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108ème Journée Internationale de la Femme : Françoise Callier, tout pour l’image

A l’occasion de la 108ème Journée Internationale de la Femme, nous remettons à l’honneur celles qui ont rendu les pages du magazine accueillantes, dynamiques et, bien entendu…féminines. Rappelons aussi que 45% des fans de Cambodge Mag sont des femmes.

A moins de trois semaines de l’ouverture de l’Angkor Photo Festival & Workshops, une rencontre avec Françoise Callier s’imposait. Membre de l’équipe depuis 2007, cette grande dame de la photographie, engagée et passionnée, révèle ce que seront les temps forts de cette 14ème édition tout en revenant sur une carrière exceptionnelle à plus d’un titre.

Françoise Callier, tout pour l’image

Françoise Callier, tout pour l’image


Ange gardien des photographes

Le monde de l’image ne se résume pas à la seule profession de photographe. Ces derniers ne seraient rien sans les découvreurs de talents, les promoteurs de festivals, les curateurs d’expositions et autres attachés de presse défendant sans relâche les artistes. Françoise Callier fait partie de ses personnes agissant dans les coulisses d’une profession en profonde mutation. Modeste, elle l’est assurément, elle dont le CV a de quoi impressionner : durant 10 ans, Françoise Callier a été l’agent de photographes prestigieux, tels Jean-Paul Goude, Helmut Newton ou Max Vadukul. De 1990 à 1998, avec 2èBureau dirigé par Sylvie Grumbach, elle rejoint l’équipe du prestigieux « Visa pour l’image-Perpignan », qui récompense chaque année les travaux des meilleurs photoreporters. Elle devient ensuite la représentante pour la France de l’agence Corbis.

Découverte de l’image et du Cambodge

Toute petite, Françoise Callier parcourt avec avidité les numéros de Life et du National Geographic auxquels son père est abonné. C’est dans ces magazines où s’illustrent les plus grands reporters qu’elle découvre l’état du monde contemporain, comprenant notamment, grâce aux images de Margaret Bourke-White, ce que furent la Shoa et les camps de concentration où son oncle a trouvé la mort. Premier choc photographique, et prise de conscience de l’importance de l’image, une conscience qui ne la quittera plus. C’est donc une professionnelle aguerrie qui atterrit au Cambodge en 2006 à l’occasion d’une mission de volontariat. Si Françoise Callier tombe sous le charme du pays, ce sont surtout les Khmers qui la fascinent : « J’adore les gens, leur sourire, leur bonne humeur et leur gentillesse, qui ne cessent de me fasciner et de me surprendre. Et puis, en 2006, il y avait ici beaucoup à faire dans le domaine de la photo. J’ai rencontré les membres fondateurs d’un tout jeune festival, entre autres Jean-Yves Navel, directeur pendant 10 ans, tous passionnés et débordants d’enthousiasme, qui m’ont proposé de les rejoindre. Moi qui étais venue pour une mission d’un mois, je suis toujours là ! »

Festival historique

Premier événement de ce type à s’être tenu en Asie du Sud-Est, l’Angkor Photo Festival & Workshops aborde sa 14ème édition avec les mêmes objectifs qu’à ses débuts : proposer un espace de visibilité et de collaboration aux professionnels du continent, tout en mettant en lumière une sélection internationale d’une grande qualité à travers des expositions et des projections sur grand écran. Mais le festival trouve surtout sa raison d’être dans l’organisation d’ateliers conduits par des photographes de renom, tous bénévoles, et auxquels assistent chaque année une trentaine d’étudiants asiatiques. Certains sont depuis lors devenus des professionnels de l’image, et viennent à leur tour enseigner un métier certes attrayant, mais qui doit surmonter de grandes difficultés. « La presse a fortement réduit les crédits accordés à la photo, ce qui rend l’exercice de la profession très aléatoire. Les concours, qui ouvrent une porte aux jeunes artistes, ont la fâcheuse habitude de devenir payants. Enfin, en parallèle, la nouvelle génération tend à se copier mutuellement, pour des résultats manquant parfois d’originalité. Je le constate souvent lorsque je reçois les candidatures. » Car la tâche de Françoise Callier n’a pas été mince : en tant que curatrice, elle s’est chargée pendant 11 ans de sélectionner les artistes mis à l’honneur. C’est désormais Jessica Lim, nouvellement nommée directrice du festival, qui est en charge du programme.

Siem Reap à l’heure de la photo

Du 8 au 18 décembre, la cité des temples mettra en lumière une centaine de photographes de plus de 40 pays. Toutes les tendances de la profession seront représentées, du photojournalisme à la photo humaniste, sans oublier les créations artistiques. Les photographes cambodgiens seront à l’honneur, puisqu’une soirée leur sera consacrée et regroupera les travaux de 16 d’entre eux. Toute la ville sera mise à contribution, au travers des panneaux installés le long de la rivière, lors des soirées de projection, dans les galeries d’art, et même sur des tuk-tuks qui sillonneront les rues et les environs de Siem Reap. Alors que la soirée d’inauguration approche, Françoise Callier ne ressent aucune pression, « bien au contraire, c’est maintenant que les choses deviennent intéressantes. » C’est aussi pour elle l’aboutissement d’un processus qui commence dès la clôture du festival, sélectionner des images étant une activité extrêmement chronophage. D’autant plus que Françoise Callier officie parmi d’autres événements en tant que curatrice : « Mais j’ai un peu calmé le jeu. Une année, j’ai participé à 12 festivals, c’était beaucoup… »

La photographie au service d’une grande cause

Comment choisir les photos qui seront honorées lors d’un festival ? « Il n’y a pas de ‘bonne’ ou de ‘mauvaise’ photo. Tout est extrêmement subjectif. Pour moi, il faut qu’il y ait une émotion, un message, des regards, des gestes, qui vont créer une interaction avec le spectateur. Une simple image peut raconter tellement de choses… » Cet art de l’image est transmis annuellement par une équipe de huit photographes professionnels bénévoles aux enfants de l’ONG Anjali House ; leurs travaux sont mis à l’honneur lors de la traditionnelle Journée des Enfants. Fondée à l’initiative du festival, Anjali House offre aux jeunes la possibilité d’apprendre l’anglais, l’informatique, le jardinage, le chant, le dessin… et la photographie.

Pour Françoise Callier, coordinatrice des ateliers Anjali, « leur travail est devenu une des meilleures documentations sur la vie quotidienne des cambodgiens ». Toujours prête à offrir de son temps pour venir en aide aux photographes, Françoise Callier est aussi une infatigable militante, préoccupée par le sort réservé à Shahidul Alam, photoreporter bengali emprisonné pendant plus de 3 mois pour ses prises de position. Commissaire d’expositions, militante, découvreuse de talents, Françoise Callier ne se lasse pas d’arpenter l’univers de la photographie. A tel point qu’à la question « Quelles sont vos autres occupations ? », la réponse tombe du tac au tac : « Je n’ai pas le temps. »

Angkor Photo Festival, du 8 au 18 décembre à Siem Reap. Le programme complet est à consulter sur le site http://angkor-photo.com/

Par Rémi Abad

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