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Conférence : Bouddhisme tantrique et véhicule du diamant

Ce mardi soir, l’Institut Français du Cambodge organisait une conférence sur le bouddhisme tantrique au temps d’Angkor. Elle s’inscrivait dans le cycle de conférences IRASEC : Bouddhisme et société. Julia Esteve, anthropologue au CNRS et professeure à l’Université Mahidol, à Bangkok, animait la conférence.

L’objectif était de discuter de la présence du bouddhisme tantrique au temps de l’Empire d’Angkor. En effet, les études réalisées sur les ruines de l’époque angkorienne évoquent largement la présence de la religion brahmanique, mais assez peu celle du bouddhisme, notamment tantrique.

Julia Esteve a d’abord expliqué les particularités de la religion bouddhiste tantrique, avant de s’atteler à la démonstration de sa présence durant l’empire khmer. Elle s’est notamment appuyée sur l’exemple du temple Preah Khan de Kompong Svay.

Le « véhicule du diamant »

La présentation du bouddhisme tantrique, ou Vajrayâna (« véhicule du diamant »), ou encore Mantrayâna, a commencé par une contextualisation de celui-ci géographiquement et temporellement. Il est né en Inde, au Ve siècle, dans l’Andhra Pradesh et dans le Nord-Ouest. Il provient du bouddhisme Mahâyâna, et s’en est détaché au VIIe siècle.

Les cartes présentant les différents courants du bouddhisme montrent encore aujourd’hui une homogénéité géographique en fonction des régions. Cependant, Julia Esteve a cherché à démontrer que le bouddhisme tantrique s’était au contraire étendu en Asie du Sud-Est dans les temps anciens.

Elle a ensuite expliqué les principes de cette branche du bouddhisme. Le Vajrayâna s’appuie sur des textes, les tantras, considérés jusqu’à récemment comme s’éloignant plus de la source du bouddhisme et donc moins purs. Dans la religion, ces textes introduisent des doctrines secrètes qui ne sont compréhensibles que par des gurus. Les laïcs doivent faire appel à eux pour s’initier.

Julia Esteve est aussi revenue sur l’origine du bouddhisme tantrique. Alors qu’au Ve siècle se développait en Inde le shivaïsme, le bouddhisme a du se renouveler et s’intéresser aux débats philosophiques touchant la vie quotidienne. Le bouddhisme tantrique s’inspire ainsi de certaines pratiques du shivaïsme. Dans le Vajrayâna, il est possible d’atteindre le Nirvana de son vivant et de devenir un Bouddha, même sans être un moine. Pour y arriver, cela passe par des rites, une visualisation et une équation de soi à la divinité.

Elle a ensuite abordé les différences entre bouddhismes Mahâyâna et tantrique qui ont longtemps été très présentés de manière très liée. Le bouddhisme tantrique se singularise cependant par des rituels précis et la récitation des mantras.

Le temple de Preah Khan

Le temple de Preah Khan. Photographie par Aditya Karnad (cc)


Le Preah Khan

Durant la deuxième partie de la conférence, Julia Esteve s’est concentrée sur le bouddhisme khmer des VI e au XII e siècles. La présence du bouddhisme tantrique dans l’empire khmer est longtemps passée inaperçue, mais de récentes découvertes en ont donné la preuve, telles que des inscriptions découvertes sur des bronzes ou des pierres.

Ainsi, Julia Esteve s’est appuyée sur l’exemple du temple Preah Khan de Kompong Svay, à l’Est d’Angkor. Les fouilles récentes ont permis de démontrer que le bouddhisme avait en partie influé sa construction. Certaines autres traces ont cependant disparu et ne peuvent donc être interprétées, telles que des inscriptions effacées ou des figures de bouddhas retaillées. Des zones d’ombre subsistent sur les raisons de cet effacement des traces, et les recherches sur la présence du bouddhisme dans l’empire khmer restent à poursuivre, comme l’a indiqué la chercheuse.

Par Adèle Tanguy

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