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Littérature : Chath pierSath, « plusieurs façons d’être humain, plusieurs façons d’être Cambodgien »

« Plusieurs façons d’être humain, plusieurs façons d’être cambodgien » constitue le slogan du site web de l’auteur et artiste cambodgien américain Chath pierSath. C’est aussi un thème récurrent dans son œuvre et un fil conducteur de ses réflexions sur la société cambodgienne dans son dernier recueil de poésie : On Earth Beneath Sky.

Chath pierSath
Chath pierSath

À propos

Chath pierSath, né à Battambang, au Cambodge, en 1970, a survécu aux Khmers rouges et a grandi aux États-Unis. Il est l’auteur de deux recueils de poésie, « After » et « This Body Mystery », et d’un livre pour enfants, « Sinat and the Instrument of the Heart ». Il est également connu pour son art visuel et a exposé en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

Chath pierSath vit et travaille aujourd’hui dans une ferme familiale dans la ville de Bolton, dans la vallée de Nashoba, dans le Massachusetts.

Peinture de Chath pierSath
Peinture de Chath pierSath

Dans ces poèmes et textes en prose, le Cambodgien décrit avec force détails son parcours de réfugié, sa réinstallation aux États-Unis, son retour au Cambodge et ses efforts incessants pour trouver un sens et un épanouissement dans son pays d’adoption.

Ses compositions audacieuses documentent les dommages causés au peuple cambodgien par des fanatiques politiques et les séquelles dans une nation qui peine encore à retrouver son équilibre.

« On Earth Beneath Sky »

On Earth Beneath Sky, son dernier opus, regorge d’une vibration propre à permettre aux initiés comme aux non-initiés de réimaginer le Cambodge, l’Amérique, la sexualité, la famille et les tensions chroniques entre le passé, le présent et l’avenir. Avec trois livres publiés derrière lui, cette dernière œuvre est une vaste sélection de 68 poèmes et textes en prose qui traversent les terrains émotionnels de l’incertitude de la vie.

« Chath est un prestidigitateur et un astucieux chiromancien du Cambodge, des États-Unis et de sa propre identité dans ses poèmes et ses sketches en prose »

Chath écrit comme il peint, faisant tourbillonner les images avec intensité et tristesse, lançant des fléchettes sur des idées ou des hypothèses, implorant et désirant, mais trouvant toujours un chemin vers la réconciliation, l’apaisement et la célébration de la vie.

Il va au-delà des récits de guérison des traumatismes attendus et amène plutôt ses lecteurs à fouiller dans leur propre esprit pour découvrir des idées fausses, des points de vue et ce qu’ils ont peut-être considéré comme acquis.

Sa voix peut faire grimacer les lecteurs, les réjouir, les interroger et leur faire verser une ou deux larmes. Il écrit avec une voix intergénérationnelle : il parle en tant qu’enfant, jeune homme et homme gay mûr vivant entre deux mondes. Ses mots incitent ses lecteurs à regarder à nouveau, à penser à nouveau, et à toujours rêver plus grand que nos pensées banales.

On Earth Beneath Sky place fermement l’auteur dans les canons de la littérature cambodgienne.

Dans le poème The New Cambodia par exemple, il observe du bétail attaché à des motos, côte à côte avec des Range Rovers — des exemples concrets du développement chaotique du Royaume au cours des dernières décennies. Dans Campuchea et Sorya the Sun, il tourne son regard vers la pauvreté rurale en racontant des histoires d’accaparement de terres, de malnutrition et de maladies dans sa province natale de Battambang.

La douleur de ces premières années a laissé une marque indélébile. Il a perdu son père dans un conflit au Cambodge dans les années 1970, tandis que sa mère, toujours au Cambodge, est tombée malade et est décédée alors qu’il avait 12 ans, ils étaient séparés par plusieurs milliers de kilomètres.

Dans Mother, I'm Coming Home, il se souvient de la douleur que sa mère a ressentie en lui souhaitant une vie meilleure et en lui promettant des retrouvailles qui n’ont jamais eu lieu, murmurant :

« Va là où tu seras en sécurité. Tu grandiras pour avoir de meilleurs jours. Reviens quand tu pourras. Nous nous retrouverons bientôt »

Chath explore la mémoire et l’illusion, nombre de ses œuvres étant tirées de ses propres journaux intimes et portant sur la famille, l’amour, la déception et même la haine. Il déterre des souvenirs et les juxtapose à des moments historiques… La nature cyclique de l’histoire, qui est perpétuellement écrite et effacée, est souvent entre les mains du pouvoir — et ici l’artiste en réclame une petite partie.

Peinture de Chath pierSath
Peinture de Chath pierSath

Extrait : On Earth Beneath Sky

Mother, I’m Coming Home

« Seize ans, c’est trop long.

Mère, je rentre à la maison

pour recueillir tes ossements.

La guerre qui a tué ton mari est terminée.

Les champs de la mort sont terminés.

Je me réveille encore au son des armes.

Seize ans, c’est trop long.

Je suis à la maison, mère, pour recueillir tes ossements.

Ta voix me dit de courir :

Cours, cours, cours jusqu’à ce que tu sois libre,

Cours aussi loin que tu peux.

Quand la guerre sera terminée,

Nous nous retrouverons.

Je te cherche dans les endroits que j’ai connus…

Le buisson de bambou et les manguiers que tu avais fait pousser.

Il n’y a rien d’autre que du désespoir dans tes ossements.

Fuis les pelotons d’exécution des hommes sans cœur.

Va là où tu seras en sécurité.

Tu grandiras pour avoir des jours meilleurs.

Reviens quand tu pourras.

Nous nous retrouverons bientôt. »

 

javaarts.org, Exposition d’art « Khmer Lessons ». Photographies fournies

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