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- Fiscalité : Mesures incitatives pour les PME du royaume
Un rĂ©cent sous-dĂ©cret crĂ©e un ensemble dâincitations fiscales Ă lâadresse des petites et moyennes entreprises du Royaume. Le sous-dĂ©cret n ° 124 Ă©tablit des incitations fiscales pour les PME de certains secteurs dâindustrie. Cette sĂ©rie dâincitations est, selon le gouvernement, destinĂ©e Ă Â amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© et crĂ©er davantage dâemplois locaux. PME au CATA FAIR. Photographie Christophe Gargiulo Le sous-dĂ©cret dĂ©finit les petites entreprises comme les entreprises dont le chiffre dâaffaires annuel se situe entre 250 millions et 700 millions de riels (entre 62 500 et 175 000 dollars) et qui emploie entre 10 et 50 personnes. Les entreprises de taille moyenne sont dĂ©finies comme celles dont le chiffre dâaffaires annuel varie entre 700 millions et 4 milliards de riels (entre 175 000 et 1 million de dollars) et entre 51 et 100 employĂ©s. Les incitations sâadressent aux entreprises des secteurs de lâagro-industrie, de la production et de la transformation des produits alimentaires, de la fabrication de produits locaux, de la fabrication de souvenirs et dâobjets dâartisanat pour les touristes, du traitement des dĂ©chets, de lâassemblage et de la recherche et dĂ©veloppement informatique. Les PME opĂ©rant dans ces secteurs bĂ©nĂ©ficieront dâune exemption de trois ans de lâimpĂŽt sur le revenu Ă compter de la date dâenregistrement de la sociĂ©tĂ© ou de la date dâentrĂ©e en vigueur du sous-dĂ©cret si elle est crĂ©Ă©e aprĂšs la publication du texte de loi. Les entreprises qui ont accĂšs Ă ces avantages seront Ă©galement exemptĂ©es du paiement de lâimpĂŽt minimum au cours de la pĂ©riode de trois ou cinq ans, indique le sous-dĂ©cret. La pĂ©riode dâexemption sâĂ©tendra sur cinq ans. Mais, lâentreprise doit remplir certaines conditions : 60% des matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es doivent ĂȘtre locales. Lâentreprise doit Ă©galement montrer une augmentation rĂ©cente de ses effectifs dâau moins 20%. Le sous-dĂ©cret rend Ă©galement certaines dĂ©penses dĂ©ductibles, notamment les systĂšmes informatisĂ©s de comptabilitĂ© et dâinformation (200%), la formation technique et comptable du personnel (200%) et les machines et outils «innovants et permettant dâaccroĂźtre la productivité» (150%).
- GEReSH-CAM â Projet europĂ©en : Vers la crĂ©ation dâun Centre de recherche inter-universitaire e
Plus dâune quarantaine dâenseignants, professionnels, et responsables venus de dix institutions cambodgiennes et europĂ©ennes se sont rĂ©unis dans le cadre du projet europĂ©en GEReSH-CAM « Gouvernance et Ă©mergence de la recherche en Sciences humaines au Cambodge », Ă un atelier sur le thĂšme « La cartographie des acteurs locaux, nationaux et internationaux : fonctionnement, missions et possibilitĂ©s de financement (subvention, rapports, expertise) ». GEReSH-CAM â Projet europĂ©en : Vers la crĂ©ation dâun Centre de recherche inter-universitaire en sciences humaines Cet atelier pris en charge par lâAUF, sâest tenu du 17 au 20 septembre 2018 Ă lâInstitut national de lâĂ©ducation (INE). Il sâagit du cinquiĂšme atelier organisĂ© au Cambodge depuis la mise en route du projet. Les objectifs de cet atelier sont de : (1) montrer lâimportance du suivi stratĂ©gique du partenariat et des acteurs de la recherche, (2) aider Ă la dĂ©finition et Ă la mise en place dâun dispositif interne permettant Ă lâinstitution de cartographier les acteurs de la recherche sur le SH au Cambodge, (3) Ăchanger les bonnes pratiques sur le travail de suivi stratĂ©gique du partenariat, (4) Identifier les financements potentiels du centre de recherche en faisant le suivi stratĂ©gique, identifier les partenaires et les chercheurs potentiels. M. Ny Ratha, formateur de français, Ă lâinstitut national de lâĂ©ducation : ââŠCela nous apprend des mĂ©thodes de recherche pour trouver diffĂ©rents partenaires : chercheurs, bailleurs de fonds. Il nous apprend Ă bien identifier et connaĂźtre les partenaires avant de les inviter Ă participer Ă notre projetâŠâ. Dy Phaneth, URBA ââŠJâĂ©tais trĂšs impressionnĂ© par la prĂ©sentation du professeur Neth Boramey qui parlait des mĂ©thodes pour crĂ©er des projets et pour la recherche des partenaires financiers. Jâai pu apprendre les techniques de prĂ©sentation de projet et des mĂ©thodes de budgetâŠâ. Cartographie Au-delĂ de la dĂ©finition des partenaires, la cartographie est un dispositif interne permettant Ă lâinstitution de cartographier les acteurs de la recherche afin dâaider les chercheurs et dâautres acteurs impliquĂ©s dans les projets Ă les informations pertinentes. ââŠAvant, je ne savais pas ce quâĂ©tait la cartographie. AprĂšs avoir participĂ© Ă cet atelier, jâai bien appris comment identifier les partenaires et comment faire appel aux partenaires afin de crĂ©er des projets, que ce soient des partenaire techniques, en ressources humaines ou financiĂšres. Cela montre le chemin vers la crĂ©ation des projetsâŠâ, a affirmĂ© Mme Seng Kimha, coordinatrice de français Ă lâinstitut national de lâĂ©ducation, ajoutant quâelle pourrait transfĂ©rer ces connaissances aux autres. LâAUF prendra en charge prochainement un consortium des partenaires du projet entre le 15 et 19 octobre 2018 Ă Â Bruxelles pour discuter de lâavancement de lâĂ©tat du projet et pour anticiper le processus de dĂ©marche qualitĂ©. Cela sera suivi par un atelier sur lâinnovation et recherche scientifique Ă lâINALCO Ă Paris, et dâun autre atelier en novembre Ă Phnom Penh sur la gestion de projets animĂ© par lâIRD. Geresh-Cam Geresh-Cam est un projet europĂ©en comprenant dix institutions partenaires, dont cinq au Cambodge : UniversitĂ© royale des Beaux-arts, UniversitĂ© royale de Phnom Penh, Institut national de lâEducation, ministĂšre de lâEducation, de la Jeunesse et des Sports, et ministĂšre de la Culture et des Beaux-arts ; et cinq autres en Europe : Institut national des Langues et Civilisations orientales, UniversitĂ© de Lettonie, UniversitĂ© des Sciences de lâEducation de Lituanie, Agence Universitaire de la Francophonie (AUF-Bruxelles), et Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement. Il vise Ă contribuer Ă lâamĂ©lioration du systĂšme dâenseignement supĂ©rieur au Cambodge, en particulier dans le domaine des sciences humaines. Ce projet de trois ans (2016-2019) a deux objectifs principaux : Renforcement des compĂ©tences institutionnelles et de recherche, dont le rĂ©sultat final sera la crĂ©ation dâun centre de recherche inter universitaire dĂ©diĂ© au domaine des sciences humaines. Les enseignants et les Ă©tudiants de diffĂ©rentes universitĂ©s seront en mesure de travailler sur leurs propres projets de recherche et seront proactifs, faisant du centre de recherche un acteur clĂ© du dĂ©veloppement des sciences humaines au Cambodge. Le centre de recherche sera un lieu privilĂ©giĂ© pour les chercheurs ainsi quâun espace dâapprentissage et de recherche pour les Ă©tudiants en maĂźtrise. Ce sera Ă©galement un lieu de crĂ©ation et de diffusion de connaissances Ă travers lâorganisation de sĂ©minaires, dâateliers et de confĂ©rences locaux et internationaux. LâAUF est partenaire de ce projet coordonnĂ© par lâInstitut national des langues et civilisations orientales (INALCO) via ses directions rĂ©gionales Europe de lâOuest et Asie-Pacifique. Texte : GEReSH-CAM Pour en savoir plus sur le projet GEReSH-CAM : https://www.geresh-cam.eu/
- TSA â Sanctions Ă©conomiques : La Commission EuropĂ©enne inflexible
Retrait⊠La suĂ©doise Cecilia Malmström, commissaire europĂ©enne chargĂ©e du commerce, a indiquĂ© sur le blog officiel de la Commission europĂ©enne quâelle et la reprĂ©sentante de lâUnion EuropĂ©enne (UE), lâitalienne Federica Mogherini, avaient officiellement informĂ© le Cambodge du processus de retrait de son traitement commercial prĂ©fĂ©rentiel dans le cadre du rĂ©gime «Tout sauf les armes» (TSA). La suĂ©doise Cecilia Malmström, commissaire europĂ©enne chargĂ©e du commerce Insensible La commissaire semble donc rester insensible aux nombreuses rĂ©actions locales qui ont suivi la mission europĂ©enne de juillet dernier dans le royaume. Professionnels, syndicats cambodgiens et reprĂ©sentants consulaires avaient protestĂ© dâune mĂȘme voix contre les effets nĂ©gatifs trĂšs probables sur lâĂ©conomie du pays et les rĂ©percussions sociales dâun Ă©ventuel retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel. LâUnion europĂ©enne et le Cambodge avaient aussi rĂ©affirmĂ© en mars 2018 leur engagement Ă renforcer les liens Ă©conomiques et Ă soutenir lâintĂ©gration du pays dans les chaĂźnes dâapprovisionnement rĂ©gionales. Lâengagement avait Ă©tĂ© pris lors de la 10Ăšme rĂ©union du ComitĂ© mixte entre le Cambodge et lâUE. Dernier recours A lâissue de la mission de juillet, Cecilia Malmström indiquait dans un communiquĂ© de presse : ââŠLe retrait du Cambodge du systĂšme dâĂ©change prĂ©fĂ©rentiel ne serait quâun ââŠdernier recoursâŠle Cambodge a tout de mĂȘme rĂ©alisĂ© un dĂ©veloppement rĂ©el en termes dâĂ©conomie et de droits sociauxâŠPersonne ne peut nier les rĂ©alisations et les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le Royaume, en particulier au sujet du dĂ©veloppement et de la croissance Ă©conomique. En outre, la dĂ©mocratie progresse, mĂȘme si elle nâest pas aussi rapide que lâUE le souhaiteâŠ.â. Arguments aujourdâhui : Cecilia Malmström Rappel : Cette derniĂšre a Ă©tĂ© proposĂ©e comme Commissaire europĂ©enne chargĂ©e du Commerce en septembre 2014. Sa principale mission est de finaliser le partenariat transatlantique de commerce et dâinvestissement, lâaccord commercial entre lâUnion europĂ©enne et les Ătats-Unis, ainsi que lâaccord commercial entre lâUnion europĂ©enne et le Canada. Cette mission qui se dĂ©roule dans le secret des nĂ©gociations avec les reprĂ©sentants des Ătats-Unis a fait lâobjet dâamples manifestations en Allemagne et en Belgique. En effet, ses dĂ©tracteurs lui reprochent de favoriser les intĂ©rĂȘts des lobbys aux dĂ©pens des consommateurs. Concernant le Cambodge, dans son texte de vendredi, la commissaire europĂ©enne reprend strictement les leitmotivs qui ont, officiellement, guidĂ© la position de la Commission EuropĂ©enne au dĂ©but : ââŠNotre rĂ©cente mission de lâUE dans le pays a montrĂ© des violations graves et systĂ©miques de la libertĂ© dâexpression, des droits des travailleurs et de la libertĂ© dâassociationâŠCela sâajoute Ă des problĂšmes de longue date en matiĂšre de droits des travailleurs et dâaccaparement des terresâŠComme je lâai soulignĂ© Ă plusieurs reprises, notre politique commerciale doit ĂȘtre guidĂ©e par nos valeurs. En consĂ©quence, lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă un mĂ©pris flagrant de ces valeurs, lâUnion europĂ©enne doit agirâŠâ. Elle ajoute : ââŠAu Cambodge, nous assistons Ă des dĂ©veloppements trĂšs troublants avec une nette dĂ©tĂ©rioration sans amĂ©liorations convaincantes Ă venirâŠTout au long de ce processus, un espace de nĂ©gociation et de dialogue sera prĂ©vu avec le pays. Nous tiendrons Ă©galement les Ă©tats membres de lâUE informĂ©s des prochaines Ă©tapesâŠâ, avant de conclure : ââŠNous ne sommes pas encore au bord du prĂ©cipice, et il est encore temps pour le Cambodge de se rattrapperâŠ.Cependant, les consĂ©quences du parcours de ce pays sont Ă prĂ©sent clairement visiblesâŠâ. Federica Mogherini Federica Mogherini, haute reprĂ©sentante de lâUnion pour les affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ©, a co-signĂ© la notification officielle de la procĂ©dure de sanction contre le Cambodge. La reprĂ©sentante est lâancienne ministre des ministre des Affaires Ă©trangĂšres du gouvernement Matteo Renzi. Elle est aussi deuxiĂšme vice-prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne. Ses positions rĂ©centes connues Ă lâĂ©gard du Cambodge remontent Ă dĂ©cembre 2017. Cette derniĂšre avait appuyĂ©, avec six pays de lâUnion, la requĂȘte de lâItalie appelant Ă des restrictions sur la quantitĂ© de riz importĂ© du Cambodge en raison des difficultĂ©s Ă©conomiques des riziculteurs italiens. Federica Mogherini, haute reprĂ©sentante de lâUnion pour les affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ© Concernant la situation politique au Cambodge, la reprĂ©sentante avait dĂ©jĂ en septembre dernier fait part dâexigences : ââŠNous exhortons les autoritĂ©s cambodgiennes Ă abandonner toutes les charges Ă lâencontre de militants pour des motifs politiques et Ă lever lâinterdiction dâactivitĂ© politique de 118 membres de lâopposition. Les conseillers locaux de lâopposition Ă©lus en juin dernier 2017 devraient ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©sâŠâ, ajoutant : ââŠnous attendons des autoritĂ©s cambodgiennes quâelles rĂ©tablissent la libertĂ© du dĂ©bat politique et de la concurrence et respectent lâespace pour une sociĂ©tĂ© civile libre et indĂ©pendanteâŠâ. Ces dĂ©clarations avaient alors provoquĂ© quelques rĂ©actions pesĂ©es du cĂŽtĂ© du gouvernement : ââŠIl sâagit de chantage guidĂ© par un agenda politique et dâune atteinte Ă notre souverainetĂ©âŠâ, avait tout de suite dĂ©clarĂ© Sok Eysan, porte-parole du parti au pouvoir. Positions locales Georges Edgar Lors dâune rencontre avec le Club des journalistes cambodgiens jeudi dernier, lâambassadeur de lâUE au Cambodge, George Edgar vantait les mĂ©rites de cet accord prĂ©fĂ©rentiel. Devant les journalistes, lâambassadeur a dĂ©clarĂ© : ââŠLâaccĂšs au marchĂ© europĂ©en a entraĂźnĂ© un dĂ©veloppement rapide des industries exportatrices du CambodgeâŠce rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a permis au pays dâobtenir un avantage concurrentiel substantiel, de dĂ©velopper lâĂ©conomie et de crĂ©er des emploisâŠâ. Ironie du calendrier, cette position de lâambassadeur en faveur du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel intervient 24 heures avant la publication du texte de Cecilia Malmström. Câest aussi durant ces derniĂšres 24 heures que syndicats, patrons du textile et gouvernement se sont mis dâaccord pour une augmentation des salaires dans ce secteur-clĂ© directement menacĂ© par la position de la Commission EuropĂ©enne. Rencontre europĂ©enne avec le Club des Journalistes Cambodgiens PrĂ©cĂ©demment, Cambodge Mag sâĂ©tait Ă©galement fait lâĂ©cho des rĂ©actions, notamment des syndicats, qui indiquaient : ââŠNous exhortons âlâUnion EuropĂ©enne Ă maintenir le rĂ©gime Tout sauf les armes au Cambodge afin que nos familles aient des emplois, de meilleures conditions de travail, et la libertĂ© syndicale au CambodgeâŠâ. Dans une longue interview  sur ce sujet, le PrĂ©sident de la Chambre de Commerce EuropĂ©enne au Cambodge, Arnaud Darc, dĂ©clarait : ââŠA mon avis, si ces discussions aboutissent dans le sens dâune suspension des facilitĂ©s accordĂ©es au pays dans ses Ă©changes commerciaux avec lâEurope, cela affectera directement les investissements europĂ©ens et, plus gĂ©nĂ©ralement, le bien-ĂȘtre de la populationâŠâ. Chheang Vun Plus rĂ©cemment, le porte-parole de lâAssemblĂ©e nationale, Chheang Vun, dĂ©clarait que la proposition du Parlement europĂ©en sur le retrait du rĂ©gime «Tout sauf les armes» ne reposait pas sur des principes de dĂ©mocratie et de droits de lâhomme au Cambodge : ââŠIl sâagit dâune manoeuvre commerciale de lâItalie, qui a perdu des parts de marchĂ© sur le riz en Europe en raison de lâexportation de riz cambodgien vers le marchĂ© de lâUEâŠle retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a Ă©tĂ© proposĂ© par lâancienne ministre italienne des Affaires Ă©trangĂšres, Federica Mogherini. Cette derniĂšre souhaite sĂ©curiser le marchĂ© italien du riz en exhortant lâUE Ă supprimer le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel du CambodgeâŠâ. Som Aun Enfin, Ă lâannonce de vendredi, Som Aun, prĂ©sident de la National Union Alliance Chamber of Cambodia, a dĂ©clarĂ© Ă la presse locale que les travailleurs cambodgiens dĂ©pendaient du secteur de lâhabillement et de la chaussure pour leur subsistance et quâils ne devraient pas avoir Ă subir de revers en raison dâune sanction motivĂ©e par des raisons politiques : âŠâNous demandons instamment Ă lâUnion EuropĂ©enne dâexaminer attentivement lâimpact de la suppression du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, susceptible dâaffecter directement lâemploi et les moyens de subsistance des travailleurs et de leurs famillesâŠâ, a-t-il dĂ©clarĂ©. Le Premier ministre Hun Sen lors de la 73Ăšme AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies Hun Sen Sans citer nommĂ©ment lâUnion EuropĂ©enne, le Premier ministre Hun Sen a, lors de son rĂ©cent discours Ă Â la 73Ăšme AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies, dĂ©clarĂ© que ââŠNous regrettons de tout cĆur de souligner que les droits de lâhomme de nos jours sont devenus une mission pour imposer la civilisation par certaines grandes nationsâŠlâimposition de sanctions unilatĂ©rales est devenue une arme populaire de ces nations dans la gestion de leur politique internationale, complĂštement dictĂ©e par leurs programmes gĂ©opolitiquesâŠâ. Opposition Si les petits partis dâopposition locaux nâont pas rĂ©agi, Sam Rainsy, ancien leader du CNRP, a largement partagĂ© les rĂ©centes dĂ©clarations europĂ©ennes sur les reseaux sociaux. Ce dernier nâa en effet jamais cachĂ© sa position en faveur de sanctions Ă©conomiques contre le rĂ©gime dâHun Sen. A la tĂȘte dâune dĂ©lĂ©gation, Sam Rainsy Ă©tait invitĂ© le 12 septembre dernier au Parlement EuropĂ©en. Sur France 24, il dĂ©clarait le mĂȘme jour : ââŠtrop, câest trop, il faut des sanctions contre le rĂ©gime. Il faut les appliquer progressivement et je pense que ces sanctions seront efficacesâŠHun Sen sait que son rĂ©gime ne peut pas survivre Ă lâimposition de droits de douane sur les Ă©changes commerciaux avec lâUE, les principaux marchĂ©s dâexportation du Cambodge. Il doit faire tout ce qui est nĂ©cessaire pour Ă©viter ce scĂ©nario et rĂ©tablir la dĂ©mocratieâŠ.â. Commission europĂ©enne Quelques explications pour Ă©viter les confusions entre les diffĂ©rentes entitĂ©s politiques et administratives de lâUnion EuropĂ©enne : La Commission europĂ©enne est lâune des principales institutions de lâUnion europĂ©enne. Sa fonction principale est de proposer et de mettre en Ćuvre les politiques communautaires. Gardienne des traitĂ©s, elle veille Ă leur application et jouit dâun quasi-monopole du droit dâinitiative dans le domaine des compĂ©tences exclusives de lâUnion, comme lâunion douaniĂšre, le marchĂ© intĂ©rieur, la monnaie unique. La commission est dotĂ©e dâautres compĂ©tences, comme la nĂ©gociation des accords de commerce et dâassociation avec les Ătats tiers, lâĂ©tablissement de lâavant projet de budget et la gestion des fonds communautaires. 28 commissaires, nommĂ©s sur proposition des gouvernements des Ătats membres, forment cette commission. NommĂ©s pour cinq ans, ils sont choisis, en principe, en raison de leur compĂ©tence gĂ©nĂ©rale. SiĂšge de la Commission europĂ©enne, Bruxelles Lobbys A plusieurs reprises, la Commission a Ă©tĂ© accusĂ©e dâavoir son champ dâaction limitĂ© par lâinfluence non nĂ©gligeable des groupes dâintĂ©rĂȘt. Selon le Corporate Europe Observatory, entre 15 Ă 30.000 personnes travaillent Ă Bruxelles pour le compte de lobbys, dont 70 % pour le secteur privĂ©. La Commission agit indĂ©pendamment des gouvernements des Ătats membres. Elle partage les pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif avec le Conseil de lâEurope. Câest important car cela signifie que la dĂ©cision de retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel pour le Cambodge, ou tout autre pays, est techniquement possible sans lâaccord ou le vote des Ă©tats membres de lâUnion. Les seules possibilitĂ©s de recours du parlement europĂ©en contre des sanctions vers des pays tiers comme le Cambodge restent la pression diplomatique ou un droit de vĂ©to, ce dernier ne pouvant toutefois sâappliquer quâĂ la gestion globale de la Commission EuropĂ©enne. Origines du dĂ©saccord sur le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel Les polĂ©miques liĂ©es au rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel remontent Ă 2010 alors que lâUE Ă©tait critiquĂ©e par des ONG humanitaires pour son soutien Ă divers projets agro-industriels. La polĂ©mique sâĂ©tait ensuite attĂ©nuĂ©e alors quâun comitĂ© conduit par des reprĂ©sentants des communautĂ©s lĂ©sĂ©es, lâambassadeur de lâUE de lâĂ©poque, les industriels et des membres de la Commission europĂ©enne avaient proposĂ© des mesures de compensation. Ce nâest que depuis les Ă©lections de juillet 2018 que les menaces de sanctions sĂ©vĂšres se sont largement rĂ©vĂ©lĂ©es et quâun processus sâest trĂšs rapidement mis en place. Experts et analystes : risques de rĂ©cession Anwita Basu Pour Anwita Basu, consultante-analyste Ă lâentreprise rĂ©putĂ©e Economist Intelligence Unit, sans des programmes comme le rĂ©gime TSA, lâĂ©conomie cambodgienne pourrait sombrer dans la rĂ©cession. Pour des raisons humanitaires et gĂ©opolitiques, Anwita Basu ne croit pas que le rĂ©gime TSA sera rĂ©voquĂ© : ââŠLes puissances occidentales ne veulent pas pousser complĂštement le Cambodge dans la sphĂšre chinoiseâŠâ, souligne-t-elle dans newnaratif.com, ajoutant que : ââŠje pense que le rĂŽle de la Chine dans lâĂ©conomie cambodgienne, tel quâil se prĂ©sente actuellement, a Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©, mais le potentiel dâun engagement plus profond avec la Chine est trĂšs Ă©levĂ©âŠâ. Alors que les puissances occidentales telles que lâUE se mĂ©fient de lâinfluence Ă©conomique de la Chine, Anwita Basu affirme que la vĂ©ritable crainte rĂ©side dans son positionnement stratĂ©gique dans la rĂ©gion. Astrid Noren-Nilsson Pour Astrid Noren-Nilsson, politologue et auteure de lâouvrage âCambodiaâs Second Kingdom: Nation, Imagination, and Democracyâ, le Cambodge nâest pas le seul pays mis en cause concernant les droits de lâhomme. Elle critique Ă©galement le manque de cohĂ©rence de lâUE dans lâapplication de sanctions. Selon Noren-Nilsson, lâUE prĂ©fĂ©rera sans doute recourir Ă des moyens de dissuasion plutĂŽt quâĂ des sanctions concrĂštes, dans lâespoir que la menace de rĂ©vocation du TSA suffira Ă influencer le gouvernement de Hun Sen.ââŠLâUE utilise le seul vĂ©ritable levier quâelle a sur le gouvernement cambodgien Ă lâheure actuelle : lâaccord TSAâŠâ, indiquait-t-elle dans newnaratif.com Ă lâannonce de la premiĂšre rĂ©solution. Robertson de Human Right Watch, souligne que le processus de prise de dĂ©cision nâest pas simple. Il dĂ©clare que la dĂ©cision fait partie dâun processus en cours qui ââŠ.tiendra compte des intĂ©rĂȘts des travailleurs cambodgiensâŠâ, sans donner de dĂ©tails sur ce dernier point. AntĂ©cĂ©dents et efficacitĂ© Le rĂ©gime Tout sauf les Armes  accordĂ© par lâUnion concerne 19 pays dont le Cambodge. Depuis son entrĂ©e en vigueur le 5 mars 2001, lâUnion EuropĂ©enne nâa suspendu ses accords prĂ©fĂ©rentiels que dans trois pays: la BiĂ©lorussie, le Myanmar et le Sri Lanka. Le Sri Lanka a Ă©tĂ© temporairement suspendu du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel pour violation des droits politiques pendant la guerre civile â un cas bien plus grave que le Cambodge. Le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a Ă©tĂ© rĂ©tabli en 2017. Suspendu du TSA en 1997, le Myanmar a retrouvĂ© les bonnes grĂąces de lâUE depuis 2013 en reconnaissance des ââŠefforts dĂ©ployĂ©s par le pays pour amĂ©liorer lâenvironnement politique, social et du travailâŠâ â des efforts qui, avec la crise Rohingya et les arrestations de journalistes, ne semblent pas avoir Ă©tĂ© couronnĂ©s de succĂšs. Le Myanmar est Ă prĂ©sent Ă©galement menacĂ© du retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel aux cĂŽtĂ©s du Cambodge, dans la mĂȘme dĂ©claration rĂ©digĂ©e par Cecilia Malmström. Importance des liens Cambodge-Union EuropĂ©enne Chiffres LâUnion EuropĂ©enne est la principale destination des exportations du Cambodge. Elle reprĂ©sente 40% de toutes ses exportations. Celles-ci ont fortement augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, augmentant de 227% entre 2011 et 2016. En 2017, le commerce total entre le Cambodge et lâUE sâest Ă©levĂ© Ă 5,86 milliards dâeuros. Mais le Cambodge en est le principal bĂ©nĂ©ficiaire, avec environ cinq milliards dâeuros dâexportations vers lâUE. Les exportations cambodgiennes sont dominĂ©es par les vĂȘtements, les chaussures et les produits agricoles. LâUE a exportĂ© prĂšs de 851 millions dâeuros de marchandises vers le Cambodge en 2017. Les principales exportations de lâUE vers le Cambodge sont les machines, le matĂ©riel de transport et les produits agricoles. La valeur des exportations du Cambodge vers lâEurope atteint 25% du produit intĂ©rieur brut du Cambodge. LâUE est le deuxiĂšme partenaire commercial du Cambodge aprĂšs les Ătats-Unis. Le Cambodge est maintenant le deuxiĂšme pays parmi tous les bĂ©nĂ©ficiaires de lâinitiative TSA en termes de volume dâĂ©changes parmi les 19 bĂ©nĂ©ficiaires. De nombreuses entreprises du pays opĂšrent en tant que sous-traitants de grandes marques telles que Adidas, Gap, H & M, Marks & Spencer et Uniqlo. Dans le textile, aprĂšs lâUnion EuropĂ©enne, viennent ensuite les Ătats-Unis (30%), le Canada (9%) et le Japon (4%). Travailleuses du textile Ă Phnom Penh. Photographie ILO (CC) Lâindustrie du vĂȘtement est essentiellement dominĂ©e par des entreprises Ă capitaux Ă©trangers, principalement des pays voisins tels que la Chine, Hong Kong, Singapour, la Malaisie et la RĂ©publique de CorĂ©e. Lâassociation avec des entreprises de confection ou des marques Ă©trangĂšres appartenant Ă des Ă©trangers offre Ă lâindustrie du textile au Cambodge un important canal dâaccĂšs Ă la chaĂźne de valeur mondiale de lâhabillement. Avec plus de 600 usines et environ 700 000 employĂ©s et ouvriers, le textile reste le premier secteur dâemploi du royaume. La main dâoeuvre au Cambodge est moins chĂšre que la plupart des concurrents rĂ©gionaux, Ă lâexception du Laos et du Myanmar. Le salaire minimum mensuel du pays reste le plus compĂ©titif par rapport Ă la ThaĂŻlande (250 USD), il ne lâest plus par rapport au Vietnam. Selon Eurocham, le tarif prĂ©fĂ©rentiel pratiquĂ© pour les produits finis exportĂ©s du royaume vers lâEurope a un impact social trĂšs fort. Câest lâune des clĂ©s qui a permis au pays dâamĂ©liorer la situation des petits revenus, et de participer Ă la rĂ©duction de la pauvretĂ©. Dâaugmenter le salaire minimum mensuel nâaurait pas Ă©tĂ© possible sans cette mesure. Il y a seulement cinq ans, le salaire minimum plafonnait Ă 61 dollars US, Ă peine de quoi subvenir aux besoins quotidiens. Au delĂ des chiffres, ââŠ.LâEurope a jouĂ© un rĂŽle essentiel qui va au-delĂ de simples mesures de soutien. LâEurope est un sponsor de la reconstruction et de la paix, un donneur Ă travers son assistance Ă diffĂ©rents programmes, et un partenaire commercial. Avec les entreprises europĂ©ennes prĂ©sentes au Cambodge, le royaume bĂ©nĂ©ficie dâune plus-value qui ne se mesure pas seulement en terme de revenus fiscaux et dâemplois, mais aussi en terme de formation, dâouverture et de rayonnementâŠâ, ajoute son prĂ©sident Arnaud Darc. Menaces sur le textile et le riz Lâindustrie textile avoisine globalement sept milliards de dollars US, tous clients confondus. Certains dirigeants syndicaux estiment que des emplois dans lâindustrie du vĂȘtement sont en jeu si des sanctions sont imposĂ©es au Cambodge. ââŠCe seront les travailleurs des usines de confection qui seront les plus touchĂ©s, car ils comptent uniquement sur leurs petits salaires pour joindre les deux boutsâŠâ, a dĂ©clarĂ© Ath Thon, prĂ©sident de la Coalition des travailleurs dĂ©mocrates cambodgiens du secteur du vĂȘtement. Beaucoup dâentre eux sont endettĂ©s et, sâils perdent leur emploi, ils devront faire face Ă de sĂ©rieux problĂšmes. Riziculteurs au Cambodge. Photographie Brad Collis (CC) Le sujet est moins abordĂ© mais les exportations de riz cambodgien vers lâUnion risquent aussi dâĂȘtre affectĂ©es par cette sanction. Les exportations de riz cambodgien vers lâEurope constituent 40% des exports du secteur. Dilemme Cambodgien Il semble difficile de prĂ©dire la suite des Ă©vĂ©nements tant la menace de sanctions affectant deux secteurs sensibles de lâĂ©conomie cambodgienne semblait non pas impossible mais peu probable. Paradoxes Alors lâun des principaux artisans de la reconstruction du pays martyr, lâEurope â ou plus prĂ©cisĂ©ment la Commission EuropĂ©enne risque, au moins en termes purement Ă©conomiques, de devenir lâartisan dâune rĂ©cession. Paradoxal, car la croissance vigoureuse de ces derniĂšres annĂ©es a largement Ă©tĂ© portĂ©e par les efforts de lâEurope. Paradoxal, car les EuropĂ©ens sont Ă la recherche de partenariats locaux et cherchent Ă contrecarrer lâhĂ©gĂ©monie de la Chine qui se profile ouvertement dans cette rĂ©gion du monde. En retirant le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, il est trĂšs probable que le gouvernement se tourne alors vers son âami dâacierâ pour faire face aux chocs Ă©conomiques sectoriels qui risquent de se succĂ©der. Chocs Ă©conomiques car, bien quâĂ©tant un secteur stratĂ©gique de lâĂ©conomie du royaume, lâindustrie textile est celle dont la croissance a Ă©tĂ© la moins dynamique au profit du tourisme et de lâimmobilier ces deux derniĂšres annĂ©es. Bien quâil soit envisageable Ă terme, pour des raisons Ă©conomiques, de supprimer progressivement le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, le royaume nâa pas encore suffisamment diversifiĂ© son industrie pour absorber ce type de mesure-sanction immĂ©diate. En clair, il est trop tĂŽt, le Cambodge a encore besoin de son industrie textile et lâimposition de taxes lui fera instantanĂ©ment perdre ses avantages par rapport Ă ses concurrents voisins. Et, les premiers touchĂ©s seront les travailleurs du secteurs et leurs familles. Diplomatie Peut-on envisager une telle mesure aux effets Ă©conomiques et sociaux sans passer par le canal diplomatique ? Beaucoup ont pensĂ© quâil sâagissait de pressions diplomatiques exacerbĂ©es par les Ă©lections de juillet et destinĂ©es Ă pousser le gouvernement Ă beaucoup plus dâouverture vers lâopposition et les associations. Rappelons que la grĂące de Sam Rainsy intervenue en 2013 avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e par des menaces de sanctions des USA. LâEurope ne serait-elle pas tentĂ©e dâutiliser la mĂȘme mĂ©thode ? Ce serait oublier que le Premier ministre ne semble pas sâarmer de patience vis-Ă -vis des actuelles pressions europĂ©ennes. Ce serait oublier aussi, peut-ĂȘtre, que la diplomatie Ă la mĂ©thode asiatique-cambodgienne exclut totalement la possibilitĂ© pour un dirigeant de perdre la face. Et, les requĂȘtes de Federica Mogherini concernant la rĂ©installation de lâopposition CNRP, ajoutĂ©es Ă des dĂ©clarations publiques assez vives, risquent de contribuer Ă un durcissement de la position cambodgienne qui exclut tout retour politique du CNRP. Le discours du Premier ministre Ă lâONU Ă©tait clair sur ce point, il nâa pas hĂ©sitĂ© Ă parler de âmĂ©thode brutaleâ de la part des pays qui tentent dâimposer leur volontĂ© Ă travers des sanctions. A mentionner aussi que, confortĂ© par un secteur sensible mais en bonne santĂ©, le Premier ministre a fait appliquer une sĂ©rie de mesures sociales significatives en faveur des ouvriers du textile. Avec lâannulation du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel envisagĂ©e, il sera trĂšs compliquĂ© de conserver ses mesures. Toutefois, dans lâabsolu et dans le cadre de lâaccord dâun rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, il est normal que lâUE se prĂ©occupe des conditions de respect de lâaccord et quâil y ait effectivement des Ă©changes entre partenaires de lâaccord. On peut alors sâĂ©tonner alors que le durcissement de la Commission intervient huit ans aprĂšs les premiers incidents mettant en cause la pertinence de lâaccord TSA. On peut sâĂ©tonner Ă©galement de la rapiditĂ© avec laquelle le processus sâest mis en place ces derniers mois. On peut aussi sâĂ©tonner de lâefficacitĂ© dâune mission de quelques jours pour Ă©valuer une situation tout de mĂȘme trĂšs complexe et pointant du doigt des attitudes qui ne sont pas nouvelles. Certains conseillers du gouvernement cambodgien nâont dâailleurs pas hĂ©sitĂ© Ă fustiger le peu dâempathie et le manque dâĂ©coute des membres de la Commission EuropĂ©enne qui ont conduit la mission de Juillet dernier (R.Jennar â Fresh News). La Commission, malgrĂ© la notification officielle de vendredi, a dĂ©clarĂ© que lâespace Ă©tait toujours ouvert au dialogue. Bien que cela nâait apparemment pas donnĂ© de rĂ©sultats tangibles, le gouvernement cambodgien avait envoyĂ© une mission diplomatique il y a quelques semaines pour tenter dâinflĂ©chir la position europĂ©enne. Il y a donc des tentatives diplomatiques des deux cĂŽtĂ©s pour Ă©viter la concrĂ©tisation de cette sanction de âdernier recoursâ. Et, câest peut-ĂȘtre la seule petite lueur dâespoir pour quâun compromis se dessine alors que le sort de quelques centaines de milliers de petits salaires cambodgiens et un secteur Ă©conomique tout entier sont en jeu, pour ne pas dire en otage. Christophe Gargiulo
- Réseautage : Soirée italienne chez Segafredo
Jeudi dernier eu lieu la soirĂ©e de rĂ©seautage organisĂ©e par lâItalian Cambodian Business Association. LâĂ©vĂ©nement Ă©tait organisĂ© en partenariat avec Eurocham. Il sâest dĂ©roulĂ© dans les locaux du cafĂ©-restaurant Segafredo Ă Phnom Penh. A cette occasion, de dĂ©licieux amuse-gueules et boissons italiennes ont fait la joie des participants. Ces derniers ont Ă©galement eu la possibilitĂ© de nouer des contacts avec les membres dâEuroCham et de lâICBA. Pour consulter la totalitĂ© de lâalbum photographique, cliquer ici⊠Photographies par Marie Srey-Lys Joanny
- Textile : Le salaire minimum passe Ă 182 $ mensuels
La commission tripartite (syndicat, gouvernement, employeurs) chargĂ©e de dĂ©terminer le salaire minimum des travailleurs des industries du textile et de la chaussure a dĂ©cidĂ© dâaugmenter le salaire mensuel minimum Ă 182 $ Ă compter de janvier 2019. Les syndicats proposaient 182 dollars et les employeurs 177 $. Lors du vote de vendredi dernier, le chiffre le plus bas a Ă©tĂ© acceptĂ© presque Ă lâunanimitĂ©.Sur 28 voix, 26 se sont exprimĂ©es pour et deux se sont abstenues. Le reprĂ©sentant du ministĂšre du Travail, Ith Sam Heng, a dĂ©clarĂ© que le Premier ministre Hun Sen avait dĂ©cidĂ© dâajouter 5 dollars de plus pour atteindre un total de 182 dollars. Van Sou Ieng, prĂ©sident de lâAssociation des usines de confection textile du Cambodge a dĂ©clarĂ© que le revenu minimum au Vietnam est plus attractif comparĂ© au Cambodge. De plus, le Vietnam possĂšde un taux de productivitĂ© plus Ă©levĂ©. Il a aussi ajoutĂ© que le gouvernement rĂ©duira les coĂ»ts dâĂ©lectricitĂ© pour arriver Ă 0,15$ Kwh. Ath Thon, prĂ©sident de lâUnion DĂ©mocratique des Travailleurs du textile cambodgien trouve au contraire que le salaire minimum dĂ©fini par lâaccord nâest pas assez Ă©levĂ© pour les travailleurs. Luu Meng, vice-prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration du Tourisme du Cambodge, a annoncĂ© que câest une bonne nouvelle pour les travailleurs de passer de 100$ il y a 3 ans Ă 182$. ââŠNous devons continuer dans cette lancĂ©eâŠâ, a t-il dĂ©clarĂ©. Le nouveau revenu minimum sera effectif Ă partir de janvier 2019 et prĂšs de 850 000 travailleurs au Cambodge sont concernĂ©s, la plupart sont des femmes. Texte et photographies par Marie Srey-Lys Joanny
- Siem Reap : A la rencontre de CĂ©line Troeung
Le KhĂ©ma, restaurant bien connu des phnompenhois, sâapprĂȘte Ă ouvrir ses portes dans la citĂ© des temples. A sa tĂȘte, la dynamique CĂ©line Troeung, jeune française dâorigine sino-cambodgienne, qui entend bien faire de ce lieu un endroit incontournable pour tous les amateurs de gastronomie. A la rencontre de CĂ©line Troeung Ambiance chaleureuse et confortable Câest au bord de la riviĂšre, dans un grand bĂątiment blanc, que le KhĂ©ma a Ă©lu domicile, Ă deux pas de la future Alliance Française. La porte, une fois poussĂ©e, laisse entrevoir le potentiel du lieu : une immense salle aux larges baies vitrĂ©es, parsemĂ©e de mobilier en bois, promet dâores et dĂ©jĂ une ambiance chaleureuse et confortable. Les vitrines rĂ©frigĂ©rĂ©es, quant Ă elles, se garniront bientĂŽt des fromages et charcuteries qui font la renommĂ©e de lâenseigne. Tout autour, le personnel sâaffaire aux derniers prĂ©paratifs. Ouverture « Tout sera prĂȘt pour le 17 octobre, jour de lâouverture. Il ne reste plus que quelques travaux de finition Ă rĂ©aliser, mais le plus dur est fait », confie CĂ©line, qui prĂ©sidera Ă aux destinĂ©es du restaurant. Cette ancienne responsable marketing sâapprĂȘte Ă relever le dĂ©fi dâune nouvelle carriĂšre dont elle rĂȘve depuis longtemps. CarriĂšre « Jâai toujours voulu travailler dans la restauration. Jâai longtemps hĂ©sitĂ© entre des Ă©tudes de tourisme-hĂŽtellerie ou de commerce. Jâai finalement choisi le commerce, qui promettait Ă lâĂ©poque plus de dĂ©bouchĂ©s. En parallĂšle, durant deux ans, jâai Ă©tĂ© embauchĂ©e par une cafĂ©tĂ©ria. Jây ai exercĂ© Ă peu prĂšs toutes les fonctions, service, plonge, grillades, caisse, relation clients⊠Ăa mâa Ă©normĂ©ment apportĂ©. Et puis, la restauration est un univers passionnant, trĂšs exigeant, mais qui dĂ©borde dâĂ©nergie, oĂč il faut toujours ĂȘtre crĂ©atif et se remettre sans cesse en question.» Lieu dĂ©diĂ© Ă la gastronomie française Avec sa capacitĂ© de 100 personnes sur le toit-terrasse, plus 150 couverts rĂ©partis sur les deux salles, le KhĂ©ma Angkor sera le plus grand restaurant de lâenseigne, qui en compte dĂ©jĂ deux sur Phnom Penh. « Câest ce quâil manquait Ă Siem Reap : un lieu dĂ©diĂ© Ă la gastronomie française regroupant au mĂȘme endroit restaurant, bar Ă vins, traiteur, boulangerie, fromagerie et charcuterie. Nous tenons Ă proposer des produits de qualitĂ© Ă un prix raisonnable, comme nous le faisons dĂ©jĂ dans nos autres Ă©tablissements. » Challenge Un nouveau challenge pour CĂ©line, qui en a dĂ©jĂ relevĂ© plus dâun. Celui de venir sâinstaller au Cambodge nâĂ©tait pas le moindre. Sa famille, qui a dĂ» quitter le Royaume au dĂ©but des annĂ©es 1980, a au dĂ©but tentĂ© de lâen dissuader, hantĂ©e par des souvenirs traumatisants liĂ©s Ă cette pĂ©riode troublĂ©e. Mais câest un pays bien diffĂ©rent du sombre tableau qui lui en avait Ă©tĂ© brossĂ© que dĂ©couvre CĂ©line, dâabord en tant que touriste puis, bien vite, en tant quâexpatriĂ©e. Phnom Penh « Mon arrivĂ©e sur Phnom Penh, en 2014, sâest vraiment dĂ©roulĂ©e pour le mieux. Jâai rencontrĂ© de la famille qui Ă©tait restĂ©e sur place, des gens adorables, qui ont beaucoup fait pour moi. CâĂ©tait merveilleux de faire leur connaissance, tout comme dâintĂ©grer cette culture dont je me sens si proche de par mes origines. Je me suis aussi rendu compte que le pays Ă©tait en plein dĂ©veloppement, quâil y avait Ă©normĂ©ment de choses Ă y faire, au niveau des start-ups, de la restauration, du tourisme, de la technologie⊠Avant de nous installer, mon compagnon avait dĂ©jĂ ouvert son entreprise au Cambodge : pour ma part, au bout de deux semaines, jâĂ©tais employĂ©e par une marque de cafĂ© internationale. » Marketing Au bout de deux ans, CĂ©line Troeung intĂšgre le groupe Thalias, dâabord comme directrice marketing, avant dâĂȘtre pressentie pour prendre les rĂȘnes du nouveau KhĂ©ma Siem Reap. Proposition immĂ©diatement acceptĂ©e par la principale intĂ©ressĂ©e, qui a dĂ©mĂ©nagĂ© pour lâoccasion dans la citĂ© des temples : « Câest une ville trĂšs agrĂ©able, loin du bourdonnement incessant de Phnom Penh. On sây sent beaucoup plus au calme. Et il y a une chose qui mâa convaincue de venir mâinstaller ici : lors de la prĂ©cĂ©dente Semaine Française, jâai rencontrĂ© une communautĂ© trĂšs prĂ©sente et faisant preuve dâune belle solidaritĂ©. Ce critĂšre fut dĂ©cisif. » Sourire Pour le moment, CĂ©line nâa guĂšre de temps Ă consacrer Ă la dĂ©couverte de la ville. Des aller-retours incessants entre Siem Reap et Phnom Penh, la supervision des 30 membres de lâĂ©quipe ainsi quâune multitude de derniers dĂ©tails Ă rĂ©gler ne lui laissent que peu de loisirs. En parallĂšle, la jeune femme, dĂ©cidĂ©ment trĂšs active, sâinvestit aussi dans la section locale de la Chambre de commerce franco-cambodgienne. Pourtant, aucun stress, aucune inquiĂ©tude ne se lisent sur son visage souriant. Nous nous donnons donc rendez-vous pour ce 17 octobre dans un restaurant qui devrait, Ă nâen pas douter, rĂ©server quelques belles surprises.
- DĂ©chets : Nouvelle alerte du ministĂšre de lâenvironnement
Alors que le Cambodge sâapprĂȘte Ă cĂ©lĂ©brer Pchum Ben, le ministĂšre de lâenvironnement lance Ă nouveau un appel au public pour contribuer activement à la gestion des dĂ©chets. Le ministĂšre souligne quâil sâagit de la responsabilitĂ© de tous, des particuliers, des entreprises, des restaurants et des associations. Les images des rues de Sihanoukville transformĂ©es en dĂ©potoirs flottants par les inondations ont largement alimentĂ© les rĂ©seaux sociaux ces derniers jours.ââ Elles ont aussi suscitĂ© pas mal de mĂ©contentement parmi la population de la ville. Des rues de Sihanoukville transformĂ©es en dĂ©potoirs flottants par les inondations. Photographie Facebook Quelques jours plus tĂŽt, S.E. Dr Thong Khon, ministre du tourisme a Ă©galement exhortĂ© les autoritĂ©s Ă ââŠgĂ©rer plus efficacement les dĂ©chets et ordures mais aussi empĂȘcher les eaux usĂ©es de sâĂ©couler vers le littoral et la merâŠâ Le porte-parole du ministĂšre et secrĂ©taire dâĂtat, S.E. Neth Pheaktra a dĂ©clarĂ© : ââŠUne bonne gestion des dĂ©chets permet non seulement de garantir un environnement propre, mais aussi de promouvoir une vie saine et de rĂ©duire les blocages dans le systĂšme dâĂ©gout, en particulier lorsquâil pleutâŠ.â, ajoutant que : ââŠLa responsabilitĂ© des dĂ©chets est aussi un devoir citoyen, les habitants doivent se responsabiliser en Ă©vitant de jeter leurs ordures sur la voie publiqueâŠâ. S.E. Neth Pheaktra aââââ dĂ©clarĂ© Ă©galement que la gestion des dĂ©chets dans les villes du royaume sâĂ©tait amĂ©liorĂ©e, mais nâavait pas encore atteint un niveau satisfaisant. Il explique ces rĂ©sultats difficiles par une augmentation sensible de la population, des modes de vie qui sâorientent vers la consommation, et le manque dâĂ©ducation du public. 10 000 tonnes â jour Selon les statistiques du ministĂšre, pour 2017, les principales villes du pays ont produit environ 3,65 millions de tonnes de dĂ©chets, soit plus de 10 000 tonnes par jour, dont 70 Ă 80% ont Ă©tĂ© acheminĂ©s vers des sites de dĂ©charge et de recyclage. Phnom Penh La capitale Phnom Penh a produit Ă elle seule prĂšs de 3 000 tonnes de dĂ©chets par jour, tandis que les autres principales destinations touristiques, les provinces de Siem Reap et de Preah Sihanouk produisent respectivement en moyenne 350 Ă 400 tonnes de dĂ©chets et entre 600 et 650 tonnes de dĂ©chets par jour. S.E. Neth Pheaktra a ajoutĂ© que, dans lâensemble du pays, environ 41% des dĂ©chets produits chaque annĂ©e Ă©taient acheminĂ©s vers des sites de dĂ©charge, 11% Ă©taient recyclĂ©s et le reste Ă©tait brĂ»lĂ© ou jetĂ© dans des lieux publics. Des Ă©tudes suggĂšrent que parmi les dĂ©chets au Cambodge, environ 70 ou 80% peuvent ĂȘtre recyclĂ©s.ââ
- Coopération : Turquie et Cambodge se rapprochent
S.E. Prak Sokhonn, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale, a effectuĂ© une visite officielle en Turquie les 1er et 3 octobre 2018 Ă lâinvitation de son homologue, Mevlut Cavusoglu. M. Prak Sokhonn, vice-Premier ministre et ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale et ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Turquie, Mevlut Cavusoglu CoopĂ©ration plus Ă©troite Selon le compte-rendu du ministĂšre, lâobjectif de la visite ministĂ©rielle Ă©tait de promouvoir une coopĂ©ration plus Ă©troite entre le Cambodge et la Turquie. Il sâagissait Ă©galement de prĂ©parer la prochaine visite officielle du Premier ministre Hun Sen en Turquie. Soutien S.E. Prak Sokhonn a dĂ©clarĂ© avoir eu un entretien fructueux avec son homologue turc. Durant leur rencontre, ce dernier a saluĂ© le taux de participation Ă©levĂ© aux Ă©lections de juillet dernier. Il a Ă©galement exprimĂ© son soutien sans faille au parti au pouvoir. Le ministre Cavusoglu a confirmĂ© que la Turquie Ă©tait prĂȘte Ă accueillir le Premier ministre Hun Sen Ă Ankara Ă la fin de lâannĂ©e. Ambassade en Turquie Prak Sokhonn a confirmĂ© Ă©galement que le royaume ouvrira une ambassade Ă Ankara en 2019. La partie turque entend rapidement proposer de nouvelles actions pour dĂ©velopper le partenariat commercial. Il y a quelque temps, les deux pays ont manifestĂ© leur souhait de voir leurs Ă©changes commerciaux bilatĂ©raux atteindre 500 millions de dollars US par an. Les deux ministres ont convenu de coopĂ©rer pour Ă©largir leur coopĂ©ration dans les domaines de lâinvestissement, du commerce, des vols directs, de la technologie, du tourisme, de lâagriculture, de lâĂ©ducation, des sports, de la culture, et des ressources en eau. Le ministre turc a promis le soutien de la Turquie aux efforts de dĂ©minage du Cambodge. AprĂšs la rencontre, les deux ministres ont signĂ© un mĂ©morandum dâentente sur la coopĂ©ration entre lâInstitut national de diplomatie et des relations internationales du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale du Cambodge et lâAcadĂ©mie de diplomatie du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de Turquie.
- Conférence : Bouddhisme tantrique et véhicule du diamant
Ce mardi soir, lâInstitut Français du Cambodge organisait une confĂ©rence sur le bouddhisme tantrique au temps dâAngkor. Elle sâinscrivait dans le cycle de confĂ©rences IRASEC : Bouddhisme et sociĂ©tĂ©. Julia Esteve, anthropologue au CNRS et professeure Ă lâUniversitĂ© Mahidol, Ă Bangkok, animait la confĂ©rence. Lâobjectif Ă©tait de discuter de la prĂ©sence du bouddhisme tantrique au temps de lâEmpire dâAngkor. En effet, les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur les ruines de lâĂ©poque angkorienne Ă©voquent largement la prĂ©sence de la religion brahmanique, mais assez peu celle du bouddhisme, notamment tantrique. Julia Esteve a dâabord expliquĂ© les particularitĂ©s de la religion bouddhiste tantrique, avant de sâatteler Ă la dĂ©monstration de sa prĂ©sence durant lâempire khmer. Elle sâest notamment appuyĂ©e sur lâexemple du temple Preah Khan de Kompong Svay. Le « vĂ©hicule du diamant » La prĂ©sentation du bouddhisme tantrique, ou VajrayĂąna (« vĂ©hicule du diamant »), ou encore MantrayĂąna, a commencĂ© par une contextualisation de celui-ci gĂ©ographiquement et temporellement. Il est nĂ© en Inde, au Ve siĂšcle, dans lâAndhra Pradesh et dans le Nord-Ouest. Il provient du bouddhisme MahĂąyĂąna, et sâen est dĂ©tachĂ© au VIIe siĂšcle. Les cartes prĂ©sentant les diffĂ©rents courants du bouddhisme montrent encore aujourdâhui une homogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©ographique en fonction des rĂ©gions. Cependant, Julia Esteve a cherchĂ© Ă dĂ©montrer que le bouddhisme tantrique sâĂ©tait au contraire Ă©tendu en Asie du Sud-Est dans les temps anciens. Elle a ensuite expliquĂ© les principes de cette branche du bouddhisme. Le VajrayĂąna sâappuie sur des textes, les tantras, considĂ©rĂ©s jusquâĂ rĂ©cemment comme sâĂ©loignant plus de la source du bouddhisme et donc moins purs. Dans la religion, ces textes introduisent des doctrines secrĂštes qui ne sont comprĂ©hensibles que par des gurus. Les laĂŻcs doivent faire appel Ă eux pour sâinitier. Julia Esteve est aussi revenue sur lâorigine du bouddhisme tantrique. Alors quâau Ve siĂšcle se dĂ©veloppait en Inde le shivaĂŻsme, le bouddhisme a du se renouveler et sâintĂ©resser aux dĂ©bats philosophiques touchant la vie quotidienne. Le bouddhisme tantrique sâinspire ainsi de certaines pratiques du shivaĂŻsme. Dans le VajrayĂąna, il est possible dâatteindre le Nirvana de son vivant et de devenir un Bouddha, mĂȘme sans ĂȘtre un moine. Pour y arriver, cela passe par des rites, une visualisation et une Ă©quation de soi Ă la divinitĂ©. Elle a ensuite abordĂ© les diffĂ©rences entre bouddhismes MahĂąyĂąna et tantrique qui ont longtemps Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sentĂ©s de maniĂšre trĂšs liĂ©e. Le bouddhisme tantrique se singularise cependant par des rituels prĂ©cis et la rĂ©citation des mantras. Le temple de Preah Khan. Photographie par Aditya Karnad (cc) Le Preah Khan Durant la deuxiĂšme partie de la confĂ©rence, Julia Esteve sâest concentrĂ©e sur le bouddhisme khmer des VI e au XII e siĂšcles. La prĂ©sence du bouddhisme tantrique dans lâempire khmer est longtemps passĂ©e inaperçue, mais de rĂ©centes dĂ©couvertes en ont donnĂ© la preuve, telles que des inscriptions dĂ©couvertes sur des bronzes ou des pierres. Ainsi, Julia Esteve sâest appuyĂ©e sur lâexemple du temple Preah Khan de Kompong Svay, Ă lâEst dâAngkor. Les fouilles rĂ©centes ont permis de dĂ©montrer que le bouddhisme avait en partie influĂ© sa construction. Certaines autres traces ont cependant disparu et ne peuvent donc ĂȘtre interprĂ©tĂ©es, telles que des inscriptions effacĂ©es ou des figures de bouddhas retaillĂ©es. Des zones dâombre subsistent sur les raisons de cet effacement des traces, et les recherches sur la prĂ©sence du bouddhisme dans lâempire khmer restent Ă poursuivre, comme lâa indiquĂ© la chercheuse. Par AdĂšle Tanguy
- Britcham. DĂ©jeuner-confĂ©rence sur la loi concernant le paiement dâanciennetĂ©
Mardi midi se dĂ©roulait, au restaurant KhĂ©ma La Poste, un dĂ©jeuner-confĂ©rence organisĂ© par Britcham. Le sujet concernait le nouvel amendement de la loi sur le travail qui supprime « lâindemnitĂ© de licenciement » pour les contrats de travail Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e, et la remplace par un « paiement dâanciennetĂ© » continu. Ătaient notamment conviĂ©s les employeurs du secteur privĂ©, venus sâinformer sur la loi et, Ă©ventuellement dâenvisager des actions face Ă celle-ci. DĂ©jeuner-ConfĂ©rence Ă KhĂ©ma La Poste Les intervenants Ă©taient Trevor Sworn, prĂ©sident de Britcham, Benilda Fernando et Matthew Rendall, trĂ©soriĂšre et secrĂ©taire du conseil. Nipoan Chheng, directrice exĂ©cutive de Britcham a dâabord introduit la confĂ©rence, avant de laisser la parole Ă Trevor Sworn pour une prĂ©sentation de la loi et de la façon dont celle-ci va impacter le secteur privĂ©. Nipoan Chheng, directrice exĂ©cutive de Britcham Origines Trevor Sworn a tout dâabord expliquĂ© lâorigine de la loi. Avant la modification, un employeur Ă©tait tenu de verser une indemnitĂ© de licenciement Ă un employĂ© ayant un contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e lorsque lâemployeur mettait unilatĂ©ralement fin Ă cet emploi autrement que pour faute grave. Cette indemnitĂ© nâĂ©tait versĂ©e quâĂ la fin de la relation de travail et Ă©tait basĂ©e sur la durĂ©e du contrat de travail. LâidĂ©e dâun changement est apparu alors que deux usines ont rĂ©cemment fermĂ© sans payer dâindemnitĂ©s de licenciement Ă leurs salariĂ©s. Pour parer Ă cette problĂ©matique a alors Ă©tĂ© introduite lâidĂ©e dâun versement rĂ©gulier aux salariĂ©s, le « paiement dâanciennetĂ© ». Paiement prospectif et paiement rĂ©troactif dâanciennetĂ© Ensuite, Trevor Sworn a expliquĂ© les deux aspects de la nouvelle loi que sont lâintroduction dâun paiement prospectif dâanciennetĂ© et dâun paiement rĂ©troactif. Ă partir du 31 dĂ©cembre, lâemployeur devra verser aux employĂ©s un paiement dâanciennetĂ© tous les six mois, le paiement prospectif. Le montant total par an est Ă©gal Ă 15 jours de salaire et autres avantages sociaux reçus les 12 derniers mois (exceptĂ© pour le secteur textile). Chaque versement de la prime dâanciennetĂ© est ainsi Ă©gal Ă 7,5 jours de salaire, lâun en juin, lâautre en dĂ©cembre. Lâamendement introduit par ailleurs un paiement rĂ©troactif. Lâemployeur doit verser une somme Ă©quivalente Ă 15 jours de salaire pour chaque annĂ©e dâemploi dĂ©jĂ effectuĂ©e (30 jours pour le secteur textile), en deux versements par an. Ce versement Ă©quivaut donc aussi Ă 7,5 jours de salaire. Le plafond maximum est de six mois de salaire. Les bĂ©nĂ©fices et avantages ne sont pas pris en compte. Licenciement Dans le cas dâun licenciement autre que pour faute grave, au moins un mois aprĂšs le dernier paiement dâanciennetĂ©, le salariĂ© a droit Ă un paiement dâanciennetĂ© Ă©gal Ă sept jours de salaire et avantages sociaux. Il en va de mĂȘme si lâemployĂ© est sous contrat depuis moins dâun an, mais plus dâun mois. Lâamendement prĂ©voit Ă©galement des dommages et intĂ©rĂȘts en cas de rĂ©siliation anticipĂ©e dâun contrat de travail pour raison autre que faute grave. LâemployĂ© peut rĂ©clamer ses dommages et intĂ©rĂȘts mais devra, Ă partir de maintenant, fournir beaucoup plus de preuves. Il doit faire appel Ă une cour de Justice pour en dĂ©cider. Trevo Sworn, Matthew Rendall et Benilda Fernando Des ambiguĂŻtĂ©s persistantes Un temps a ensuite Ă©tĂ© rĂ©servĂ© aux questions de lâaudience, permettant dâĂ©claircir certains points de la loi et de souligner les ambiguĂŻtĂ©s restantes. Benilda Fernando et Matthew Rendall ont ainsi pu aider les participants Ă mieux comprendre certains aspects du Prakas. Par exemple, le paiement rĂ©troactif sera effectuĂ© Ă raison de 7,5 jours de salaire tous les six mois jusquâĂ ce que le montant atteigne lâĂ©quivalent des annĂ©es de travail ou du plafond fixĂ©. Ainsi pendant un certain temps, le versement dâanciennetĂ© sera double, puisquâil ajoutera au paiement prospectif le paiement rĂ©troactif. Le paiement rĂ©troactif sâapplique par ailleurs sur toute la pĂ©riode de travail, y compris la pĂ©riode dâessai. Les rĂ©ponses ont aussi permis de comprendre la maniĂšre dont la loi pouvait affecter les contrats de travail Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e. Sâils sont renouvelĂ©s plus de deux ans, la loi concernant le paiement dâanciennetĂ© relative aux contrats Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e sâapplique. Quant Ă savoir quelles seront les charges dĂ©ductibles pour les employeurs, la question reste Ă clarifier par le gouvernement. Un dernier problĂšme soulevĂ© est celui de la protection sociale que reprĂ©sente lâindemnitĂ© de licenciement, qui permettait au salariĂ© licenciĂ© de financer sa pĂ©riode de recherche dâemploi. Le versement rĂ©gulier du paiement dâanciennetĂ© ne rĂ©pondra pas Ă ce souci de protection, puisque lâemployĂ© en bĂ©nĂ©ficie pendant sa pĂ©riode dâactivitĂ©, et ne prend pas forcĂ©ment en compte un potentiel licenciement. Un participant a finalement proposĂ© de faire valoir les intĂ©rĂȘts des employeurs concernant cette loi un peu difficile Ă comprendre et,probablement Ă appliquer, et qui va affecter le secteur privĂ©, notamment en faisant entendre leur voix auprĂšs du ministĂšre du Travail. Texte et photographies par AdĂšle Tanguy
- En Images-Ka Ben : Recueillement Ă Tuol Sleng
Mme MĂšn Sam An, vice-Premier ministre et ministre des Relations avec le Parlement et de lâInspection, prĂ©sidait ce mercredi une cĂ©rĂ©monie religieuse au MusĂ©e du gĂ©nocide de Tuol SlĂšng, pour le dixiĂšme jour de la fĂȘte de Kan Ben. Elle Ă©tait accompagnĂ©e de Mme Phoeurng Sackona, ministre de la Culture et des Beaux-Arts et de plusieurs officiels. Photographies par Lanh Visal â AKP. Rappelons que la fĂȘte religieuse Ka ben est la pĂ©riode de lâannĂ©e durant laquelle les Cambodgiens se rendent Ă la pagode pour proposer des offrandes aux bonzes qui les transmettront ensuite, croient-ils, aux esprits de leurs ancĂȘtres. Kan Ben fait partie de la fĂȘte de Pchum Ben, fĂȘte traditionnelle des morts que cĂ©lĂšbrent les Cambodgiens vers le quinziĂšme jour aprĂšs le Kan Ben qui commence du 1er jour au 14Ăšme jour de la lune dĂ©croissante du mois de Photorobot du calendrier lunaire. Photographies par Lanh Visal â AKP
- Battambang : Inauguration du centre de prévention contre la rage
Câest la semaine derniĂšre quâa eu lieu lâinauguration du centre de prĂ©vention contre la rage Ă Battambang, une initiative de lâInstitut Pasteur du Cambodge. Inauguration du centre de prevention contre la rage LâInstitut Pasteur du Cambodge est largement impliquĂ© dans la lutte contre la rage au Cambodge. Sa premiĂšre action, lancĂ©e depuis septembre 2017, consiste Ă Ă©duquer le public cambodgien sur la rage et ses dangers et Ă lancer des campagnes de prĂ©vention dans tout le pays. Les Cambodgiens en savent encore trop peu sur la transmission et la prĂ©vention de la maladie. la deuxiĂšme action de lâInstitut Pasteur consiste Ă Ă©largir lâaccĂšs Ă la vaccination antirabique aprĂšs une morsure en crĂ©ant deux autres centres de prĂ©vention de la rage situĂ©s, lâun situĂ© Ă Battambang et lâautre Ă lâest de Phnom Penh (ouverture prĂ©vue en 2019). Dr. Didier Fontenille, Directeur de lâInstitut Pasteur du Cambodge lors de lâinauguration Ouvert en collaboration avec le dĂ©partement provincial de la santĂ© de Battambang, le centre de prĂ©vention de la rage de Battambang offre un meilleur accĂšs Ă la vaccination aprĂšs une morsure de chien Ă la population vivant dans la rĂ©gion du Nord-Ouest du Cambodge. Ă prĂ©sent, les gens de Battambang, Pailin, Banteay Meanchey, Oddar Mean Chey, Siem Reap et Pursat peuvent venir se faire soigner aprĂšs une morsure. La contribution demandĂ©e est la mĂȘme quâĂ lâInstitut Pasteur de Phnom Penh (15 USD avec les 3 sĂ©ances de vaccination incluses). Lâinauguration du Centre de prĂ©vention de la rage de Battambang a eu lieu en prĂ©sence de S.E. Dr OR Vandine, Directeur gĂ©nĂ©ral de la SantĂ© et de S.E. Mme NEUK Sakun, Vice-gouverneur de la province de Battambang. Etaient aussi presents de nombreux autres invitĂ©s de marque tels que des reprĂ©sentants de la Banque mondiale, de lâOMS, de lâHĂŽpital de Battambang, et du DĂ©partement de la santĂ© publique. LâInstitut Pasteur du Cambodge se dit trĂšs fier de contribuer Ă lâamĂ©lioration de la santĂ© des Cambodgiens.