Proposé par les éditions Gope, Sothon, le premier roman de Franck Quéré, ayant pour cadre le Cambodge, est disponible sur les grandes plate-formes de vente en ligne, en format broché, depuis le début du mois d’octobre 2019.
Présentation de l’éditeur
Allongé sur une large pierre, le vieil homme sait qu’il ne dormira plus cet après-midi. Il profite de ces instants pour reposer son corps. Là, sous le figuier, il lâche prise. Passé et présent se mêlent dans son esprit encore embrumé. Mais, dans quelques secondes, un enfant va se précipiter vers lui. Les yeux brillants d’excitation, il lui adressera un sampeah (geste de salutation) plein de respect, puis voudra l’interroger.
Sothon, premier roman de Patrick Quéré
Un flot de souvenirs enivrants submergera le vieil homme et le gamin boira chacune de ses paroles. Mérite-t-il seulement cette admiration ? Au fond, le vieillard le sait. Ce qu’il s’efforce de garder au plus profond de lui depuis tant d’années devra sortir au grand jour. Et, en se racontant, il pourrait bien trouver les réponses aux questions qui le hantent… STÉPHANE est un jeune homme passionné de généalogie. Quand Sarah, sa compagne, lui avoue ne rien connaître du passé de sa famille, il entreprend une enquête qui les mènera aux confins du possible.
Biographie de l’auteur
Franck Quéré est agronome de formation. Ses rencontres avec des paysans laotiens, thaïlandais et cambodgiens noueront un fil permanent entre son mode de vie, ses sources d’inspiration et l’Asie du Sud-Est. Plusieurs immersions dans les cultures de ces pays ont nourri son imaginaire. A travers ce premier roman, il tente d’explorer la notion de modèles qui orientent et façonnent nos choix de vie.
Extrait
Prologue
« Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. »
Marcus Garvey.
Allongé sur une large pierre, le vieil homme profitait, les yeux mi-clos, de la fraîcheur apportée par l’épais feuillage de l’arbre le surplombant. À cette heure de la journée, la chaleur écrasante ne lui laissait d’autre choix que de profiter d’une sieste propice aux rêveries. Au fil des années, ce banc naturel était devenu son refuge.
Personne dans le village n’aurait d’ailleurs songé à s’y asseoir sans lui en demander la permission. Étrange façon de penser, se dit-il. Comme si ce caillou lui appartenait. Il préférait y voir une marque de respect pour son âge. Il passa une main sur son visage. Lentement. Pour ressentir sa peau séchée par de nombreuses heures passées sous un soleil ardent. Étaient-ce ses joues et son front ou ses doigts qui étaient tant crevassés ? Huit décennies le séparaient de la peau douce du nouveau-né et, il fallait se rendre à l’évidence, sa face ressemblait à présent à un vieux parchemin sur lequel la vie aurait imprégné son histoire.
Son esprit divaguait sereinement et il comprit qu’il ne dormirait plus cette après-midi. Il préférait cependant continuer à se reposer sous ce figuier en attendant que la vie du hameau reprenne sa folle activité. Pour le moment, le rituel était respecté. Les hommes, les femmes et les bébés dormaient ou s’activaient sur leur paillasse, lambinant patiemment en espérant que la fraîcheur de la fin de journée leur donne un second souffle.
Le silence n’était pourtant pas total. On entendait, au loin, de joyeux cris d’enfants et des clapotis à chaque fois que l’un d’entre eux plongeait dans le cours d’eau. Cela le réconfortait. Il se dit que le temps ne révolutionnait pas toujours les mœurs, car il avait lui-même profité de la fraîcheur du fleuve avec ses camarades de nombreuses années auparavant.
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