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Cambodge & Opinion : Vivre avec le coronavirus : oui, mais comment ?

« La mauvaise nouvelle est que le COVID-19 ne disparaîtra peut-être jamais. La bonne nouvelle est qu’il est possible de vivre ''normalement'' avec cette maladie au sein de notre société. »

Vendeur de pain à bicyclette dans Phnom Penh
Vendeur de pain à bicyclette dans Phnom Penh

C’est ce qu’ont déclaré trois ministres de Singapour — le ministre du Commerce et de l’Industrie Gan Kim Yong, le ministre des Finances Lawrence Wong et le ministre de la Santé Ong Ye Kung, qui coprésident le groupe de travail multi-ministériel sur le COVID-19 de leur pays — dans une tribune publiée dans le journal The Straits Times de Singapour.

Changement de stratégie

Cette déclaration marque un revirement total par rapport à la stratégie de tolérance zéro que le gouvernement de la ville-État avait adoptée avec succès jusqu’à présent pour contenir la pandémie et qui impliquait, entre autres, le dépistage, le traçage et des quarantaines strictes dans un environnement juridique coercitif ainsi que la fermeture des frontières.

Cette déclaration intervient alors que de nombreux pays de la région Asie-Pacifique qui avaient également opté pour une stratégie forte se retrouvent, avec Singapour, confrontés à une nouvelle épidémie de COVID-19 liée à la propagation de la variante Delta.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie de Singapour, un taux élevé de vaccination de la population serait essentiel comme pilier central et, au fur et à mesure, les autorités sanitaires se concentreraient sur le traitement des patients atteints de formes graves de la maladie dont le nombre diminuerait logiquement.

Les personnes présentant des symptômes légers ne seraient plus soumises à la quarantaine et pourraient rester chez elles, si nécessaire, comme c’est parfois le cas pour la grippe classique. Les tests de dépistage ne seraient effectués que dans des contextes spécifiques, comme les événements de masse.

La ville-État envisage même d’arrêter le décompte quotidien des cas détectés et des décès pour ramener la normalité dans la vie quotidienne et mettre fin au caractère anxiogène de ces rapports détaillés.

« Qui ne souhaiterait pas voir cette stratégie fonctionner et devenir un modèle applicable dans le monde entier ? »
Guichet de banque à Phnom Penh
Guichet de banque à Phnom Penh

Au Cambodge

La vaccination à un rythme accéléré est également une pierre angulaire de la stratégie mise en œuvre au Cambodge. Cependant, les records quotidiens continuent d’être franchis et le nombre de décès augmente légèrement chaque jour. Et l’on craint fort qu’avec la variante Delta, on assiste à une recrudescence des cas.

Pour ne pas franchir la ligne rouge et devoir imposer à nouveau un confinement général, les autorités enjoignent la population à respecter les mesures minimales de distanciation sociale. Il s’agit notamment de ne pas rester trop longtemps, voire d’éviter complètement les lieux surpeuplés ou fermés et de maintenir une distance sociale avec les autres.

Cependant, en observant ce qui se passe à Phnom Penh ou en regardant les photos qui circulent sur les médias sociaux, il est évident que beaucoup pensent que le danger est derrière. Est-ce l’effet boomerang des vaccins déjà constaté dans d’autres pays ?

« Nous sommes vaccinés et donc, nous croyant au moins protégés des formes les plus graves de la maladie, au diable les mesures de sécurité et retournons à la vie normale...»

Le résultat est une épidémie puisque les personnes vaccinées peuvent effectivement porter et transmettre le coronavirus même si, selon certaines études, cela se produirait 12 fois moins que dans le cas des personnes non vaccinées. Il serait encore plus inquiétant qu’une variante plus résistante aux vaccins utilisés ici se propage.

En tout état de cause, cela incite chacun à réduire au maximum ses sorties. Il y a évidemment des sorties indispensables pour pouvoir travailler, se nourrir, se soigner. D’autres le sont moins voire totalement superflues. Sans supprimer totalement les sorties, il est nécessaire de prendre toutes les mesures de sécurité élémentaires.

Il fut un temps où l’on ignorait le fait que l’eau pouvait propager des maladies. Une fois que cela a été établi et que l’on a su que faire bouillir l’eau réduisait les risques de contagion, cette mesure « barrière » est devenue un impératif, de la même manière que se laver les mains régulièrement est devenu une mesure d’hygiène recommandée bien avant la pandémie.

Habitude de distanciation difficile à prendre
Habitude de distanciation difficile à prendre

Le Premier ministre Hun Sen a récemment déclaré que l’éradication du coronavirus prendrait du temps.

« Voulons-nous passer ce temps à aller d’un confinement à l’autre ? Certainement pas »

Mais nous devrons le faire en ne vivant pas exactement « comme avant ».

Est-ce si difficile à faire par nous-mêmes ou faut-il que l’ordre vienne « d’en haut » pour que nous nous y conformions ?

Faites votre choix…

Avec l’aimable autorisation de Cambodianess

Illustrations photo : ADB (cc)

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