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Khméricains : Espoir pour la réinsertion

Sur le chemin d’une montagne située à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Phnom Penh, un groupe de Khméricains suit un cours intensif sur l’histoire du pays d’où ils ont été bannis. Il s’agit pour eux de comprendre l’enfer qu’ont vécu leurs parents et pourquoi ils ont du se réfugier aux Etats-Unis.

Des Khméricains visitent le temple Ampe Phnom, un temple utilisé par les Khmers rouges comme prison, avec la compagnie ZIN Tour au Cambodge

Des Khméricains visitent le temple Ampe Phnom, un temple utilisé par les Khmers rouges comme prison, avec la compagnie ZIN Tour au Cambodge


Les étudiants d’aujourd’hui sont des déportés. Ils sont les enfants de réfugiés cambodgiens qui ont grandi dans le système de justice pénale américain et, expulsés à la suite de condamnations pour crime en vertu d’une politique de réinstallation controversée. Leurs professeurs d’histoire sont aussi des déportés essayant de se construire un nouvel avenir.

Borby Orn parle aux nouveaux déportés des champs de bataille de la pagode Wat Snguon Pich

Borby Orn parle aux nouveaux déportés des champs de bataille de la pagode Wat Snguon Pich


“…En fait, quand j’explique ce qui s’est passé … leurs yeux s’ouvrent tout grands – ils se disent :” Wow, je ne l’ai jamais su…”, déclare Jimmy Heim, l’un des cofondateurs de Zin Adventures, une agence de voyage fondée par cinq déportés en avril 2018.

Sur le chemin de la montagne, ils visitent le Wat Snguon Pich – l’un des 200 camps de prisonniers des Khmers Rouges connus à travers le Cambodge qui ont été utilisés pour exterminer les ennemis présumés du régime. Des centaines de personnes auraient été tuées sur ce site.

Mais Jimmy Heim raconte aussi l’histoire de vies épargnées par un moine qui a mis fin aux combats en se plaçant entre le gouvernement et les forces khmères rouges.

Leur prochain arrêt est le Wat Ampe, un autre temple utilisé par les Khmers rouges comme une prison. Selon Heim, plus de 4 000 prisonniers y auraient péri.

Il s’agit en grande partie de choses difficiles à supporter – des camps d’extermination où des milliers de personnes ont été torturées, affamées et assassinées sous le règne des Khmers rouges dans les années 1970.

Créer des emplois

Mais les guides touristiques de Zin Adventures prennent ces histoires douloureuses et leurs propres histoires de déportation pour créer quelque chose de positif  : des emplois pour des Cambodgiens qui en ont désespérément besoin.

Lors de cette excursion, ils se dirigent vers le parc national de Kirirom, une montagne pittoresque située dans la nature sauvage et utilisée par les Khmers rouges comme un avant-poste militaire. À Phnom Penh, ils organisent également des excursions d’une journée, présentant aux touristes des merveilles architecturales cachées telles que les vieilles églises et les temples chinois.

Une déportée visite le site de Kirirom Mountain avec Zin, une agence de voyage fondée l'année dernière par cinq déportés

Un déporté visite le site de Kirirom Mountain avec Zin, une agence de voyage fondée l’année dernière par cinq déportés


Heim, qui fait partie du groupe de soutien aux déportés 1Love Cambodia, déclare que le projet, qui en est encore à ses balbutiements, ambitionne de créer quarante emplois pour les expulsés. Un accord est en cours avec une grande entreprise de tourisme qui vend des forfaits haut de gamme.

Peur

Pour d’autres, il s’agit simplement de les aider à trouver un sentiment d’appartenance au nouveau ”monde terrifiant” où ils ont été abandonnés. “…La plupart des gars ici ont peur quand ils viennent, ils ne veulent aller nulle part…”, affirme Heim. “…Ils ont peur juste peur de ne pas se sentir chez eux…”

L’emploi est l’un des nombreux obstacles que doivent aussi surmonter ceux qui tentent d’aider les centaines de Cambodgiens rentrés des USA au pays depuis 2002. Bien que l’économie cambodgienne connaisse une croissance rapide au cours des deux dernières décennies, elle n’est toujours pas encore assez diversifiée et le travail est parfois difficile à trouver pour ceux qui manquent de qualifications.

Obstacles psychologiques

Les antécédents criminels n’aident pas les demandeurs d’emploi des déportés, pas plus que les tatouages ​​très visibles sur beaucoup d’entre eux. Ils souffrent aussi  de problèmes psychologiques typiques liés à l’incarcération à long terme – dépression, anxiété, et paranoïa – amplifiés par le fait qu’ils ne verront probablement plus jamais leur famille sur le sol américain.

Aussi, certains parlent assez bien le khmer, même si leur accent semble clairement étranger à la population locale.

Pendant la tournée, Zin Advenutres évalue les compétences des 16 nouveaux déportés. L’un d’entre eux est Sang Nin, âgé de 40 ans, qui a été déporté pour une série d’infractions commises il y a plus de 20 ans.

Sang Nin, 40 ans, qui a été déporté des États-Unis le 19 décembre 2018, demande son avenir à une diseuse de bonne aventure lors d'une visite au Wat Ampe Phnom

Sang Nin, 40 ans, qui a été déporté des États-Unis le 19 décembre 2018, demande son avenir à un diseur de bonne aventure lors d’une visite au Wat Ampe


“…Je ne ressens aucun lien avec les proches de mes parents et je ne sais pas comment les retrouver. Quoi qu’il en soit, j’espère pouvoir refaire ma vie au Cambodge en essayant de trouver du travail pour y vivre…”, indique Nin, qui a laissé ses quatre enfants aux États-Unis.

À la pagode Wat Ampe, un diseur de bonne aventure raconte à Nin qu’il pourrait avoir de la chance. “…Ton passé est assez triste, mais tu vas aller de mieux en mieux à partir de maintenant…”, déclare le cartomancien.

La prophétie était correcte. Quelques jours plus tard, Nin a été embauché comme guide touristique chez Zin.

Avec David Boyle & Yon Sineat – VOA Khmer

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