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Parcours – Voyage : De Nantes à Tokyo, la grande boucle de Cloé

Depuis son départ de Nantes il y a deux ans, Cloé, jeune femme de 24 ans, a parcouru en solitaire plus de 14 700 kilomètres au guidon de son vélo, traversant 17 pays, 18 en comptant le Cambodge. Elle a décidé de poser durant quelques mois ses sacoches dans le royaume avant de repartir en direction du Japon. Sa conférence à l’Alliance Française a permis de découvrir en détail cet incroyable périple.

De Nantes à Tokyo, la grande boucle de Cloé

De Nantes à Tokyo, la grande boucle de Cloé


Il y a des rendez-vous dont on ne ressort pas indemne. Des récits laissent la tête pleine de rêves où dansent pêle-mêle les paysages grandioses, les rencontres improbables et le parfum de l’aventure.

En quittant cette conférence, comment ne pas repenser aux visages de ces femmes Apatanies, volontairement enlaidies afin d’échapper aux enlèvements de la tribu voisine ? Comment résister à l’envie d’aller voir soi-même ces villages de l’Arunachal Pradesh perchés dans la montagne, ou bien les plaines interminables de l’Assam, dominées par le vert et le bleu ? Et, surtout, comment ne pas rester émerveillé devant le témoignage de cette volonté inébranlable, conjuguée à un émerveillement constant ?

Pendant plus d’une heure et demie, Cloé Ando a donc fait le récit de son périple hors du commun, avec une fraîcheur et un enthousiasme qui feraient presque oublier l’ampleur d’un exploit dont les chiffres donnent le tournis : 628 jours de voyage, des températures allant de -3° dans les montagnes de Darjeeling à 45° dans les plaines birmanes, parcourant en moyenne 75 kilomètres par jour dans des conditions parfois extrêmes tout en transportant 25 kilos de bagages.

« Besoin d’une petite pause après mes études »

« D’abord, je tiens à préciser que je suis une personne tout à fait normale », déclare Cloé avec un grand sourire, désamorçant la question que tout le monde se pose : ne faut-il pas être un peu fou pour entreprendre une telle aventure ?

Tout a commencé au cours de vacances en Ouzbékistan, lorsque la jeune femme croise un groupe de cyclistes voyageurs et entame une discussion avec eux. « C’était en plein désert du Kyzylkoum. Il faisait une chaleur incroyable et pourtant, je n’oublierai jamais le sourire qu’ils affichaient sur leurs visages.

L’idée de voyager en vélo, qui me paraissait auparavant inconcevable, devenait tout à coup quelque chose d’envisageable ». Déjà décidée, après avoir obtenu sa licence d’architecture, à effectuer un séjour au Japon pour y rejoindre son père, Cloé songe alors à entreprendre le trajet au guidon d’un vélo.

Départ

En à peine trois mois, les préparatifs sont bouclés : sacoches cousues à partir de matériaux de récupération, monture fournie par un sponsor, mise en place de l’itinéraire et léger entraînement pour une jeune femme qui avoue ne pas être particulièrement sportive. « Lorsqu’est venue l’heure du départ, je ne savais pas si j’étais vraiment faite pour ce genre d’aventure. Peut-être que j’allais pédaler pendant des mois et des mois, mais j’aurais tout aussi bien pu faire demi-tour au bout de trois jours ! L’important était d’essayer, sans s’imposer trop de pression ».

Aventure humaine

Elle poursuit l’aventure, sans encombre, sans même une crevaison. Cloé égraine le long chapelet des pays traversés : Italie, Slovénie, Croatie, Monténégro, Albanie, Grèce, Turquie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Iran, Émirats arabes unis… Puis la voilà en Inde, à Bombay tout d’abord, puis à travers les sept États du nord-est après une incursion au Népal, gagnant ensuite le Myanmar, la Thaïlande et, enfin, le Cambodge ; le tout avec un budget serré de cinq dollars par jour en moyenne.

« Je trouvais toujours un endroit où planter ma tente, même des plus improbables, à l’intérieur des pagodes thaïlandaises par exemple. J’étais aussi très souvent invitée à dormir chez les habitants. Voyager seule suscite nettement moins de méfiance qu’en groupe : les gens viennent à vous plus facilement, vous parlent, vous aident et vous conseillent ». Pour communiquer, Cloé apprend à chaque pays traversé les rudiments de la langue, devant parfois se contenter de simples gestes ou de sourires, « ce qui n’empêche en rien de fabuleux échanges ».

Éloge de la lenteur

Lors de son départ, Cloé ne mesurait pas tous les bienfaits qu’allait lui procurer cette odyssée cycliste. Peu à peu se révèle un prodigieux sentiment de liberté : « Être seule m’a permis d’aller à mon rythme, sans contraintes et obéissant à mes seules envies, me permettant de m’imprégner de toutes les cultures rencontrées. Et puis, la lenteur du vélo permet de créer une proximité impossible à obtenir autrement.

On se confronte à d’autres modes de vie, d’autres points de vue, ce qui contribue à casser bon nombre de préjugés. Comme en Iran par exemple, où le pays que j’ai découvert est à des années-lumière de ce que l’on imagine ». Pas uniquement géographique, l’itinéraire s’avère aussi intérieur. « On gagne peu à peu en confiance, tant envers les autres qu’envers soi-même. La peur de l’inconnu s’efface progressivement. Mais le voyage n’est pas terminé, j’ai encore, j’en suis sûre, beaucoup de choses à apprendre ! ».

Sortir de sa zone de confort

Pourtant, à mesure que le périple se poursuit, Cloé ressent le besoin d’effectuer une pause. « Ce voyage, je l’ai aussi entrepris pour quitter une zone de confort. Et voilà que je me rends compte que chaque jour, à chaque rencontre, je répète les mêmes phrases et réponds aux mêmes questions. Je me retrouvais donc à nouveau dans une autre zone de confort, que j’avais besoin de quitter.

Partager mon ressenti, mes sentiments, rompre une forme de solitude m’a amenée à cet interlude siemreapois ». Cette pause n’est pas de tout repos, la jeune architecte participe à un projet bénévole de construction d’école, tout en pratiquant quelques activités qui lui permettront de renflouer ses finances.

La voilà tour à tour graphiste pour une boulangerie et une agence de voyage, conseillère en architecture, artisane fabricant de petits carnets et même cuisinière confectionnant caramel et beurre de cacahuètes. Puis viendra, tôt ou tard, le temps du départ, direction le Vietnam, la Chine, la Corée du Sud et, pour finir, le Japon. « Lorsque j’ai planifié cette aventure, je pensais passer un an sur la route et un an au Japon. L’idée est toujours là, c’est juste un peu plus long que prévu ! » Le périple de Cloé peut être suivi sur son blog, sa page Facebook et son compte Instagram. Ils dévoilent de superbes photos qui, à n’en pas douter, susciteront quelques vocations.

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