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Conférence – Identité : Se sentir cambodgien ici ou ailleurs

L’Institut Français du Cambodge organisait la semaine dernière un colloque sous le thème « Migrations et Identités ».

De gauche à droite : Jean-Baptiste Phou, Julie Blot, Pete Pin et Suyheang Kry

De gauche à droite : Jean-Baptiste Phou, Julie Blot, Pete Pin et Suyheang Kry


D’où vient le sens d’appartenance à une communauté ou un pays ?

Comme le photographe Pete Pin l’expliquait au colloque, sa grand-mère l’a toujours appelé Pete et dans sa famille c’était son seul prénom.  Mais, quand ses parents cambodgiens quittèrent le camp où ils s’étaient réfugiés en Thaïlande à la fin du régime khmer rouge, sa mère décida qu’il lui fallait un nom cambodgien sur son passeport américain.

Donc, son nom légal devint Sophol mais pour ses parents et amis, il a toujours été Pete.

Durant ce colloque animé par Jean-Baptiste Phou de l’ONG Cambodian Living Arts, les participants tentèrent d’analyser ce qui arrive quand des gens forcés de quitter leurs milieux tentent de conserver leur identité. Dans les années’70 et ’80, l’univers dans lequel les Cambodgiens avaient jusqu’alors vécu fut détruit par la guerre civile, le régime khmer rouge et la guerre entre le gouvernement cambodgien et les factions rivales le long de la frontière thaïlandaise.

Rebâtir le pays prit du temps. Aujourd’hui, ce sont les défis d’une nation en croissance rapide auxquels la population fait face.

Le public eut de nombreuses questions à poser aux panelistes après la conférence

Le public eut de nombreuses questions à poser aux panélistes après la conférence


Migration dans un pays en développement

“La plus grande portion de la migration à l’intérieur du pays est d’une région agricole à l’autre, ce qui n’est pas surprenant car la population du Cambodge est toujours en grand partie rurale,» expliquait la géographe française Julie Blot.  Durant la saison sèche, beaucoup de gens des campagnes viennent chercher du travail en ville, habituellement dans le domaine de la construction. Et quand ils décident de s’installer en ville en permanence, dans la moitié des cas ce sera à Phnom Penh, a-t-elle ajouté.

Etre cambodgien

Parlant d’identité nationale, Suyheang Kry, directeur exécutif de l’ONG Women Peace Makers (femmes qui font la paix), a souligné que le préambule de la Constitution de 1993 commence en ces termes : « Nous, Peuple Khmer ». Alors qu’en est-il des Cambodgiens dont les ancêtres étaient chinois, vietnamiens, cham ou jaraï au lieu de khmers, a-t-elle demandé. Au niveau des communautés, ceci n’empêche habituellement pas les gens de souches diverses de se côtoyer et d’être solidaires, a-t-elle ajouté.

Durant le débat suivant la conférence, une personne dans l’audience demanda s’il y avait un sentiment d’être de Phnom Penh, comme il y a un sentiment d’être parisien ou new-yorkais. Ce fut une Cambodgienne dans la vingtaine qui lui répondit que oui, elle était définitivement une jeune femme de Phnom Penh.

Michelle Vachon

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