, ses émotions… ».

Jean-Yves Navel démontre que des activités très éclectiques peuvent s’imbriquer avec une logique, un équilibre et une cohérence évidentes. Toujours passionné par la photographie, cet homme aux multiples casquettes entend cette année concrétiser quelques projets, tout en restant impliqué dans le festival qu’il a fondé. Et reste toujours animé du même amour pour le Cambodge.

Texte et photographie par Rémi Abad

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