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8213 éléments trouvés pour «  »

  • FiscalitĂ© : Mesures incitatives pour les PME du royaume

    Un rĂ©cent sous-dĂ©cret crĂ©e un ensemble d’incitations fiscales Ă  l’adresse des petites et moyennes entreprises du Royaume. Le sous-dĂ©cret n ° 124 Ă©tablit des incitations fiscales pour les PME de certains secteurs d’industrie. Cette sĂ©rie d’incitations est, selon le gouvernement, destinĂ©e à  amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© et crĂ©er davantage d’emplois locaux. PME au CATA FAIR. Photographie Christophe Gargiulo Le sous-dĂ©cret dĂ©finit les petites entreprises comme les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel se situe entre 250 millions et 700 millions de riels (entre 62 500 et 175 000 dollars) et qui emploie entre 10 et 50 personnes. Les entreprises de taille moyenne sont dĂ©finies comme celles dont le chiffre d’affaires annuel varie entre 700 millions et 4 milliards de riels (entre 175 000 et 1 million de dollars) et entre 51 et 100 employĂ©s. Les incitations s’adressent aux entreprises des secteurs de l’agro-industrie, de la production et de la transformation des produits alimentaires, de la fabrication de produits locaux, de la fabrication de souvenirs et d’objets d’artisanat pour les touristes, du traitement des dĂ©chets, de l’assemblage et de la recherche et dĂ©veloppement informatique. Les PME opĂ©rant dans ces secteurs bĂ©nĂ©ficieront d’une exemption de trois ans de l’impĂŽt sur le revenu Ă  compter de la date d’enregistrement de la sociĂ©tĂ© ou de la date d’entrĂ©e en vigueur du sous-dĂ©cret si elle est crĂ©Ă©e aprĂšs la publication du texte de loi. Les entreprises qui ont accĂšs Ă  ces avantages seront Ă©galement exemptĂ©es du paiement de l’impĂŽt minimum au cours de la pĂ©riode de trois ou cinq ans, indique le sous-dĂ©cret. La pĂ©riode d’exemption s’étendra sur cinq ans. Mais, l’entreprise doit remplir certaines conditions : 60% des matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es doivent ĂȘtre locales. L’entreprise doit Ă©galement montrer une augmentation rĂ©cente de ses effectifs d’au moins 20%. Le sous-dĂ©cret rend Ă©galement certaines dĂ©penses dĂ©ductibles, notamment les systĂšmes informatisĂ©s de comptabilitĂ© et d’information (200%), la formation technique et comptable du personnel (200%) et les machines et outils «innovants et permettant d’accroĂźtre la productivité» (150%).

  • GEReSH-CAM – Projet europĂ©en : Vers la crĂ©ation d’un Centre de recherche inter-universitaire e

    Plus d’une quarantaine d’enseignants, professionnels, et responsables venus de dix institutions cambodgiennes et europĂ©ennes se sont rĂ©unis dans le cadre du projet europĂ©en GEReSH-CAM « Gouvernance et Ă©mergence de la recherche en Sciences humaines au Cambodge », Ă  un atelier sur le thĂšme « La cartographie des acteurs locaux, nationaux et internationaux : fonctionnement, missions et possibilitĂ©s de financement (subvention, rapports, expertise) ». GEReSH-CAM – Projet europĂ©en : Vers la crĂ©ation d’un Centre de recherche inter-universitaire en sciences humaines Cet atelier pris en charge par l’AUF, s’est tenu du 17 au 20 septembre 2018 Ă  l’Institut national de l’éducation (INE). Il s’agit du cinquiĂšme atelier organisĂ© au Cambodge depuis la mise en route du projet. Les objectifs de cet atelier sont de : (1) montrer l’importance du suivi stratĂ©gique du partenariat et des acteurs de la recherche, (2) aider Ă  la dĂ©finition et Ă  la mise en place d’un dispositif interne permettant Ă  l’institution de cartographier les acteurs de la recherche sur le SH au Cambodge, (3) Échanger les bonnes pratiques sur le travail de suivi stratĂ©gique du partenariat, (4) Identifier les financements potentiels du centre de recherche en faisant le suivi stratĂ©gique, identifier les partenaires et les chercheurs potentiels. M. Ny Ratha, formateur de français, Ă  l’institut national de l’éducation : ”
Cela nous apprend des mĂ©thodes de recherche pour trouver diffĂ©rents partenaires : chercheurs, bailleurs de fonds. Il nous apprend Ă  bien identifier et connaĂźtre les partenaires avant de les inviter Ă  participer Ă  notre projet
”. Dy Phaneth, URBA ”
J’étais trĂšs impressionnĂ© par la prĂ©sentation du professeur Neth Boramey qui parlait des mĂ©thodes pour crĂ©er des projets et pour la recherche des partenaires financiers. J’ai pu apprendre les techniques de prĂ©sentation de projet et des mĂ©thodes de budget
”. Cartographie Au-delĂ  de la dĂ©finition des partenaires, la cartographie est un dispositif interne permettant Ă  l’institution de cartographier les acteurs de la recherche afin d’aider les chercheurs et d’autres acteurs impliquĂ©s dans les projets Ă  les informations pertinentes. ”
Avant, je ne savais pas ce qu’était la cartographie. AprĂšs avoir participĂ© Ă  cet atelier, j’ai bien appris comment identifier les partenaires et comment faire appel aux partenaires afin de crĂ©er des projets, que ce soient des partenaire techniques, en ressources humaines ou financiĂšres. Cela montre le chemin vers la crĂ©ation des projets
”, a affirmĂ© Mme Seng Kimha, coordinatrice de français Ă  l’institut national de l’éducation, ajoutant qu’elle pourrait transfĂ©rer ces connaissances aux autres. L’AUF prendra en charge prochainement un consortium des partenaires du projet entre le 15 et 19 octobre 2018 à Bruxelles pour discuter de l’avancement de l’état du projet et pour anticiper le processus de dĂ©marche qualitĂ©. Cela sera suivi par un atelier sur l’innovation et recherche scientifique Ă  l’INALCO Ă  Paris, et d’un autre atelier en novembre Ă  Phnom Penh sur la gestion de projets animĂ© par l’IRD. Geresh-Cam Geresh-Cam est un projet europĂ©en comprenant dix institutions partenaires, dont cinq au Cambodge : UniversitĂ© royale des Beaux-arts, UniversitĂ© royale de Phnom Penh, Institut national de l’Education, ministĂšre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports, et ministĂšre de la Culture et des Beaux-arts ; et cinq autres en Europe : Institut national des Langues et Civilisations orientales, UniversitĂ© de Lettonie, UniversitĂ© des Sciences de l’Education de Lituanie, Agence Universitaire de la Francophonie (AUF-Bruxelles), et Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement. Il vise Ă  contribuer Ă  l’amĂ©lioration du systĂšme d’enseignement supĂ©rieur au Cambodge, en particulier dans le domaine des sciences humaines. Ce projet de trois ans (2016-2019) a deux objectifs principaux : Renforcement des compĂ©tences institutionnelles et de recherche, dont le rĂ©sultat final sera la crĂ©ation d’un centre de recherche inter universitaire dĂ©diĂ© au domaine des sciences humaines. Les enseignants et les Ă©tudiants de diffĂ©rentes universitĂ©s seront en mesure de travailler sur leurs propres projets de recherche et seront proactifs, faisant du centre de recherche un acteur clĂ© du dĂ©veloppement des sciences humaines au Cambodge. Le centre de recherche sera un lieu privilĂ©giĂ© pour les chercheurs ainsi qu’un espace d’apprentissage et de recherche pour les Ă©tudiants en maĂźtrise. Ce sera Ă©galement un lieu de crĂ©ation et de diffusion de connaissances Ă  travers l’organisation de sĂ©minaires, d’ateliers et de confĂ©rences locaux et internationaux. L’AUF est partenaire de ce projet coordonnĂ© par l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) via ses directions rĂ©gionales Europe de l’Ouest et Asie-Pacifique. Texte : GEReSH-CAM Pour en savoir plus sur le projet GEReSH-CAM : https://www.geresh-cam.eu/

  • TSA – Sanctions Ă©conomiques : La Commission EuropĂ©enne inflexible

    Retrait
 La suĂ©doise Cecilia Malmström, commissaire europĂ©enne chargĂ©e du commerce, a indiquĂ© sur le blog officiel de la Commission europĂ©enne qu’elle et la reprĂ©sentante de l’Union EuropĂ©enne (UE), l’italienne Federica Mogherini, avaient officiellement informĂ© le Cambodge du processus de retrait de son traitement commercial prĂ©fĂ©rentiel dans le cadre du rĂ©gime «Tout sauf les armes» (TSA). La suĂ©doise Cecilia Malmström, commissaire europĂ©enne chargĂ©e du commerce Insensible La commissaire semble donc rester insensible aux nombreuses rĂ©actions locales qui ont suivi la mission europĂ©enne de juillet dernier dans le royaume. Professionnels, syndicats cambodgiens et reprĂ©sentants consulaires avaient protestĂ© d’une mĂȘme voix contre les effets nĂ©gatifs trĂšs probables sur l’économie du pays et les rĂ©percussions sociales d’un Ă©ventuel retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel. L’Union europĂ©enne et le Cambodge avaient aussi rĂ©affirmĂ© en mars 2018  leur engagement Ă  renforcer les liens Ă©conomiques et Ă  soutenir l’intĂ©gration du pays dans les chaĂźnes d’approvisionnement rĂ©gionales. L’engagement avait Ă©tĂ© pris lors de la 10Ăšme rĂ©union du ComitĂ© mixte entre le Cambodge et l’UE. Dernier recours A l’issue de la mission de juillet, Cecilia Malmström indiquait dans un communiquĂ© de presse : ”
Le retrait du Cambodge du systĂšme d’échange prĂ©fĂ©rentiel ne serait qu’un ”
dernier recours
le Cambodge a tout de mĂȘme rĂ©alisĂ© un dĂ©veloppement rĂ©el en termes d’économie et de droits sociaux
Personne ne peut nier les rĂ©alisations et les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le Royaume, en particulier au sujet du dĂ©veloppement et de la croissance Ă©conomique. En outre, la dĂ©mocratie progresse, mĂȘme si elle n’est pas aussi rapide que l’UE le souhaite
.”. Arguments aujourd’hui : Cecilia Malmström Rappel : Cette derniĂšre a Ă©tĂ© proposĂ©e comme Commissaire europĂ©enne chargĂ©e du Commerce en septembre 2014. Sa principale mission est de finaliser le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, l’accord commercial entre l’Union europĂ©enne et les États-Unis, ainsi que l’accord commercial entre l’Union europĂ©enne et le Canada. Cette mission qui se dĂ©roule dans le secret des nĂ©gociations avec les reprĂ©sentants des États-Unis a fait l’objet d’amples manifestations en Allemagne et en Belgique. En effet, ses dĂ©tracteurs lui reprochent de favoriser les intĂ©rĂȘts des lobbys aux dĂ©pens des consommateurs. Concernant le Cambodge, dans son texte de vendredi, la commissaire europĂ©enne reprend strictement les leitmotivs qui ont, officiellement, guidĂ© la position de la Commission EuropĂ©enne au dĂ©but : ”
Notre rĂ©cente mission de l’UE dans le pays a montrĂ© des violations graves et systĂ©miques de la libertĂ© d’expression, des droits des travailleurs et de la libertĂ© d’association
Cela s’ajoute Ă  des problĂšmes de longue date en matiĂšre de droits des travailleurs et d’accaparement des terres
Comme je l’ai soulignĂ© Ă  plusieurs reprises, notre politique commerciale doit ĂȘtre guidĂ©e par nos valeurs. En consĂ©quence, lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă  un mĂ©pris flagrant de ces valeurs, l’Union europĂ©enne doit agir
”. Elle ajoute : ”
Au Cambodge, nous assistons Ă  des dĂ©veloppements trĂšs troublants avec une nette dĂ©tĂ©rioration sans amĂ©liorations convaincantes Ă  venir
Tout au long de ce processus, un espace de nĂ©gociation et de dialogue sera prĂ©vu avec le pays. Nous tiendrons Ă©galement les Ă©tats membres de l’UE informĂ©s des prochaines Ă©tapes
”, avant de conclure : ”
Nous ne sommes pas encore au bord du prĂ©cipice, et il est encore temps pour le Cambodge de se rattrapper
.Cependant, les consĂ©quences du parcours de ce pays sont Ă  prĂ©sent clairement visibles
”. Federica Mogherini Federica Mogherini, haute reprĂ©sentante de l’Union pour les affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ©, a co-signĂ© la notification officielle de la procĂ©dure de sanction contre le Cambodge. La reprĂ©sentante est l’ancienne ministre des ministre des Affaires Ă©trangĂšres du gouvernement Matteo Renzi. Elle est aussi deuxiĂšme vice-prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne. Ses positions rĂ©centes connues Ă  l’égard du Cambodge remontent Ă  dĂ©cembre 2017. Cette derniĂšre avait appuyĂ©, avec six pays de l’Union, la requĂȘte de l’Italie appelant Ă  des restrictions sur la quantitĂ© de riz importĂ© du Cambodge en raison des difficultĂ©s Ă©conomiques des riziculteurs italiens. Federica Mogherini, haute reprĂ©sentante de l’Union pour les affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ© Concernant la situation politique au Cambodge, la reprĂ©sentante avait dĂ©jĂ  en septembre dernier fait part d’exigences : ”
Nous exhortons les autoritĂ©s cambodgiennes Ă  abandonner toutes les charges Ă  l’encontre de militants pour des motifs politiques et Ă  lever l’interdiction d’activitĂ© politique de 118 membres de l’opposition. Les conseillers locaux de l’opposition Ă©lus en juin dernier 2017 devraient ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©s
”, ajoutant : ”
nous attendons des autoritĂ©s cambodgiennes qu’elles rĂ©tablissent la libertĂ© du dĂ©bat politique et de la concurrence et respectent l’espace pour une sociĂ©tĂ© civile libre et indĂ©pendante
”. Ces dĂ©clarations avaient alors provoquĂ© quelques rĂ©actions pesĂ©es du cĂŽtĂ© du gouvernement : ”
Il s’agit de chantage guidĂ© par un agenda politique et d’une atteinte Ă  notre souverainetĂ©â€Šâ€, avait tout de suite dĂ©clarĂ© Sok Eysan, porte-parole du parti au pouvoir. Positions locales Georges Edgar Lors d’une rencontre avec le Club des journalistes cambodgiens jeudi dernier, l’ambassadeur de l’UE au Cambodge, George Edgar vantait les mĂ©rites de cet accord prĂ©fĂ©rentiel. Devant les journalistes, l’ambassadeur a dĂ©clarĂ© : ”
L’accĂšs au marchĂ© europĂ©en a entraĂźnĂ© un dĂ©veloppement rapide des industries exportatrices du Cambodge
ce rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a permis au pays d’obtenir un avantage concurrentiel substantiel, de dĂ©velopper l’économie et de crĂ©er des emplois
”. Ironie du calendrier, cette position de l’ambassadeur en faveur du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel intervient 24 heures avant la publication du texte de Cecilia Malmström. C’est aussi durant ces derniĂšres 24 heures que syndicats, patrons du textile et gouvernement se sont mis d’accord pour une augmentation des salaires dans ce secteur-clĂ© directement menacĂ© par la position de la Commission EuropĂ©enne. Rencontre europĂ©enne avec le Club des Journalistes Cambodgiens PrĂ©cĂ©demment, Cambodge Mag s’était Ă©galement fait l’écho des rĂ©actions, notamment des syndicats, qui indiquaient : ”
Nous exhortons ‘l’Union EuropĂ©enne Ă  maintenir le rĂ©gime Tout sauf les armes au Cambodge afin que nos familles aient des emplois, de meilleures conditions de travail, et la libertĂ© syndicale au Cambodge
”. Dans une longue interview  sur ce sujet, le PrĂ©sident de la Chambre de Commerce EuropĂ©enne au Cambodge, Arnaud Darc, dĂ©clarait : ”
A mon avis, si ces discussions aboutissent dans le sens d’une suspension des facilitĂ©s accordĂ©es au pays dans ses Ă©changes commerciaux avec l’Europe, cela affectera directement les investissements europĂ©ens et, plus gĂ©nĂ©ralement, le bien-ĂȘtre de la population
”. Chheang Vun Plus rĂ©cemment, le porte-parole de l’AssemblĂ©e nationale, Chheang Vun, dĂ©clarait que la proposition du Parlement europĂ©en sur le retrait du rĂ©gime «Tout sauf les armes» ne reposait pas sur des principes de dĂ©mocratie et de droits de l’homme au Cambodge : ”
Il s’agit d’une manoeuvre commerciale de l’Italie, qui a perdu des parts de marchĂ© sur le riz en Europe en raison de l’exportation de riz cambodgien vers le marchĂ© de l’UE
le retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a Ă©tĂ© proposĂ© par l’ancienne ministre italienne des Affaires Ă©trangĂšres, Federica Mogherini. Cette derniĂšre souhaite sĂ©curiser le marchĂ© italien du riz en exhortant l’UE Ă  supprimer le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel du Cambodge
”. Som Aun Enfin, Ă  l’annonce de vendredi, Som Aun, prĂ©sident de la National Union Alliance Chamber of Cambodia, a dĂ©clarĂ© Ă  la presse locale que les travailleurs cambodgiens dĂ©pendaient du secteur de l’habillement et de la chaussure pour leur subsistance et qu’ils ne devraient pas avoir Ă  subir de revers en raison d’une sanction motivĂ©e par des raisons politiques : 
”Nous demandons instamment Ă  l’Union EuropĂ©enne d’examiner attentivement l’impact de la suppression du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, susceptible d’affecter directement l’emploi et les moyens de subsistance des travailleurs et de leurs familles
”, a-t-il dĂ©clarĂ©. Le Premier ministre Hun Sen lors de la 73Ăšme AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies Hun Sen Sans citer nommĂ©ment l’Union EuropĂ©enne, le Premier ministre Hun Sen a, lors de son rĂ©cent discours à la 73Ăšme AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies, dĂ©clarĂ© que ”
Nous regrettons de tout cƓur de souligner que les droits de l’homme de nos jours sont devenus une mission pour imposer la civilisation par certaines grandes nations
l’imposition de sanctions unilatĂ©rales est devenue une arme populaire de ces nations dans la gestion de leur politique internationale, complĂštement dictĂ©e par leurs programmes gĂ©opolitiques
”. Opposition Si les petits partis d’opposition locaux n’ont pas rĂ©agi, Sam Rainsy, ancien leader du CNRP, a largement partagĂ© les rĂ©centes dĂ©clarations europĂ©ennes sur les reseaux sociaux. Ce dernier n’a en effet jamais cachĂ© sa position en faveur de sanctions Ă©conomiques contre le rĂ©gime d’Hun Sen. A la tĂȘte d’une dĂ©lĂ©gation, Sam Rainsy Ă©tait invitĂ© le 12 septembre dernier au Parlement EuropĂ©en. Sur France 24, il dĂ©clarait le mĂȘme jour : ”
trop, c’est trop, il faut des sanctions contre le rĂ©gime. Il faut les appliquer progressivement et je pense que ces sanctions seront efficaces
Hun Sen sait que son rĂ©gime ne peut pas survivre Ă  l’imposition de droits de douane sur les Ă©changes commerciaux avec l’UE, les principaux marchĂ©s d’exportation du Cambodge. Il doit faire tout ce qui est nĂ©cessaire pour Ă©viter ce scĂ©nario et rĂ©tablir la dĂ©mocratie
.”. Commission europĂ©enne Quelques explications pour Ă©viter les confusions entre les diffĂ©rentes entitĂ©s politiques et administratives de l’Union EuropĂ©enne : La Commission europĂ©enne est l’une des principales institutions de l’Union europĂ©enne. Sa fonction principale est de proposer et de mettre en Ɠuvre les politiques communautaires. Gardienne des traitĂ©s, elle veille Ă  leur application et jouit d’un quasi-monopole du droit d’initiative dans le domaine des compĂ©tences exclusives de l’Union, comme l’union douaniĂšre, le marchĂ© intĂ©rieur, la monnaie unique. La commission est dotĂ©e d’autres compĂ©tences, comme la nĂ©gociation des accords de commerce et d’association avec les États tiers, l’établissement de l’avant projet de budget et la gestion des fonds communautaires. 28 commissaires, nommĂ©s sur proposition des gouvernements des États membres, forment cette commission. NommĂ©s pour cinq ans, ils sont choisis, en principe, en raison de leur compĂ©tence gĂ©nĂ©rale. SiĂšge de la Commission europĂ©enne, Bruxelles Lobbys A plusieurs reprises, la Commission a Ă©tĂ© accusĂ©e d’avoir son champ d’action limitĂ© par l’influence non nĂ©gligeable des groupes d’intĂ©rĂȘt. Selon le Corporate Europe Observatory, entre 15 Ă  30.000 personnes travaillent Ă  Bruxelles pour le compte de lobbys, dont 70 % pour le secteur privĂ©. La Commission agit indĂ©pendamment des gouvernements des États membres. Elle partage les pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif avec le Conseil de l’Europe. C’est important car cela signifie que la dĂ©cision de retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel pour le Cambodge, ou tout autre pays, est techniquement possible sans l’accord ou le vote des Ă©tats membres de l’Union. Les seules possibilitĂ©s de recours du parlement europĂ©en contre des sanctions vers des pays tiers comme le Cambodge restent la pression diplomatique ou un droit de vĂ©to, ce dernier ne pouvant toutefois s’appliquer qu’à la gestion globale de la Commission EuropĂ©enne. Origines du dĂ©saccord sur le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel Les polĂ©miques liĂ©es au rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel remontent Ă  2010 alors que l’UE Ă©tait critiquĂ©e par des ONG humanitaires pour son soutien Ă  divers projets agro-industriels. La polĂ©mique s’était ensuite attĂ©nuĂ©e alors qu’un comitĂ© conduit par des reprĂ©sentants des communautĂ©s lĂ©sĂ©es, l’ambassadeur de l’UE de l’époque, les industriels  et des membres de la Commission europĂ©enne avaient proposĂ© des mesures de compensation. Ce n’est que depuis les Ă©lections de juillet 2018 que les menaces de sanctions sĂ©vĂšres se sont largement rĂ©vĂ©lĂ©es et qu’un processus s’est trĂšs rapidement mis en place. Experts et analystes : risques de rĂ©cession Anwita Basu Pour Anwita Basu, consultante-analyste Ă  l’entreprise rĂ©putĂ©e Economist Intelligence Unit, sans des programmes comme le rĂ©gime TSA, l’économie cambodgienne pourrait sombrer dans la rĂ©cession. Pour des raisons humanitaires et gĂ©opolitiques, Anwita Basu ne croit pas que le rĂ©gime TSA sera rĂ©voquĂ© : ”
Les puissances occidentales ne veulent pas pousser complĂštement le Cambodge dans la sphĂšre chinoise
”, souligne-t-elle dans newnaratif.com, ajoutant que :  ”
je pense que le rĂŽle de la Chine dans l’économie cambodgienne, tel qu’il se prĂ©sente actuellement, a Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©, mais le potentiel d’un engagement plus profond avec la Chine est trĂšs Ă©levĂ©â€Šâ€. Alors que les puissances occidentales telles que l’UE se mĂ©fient de l’influence Ă©conomique de la Chine, Anwita Basu affirme que la vĂ©ritable crainte rĂ©side dans son positionnement stratĂ©gique dans la rĂ©gion. Astrid Noren-Nilsson Pour Astrid Noren-Nilsson, politologue et auteure de l’ouvrage ”Cambodia’s Second Kingdom: Nation, Imagination, and Democracy”, le Cambodge n’est pas le seul pays mis en cause concernant les droits de l’homme. Elle critique Ă©galement le manque de cohĂ©rence de l’UE dans l’application de sanctions. Selon Noren-Nilsson, l’UE prĂ©fĂ©rera sans doute recourir Ă  des moyens de dissuasion plutĂŽt qu’à des sanctions concrĂštes, dans l’espoir que la menace de rĂ©vocation du TSA suffira Ă  influencer le gouvernement de Hun Sen.”
L’UE utilise le seul vĂ©ritable levier qu’elle a sur le gouvernement cambodgien Ă  l’heure actuelle : l’accord TSA
”, indiquait-t-elle dans newnaratif.com Ă  l’annonce de la premiĂšre rĂ©solution. Robertson de Human Right Watch,  souligne que le processus de prise de dĂ©cision n’est pas simple. Il dĂ©clare que la dĂ©cision fait partie d’un processus en cours qui ”
.tiendra compte des intĂ©rĂȘts des travailleurs cambodgiens
”, sans donner de dĂ©tails sur ce dernier point. AntĂ©cĂ©dents et efficacitĂ© Le rĂ©gime Tout sauf les Armes  accordĂ© par l’Union concerne 19 pays dont le Cambodge. Depuis son entrĂ©e en vigueur le 5 mars 2001, l’Union EuropĂ©enne n’a suspendu ses accords prĂ©fĂ©rentiels que dans trois pays: la BiĂ©lorussie, le Myanmar et le Sri Lanka. Le Sri Lanka a Ă©tĂ© temporairement suspendu du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel pour violation des droits politiques pendant la guerre civile – un cas bien plus grave que le Cambodge. Le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel a Ă©tĂ© rĂ©tabli en 2017. Suspendu du TSA en 1997, le Myanmar a retrouvĂ© les bonnes grĂąces de l’UE depuis 2013 en reconnaissance des ”
efforts dĂ©ployĂ©s par le pays pour amĂ©liorer l’environnement politique, social et du travail
” – des efforts qui, avec la crise Rohingya et les arrestations de journalistes, ne semblent pas avoir Ă©tĂ© couronnĂ©s de succĂšs. Le Myanmar est Ă  prĂ©sent Ă©galement menacĂ© du retrait du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel aux cĂŽtĂ©s du Cambodge, dans la mĂȘme dĂ©claration rĂ©digĂ©e par Cecilia Malmström. Importance des liens Cambodge-Union EuropĂ©enne Chiffres L’Union EuropĂ©enne est la principale destination des exportations du Cambodge. Elle reprĂ©sente 40% de toutes ses exportations. Celles-ci ont fortement augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, augmentant de 227% entre 2011 et 2016. En 2017, le commerce total entre le Cambodge et l’UE s’est Ă©levĂ© Ă  5,86 milliards d’euros. Mais le Cambodge en est le principal bĂ©nĂ©ficiaire, avec environ cinq milliards d’euros d’exportations vers l’UE. Les exportations cambodgiennes sont dominĂ©es par les vĂȘtements, les chaussures et les produits agricoles. L’UE a exportĂ© prĂšs de 851 millions d’euros de marchandises vers le Cambodge en 2017. Les principales exportations de l’UE vers le Cambodge sont les machines, le matĂ©riel de transport et les produits agricoles. La valeur des exportations du Cambodge vers l’Europe atteint 25% du produit intĂ©rieur brut du Cambodge. L’UE est le deuxiĂšme partenaire commercial du Cambodge aprĂšs les États-Unis. Le Cambodge est maintenant le deuxiĂšme pays parmi tous les bĂ©nĂ©ficiaires de l’initiative TSA en termes de volume d’échanges parmi les 19 bĂ©nĂ©ficiaires. De nombreuses entreprises du pays opĂšrent en tant que sous-traitants de grandes marques telles que Adidas, Gap, H & M, Marks & Spencer et Uniqlo. Dans le textile, aprĂšs l’Union EuropĂ©enne, viennent ensuite les États-Unis (30%), le Canada (9%) et le Japon (4%). Travailleuses du textile Ă  Phnom Penh. Photographie ILO (CC) L’industrie du vĂȘtement est essentiellement dominĂ©e par des entreprises Ă  capitaux Ă©trangers, principalement des pays voisins tels que la Chine, Hong Kong, Singapour, la Malaisie et la RĂ©publique de CorĂ©e. L’association avec des entreprises de confection ou des marques Ă©trangĂšres appartenant Ă  des Ă©trangers offre Ă  l’industrie du textile au Cambodge un important canal d’accĂšs Ă  la chaĂźne de valeur mondiale de l’habillement. Avec plus de 600 usines et environ 700 000 employĂ©s et ouvriers, le textile reste le premier secteur d’emploi du royaume. La main d’oeuvre au Cambodge est moins chĂšre que la plupart des concurrents rĂ©gionaux, Ă  l’exception du Laos et du Myanmar. Le salaire minimum mensuel du pays reste le plus compĂ©titif par rapport Ă  la ThaĂŻlande (250 USD),  il ne l’est plus par rapport au Vietnam. Selon Eurocham, le tarif prĂ©fĂ©rentiel pratiquĂ© pour les produits finis exportĂ©s du royaume vers l’Europe a un impact social trĂšs fort. C’est l’une des clĂ©s qui a permis au pays d’amĂ©liorer la situation des petits revenus, et de participer Ă  la rĂ©duction de la pauvretĂ©. D’augmenter le salaire minimum mensuel n’aurait pas Ă©tĂ© possible sans cette mesure. Il y a seulement cinq ans, le salaire minimum plafonnait Ă  61 dollars US, Ă  peine de quoi subvenir aux besoins quotidiens. Au delĂ  des chiffres, ”
.L’Europe a jouĂ© un rĂŽle essentiel qui va au-delĂ  de simples mesures de soutien. L’Europe est un sponsor de la reconstruction et de la paix, un donneur Ă  travers son assistance Ă  diffĂ©rents programmes, et un partenaire commercial. Avec les entreprises europĂ©ennes prĂ©sentes au Cambodge, le royaume bĂ©nĂ©ficie d’une plus-value qui ne se mesure pas seulement en terme de revenus fiscaux et d’emplois, mais aussi en terme de formation, d’ouverture et de rayonnement
”, ajoute son prĂ©sident Arnaud Darc. Menaces sur le textile et le riz L’industrie textile avoisine globalement  sept milliards de dollars US, tous clients confondus. Certains dirigeants syndicaux estiment que des emplois dans l’industrie du vĂȘtement sont en jeu si des sanctions sont imposĂ©es au Cambodge. ”
Ce seront les travailleurs des usines de confection qui seront les plus touchĂ©s, car ils comptent uniquement sur leurs petits salaires pour joindre les deux bouts
”, a dĂ©clarĂ© Ath Thon, prĂ©sident de la Coalition des travailleurs dĂ©mocrates cambodgiens du secteur du vĂȘtement. Beaucoup d’entre eux sont endettĂ©s et, s’ils perdent leur emploi, ils devront faire face Ă  de sĂ©rieux problĂšmes. Riziculteurs au Cambodge. Photographie Brad Collis (CC) Le sujet est moins abordĂ© mais les exportations de riz cambodgien vers l’Union risquent aussi d’ĂȘtre affectĂ©es par cette sanction. Les exportations de riz cambodgien vers l’Europe constituent 40% des exports du secteur. Dilemme Cambodgien Il semble difficile de prĂ©dire la suite des Ă©vĂ©nements tant la menace de sanctions affectant deux secteurs sensibles de l’économie cambodgienne semblait non pas impossible mais peu probable. Paradoxes Alors l’un des principaux artisans de la reconstruction du pays martyr, l’Europe – ou plus prĂ©cisĂ©ment la Commission EuropĂ©enne risque, au moins en termes purement Ă©conomiques, de devenir l’artisan d’une rĂ©cession. Paradoxal, car la croissance vigoureuse de ces derniĂšres annĂ©es a largement Ă©tĂ© portĂ©e par les efforts de l’Europe. Paradoxal, car les EuropĂ©ens sont Ă  la recherche de partenariats locaux et cherchent Ă  contrecarrer l’hĂ©gĂ©monie de la Chine qui se profile ouvertement dans cette rĂ©gion du monde. En retirant le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, il est trĂšs probable que le gouvernement se tourne alors vers son ”ami d’acier” pour faire face aux chocs Ă©conomiques sectoriels qui risquent de se succĂ©der. Chocs Ă©conomiques car, bien qu’étant un secteur stratĂ©gique de l’économie du royaume, l’industrie textile est celle dont la croissance a Ă©tĂ© la moins dynamique au profit du tourisme et de l’immobilier ces deux derniĂšres annĂ©es. Bien qu’il soit envisageable Ă  terme, pour des raisons Ă©conomiques, de supprimer progressivement le rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, le royaume n’a pas encore suffisamment diversifiĂ© son industrie pour absorber ce type de mesure-sanction immĂ©diate. En clair, il est trop tĂŽt, le Cambodge a encore besoin de son industrie textile et l’imposition de taxes lui fera instantanĂ©ment perdre ses avantages par rapport Ă  ses concurrents voisins. Et, les premiers touchĂ©s seront les travailleurs du secteurs et leurs familles. Diplomatie Peut-on envisager une telle mesure aux effets Ă©conomiques et sociaux sans passer par le canal diplomatique ? Beaucoup ont pensĂ© qu’il s’agissait de pressions diplomatiques exacerbĂ©es par les Ă©lections de juillet et destinĂ©es Ă  pousser le gouvernement Ă  beaucoup plus d’ouverture vers l’opposition et les associations. Rappelons que la grĂące de Sam Rainsy intervenue en 2013 avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e par des menaces de sanctions des USA. L’Europe ne serait-elle pas tentĂ©e d’utiliser la mĂȘme mĂ©thode ? Ce serait oublier que le Premier ministre ne semble pas s’armer de patience vis-Ă -vis des actuelles pressions europĂ©ennes. Ce serait oublier aussi, peut-ĂȘtre, que la diplomatie Ă  la mĂ©thode asiatique-cambodgienne exclut totalement la possibilitĂ© pour un dirigeant de perdre la face. Et, les requĂȘtes de Federica Mogherini concernant la rĂ©installation de l’opposition CNRP, ajoutĂ©es Ă  des dĂ©clarations publiques assez vives, risquent de contribuer Ă  un durcissement de la position cambodgienne qui exclut tout retour politique du CNRP. Le discours du Premier ministre Ă  l’ONU Ă©tait clair sur ce point, il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  parler de ”mĂ©thode brutale” de la part des pays qui tentent d’imposer leur volontĂ© Ă  travers des sanctions. A mentionner aussi que, confortĂ© par un secteur sensible mais en bonne santĂ©, le Premier ministre a fait appliquer une sĂ©rie de mesures sociales significatives en faveur des ouvriers du textile. Avec l’annulation du rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel envisagĂ©e, il sera trĂšs compliquĂ© de conserver ses mesures. Toutefois, dans l’absolu et dans le cadre de l’accord d’un rĂ©gime prĂ©fĂ©rentiel, il est normal que l’UE se prĂ©occupe des conditions de respect de l’accord et qu’il y ait effectivement des Ă©changes entre partenaires de l’accord. On peut alors s’étonner alors que le durcissement de la Commission intervient huit ans aprĂšs les premiers incidents mettant en cause la pertinence de l’accord TSA. On peut s’étonner Ă©galement de la rapiditĂ© avec laquelle le processus s’est mis en place ces derniers mois. On peut aussi s’étonner de l’efficacitĂ© d’une mission de quelques jours pour Ă©valuer une situation tout de mĂȘme trĂšs complexe et pointant du doigt des attitudes qui ne sont pas nouvelles. Certains conseillers du gouvernement cambodgien n’ont d’ailleurs pas hĂ©sitĂ© Ă  fustiger le peu d’empathie et le manque d’écoute des membres de la Commission EuropĂ©enne qui ont conduit la mission de Juillet dernier (R.Jennar – Fresh News). La Commission, malgrĂ© la notification officielle de vendredi, a dĂ©clarĂ© que l’espace Ă©tait toujours ouvert au dialogue. Bien que cela n’ait apparemment pas donnĂ© de rĂ©sultats tangibles, le gouvernement cambodgien avait envoyĂ© une mission diplomatique il y a quelques semaines pour tenter d’inflĂ©chir la position europĂ©enne. Il y a donc des tentatives diplomatiques des deux cĂŽtĂ©s pour Ă©viter la concrĂ©tisation de cette sanction de ”dernier recours”. Et, c’est peut-ĂȘtre la seule petite lueur d’espoir pour qu’un compromis se dessine alors que le sort de quelques centaines de milliers de petits salaires cambodgiens et un secteur Ă©conomique tout entier sont en jeu, pour ne pas dire en otage. Christophe Gargiulo

  • RĂ©seautage : SoirĂ©e italienne chez Segafredo

    Jeudi dernier eu lieu la soirĂ©e de rĂ©seautage organisĂ©e par l’Italian Cambodian Business Association. L’évĂ©nement Ă©tait organisĂ© en partenariat avec Eurocham. Il s’est dĂ©roulĂ© dans les locaux du cafĂ©-restaurant Segafredo Ă  Phnom Penh. A cette occasion, de dĂ©licieux amuse-gueules et boissons italiennes ont fait la joie des participants. Ces derniers ont Ă©galement eu la possibilitĂ© de nouer des contacts avec les membres d’EuroCham et de l’ICBA. Pour consulter la totalitĂ© de l’album photographique, cliquer ici
 Photographies par Marie Srey-Lys Joanny

  • Textile : Le salaire minimum passe Ă  182 $ mensuels

    La commission tripartite (syndicat, gouvernement, employeurs) chargĂ©e de dĂ©terminer le salaire minimum des travailleurs des industries du textile et de la chaussure a dĂ©cidĂ© d’augmenter le salaire mensuel minimum Ă  182 $ Ă  compter de janvier 2019. Les syndicats proposaient 182 dollars et les employeurs 177 $. Lors du vote de vendredi dernier, le chiffre le plus bas a Ă©tĂ© acceptĂ© presque Ă  l’unanimitĂ©.Sur 28 voix, 26 se sont exprimĂ©es pour et deux se sont abstenues. Le reprĂ©sentant du ministĂšre du Travail, Ith Sam Heng, a dĂ©clarĂ© que le Premier ministre Hun Sen avait dĂ©cidĂ© d’ajouter 5 dollars de plus pour atteindre un total de 182 dollars. Van Sou Ieng, prĂ©sident de l’Association des usines de confection textile du Cambodge a dĂ©clarĂ© que le revenu minimum au Vietnam est plus attractif comparĂ© au Cambodge. De plus, le Vietnam possĂšde un taux de productivitĂ© plus Ă©levĂ©. Il a aussi ajoutĂ© que le gouvernement rĂ©duira les coĂ»ts d’électricitĂ© pour arriver Ă  0,15$ Kwh. Ath Thon, prĂ©sident de l’Union DĂ©mocratique des Travailleurs du textile cambodgien trouve au contraire que le salaire minimum dĂ©fini par l’accord n’est pas assez Ă©levĂ© pour les travailleurs. Luu Meng, vice-prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration du Tourisme du Cambodge, a annoncĂ© que c’est une bonne nouvelle pour les travailleurs de passer de 100$ il y a 3 ans Ă  182$. ”
Nous devons continuer dans cette lancĂ©e
”, a t-il dĂ©clarĂ©. Le nouveau revenu minimum sera effectif Ă  partir de janvier 2019 et prĂšs de 850 000 travailleurs au Cambodge sont concernĂ©s, la plupart sont des femmes. Texte et photographies par Marie Srey-Lys Joanny

  • Siem Reap : A la rencontre de CĂ©line Troeung

    Le KhĂ©ma, restaurant bien connu des phnompenhois, s’apprĂȘte Ă  ouvrir ses portes dans la citĂ© des temples. A sa tĂȘte, la dynamique CĂ©line Troeung, jeune française d’origine sino-cambodgienne, qui entend bien faire de ce lieu un endroit incontournable pour tous les amateurs de gastronomie. A la rencontre de CĂ©line Troeung Ambiance chaleureuse et confortable C’est au bord de la riviĂšre, dans un grand bĂątiment blanc, que le KhĂ©ma a Ă©lu domicile, Ă  deux pas de la future Alliance Française. La porte, une fois poussĂ©e, laisse entrevoir le potentiel du lieu : une immense salle aux larges baies vitrĂ©es, parsemĂ©e de mobilier en bois, promet d’ores et dĂ©jĂ  une ambiance chaleureuse et confortable. Les vitrines rĂ©frigĂ©rĂ©es, quant Ă  elles, se garniront bientĂŽt des fromages et charcuteries qui font la renommĂ©e de l’enseigne. Tout autour, le personnel s’affaire aux derniers prĂ©paratifs. Ouverture « Tout sera prĂȘt pour le 17 octobre, jour de l’ouverture. Il ne reste plus que quelques travaux de finition Ă  rĂ©aliser, mais le plus dur est fait », confie CĂ©line, qui prĂ©sidera Ă  aux destinĂ©es du restaurant. Cette ancienne responsable marketing s’apprĂȘte Ă  relever le dĂ©fi d’une nouvelle carriĂšre dont elle rĂȘve depuis longtemps. CarriĂšre « J’ai toujours voulu travailler dans la restauration. J’ai longtemps hĂ©sitĂ© entre des Ă©tudes de tourisme-hĂŽtellerie ou de commerce. J’ai finalement choisi le commerce, qui promettait Ă  l’époque plus de dĂ©bouchĂ©s. En parallĂšle, durant deux ans, j’ai Ă©tĂ© embauchĂ©e par une cafĂ©tĂ©ria. J’y ai exercĂ© Ă  peu prĂšs toutes les fonctions, service, plonge, grillades, caisse, relation clients
 Ça m’a Ă©normĂ©ment apportĂ©. Et puis, la restauration est un univers passionnant, trĂšs exigeant, mais qui dĂ©borde d’énergie, oĂč il faut toujours ĂȘtre crĂ©atif et se remettre sans cesse en question.» Lieu dĂ©diĂ© Ă  la gastronomie française Avec sa capacitĂ© de 100 personnes sur le toit-terrasse, plus 150 couverts rĂ©partis sur les deux salles, le KhĂ©ma Angkor sera le plus grand restaurant de l’enseigne, qui en compte dĂ©jĂ  deux sur Phnom Penh. « C’est ce qu’il manquait Ă  Siem Reap : un lieu dĂ©diĂ© Ă  la gastronomie française regroupant au mĂȘme endroit restaurant, bar Ă  vins, traiteur, boulangerie, fromagerie et charcuterie. Nous tenons Ă  proposer des produits de qualitĂ© Ă  un prix raisonnable, comme nous le faisons dĂ©jĂ  dans nos autres Ă©tablissements. » Challenge Un nouveau challenge pour CĂ©line, qui en a dĂ©jĂ  relevĂ© plus d’un. Celui de venir s’installer au Cambodge n’était pas le moindre. Sa famille, qui a dĂ» quitter le Royaume au dĂ©but des annĂ©es 1980, a au dĂ©but tentĂ© de l’en dissuader, hantĂ©e par des souvenirs traumatisants liĂ©s Ă  cette pĂ©riode troublĂ©e. Mais c’est un pays bien diffĂ©rent du sombre tableau qui lui en avait Ă©tĂ© brossĂ© que dĂ©couvre CĂ©line, d’abord en tant que touriste puis, bien vite, en tant qu’expatriĂ©e. Phnom Penh « Mon arrivĂ©e sur Phnom Penh, en 2014, s’est vraiment dĂ©roulĂ©e pour le mieux. J’ai rencontrĂ© de la famille qui Ă©tait restĂ©e sur place, des gens adorables, qui ont beaucoup fait pour moi. C’était merveilleux de faire leur connaissance, tout comme d’intĂ©grer cette culture dont je me sens si proche de par mes origines. Je me suis aussi rendu compte que le pays Ă©tait en plein dĂ©veloppement, qu’il y avait Ă©normĂ©ment de choses Ă  y faire, au niveau des start-ups, de la restauration, du tourisme, de la technologie
 Avant de nous installer, mon compagnon avait dĂ©jĂ  ouvert son entreprise au Cambodge : pour ma part, au bout de deux semaines, j’étais employĂ©e par une marque de cafĂ© internationale. » Marketing Au bout de deux ans, CĂ©line Troeung intĂšgre le groupe Thalias, d’abord comme directrice marketing, avant d’ĂȘtre pressentie pour prendre les rĂȘnes du nouveau KhĂ©ma Siem Reap. Proposition immĂ©diatement acceptĂ©e par la principale intĂ©ressĂ©e, qui a dĂ©mĂ©nagĂ© pour l’occasion dans la citĂ© des temples : « C’est une ville trĂšs agrĂ©able, loin du bourdonnement incessant de Phnom Penh. On s’y sent beaucoup plus au calme. Et il y a une chose qui m’a convaincue de venir m’installer ici : lors de la prĂ©cĂ©dente Semaine Française, j’ai rencontrĂ© une communautĂ© trĂšs prĂ©sente et faisant preuve d’une belle solidaritĂ©. Ce critĂšre fut dĂ©cisif. » Sourire Pour le moment, CĂ©line n’a guĂšre de temps Ă  consacrer Ă  la dĂ©couverte de la ville. Des aller-retours incessants entre Siem Reap et Phnom Penh, la supervision des 30 membres de l’équipe ainsi qu’une multitude de derniers dĂ©tails Ă  rĂ©gler ne lui laissent que peu de loisirs. En parallĂšle, la jeune femme, dĂ©cidĂ©ment trĂšs active, s’investit aussi dans la section locale de la Chambre de commerce franco-cambodgienne. Pourtant, aucun stress, aucune inquiĂ©tude ne se lisent sur son visage souriant. Nous nous donnons donc rendez-vous pour ce 17 octobre dans un restaurant qui devrait, Ă  n’en pas douter, rĂ©server quelques belles surprises.

  • DĂ©chets : Nouvelle alerte du ministĂšre de l’environnement

    Alors que le Cambodge s’apprĂȘte Ă  cĂ©lĂ©brer Pchum Ben, le ministĂšre de l’environnement lance Ă  nouveau un appel au public pour contribuer activement à la gestion des dĂ©chets. Le ministĂšre souligne qu’il s’agit de la responsabilitĂ© de tous, des particuliers, des entreprises, des restaurants et des associations. Les images des rues de Sihanoukville transformĂ©es en dĂ©potoirs flottants par les inondations ont largement alimentĂ© les rĂ©seaux sociaux ces derniers jours.​​ Elles ont aussi suscitĂ© pas mal de mĂ©contentement parmi la population de la ville. Des rues de Sihanoukville transformĂ©es en dĂ©potoirs flottants par les inondations. Photographie Facebook Quelques jours plus tĂŽt, S.E. Dr Thong Khon, ministre du tourisme a Ă©galement exhortĂ© les autoritĂ©s Ă  ”
gĂ©rer plus efficacement les dĂ©chets et ordures mais aussi empĂȘcher les eaux usĂ©es de s’écouler vers le littoral et la mer
” Le porte-parole du ministĂšre et secrĂ©taire d’État, S.E. Neth Pheaktra a dĂ©clarĂ© : ”
Une bonne gestion des dĂ©chets permet non seulement de garantir un environnement propre, mais aussi de promouvoir une vie saine et de rĂ©duire les blocages dans le systĂšme d’égout, en particulier lorsqu’il pleut
.”, ajoutant que : ”
La responsabilitĂ© des dĂ©chets est aussi un devoir citoyen, les habitants doivent se responsabiliser en Ă©vitant de jeter leurs ordures sur la voie publique
”. S.E. Neth Pheaktra a​​​​ dĂ©clarĂ© Ă©galement que la gestion des dĂ©chets dans les villes du royaume s’était amĂ©liorĂ©e, mais n’avait pas encore atteint un niveau satisfaisant. Il explique ces rĂ©sultats difficiles par une augmentation sensible de la population, des modes de vie qui s’orientent vers la consommation, et le manque d’éducation du public. 10 000 tonnes – jour Selon les statistiques du ministĂšre, pour 2017, les principales villes du pays ont produit environ 3,65 millions de tonnes de dĂ©chets, soit plus de 10 000 tonnes par jour, dont 70 Ă  80% ont Ă©tĂ© acheminĂ©s vers des sites de dĂ©charge et de recyclage. Phnom Penh La capitale Phnom Penh a produit Ă  elle seule prĂšs de 3 000 tonnes de dĂ©chets par jour, tandis que les autres principales destinations touristiques, les provinces de Siem Reap et de Preah Sihanouk produisent respectivement en moyenne 350 Ă  400 tonnes de dĂ©chets et entre 600 et 650 tonnes de dĂ©chets par jour. S.E. Neth Pheaktra a ajoutĂ© que, dans l’ensemble du pays, environ 41% des dĂ©chets produits chaque annĂ©e Ă©taient acheminĂ©s vers des sites de dĂ©charge, 11% Ă©taient recyclĂ©s et le reste Ă©tait brĂ»lĂ© ou jetĂ© dans des lieux publics. Des Ă©tudes suggĂšrent que parmi les dĂ©chets au Cambodge, environ 70 ou 80% peuvent ĂȘtre recyclĂ©s.​​

  • CoopĂ©ration : Turquie et Cambodge se rapprochent

    S.E. Prak Sokhonn, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale, a effectuĂ© une visite officielle en Turquie les 1er et 3 octobre 2018 Ă  l’invitation de son homologue, Mevlut Cavusoglu. M. Prak Sokhonn, vice-Premier ministre et ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale et ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Turquie, Mevlut Cavusoglu CoopĂ©ration plus Ă©troite Selon le compte-rendu du ministĂšre, l’objectif de la visite ministĂ©rielle Ă©tait de promouvoir une coopĂ©ration plus Ă©troite entre le Cambodge et la Turquie. Il s’agissait Ă©galement de prĂ©parer la prochaine visite officielle du Premier ministre Hun Sen en Turquie. Soutien S.E. Prak Sokhonn a dĂ©clarĂ© avoir eu un entretien fructueux avec son homologue turc. Durant leur rencontre, ce dernier a saluĂ© le taux de participation Ă©levĂ© aux Ă©lections de juillet dernier. Il a Ă©galement exprimĂ© son soutien sans faille au parti au pouvoir. Le ministre Cavusoglu a confirmĂ© que la Turquie Ă©tait prĂȘte Ă  accueillir le Premier ministre Hun Sen Ă  Ankara Ă  la fin de l’annĂ©e. Ambassade en Turquie Prak Sokhonn a confirmĂ© Ă©galement que le royaume ouvrira une ambassade Ă  Ankara en 2019. La partie turque entend rapidement proposer de nouvelles actions pour dĂ©velopper le partenariat commercial. Il y a quelque temps, les deux pays ont manifestĂ© leur souhait de voir leurs Ă©changes commerciaux bilatĂ©raux atteindre 500 millions de dollars US par an. Les deux ministres ont convenu de coopĂ©rer pour Ă©largir leur coopĂ©ration dans les domaines de l’investissement, du commerce, des vols directs, de la technologie, du tourisme, de l’agriculture, de l’éducation, des sports, de la culture, et des ressources en eau. Le ministre turc a promis le soutien de la Turquie aux efforts de dĂ©minage du Cambodge. AprĂšs la rencontre, les deux ministres ont signĂ© un mĂ©morandum d’entente sur la coopĂ©ration entre l’Institut national de diplomatie et des relations internationales du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale du Cambodge et l’AcadĂ©mie de diplomatie du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de Turquie.

  • ConfĂ©rence : Bouddhisme tantrique et vĂ©hicule du diamant

    Ce mardi soir, l’Institut Français du Cambodge organisait une confĂ©rence sur le bouddhisme tantrique au temps d’Angkor. Elle s’inscrivait dans le cycle de confĂ©rences IRASEC : Bouddhisme et sociĂ©tĂ©. Julia Esteve, anthropologue au CNRS et professeure Ă  l’UniversitĂ© Mahidol, Ă  Bangkok, animait la confĂ©rence. L’objectif Ă©tait de discuter de la prĂ©sence du bouddhisme tantrique au temps de l’Empire d’Angkor. En effet, les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur les ruines de l’époque angkorienne Ă©voquent largement la prĂ©sence de la religion brahmanique, mais assez peu celle du bouddhisme, notamment tantrique. Julia Esteve a d’abord expliquĂ© les particularitĂ©s de la religion bouddhiste tantrique, avant de s’atteler Ă  la dĂ©monstration de sa prĂ©sence durant l’empire khmer. Elle s’est notamment appuyĂ©e sur l’exemple du temple Preah Khan de Kompong Svay. Le « vĂ©hicule du diamant » La prĂ©sentation du bouddhisme tantrique, ou VajrayĂąna (« vĂ©hicule du diamant »), ou encore MantrayĂąna, a commencĂ© par une contextualisation de celui-ci gĂ©ographiquement et temporellement. Il est nĂ© en Inde, au Ve siĂšcle, dans l’Andhra Pradesh et dans le Nord-Ouest. Il provient du bouddhisme MahĂąyĂąna, et s’en est dĂ©tachĂ© au VIIe siĂšcle. Les cartes prĂ©sentant les diffĂ©rents courants du bouddhisme montrent encore aujourd’hui une homogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©ographique en fonction des rĂ©gions. Cependant, Julia Esteve a cherchĂ© Ă  dĂ©montrer que le bouddhisme tantrique s’était au contraire Ă©tendu en Asie du Sud-Est dans les temps anciens. Elle a ensuite expliquĂ© les principes de cette branche du bouddhisme. Le VajrayĂąna s’appuie sur des textes, les tantras, considĂ©rĂ©s jusqu’à rĂ©cemment comme s’éloignant plus de la source du bouddhisme et donc moins purs. Dans la religion, ces textes introduisent des doctrines secrĂštes qui ne sont comprĂ©hensibles que par des gurus. Les laĂŻcs doivent faire appel Ă  eux pour s’initier. Julia Esteve est aussi revenue sur l’origine du bouddhisme tantrique. Alors qu’au Ve siĂšcle se dĂ©veloppait en Inde le shivaĂŻsme, le bouddhisme a du se renouveler et s’intĂ©resser aux dĂ©bats philosophiques touchant la vie quotidienne. Le bouddhisme tantrique s’inspire ainsi de certaines pratiques du shivaĂŻsme. Dans le VajrayĂąna, il est possible d’atteindre le Nirvana de son vivant et de devenir un Bouddha, mĂȘme sans ĂȘtre un moine. Pour y arriver, cela passe par des rites, une visualisation et une Ă©quation de soi Ă  la divinitĂ©. Elle a ensuite abordĂ© les diffĂ©rences entre bouddhismes MahĂąyĂąna et tantrique qui ont longtemps Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sentĂ©s de maniĂšre trĂšs liĂ©e. Le bouddhisme tantrique se singularise cependant par des rituels prĂ©cis et la rĂ©citation des mantras. Le temple de Preah Khan. Photographie par Aditya Karnad (cc) Le Preah Khan Durant la deuxiĂšme partie de la confĂ©rence, Julia Esteve s’est concentrĂ©e sur le bouddhisme khmer des VI e au XII e siĂšcles. La prĂ©sence du bouddhisme tantrique dans l’empire khmer est longtemps passĂ©e inaperçue, mais de rĂ©centes dĂ©couvertes en ont donnĂ© la preuve, telles que des inscriptions dĂ©couvertes sur des bronzes ou des pierres. Ainsi, Julia Esteve s’est appuyĂ©e sur l’exemple du temple Preah Khan de Kompong Svay, Ă  l’Est d’Angkor. Les fouilles rĂ©centes ont permis de dĂ©montrer que le bouddhisme avait en partie influĂ© sa construction. Certaines autres traces ont cependant disparu et ne peuvent donc ĂȘtre interprĂ©tĂ©es, telles que des inscriptions effacĂ©es ou des figures de bouddhas retaillĂ©es. Des zones d’ombre subsistent sur les raisons de cet effacement des traces, et les recherches sur la prĂ©sence du bouddhisme dans l’empire khmer restent Ă  poursuivre, comme l’a indiquĂ© la chercheuse. Par AdĂšle Tanguy

  • Britcham. DĂ©jeuner-confĂ©rence sur la loi concernant le paiement d’anciennetĂ©

    Mardi midi se dĂ©roulait, au restaurant KhĂ©ma La Poste, un dĂ©jeuner-confĂ©rence organisĂ© par Britcham. Le sujet concernait le nouvel amendement de la loi sur le travail qui supprime « l’indemnitĂ© de licenciement » pour les contrats de travail Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e, et la remplace par un « paiement d’anciennetĂ© » continu. Étaient notamment conviĂ©s les employeurs du secteur privĂ©, venus s’informer sur la loi et, Ă©ventuellement  d’envisager des actions face Ă  celle-ci. DĂ©jeuner-ConfĂ©rence Ă  KhĂ©ma La Poste Les intervenants Ă©taient Trevor Sworn, prĂ©sident de Britcham, Benilda Fernando et Matthew Rendall, trĂ©soriĂšre et secrĂ©taire du conseil. Nipoan Chheng, directrice exĂ©cutive de Britcham a d’abord introduit la confĂ©rence, avant de laisser la parole Ă  Trevor Sworn pour une prĂ©sentation de la loi et de la façon dont celle-ci va impacter le secteur privĂ©. Nipoan Chheng, directrice exĂ©cutive de Britcham Origines Trevor Sworn a tout d’abord expliquĂ© l’origine de la loi. Avant la modification, un employeur Ă©tait tenu de verser une indemnitĂ© de licenciement Ă  un employĂ© ayant un contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e lorsque l’employeur mettait unilatĂ©ralement fin Ă  cet emploi autrement que pour faute grave. Cette indemnitĂ© n’était versĂ©e qu’à la fin de la relation de travail et Ă©tait basĂ©e sur la durĂ©e du contrat de travail. L’idĂ©e d’un changement est apparu alors que deux usines ont rĂ©cemment fermĂ© sans payer d’indemnitĂ©s de licenciement Ă  leurs salariĂ©s. Pour parer Ă  cette problĂ©matique a alors Ă©tĂ© introduite l’idĂ©e d’un versement rĂ©gulier aux salariĂ©s, le « paiement d’anciennetĂ© ». Paiement prospectif et paiement rĂ©troactif d’anciennetĂ© Ensuite, Trevor Sworn a expliquĂ© les deux aspects de la nouvelle loi que sont l’introduction d’un paiement prospectif d’anciennetĂ© et d’un paiement rĂ©troactif. À partir du 31 dĂ©cembre, l’employeur devra verser aux employĂ©s un paiement d’anciennetĂ© tous les six mois, le paiement prospectif. Le montant total par an est Ă©gal Ă  15 jours de salaire et autres avantages sociaux reçus les 12 derniers mois (exceptĂ© pour le secteur textile). Chaque versement de la prime d’anciennetĂ© est ainsi Ă©gal Ă  7,5 jours de salaire, l’un en juin, l’autre en dĂ©cembre. L’amendement introduit par ailleurs un paiement rĂ©troactif. L’employeur doit verser une somme Ă©quivalente Ă  15 jours de salaire pour chaque annĂ©e d’emploi dĂ©jĂ  effectuĂ©e (30 jours pour le secteur textile), en deux versements par an. Ce versement Ă©quivaut donc aussi Ă  7,5 jours de salaire. Le plafond maximum est de six mois de salaire. Les bĂ©nĂ©fices et avantages ne sont pas pris en compte. Licenciement Dans le cas d’un licenciement autre que pour faute grave, au moins un mois aprĂšs le dernier paiement d’anciennetĂ©, le salariĂ© a droit Ă  un paiement d’anciennetĂ© Ă©gal Ă  sept jours de salaire et avantages sociaux. Il en va de mĂȘme si l’employĂ© est sous contrat depuis moins d’un an, mais plus d’un mois. L’amendement prĂ©voit Ă©galement des dommages et intĂ©rĂȘts en cas de rĂ©siliation anticipĂ©e d’un contrat de travail pour raison autre que faute grave. L’employĂ© peut rĂ©clamer ses dommages et intĂ©rĂȘts mais devra, Ă  partir de maintenant, fournir beaucoup plus de preuves. Il doit faire appel Ă  une cour de Justice pour en dĂ©cider. Trevo Sworn, Matthew Rendall et Benilda Fernando Des ambiguĂŻtĂ©s persistantes Un temps a ensuite Ă©tĂ© rĂ©servĂ© aux questions de l’audience, permettant d’éclaircir certains points de la loi et de souligner les ambiguĂŻtĂ©s restantes. Benilda Fernando et Matthew Rendall ont ainsi pu aider les participants Ă  mieux comprendre certains aspects du Prakas. Par exemple, le paiement rĂ©troactif sera effectuĂ© Ă  raison de 7,5 jours de salaire tous les six mois jusqu’à ce que le montant atteigne l’équivalent des annĂ©es de travail ou du plafond fixĂ©. Ainsi pendant un certain temps, le versement d’anciennetĂ© sera double, puisqu’il ajoutera au paiement prospectif le paiement rĂ©troactif. Le paiement rĂ©troactif s’applique par ailleurs sur toute la pĂ©riode de travail, y compris la pĂ©riode d’essai. Les rĂ©ponses ont aussi permis de comprendre la maniĂšre dont la loi pouvait affecter les contrats de travail Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e. S’ils sont renouvelĂ©s plus de deux ans, la loi concernant le paiement d’anciennetĂ© relative aux contrats Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e s’applique. Quant Ă  savoir quelles seront les charges dĂ©ductibles pour les employeurs, la question reste Ă  clarifier par le gouvernement. Un dernier problĂšme soulevĂ© est celui de la protection sociale que reprĂ©sente l’indemnitĂ© de licenciement, qui permettait au salariĂ© licenciĂ© de financer sa pĂ©riode de recherche d’emploi. Le versement rĂ©gulier du paiement d’anciennetĂ© ne rĂ©pondra pas Ă  ce souci de protection, puisque l’employĂ© en bĂ©nĂ©ficie pendant sa pĂ©riode d’activitĂ©, et ne prend pas forcĂ©ment en compte un potentiel licenciement. Un participant a finalement proposĂ© de faire valoir les intĂ©rĂȘts des employeurs concernant cette loi un peu difficile Ă  comprendre et,probablement Ă  appliquer, et qui va affecter le secteur privĂ©, notamment en faisant entendre leur voix auprĂšs du ministĂšre du Travail. Texte et photographies par AdĂšle Tanguy

  • En Images-Ka Ben : Recueillement Ă  Tuol Sleng

    Mme MĂšn Sam An, vice-Premier ministre et ministre des Relations avec le Parlement et de l’Inspection, prĂ©sidait ce mercredi une cĂ©rĂ©monie religieuse au MusĂ©e du gĂ©nocide de Tuol SlĂšng, pour le dixiĂšme jour de la fĂȘte de Kan Ben. Elle Ă©tait accompagnĂ©e de Mme Phoeurng Sackona, ministre de la Culture et des Beaux-Arts et de plusieurs officiels. Photographies par Lanh Visal – AKP. Rappelons que la fĂȘte religieuse Ka ben est la pĂ©riode de l’annĂ©e durant laquelle les Cambodgiens se rendent Ă  la pagode pour proposer des offrandes aux bonzes qui les transmettront ensuite, croient-ils, aux esprits de leurs ancĂȘtres. Kan Ben fait partie de la fĂȘte de Pchum Ben, fĂȘte traditionnelle des morts que cĂ©lĂšbrent les Cambodgiens vers le quinziĂšme jour aprĂšs le Kan Ben qui commence du 1er jour au 14Ăšme jour de la lune dĂ©croissante du mois de Photorobot du calendrier lunaire. Photographies par Lanh Visal – AKP

  • Battambang : Inauguration du centre de prĂ©vention contre la rage

    C’est la semaine derniĂšre qu’a eu lieu l’inauguration du centre de prĂ©vention contre la rage Ă  Battambang, une initiative de l’Institut Pasteur du Cambodge. Inauguration du centre de prevention contre la rage L’Institut Pasteur du Cambodge est largement impliquĂ© dans la lutte contre la rage au Cambodge. Sa premiĂšre action, lancĂ©e depuis septembre 2017, consiste Ă  Ă©duquer le public cambodgien sur la rage et ses dangers et Ă  lancer des campagnes de prĂ©vention dans tout le pays. Les Cambodgiens en savent encore trop peu sur la transmission et la prĂ©vention de la maladie. la deuxiĂšme action de l’Institut Pasteur consiste Ă  Ă©largir l’accĂšs Ă  la vaccination antirabique aprĂšs une morsure en crĂ©ant deux autres centres de prĂ©vention de la rage situĂ©s, l’un situĂ© Ă  Battambang et l’autre Ă  l’est de Phnom Penh (ouverture prĂ©vue en 2019). Dr. Didier Fontenille, Directeur de l’Institut Pasteur du Cambodge lors de l’inauguration Ouvert en collaboration avec le dĂ©partement provincial de la santĂ© de Battambang, le centre de prĂ©vention de la rage de Battambang offre un meilleur accĂšs Ă  la vaccination aprĂšs une morsure de chien Ă  la population vivant dans la rĂ©gion du Nord-Ouest du Cambodge. À prĂ©sent, les gens de Battambang, Pailin, Banteay Meanchey, Oddar Mean Chey, Siem Reap et Pursat peuvent venir se faire soigner aprĂšs une morsure. La contribution demandĂ©e est la mĂȘme qu’à l’Institut Pasteur de Phnom Penh (15 USD avec les 3 sĂ©ances de vaccination incluses). L’inauguration du Centre de prĂ©vention de la rage de Battambang a eu lieu en prĂ©sence de S.E. Dr OR Vandine, Directeur gĂ©nĂ©ral de la SantĂ© et de S.E. Mme NEUK Sakun, Vice-gouverneur de la province de Battambang. Etaient aussi presents de nombreux autres invitĂ©s de marque tels que des reprĂ©sentants de la Banque mondiale, de l’OMS, de l’HĂŽpital de Battambang, et du DĂ©partement de la santĂ© publique. L’Institut Pasteur du Cambodge se dit trĂšs fier de contribuer Ă  l’amĂ©lioration de la santĂ© des Cambodgiens.

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