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Cambodge & Nature : Faire renaître le côté sauvage d’Angkor

Cette semaine, un projet visant à réintroduire la faune dans le parc archéologique d’Angkor fête ses huit ans de succès. L’objectif est de ramener la vie sauvage sur le site historique. Le projet est mené par l’autorité nationale Apsara qui gère le parc, en collaboration avec l’administration forestière et l’ONG Wildlife Alliance.

Aujourd’hui, le complexe d’Angkor est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais il abritait autrefois le patrimoine naturel du Cambodge. Au zénith d’Angkor, la faune était probablement abondante, comme le suggèrent les sculptures de primates, de cerfs et de chats sauvages au temple Bayon. Malheureusement, la chasse au XXe siècle a décimé les populations et éliminé bon nombre d’espèces menacées figurant sur la liste rouge de l’UICN. Le projet de relâchement vise à inverser cette tendance en réintroduisant la faune dans les forêts d’Angkor.

Tout a commencé en 2013 avec le premier lâcher d’un couple de gibbons. Depuis, une quarantaine d’animaux ont été relâchés, dont des espèces menacées. Aujourd’hui, trois couples de gibbons se balancent dans les arbres. Ils se sont bien adaptés à leur habitat forestier, selon Chou Radina, directeur adjoint du département de la gestion forestière, du paysage culturel et de l’environnement de l’Autorité Apsara :

« Ils ont donné naissance à quelques bébés, il y a maintenant un total de douze gibbons »

Retour sur huit années de succès : M. CHOU Radina, directeur adjoint du département de la gestion forestière, du paysage culturel et de l’environnement de l’Autorité Apsara, parle du programme de libération d’Angkor.

Mais il n’y a pas que les gibbons qui s’installent à présent dans la nature à Angkor. D’autres animaux ont également été relâchés, notamment des langurs argentés, des civettes palmées et des muntjacs rouges. En 2019, les cours d’eau d’Angkor ont accueilli de nouveaux résidents : une famille de loutres à poil lisse ! Ces dernières ont également donné naissance à une nouvelle génération, indique Chou. L’année dernière, elles ont donné naissance à deux petits. Ces naissances sont une bonne indication que les animaux s’adaptent bien à leur nouveau foyer naturel.

Selon Chou, les sites de relâchement sont soigneusement choisis en fonction de l’habitat et des besoins des espèces :

« Nous avons choisi les sites… parce qu’ils comportent plus de forêts que d’autres endroits, et la forêt présente de bonnes conditions pour accueillir les animaux comme la disponibilité de fruits et d’eau »

La subsistance n’est pas la seule chose qui fait d’Angkor un foyer idéal pour la faune. Selon Nick Marx, directeur du sauvetage et des soins aux animaux sauvages de Wildlife Alliance :

« les forêts entourant Angkor constituent un habitat parfait et offrent un refuge bien nécessaire aux espèces persécutées »

Tous les animaux relâchés dans le paysage d’Angkor ont une seconde chance de vivre dans la nature : ils ont été sauvés du commerce illégal d’animaux sauvages ou sont nés en captivité de parents secourus. Après avoir été réhabilités au « Phnom Tamao Wildlife Rescue Centre », la majorité des animaux sauvés sont ensuite relâchés dans un habitat bien protégé, comme parc naturel d’Angkor.

Après leur libération, les animaux sont soigneusement surveillés afin de garantir leur présence et leur bien-être.

« Nous installons des pièges à caméra dans la forêt pour les surveiller », explique Mme Chou. « En outre, nous avons deux gardiens qui s’occupent d’eux, notamment en leur fournissant de la nourriture supplémentaire. »

Le prochain couple de gibbons dans leur enclos d’acclimatation avant leur libération.
Le prochain couple de gibbons dans leur enclos d’acclimatation avant leur libération

L’année dernière a marqué une autre étape importante pour le projet, avec la libération de chats sauvages et des premières espèces d’oiseaux. Un couple de calaos vole désormais dans les forêts d’Angkor, et d’autres lâchers sont prévus prochainement. Le premier couple de calaos a été relâché dans la forêt protégée d’Angkor par Wildlife Alliance en 2020.

L’équipe du programme de relâchement d’Angkor, composée de membres de l’Autorité Apsara, de l’Administration forestière et de la Wildlife Alliance
L’équipe,composée de membres de l’Autorité Apsara, de l’Administration forestière et de la Wildlife Alliance

En décembre 2020, un couple de chats-léopards a été relâché. Ces derniers ne sont pas revenus chercher de la nourriture supplémentaire depuis — une bonne indication qu’ils ont conservé leurs instincts sauvages.

Chat-léopard relâché en décembre 2020 dans la forêt d’Angkor
Chat-léopard relâché en décembre 2020 dans la forêt d’Angkor

Pendant ce temps, un quatrième couple de gibbons a été transféré dans un enclos d’acclimatation pour s’habituer à leur nouveau foyer forestier avant leur libération. Jusqu’à présent, l’avenir semble prometteur pour les animaux sauvages relâchés à Angkor. En ce qui concerne le succès continu du projet, Chou, de l’Autorité Apsara, souhaite toutefois envoyer un message au public :

« Je voudrais demander à tous les touristes et aux personnes vivant à proximité : s’il vous plaît, ne touchez pas, ne dérangez pas et surtout ne nourrissez pas les animaux, lorsque vous les nourrissez, ils s’habituent aux gens, ce qui signifie qu’ils ne s’adapteront pas à la vie dans la nature. »

Le complexe des temples d’Angkor était autrefois inconnu du monde entier. Sa redécouverte a conduit à la reconnaissance mondiale d’Angkor comme centre du patrimoine culturel du Cambodge. Si le succès du projet de remise en liberté se poursuit, Angkor pourra également retrouver sa place en tant que site important du patrimoine naturel du Cambodge.

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