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Archive & Chronique : Petite interview impromptue avec Placebo à Angkor Wat

Siem Reap, Décembre 2008, alors en tournage pour une TV locale, nous avons la chance de croiser Brian Molko et les musiciens du groupe Placebo.

Petite interview éclair et leçon de morale sur le succès avec la rock star

A l’origine, cette interview n’était pas prévue. En cette semaine de décembre 2008 et pour le compte d’Apsara TV, nous sommes à Siem Reap pour le sommet des industries culturelles. C’est en prenant le petit déjeuner avec le directeur de la station, Olivier Sieber, que nous apercevons Brian Molko et ses musiciens confortablement assis dans les canapés du Méridien. A Siem Reap, personne ne doit le connaitre en dehors de quelques jeunes expatriés qui peut-être se sont trémoussés sur les tubes de l'auteur de « Nancy Boy» ou « 20th Century Boy ».

C’est confirmé, pas de fans autour, personne ne le dérange, il est en tee-shirt blanc et bermuda, l’allure d’un jeune touriste comme les autres. Le directeur de l’hôtel nous apprend qu’il est là pour un concert spécial à Angkor Wat, au profit des victimes du trafic humain.

Peut-il nous donner une interview ?

« Non, répond le directeur, c’est un événement MTV et localement, c’est Bayon TV qui a négocié l’exclusivité…donc, ça semble difficile ». Au même moment, Molko se dirige vers l'abondant buffet pour se servir, Olivier me regarde et me dit de venir. Il va la jouer fine. Molko nous adresse un bonjour, quelques paroles banales et Olivier lui demande s’il aura quelques minutes pour nous parler devant la caméra.

Rencontre impromptue avec Placebo à Angkor Wat
Rencontre impromptue avec Placebo à Angkor Wat

Surprise, il dit oui, mais nous demande de s’adresser aussi au représentant MTV. Chose faite, nous avons le droit à 10 minutes pas plus. Dans la foulée, il nous offre plusieurs places pour le concert du soir. Molko et ses musiciens s’installent sur le petit pont, nous posons les caméras. Tour à tour avec la directrice de production, nous lui posons quelques questions.

Sans surprise, Brian Molko est bien sur se montre très à l'aise pour conter ses débuts avec Stefan Olsdal dans cette école américaine du Luxembourg et leurs débuts de musiciens, à Londres. A l'époque, ils avaient décidé d’appeler le groupe ‘’Ashtray Heart’’. Sur la raison de sa venue au Cambodge, Brian explique :

« Au vingt et unième siècle, il n’est pas concevable que l’esclavage et le trafic humain puissent encore exister, et dans d’aussi lourdes proportions dans certains pays »

Au sujet de son album en cours de production, motus, il ne souhaite pas en parler. Le groupe connait quelques soucis pour remplacer leur batteur et les relations sont tendues avec la maison de disques. Puis, la question qui nous brûle les lèvres, c’est évidemment cette conversation avec David Bowie.

Rappel : Alors que le groupe n’existe que depuis 5 ans, le succès est là, mais encore fragile. David Bowie appelle Molko un soir et lui demande d'assurer la première partie de ses concerts et en particulier celui de l’anniversaire de ses 50 ans avec aussi Billy Corgan des Smashing Pumpkins, Robert Smith des Cure et enfin Lou Reed. Molko raconte :

« Evidemment que c’est une énorme surprise et une joie inouïe de jouer avec une star de cette envergure, j’avais un peu de mal à y croire. Les concerts se sont bien déroulés, le public répondait »

Quant à savoir ce qui se passe dans la tête après avoir fait une scène avec David Bowie ?

« C’est très simple, il faut éviter l’autosatisfaction et se dire que rien n’est joué, bien au contraire. Je me disais à chaque concert en ouverture de Bowie que je devais faire mieux et encore mieux le lendemain. C’est aussi une attitude que j’essaie d’avoir dans la gestion de ma carrière. Un groupe est une aventure difficile, parfois douloureuse, mais il faut chercher sans cesse non pas la perfection, mais la qualité et encore plus de qualité…le jour où tu te dis que tu es le meilleur, c’est fini, tu es mort. Ceux qui se croient arrivés au sommet parce qu’ils ont accompli quelque chose…c’est fini »

Sur cette morale plutôt pertinente, Molko, qui aura été le seul à parler durant ces 10 minutes bien trop courtes, prend congés pour se maquiller avant une séance photo dans les jardins de l’hôtel.

Au concert du soir devant la somptueuse façade d’Angkor Wat, trop peu de public malheureusement mais une performance soignée du groupe enregistrée par MTV et Bayon, et qui n’allait être disponible qu’en décembre 2011 sur iTunes avec quelques extraits sur YouTube.

Christophe Gargiulo

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