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  • Festivités du Nouvel An Khmer : Une population enthousiaste et accueillante

    Les quatre jours de célébration du Nouvel An Khmer ont attiré le plus grand nombre de visiteurs à travers le pays dans l'histoire de cette célébration traditionnelle. L'afflux de visiteurs et la joyeuse atmosphère ont fait de cette célébration un événement exceptionnel. Outre la population cambodgienne, des milliers de touristes étrangers se sont également joints aux célébrations. Pen Bona, le porte-parole du gouvernement, s'est exprimé sur les réseaux sociaux : « La paix, la stabilité politique, ainsi que la reprise de la croissance économique du Cambodge, combinées à la bonne gouvernance de chaque capitale et province, sont les principales raisons qui motivent les gens à participer à cette célébration et à se sentir heureux ». « Cependant, il est important de ne pas négliger la confiance et la chaleur que le peuple cambodgien reçoit de ses dirigeants. Le Cambodge a un nouveau Premier ministre jeune, M. Hun Manet qui a défini une stratégie pour diriger le pays avec de grandes attentes. D'autre part, le Cambodge a également un homme politique expérimenté, M. Hun Sen, qui possède une expérience inégalée. Il est le père fondateur de la politique gagnant-gagnant, qui a apporté la paix et le développement sous toutes ses formes au Cambodge. Il est récemment devenu président du Sénat pour le cinquième mandat. La date de la célébration du Nouvel An khmer n'est donc pas une coïncidence. Elle reflète la confiance et la chaleur du peuple à l'égard des dirigeants, ainsi que l'avenir de la nation, plus optimiste que jamais ».

  • Les exportations de bicyclettes du Cambodge atteignent près de 100 millions de dollars au premier trimestre 2024

    Ces chiffres représentent une baisse de 43% en glissement annuel par rapport aux 170 millions de dollars enregistrés au cours de la même période l'année dernière. Les principaux marchés pour les bicyclettes du Royaume comprennent les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, les pays de l'ASEAN, la Belgique, les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède, le Danemark, l'Australie, la République tchèque, l'Italie, la Colombie, la Corée du Sud, l'Espagne, la Slovénie et le Canada. Les bicyclettes sont assemblées principalement dans les zones économiques spéciales situées dans la ville de Bavet, dans la province de Svay Rieng, qui partage une frontière avec le Vietnam. Les entreprises actuellement impliquées dans l'assemblage de bicyclettes destinées à l'exportation sont : Evergrand Bicycle (Cambodia), Speedtech Industrial Co Ltd, Smart Tech (Cambodia) Co Ltd, A and J (Cambodia) Co Ltd et XDS Bicycle (Cambodia) Co Ltd. Lingrich Bicycle (Cambodia) Co Ltd a récemment reçu l'approbation du CDC pour un projet d'usine de production de cycles, de bicyclettes électriques et de pièces détachées, dans la zone économique spéciale de Tai Seng Bavet, dans la province de Svay Rieng. L'entreprise projette d'investir environ 7,2 millions de dollars et de créer 6 250 emplois. Les bicyclettes sont devenues l'un des principaux produits manufacturés du Cambodge, avec les vêtements, les chaussures, les articles de voyage, les composants électroniques et les produits agricoles. Elles sont exportées dans le cadre d'accords de libre-échange et du système de préférences généralisées.

  • Luxe et Tourisme : Arunreas, au cœur de l'aube khmère

    Arunreas, littéralement l'aube ou le jour qui se lève, est un concept précieux depuis les temps anciens de la civilisation khmère, un hommage à Surya, le dieu védique du soleil, qui, en harmonie avec la lune, rythme les cycles de la nature et des mortels dans la religion bouddhiste et le calendrier khmer. Dans ce bâtiment, anciennement siège de l'ambassade américaine à Phnom Penh, Arnaud Darc, a voulu créer un concept unique et ambitieux alliant luxe, tradition et art contemporain. Les passerelles du temps L'idée de départ était de créer un projet hôtelier mêlant harmonieusement des éléments contemporains à des symboles de la plus pure tradition khmère, sculptés à la main par des artistes khmers. L'entrée du bâtiment est orientée vers le lever du soleil, symbole du début de la journée. Et surtout, comme le veut la tradition, chaque partie du bâtiment, et donc ses hôtes, sont également protégés par une divinité, comme ici (photo ci-dessous), au-dessus de l'entrée du bâtiment, le dieu Ganesh, divinité qui écarte les obstacles, mais aussi dieu de la sagesse, de l'intelligence, de l'éducation et de la prudence. Ganesh est le fils de Shiva et de Pârvatî, l'époux de Siddhi (succès), Buddhi (intellect) et Riddhî (richesse). C'est le hall d'entrée de l'hôtel qui illustre peut-être le mieux le concept de pont entre les âges. Alors que les murs sont ornés de sculptures et de bas-reliefs taillés dans l'esprit d'Angkor et habilement mis en valeur par un éclairage subtil, le mobilier, les tables et les canapés sont résolument modernes, limités à des tons presque neutres pour mieux contraster avec les sculptures d'ocre, de terre et de cuivre qui les surplombent. L'hôtel joue constamment avec l'esthétique du contemporain et de l'ancien, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, mais aussi dans les espaces plus neutres, comme les couloirs, qui sont parfois négligés dans la décoration hôtelière. Ici, par exemple, une divinité veille sur les chambres de l'hôtel, avec des peintures de l'artiste cambodgien contemporain Chhim Sothy. Les couloirs de l'Arunreas, décorés dans le respect de l'esprit et de l'âme de l'hôtel de luxe Arunreas. Les chambres reflètent également cette recherche d'harmonie et d'esthétique à la croisée des styles. Aux bas-reliefs et sculptures murales s'ajoutent les soieries qui ornent les lits et les fauteuils, et les mêmes éclairages délicats. Mais la divine surprise est à quelques pas... Les Suites Arunreas offrent tout le confort d'un hôtel de luxe, tout en mettant l'accent sur l'esthétique inhérente au concept : Espace de tranquillité avec une sculpture murale représentant des scènes de bain de l'époque angkorienne, la salle de bain offre deux espaces, l'un pour le bain et l'autre pour la douche, avec la présence récurrente de peintures murales traditionnelles intégrées dans un espace au design moderne qui bénéficie également de l'éclairage naturel. Arunreas n'est pas seulement une expérience originale et unique à Phnom Penh. C'est aussi un hôtel qui est devenu très populaire auprès des voyageurs d'affaires de toute l'Asie. Outre le confort d'un hôtel de luxe, l'Arunreas propose une gamme de services pour que les voyageurs d'affaires se sentent dans un environnement propice au travail et à la détente. Situé au cœur de la ville, à quelques centaines de mètres des principaux boulevards, Arunreas est le lieu de séjour idéal pour ceux dont le temps est précieux. Article en anglais ici... S'abonner à la lettre d'information de Thalias https://thalias.com.kh/email-signup Page Facebook de l'Arunreas : https://www.facebook.com/ArunreasHotel

  • Les échanges du Cambodge avec l'ASEAN en hausse de 19% au premier trimestre 2024

    Un rapport du ministère du Commerce révèle que les échanges commerciaux du Cambodge avec les pays de la communauté ASEAN ont augmenté de 18,64% pour atteindre 4,32 milliards de dollars au cours du premier trimestre de cette année. De janvier à mars, le Cambodge a exporté pour 1,77 milliard de dollars de marchandises vers le bloc, ce qui représente une augmentation de 33,1% en glissement annuel. Parallèlement, les importations du Cambodge en provenance de l'ASEAN ont augmenté de 10,31% pour atteindre 2,55 milliards de dollars. Le Vietnam et la Thaïlande demeurent les principaux partenaires commerciaux du pays, avec des volumes d'échanges respectifs de 2,32 et 1,12 milliards de dollars. Le Cambodge exporte toute une série de produits vers les pays de l'ASEAN, notamment des produits agricoles, des vêtements, des chaussures, des articles de voyage, des produits électroniques et des bicyclettes. Le royaume importe principalement des produits alimentaires, des boissons, des équipements électriques et électroniques, des matériaux de construction, des machines agricoles et des véhicules. Selon le ministère du commerce, les principales exportations du Cambodge vers Brunei sont le riz usiné et les pneus, tandis que le riz usiné et les panneaux solaires sont principalement exportés vers l'Indonésie. La valeur des exportations du Cambodge vers le Vietnam est la suivante : riz paddy (571 millions de dollars), noix de cajou (274 millions de dollars), manioc (264 millions de dollars), caoutchouc (111 millions de dollars), mangues fraîches (28 millions de dollars) et sucre raffiné (18,9 millions de dollars).

  • Bon Appétit : Recette de Thalias (Siena), bar en croûte de sel par Giuseppe Napoletano

    Le bar en croûte de sel est un plat principal plutôt savoureux dans lequel le poisson est cuit dans une coquille faite d'un mélange de blanc d'œuf et de sel. La cuisson au sel est l'une des méthodes les plus anciennes et les plus saines, qui évite l'utilisation de trop de condiments supplémentaires et permet à la vapeur produite par l'humidité naturelle du poisson de le cuire, en préservant sa saveur délicate et sa texture moelleuse. Le bar en croûte de sel est assez simple à préparer. Quelle est son origine ? La plus ancienne recette de poisson cuit au sel remonte au IVe siècle avant J.-C., dans le livre « Life of Luxury » d'Archestratus. La recette prévoit un poisson blanc entier et rond, comme le bar, le vivaneau ou la daurade. La première référence enregistrée en Chine qui s'apparente à cette technique de cuisson en croûte de sel est le poulet cuit au sel de Dong Jing, dans la province de Guangdong, sous la dynastie Qing (1644-1911). Cette méthode peut être considérée comme une combinaison de la technique de la croûte de sel et de la méthode française « en papillote ». La recette Ingrédients (pour 4 personnes) en grammes Plat principal Bar : 1200 Sel : 1500 Farine : 750 Persil : 100 Baies de genièvre : 7 Anis étoilé : 7 Poivre noir : 7 Œufs : 400 Feuilles de basilic Cardamome : 7 Pour la sauce Citron : 45 Menthe : 20 La préparation Vider le bar mais ne pas l'écailler Préchauffer le four à 210°C Remplissez le poisson avec les herbes et quelques grains de poivre Mélangez le sel avec les blancs d'œufs et versez la moitié de ce mélange dans un plat à four Déposer le poisson sur le lit de sel et le recouvrir du reste du mélange sur une épaisseur d'un demi-centimètre Mettre au four pendant 45 minutes Suggestion de garniture Placer les pommes de terre épluchées et lavées dans un plat à gratin Ajouter une pincée de sel et quelques herbes aromatiques Cuire à feu doux pendant 30 minutes Pendant ce temps, préparer la sauce : éplucher et hacher les échalotes. Les mettre dans une casserole à fond épais avec un peu de vinaigre et de vin et faire réduire des deux tiers. À feu très doux, tout en fouettant, ajouter progressivement le beurre froid coupé en petits morceaux pour obtenir une sauce crémeuse Assaisonner avec une pincée de sel et de poivre ou d'autres ingrédients de votre choix Service Sortir le bar du four et le laisser reposer une quinzaine de minutes Présentez le plat à vos invités et coupez la croûte à table, elle doit se briser facilement avec un couteau Retirez les filets et servez-les avec du beurre et des pommes de terre Donner un plus Le Cambodge étant le pays des condiments magnifiques, vous pouvez ajouter plus de goût et d'exotisme à cette recette en utilisant des produits locaux comme le merveilleux poivre et sel de Kampot et de nombreuses herbes disponibles sur les marchés locaux comme le moringa, les feuilles de lime kaffir, le persil cambodgien et bien d'autres. Bon Appétit ! Vous n'avez pas le temps de cuisiner, profitez de ce délicieux repas au restaurant Siena. Recette en anglais ici... D'autres recettes seront publiées dans la lettre d'information de Thalias https://thalias.com.kh/email-signup

  • Les exportations cambodgiennes de vêtements, de chaussures et de produits de voyage augmentent de 20 % en 2024

    Au cours du premier trimestre 2024, le Cambodge a exporté pour 2 941 millions de dollars de vêtements, chaussures et produits de voyage vers les marchés internationaux, soit une augmentation de 20% par rapport aux 2 449 millions exportés au cours de la même période l'année dernière. L'habillement et les textiles ont représenté 2 167 millions de dollars au cours de la période janvier-mars de cette année, soit une augmentation de 23 % par rapport aux 1 759 millions de dollars enregistrés au cours de la même période l'année dernière, indique le rapport du ministère. Le secteur de la chaussure a connu une augmentation de 6,9 %, avec des ventes atteignant 346,3 millions de dollars. Les articles de voyage ont quant à eux augmenté de 16,6 %, avec des ventes atteignant 427,9 millions. S'exprimant récemment lors d'une conférence de presse sur les perspectives économiques du Cambodge pour 2024, Poullang Doung, responsable économique de la Banque Asiatique de Développement au Cambodge, a déclaré que le secteur du textile et de l'habillement contribuera fortement à la croissance économique du Cambodge cette année, qui devrait atteindre 5,8 %. Selon lui, les perspectives d'exportations sont positives et ont pris de l'ampleur depuis le dernier trimestre de 2023. Ce secteur est le principal contributeur aux recettes en devises du Royaume. Il se compose actuellement de 1 680 usines et succursales, employant environ 918 000 travailleurs, principalement des femmes.

  • En Images : Nouvel An Khmer, le Wat Phnom en liesse

    Durant la célébration du Nouvel An Khmer, le site historique du Wat Phnom dans la capitale a été envahi de nombreux visiteurs jusque tard dans la nuit, créant une atmosphère joyeuse avant que les activités ne reprennent comme d’habitude ce mercredi. Jeux d’eau avec des pistolets et fusils à eaux, « abondance de talc », stands de restauration, jeux traditionnels, danse et musique, la colline aura vécu pendant quatre jours au rythme de la tradition, mais surtout à celui du sourire et de la bonne humeur. Selon le département des statistiques du tourisme de la capitale et de la province, 800 000 personnes, dont 14 766 étrangers, ont visité Phnom Penh pendant ce Nouvel An khmer. Plus de photographies ici et ici

  • Nature & Environnement : Les mangroves cambodgiennes abritent une faune et une flore incroyables

    Une étude récente menée dans les mangroves cambodgiennes a laissé les biologistes stupéfaits par des découvertes tout à fait uniques. Dans le cadre de cette enquête, ils ont découvert que les mangroves du pays abritaient près de 700 espèces animales et végétales. Cette étude a été menée dans le sanctuaire de Peam Krasop, situé près de la réserve Ramsar de Koh Kapik au Cambodge. C'est là que des centaines d'espèces de chauves-souris, d'oiseaux, de poissons, de loutres, de macaques, de chauves-souris et d'insectes ont été observées. Les biologistes se disent absolument ravis de cette découverte. La cheffe d'équipe de l'étude, Stefanie Rog, explique : « Nous avons découvert 700 espèces distinctes dans ces forêts de mangroves, mais nous pensons que nous avons à peine commencé à explorer cette riche biodiversité. » « Nous avons aussi trouvé de jeunes barracudas, des vivaneaux et des mérous dans ces eaux. Il est clair qu'il s'agit de lieux de reproduction importants pour les poissons, qui fournissent de la nourriture aux communautés locales ainsi que des stocks pour les pêcheries commerciales », ajoute-t-elle. Les mangroves jouent un rôle essentiel en raison de leur capacité à prospérer dans des environnements salins. Malheureusement, environ 40 % d'entre elles ont disparu, mais celles qui subsistent abritent une myriade d'espèces. L'étude a également révélé que les mangroves constituaient d'importants sites de reproduction pour des poissons tels que les barracudas et les mérous. Ces variétés sont essentielles à la fois pour la subsistance des communautés et pour la pêche commerciale. L'une des principales découvertes effectuées dans les mangroves cambodgiennes est le chat pêcheur, Prionailurus viverrinus. Ces magnifiques créatures sont légèrement plus grandes qu'un chat domestique moyen et possèdent un physique robuste et des pattes courtes. Contrairement à la plupart des chats, c'est est un excellent nageur. Il possède des pattes avant partiellement palmées et des griffes spéciales pour attraper les poissons et les rongeurs. L'étude, qui bénéficie du soutien de la Fishing Cat Ecological Enterprise, a également permis de découvrir 74 espèces de poissons et 150 espèces d'oiseaux dans les eaux de la mangrove. Parmi elles, 15 sont classées comme quasi menacées ou en voie de disparition selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

  • Thalias & Carrière : Khuon Vannara, « La clé du succès, c'est le travail d'équipe et la cohésion »

    Né à Phnom Penh, Khuon Vannara est âgé de 41 ans et déborde d'énergie. Derrière son sourire et sa bonne humeur se cache une incroyable détermination, qu’il a mise à profit au restaurant Malis de Phnom Penh pendant plusieurs années. Aujourd’hui, il travaille au restaurant Siena, depuis son ouverture. « La clé du succès, c’est le travail d’équipe et la cohésion… » Vannara l’a compris très tôt, que ce soit sur le terrain de football ou sur scène en tant que guitariste dans un groupe local. Pour lui, chaque expérience est un enrichissement et une nouvelle perspective. Aujourd’hui, il dirige le restaurant Siena à Phnom Penh, une voie bien différente de son projet professionnel initial. Pendant son temps libre, il consacre son énergie à jouer au football ou à s’adonner à sa deuxième passion : la musique. Premiers pas Khuon Vannara a suivi des études secondaires dans la capitale jusqu’à l’obtention de son diplôme. À cet âge, la musique s’est déjà emparée de lui : « Nous faisions partie d’un groupe avec des camarades de classe et nous nous produisions lors d’événements scolaires. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai décidé de poursuivre dans cette voie, en jouant avec un autre groupe lors de mariages et de fêtes ». « Ces moments sont restés gravés dans ma mémoire et chaque interaction avec notre public a été très enrichissante. » Cependant, ses revenus en tant que musicien restaient maigres. Après de nombreuses discussions avec sa mère, il a décidé de suivre son conseil et de mettre la musique en veilleuse : « J’ai dit adieu à mes longs cheveux et j’ai cherché du travail dans le secteur des services », confie-t-il. De la scène au bar C’est en 2007 que Vannara franchit pour la première fois les portes du Malis à Phnom Penh, où il est embauché comme barman. « Au départ, travailler dans le secteur de la restauration ne faisait pas partie de mes ambitions, je voulais investir un an ou deux pour acquérir une nouvelle expérience, mais j’ai changé d’avis ». Khuon Vannara a ensuite rejoint la salle à manger en tant que serveur. Deux ans plus tard, il devient chef de rang et apprend les méthodes de management. Au bout de trois ans, il est promu superviseur et termine son apprentissage en passant deux ans comme assistant manager. Aujourd’hui, à force de détermination et de persévérance, sans oublier le soutien de son équipe, il dirige le restaurant. La passion Ce Cambodgien passionné dit passer d’innombrables heures à essayer de fournir le meilleur service possible dans l’un des meilleurs restaurants cambodgiens de la capitale. Il consacre la majeure partie de son temps aux opérations. Son rôle principal consiste à coordonner et à diriger le travail du personnel chargé de préparer les tables et de servir les plats. Entre les réunions matinales avec son superviseur et ses collègues, il assure une bonne communication entre la brigade et l’équipe de la salle à manger, en donnant des conseils et des recommandations et en soutenant le moral de l’équipe. Les défis à relever Vannara a pu surmonter les quelques obstacles qu’il a rencontrés grâce à la persévérance qui le caractérise : « Lorsque je suis devenu serveur, l’apprentissage de l’anglais a été un grand défi ». « Devenir bilingue était indispensable, car nous accueillons aussi des clients étrangers. » « Ensuite, dès que je suis devenu chef de rang, j’ai dû apprendre les techniques de management. Comme je suis très proche de mon manager, je lui ai dit que j’avais besoin d’apprendre davantage pour être plus efficace. Sa présence et ses conseils avisés m’ont beaucoup aidé, et j’ai également pu compter sur le soutien du groupe Thalias. L’entreprise propose des formations sur tous les aspects de notre métier, du vin à la gestion ». Pour ce qui est de l’avenir, Vanara reste ambitieux. Pour lui, la vie est une série d’épreuves qu’il faut considérer comme des expériences : « J’ai toujours besoin d’évoluer et j’aimerais devenir manager ou directeur d’un établissement au sein de mon entreprise. J’ai besoin de quelques années supplémentaires pour me perfectionner et acquérir de nouvelles compétences. Je suis heureux et épanoui chez Thalias et je n’ai pas l’intention de partir de sitôt », conclut le jeune homme. Article en anglais ici... S’abonner à la lettre d’information de Thalias https://thalias.com.kh/email-signup

  • Histoire & Chronique : L'Étoile du crocodile, en mémoire du 17 avril 1975

    Transférés de force depuis Phnom Penh, nous nous sommes installés dans le village natal de notre mère, à Takeo. C’était en 1975, et des rumeurs circulaient selon lesquelles nous pourrions retourner chez nous. Un jour, les Khmers rouges sont venus et nous ont dit de plier bagage et de déménager. Nous avions l’espoir que notre voyage de retour pouvait commencer. On nous a mis dans un train. Il était tellement bondé que nous ne pouvions même pas nous asseoir. Une de mes sœurs avait une fille (Tan Keoketana) qui n’avait que quelques mois. Nous étions tous inquiets de ce qui allait se passer. Une nuit, mon oncle (Keo Chhoeun) a regardé les étoiles et nous a rappelé l’Étoile du crocodile. C'est une histoire apprise dans notre enfance, celle d’un crocodile qui fait de bonnes actions et qui, en conséquence, devient une étoile dans le ciel. L'Étoile du crocodile a toujours été considérée comme une balise d’espoir, de direction et de bonnes choses. Les gens pouvaient regarder la Grande Ourse et trouver cette étoile qui leur montrait le chemin. « Dans le train, dans l’obscurité de la nuit, mon oncle a cherché l’Étoile du crocodile et nous l’a montrée. Il nous a dit que nous allions dans la direction de Phnom Penh. Nous étions si excités et heureux parce que nous pensions que nous allions vraiment rentrer chez nous. » Jour et nuit, nous avons poursuivi notre route, nous arrêtant à différents endroits, mais tout cela n’avait aucune importance si nous allions dans la bonne direction. Mais soudain, la dure réalité est apparue. En arrivant dans la province de Pursat, de nombreuses personnes sont sorties du train. Le reste des passagers a poursuivi sa route jusqu’à la province de Battambang, près de la frontière thaïlandaise. Notre voyage n’était pas terminé, il ne faisait que commencer. J’ai souvent pensé à l’Étoile du crocodile. J’y pense encore aujourd’hui. Pendant une brève période, cette étoile nous a donné espoir et bonheur, même si, en fin de compte, ce n’était qu’un rêve. Ma famille a été séparée et nous sommes entrés dans une nouvelle vie de famine, de travaux forcés et de génocide. Je me sens chanceux d’avoir survécu à cette période horrible. De nombreux membres de ma famille, dont la petite fille de ma sœur et mon oncle, n’ont pas survécu. Je ne pourrai plus jamais regarder l’Étoile du crocodile de la même manière.

  • Histoire : Khmers rouges en 1975 et guerre civile, « Tout a réellement commencé en 1964...»

    Comme chaque année, le Cambodge se souvient du 17 avril 1975, la prise de Phnom Penh par les soldats de Pol Pot et le début d'un interminable calvaire pour le peuple cambodgien. Au-delà de cette date tristement symbolique, Jean Kroussar souhaite apporter des précisions sur cet événement dramatique, avant et après... Pour avoir été témoin de la chute de Phnom Penh les 17 avril 1975 et 7 janvier 1979, M. Kroussar souhaiterait partager des informations peu connues, voire confidentielles, sur ces différentes époques. Une longue histoire, de plus de trente années. Tout a réellement commencé en 1964 Peu après la chute des Français à Diên Biên Phu, en 1954, la diplomatie américaine imposa la séparation du Vietnam en deux États : l’un au nord du 17e parallèle, communiste, l’autre au sud, pro américain, que Washington se devait de défendre. Alors, les Américains installèrent de nombreuses bases militaires. En août 1964, suite à une attaque des Nord-Vietnamiens contre leurs forces navales, au large du Tonkin, les Américains s’engagèrent dans la guerre. Ce fut le déclencheur d’une catastrophe, qui allait détruire une grande partie de l’Indochine. Sauf qu’il n’y eut aucune attaque nord-vietnamienne ! Des éléments ultérieurs (Rapport de la « National Security Agency » rendu public en 2005.) révélèrent le machiavélisme du Président Lyndon Johnson qui cherchait une bonne raison pour engager les troupes américaines déployées au Sud-Vietnam, afin de contrer l’influence croissante sino-soviétique au Nord-Vietnam et au Laos. En décembre 1965, le gouvernement américain accuse le Roi Norodom Sihanouk d’accorder des sanctuaires aux Viêt-Congs ainsi que leur libre circulation dans l’est du royaume, afin de s’approvisionner en armement au port de Sihanoukville. Les jours suivants, les autorités militaires américaines reçoivent l’ordre de Washington (Lyndon Johnson) d’attaquer en territoire cambodgien. Ce sont ces premières incursions américaines, ainsi que les premiers bombardements sur l’est du pays, qui déclenchèrent alors les premières insurrections paysannes contre les forces gouvernementales. Mais ce n’était, à l’époque, que des actions limitées et sporadiques organisées par les révolutionnaires réfugiés dans les campagnes. En janvier 1968, plus de 500 000 soldats américains étaient déployés au Sud-Vietnam. Mais depuis quatre ans, cette armée s’enlisait. Les espoirs de gagner cette guerre s’amenuisaient. Les manifestations contre la guerre au Vietnam devenant plus importantes, le président Johnson prit conscience qu’il lui fallait trouver une solution. La signature d’un accord de paix avant les élections de novembre 1968 lui permettrait de l’emporter face à Richard Nixon. L’enjeu était électoral. Afin d’accélérer la démarche, Lyndon Johnson ordonna de bombarder la piste Hô Chi Minh, aux frontières du Laos et du Cambodge, afin de forcer Hanoï à discuter… Sous ce déluge de feu — tuant principalement des dizaines de milliers de Cambodgiens et de Laotiens — les Viêt-Congs durent stopper leur progression vers Saïgon. Acculés, ces derniers acceptèrent de participer aux négociations d’un processus de paix, qui se tenait à Paris secrètement. À quelques jours des élections, alors qu’un accord de paix était pratiquement trouvé : il s’agissait d’opérer un retrait simultané des troupes américaines et nord-vietnamiennes, et d’arrêter les bombardements ; un sabotage eut lieu ! Dans cette affaire, Henry Kissinger joua un grand rôle. Il avait la confiance du président Lyndon Johnson et de très bonnes relations avec les négociateurs américains, à Paris. Il fut la seule personne, ne faisant pas partie du gouvernement, à être dans la confidence des négociations. Il obtint ainsi des informations capitales, qu’il communiqua aussitôt à son ami Richard Nixon. Ce dernier s’empressa de contacter le président sud-vietnamien, le général Nguyen Văn Thieu, lui faisant savoir que si Johnson était réélu, il aurait tout à craindre. Nguyen Văn Thieu fit en sorte que les négociations n’aboutissent pas. Puis Nixon, dans les derniers jours de sa campagne, précisa qu’il mettrait en œuvre un véritable plan de paix au Vietnam, pour réussir là où les démocrates avaient échoué. Il fut élu président des États-Unis… Kissinger devint son conseiller à la sécurité nationale… Mais il n’y eut aucun plan de paix, bien au contraire. En sabotant les négociations de paix de 1968, Nixon prolongea inutilement la guerre de sept longues années, l’étendant au Laos et au Cambodge. Le 18 mars 1969, suivant les ordres secrets de Richard Nixon, cinquante-neuf (59) bombardiers B-52 bombardèrent le sud-est du Cambodge, afin de détruire les bases nord-vietnamiennes et la piste Hô Chi Minh empruntée par les Viêt-Congs. Sous ce déluge de feu et de sang, de nombreux paysans, en colère, désemparés, ruinés, meurtris, rejoignirent le petit millier de révolutionnaires communistes, et formèrent les premiers rangs des forces Khmers rouges. 29 avril 1970, à la demande de Lon Nol, qui voyait en les Américains un allié de poids, une nouvelle invasion du Cambodge fut menée par les troupes terrestres et héliportées américano-sud-vietnamiennes contre les Viêt-Congs qui parcouraient la piste Hô Chi Minh dans l’est du pays. Cette nouvelle incursion renforça la colère des paysans et augmenta leur sympathie envers les révolutionnaires qui essayaient de protéger la frontière. Un an plus tard, le 18 mars 1970, Lon Nol demanda que l’Assemblée nationale statue sur la révocation du chef de l’État. Sihanouk fut chassé du pouvoir. Ce coup d’État fut fortement appuyé par les Américains, qui avaient préparé l’évacuation des insurrectionnels en cas d’échec. La monarchie fut abolie et la République khmère fut proclamée le 9 octobre 1970. Le 23 mars 1970, Norodom Sihanouk, en exil à Pékin, appelle le peuple à se soulever et à rejoindre les forces khmères rouges ; accusant Lon Nol d’avoir usurpé le pouvoir avec l’aide des Américains. Le 1er mai 1970, alors que la résistance nationale (Khmère rouge) assure la protection des frontières dans l’est du pays, celle-ci se retrouve face à face avec les troupes US, tandis que l’aviation américaine bombardait au napalm. Un combat disproportionné allait s’engager, « David contre Goliath ». Sans l’intervention d’un jeune officier, du nom d’Hun Sen, les révolutionnaires auraient abandonné… L’officier Hun Sen prit le commandement de la section de combat, ordonnant de lutter, de résister jusqu’au dernier homme. Puis, d’autres unités le rejoignirent. Grâce à cette action et aux troupes Viêt-Congs appelées en renfort, l’envahisseur fut repoussé. Cet événement légitima les Khmers rouges aux yeux de la population paysanne, qu’ils considéraient désormais comme leurs protecteurs. Le gouvernement de Lon Nol, devint l’ennemi à abattre. Ce fut le début de l’enrôlement des paysans dans les forces révolutionnaires, pour atteindre rapidement 5000 soldats. Avec l’appui de la Chine et de la France, les Khmers rouges déclenchèrent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. Ce qui n’était qu’une guérilla allait devenir une guerre civile ; le monde paysan contre ces gens de la ville, insouciants aux drames des campagnes… La guerre était désormais générale dans l’ensemble de la péninsule Indochinoise. En juillet 1973, alors que les bombardements américains venaient de cesser, le militaire français Kroussar arrivait au Cambodge pour commander une mission d’observation et de renseignement. Dix jeunes officiers l’accompagnaient, tous spécialistes des écoutes, du décodage et du brouillage des transmissions des forces en présence. Leur objectif était de faire tomber le régime de Lon Nol En janvier 1974, Kroussar fit la connaissance d’une jeune Khmère, prénommée Tiane, étudiante en médecine… Sa famille l’adopta dès les premiers jours. Le père, l’un des grands patrons du bloc chirurgical de l’hôpital Calmette ; la mère, avocate à la Cour suprême, l’accueillirent comme un fils, et lui donnèrent le surnom de Kroussar, en l’honneur de leur fils aîné, tué lors d’un bombardement américain, alors qu’il soignait des blessés. En décembre 1974, un drame survint et cinq de camarades, de l’équipe de Kroussar, furent tués lors d’une embuscade montée par des soldats de Lon Nol. Après ce drame, sa fiancée, Tiane, exigea que ses parents organisent au plus vite leur mariage. Un mariage porteur d’espoir pour elle et ses sœurs, qui espéraient venir en France, afin d’échapper aux terribles événements annoncés. L’illusion d’une vie meilleure fut de courte durée. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges prirent Phnom Penh. Kroussar et sa jeune épouse Tiane, se réfugièrent à l’ambassade de France. Tandis que les beaux-parents et belles-sœurs rejoignirent l’hôpital Calmette, où ils espéraient être en sécurité. Malheureusement, les révolutionnaires expulsèrent malades, médecins, soignants, qui furent conduits vers les camps de travail. Le 19 avril 1975, les Khmers rouges exigèrent que les notables Cambodgiens, réfugiés dans l’ambassade de France, leur soient livrés. Une négociation s’installa entre le Chargé d’Affaire Jean Dyrac et les révolutionnaires. Les Cambodgiens seraient livrés contre la protection des ressortissants étrangers, avec l’aval du Quai d’Orsay. Le 20 avril au matin, tous les notables présents, dont l’épouse de Kroussar, furent expulsés. Le 22 avril 1975, cédant aux dernières exigences des Khmers-Rouges, la France livrait les 1237 Cambodgiens encore présents dans l’ambassade. Le 30 avril 1975, Kroussar fut évacué vers la Thaïlande avec d’autres ressortissants français et étrangers. En juin 1977, afin d’échapper aux purges, à la folie ambiante, le Commandant Hun Sen, alors âgé de 25 ans, décida de rejoindre le Vietnam. Déjà, plus de deux cents soldats de son régiment, soupçonnés de trahison, avaient été arrêtés et faits prisonniers suite à leur révolte contre l’Angkar (organisation KR). Il n’avait qu’un seul choix : quitter le pays ou mourir. Même s’il n’avait que peu de chance de réussir, sachant que Pol Pot lancerait ses troupes à sa recherche, il se devait d’entreprendre cette mission suicidaire, qu’il appellera plus tard « Le chemin du salut national ». Bien que commandant un régiment de 2000 hommes, il ne choisit que quatre camarades, auxquels il confia son intention : renverser le régime de Pol Pot. Le 20 juin au matin, les cinq hommes, faiblement armés, quittèrent la zone militaire du sud-est, et se dirigèrent vers la frontière. Après de longues journées de marche dans la jungle, évitant les mines et les pièges, affamés, trempés, ils franchirent la frontière, au sud de Menot. Ils demandèrent à rencontrer les autorités militaires, et furent transférés à Hô Chi Minh. Là, ils furent interrogés durant des jours, soupçonnés d’espionnage. Les Vietnamiens doutaient de leur bonne foi et refusaient de les croire et, surtout, refusaient toute ingérence dans les affaires internes du Cambodge. Le commandant Hun Sen réussit à convaincre les autorités, rappelant que son objectif n’était pas d’espionner, mais de renverser ces fous sanguinaires qui anéantissaient son peuple. De leur côté, dès que les commissaires de l’Angkar apprirent la désertion de l’un de leurs chefs, la répression fut sanglante : sections, compagnies, personnes locales, tous furent exécutés. Certains purent s’échapper, mais les gardes-frontières vietnamiens les refoulèrent. Les jours suivants, des centaines de corps flottaient sur la rivière de Thường Thới Hậu, formant la frontière entre les deux pays. Dans un accès de folie, de paranoïa, Pol Pot lança une grande offensive dans l’est du Cambodge, avec l’intention d’éliminer toute la zone militaire, soi-disant à la solde de l’ennemi. Khmers rouges contre Khmers rouges, ce fut un massacre… peu de survivants. Dès lors, les soldats de Pol Pot attaquèrent sans répit les postes frontaliers, s’imaginant capables d’écraser leurs adversaires, alors que le rapport de forces n’était pas en leur faveur. Pourtant, lors d’une incursion à Tay Ninh, ils réussirent à détruire plusieurs villages vietnamiens, et massacrèrent la population. Le chemin du salut national En mars 1978, le Commandant Hun Sen, avec quelques officiers vietnamiens, réussit à s’infiltrer au Cambodge. Il évalua la situation, élabora un plan d’attaque. À son retour, il l’expliqua au général Tran Van Tra, qui accepta de le soutenir dans sa démarche de libération. C’est ainsi que, le 12 mai 1978, fut créé le « Front uni national pour le Salut du peuple khmer » (FUNSK), avec la naissance de l’unité 125, constitués de 200 soldats. Fin 1978, les forces contre-révolutionnaires du FUNSK comptaient environ 10 000 Khmers, et étaient prêtes pour le combat. Alors, Hun Sen fut confronté à un choix cornélien : • Soit il attaquait avec ses troupes, les Vietnamiens assurant la logistique et le support, avec le risque que son armée s’enlise • Soit il acceptait l’intervention directe et rapide de l’Armée vietnamienne, avec le risque d’une future ingérence. Le choix d’une libération rapide du peuple prima, les forces du FUNSK seraient associées, et se chargeraient des affaires politiques. En novembre 1978, avant d’attaquer le Cambodge, le général Giap sollicita l’aide du gouvernement français : il voulait récupérer les cartes d’état-major réalisées du temps du protectorat, ce qui faciliterait la progression de ses troupes en territoire méconnu. Une telle demande était légitime, étant donné que seule la France possédait encore toutes les archives de la période coloniale ; tous les documents ayant été détruits par les Khmers rouges. La France accepta, à condition qu’un observateur accompagne les forces vietnamiennes. Jeune capitaine, Kroussar fut désigné pour accomplir cette mission. Le 25 décembre 1978, les forces vietnamiennes envahirent le Cambodge. Après une guerre éclair de 13 jours, Phnom Penh tomba pour la deuxième fois, en moins de quatre ans, sous les obus des mortiers. C’était le 7 janvier 1979. Les autorités vietnamiennes soutinrent le gouvernement proposé par Hun Sen. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France réagirent en instaurant un embargo aux conséquences dévastatrices. Et les Khmers rouges se replièrent dans l’ouest du pays. Pendant cette mission que Kroussar côtoya le commandant Hun Sen qui lui raconta la vie dans les camps et son action de libération. Kroussar apprit que son épouse Tiane avait survécu, qu’elle était dans un camp près d’Along Veng, qu’il était papa d’un petit garçon qui avait été séparé de sa mère à l’âge de trois ans… À partir de ce jour, il n’eut qu’une obsession ; tout faire pour les retrouver. Le 11 janvier 1979, la « République populaire du Kampuchéa » fut créée, soutenue par les Vietnamiens et l’URSS. Le commandant Hun Sen fut nommé ministre des Affaires étrangères, et chargé de faire reconnaître ce nouveau gouvernement. Dès lors, Norodom Sihanouk, et la diaspora n’eurent de cesse de dénoncer l’invasion du pays… Un terrible bras de fer s’installa entre le libérateur Hun Sen et le reste du monde. En septembre 1979, les Occidentaux exercèrent leur influence à l’Assemblée générale des Nations Unies et imposèrent de voter en faveur de l’octroi du siège du Cambodge au régime déchu des Khmers rouges. Ils mirent fin à une enquête de l’ONU sur les crimes de Pol Pot. Pourtant, ils avaient deux possibilités : Reconnaître la fin du régime de Pol Pot et forcer les Vietnamiens à rentrer chez eux, en mettant une force internationale en place pour empêcher le retour des Khmers rouges au pouvoir. Condamner l’intervention vietnamienne et soutenir les Khmers rouges, en imposant un blocus total du Cambodge. Ils choisirent de soutenir les Khmers rouges, tout en légitimant leur embargo. Peu importaient les dégâts collatéraux, il fallait faire tomber cette nouvelle république et ses dirigeants. La Chine fournissait directement les armes, tandis que les Occidentaux œuvraient discrètement, apportant soutiens financiers et militaire, par l’intermédiaire d’une organisation humanitaire dont le siège était à l’ambassade américaine de Bangkok. Tout un réseau fut mis en place, les armes, les munitions, les aides financières, venant d’Europe et des États-Unis, transitaient régulièrement via Singapour avant d’arriver en Thaïlande. Ensuite, les généraux Thaïs, non sans avoir dérobé des centaines d’armes et des milliers de dollars pour leur usage personnel, se débrouillaient pour tout acheminer vers les camps de réfugiés, où les Khmers rouges régnaient en maîtres… C’est à ce peuple pourtant victime, que les Européens comptaient s’opposer, car le Vietnam, alors communiste, était soutenu par l’URSS. Et son Excellence Hun Sen dut affronter le reste du monde jusqu’en 1991. On ne parle que rarement de ces 30 années de guerre. Un holocauste avec trois phases bien distinctes dont la seconde est la seule période à avoir une place dans la mémoire officielle : la première, 1967-1975 : les bombardements américains faisant au moins 750 000 morts ; entraînant la guerre civile dont les victimes sont estimées au nombre de 500 000. la seconde, 1975-1979 : Pol Pot : 1 à 1,5 million de victimes, selon les sources, crimes perpétrés par le régime des Khmers rouges. la troisième, 1979-1997 : Invasion Vietnamienne, blocus ONU, guérilla et ses 400 000 morts, plus un embargo de 12 années empêchant le peuple khmer d’accéder aux soins et aux produits de première nécessité. Ainsi, les trois millions de morts, rapportés par les médias, correspondent aux 30 années de guerre, et non au génocide. Mais en désignant Pol Pot comme unique responsable, cela a permis aux autres coupables de se dédouaner. Et pour clore ce sujet, Kroussar cite John Pilger : à moins que la justice internationale ne soit qu’une comédie, ceux qui se sont rangés du côté des Khmers rouges devraient être appelés à comparaître devant le tribunal de Phnom Penh. Leurs noms devraient pour le moins être inscrits sur une liste de la honte et du déshonneur. Le pays ne retrouva définitivement la paix qu’en 1998, alors que les accords de paix avaient été signés en octobre 1991, à Paris. Sept années supplémentaires d’insécurité, d’exactions et de drames. On sait désormais combien les bombardements américains furent intensifs et touchèrent la moitié du Cambodge, comme le montre la carte réalisée par des historiens de l’université de Yale, à partir de données réelles, déclassifiées, et rendues publiques par l’armée américaine en l’an 2000. Le Cambodge reçut, à partir de 1965 sous la présidence de Lyndon Johnson, puis sous celles de Richard Nixon jusqu’en juillet 1973, plus de bombes que le tonnage total de celles larguées sur l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, soit 2 756 941 tonnes visant 13 000 villages lors de 230 516 sorties aériennes sur 113 716 sites. Jean Kroussar Pour plus de détails sur cette page de l’histoire cambodgienne, le livre de Jean Kroussar est disponible gratuitement ici : La Longue Quête. Le devoir de mémoire d’un homme

  • 17 avril 1975 : Roland Neveu, le jeune photographe qui immortalisa la chute de Phnom Penh

    Dans la capitale du Cambodge assiégée par les Khmers rouges, en avril 1975, rôde un jeune photographe français avide de faire ses preuves. Roland Neveu ne le sait pas encore, mais il est en passe de capter sur sa pellicule l’inauguration d’une des plus grandes tragédies du XXe siècle. Le 12 avril 1975, un détachement de marines déclenchait l’opération Eagle Pull, visant à évacuer par hélicoptère plusieurs centaines de personnes de Phnom Penh. L’ambassadeur américain John Gunther Dean s’envolait, la bannière étoilée sous le bras, laissant derrière lui un allié exsangue, les derniers vestiges de la République khmère retranchés dans une capitale sur le point de tomber. Beaucoup de correspondants de presse étrangers furent du voyage, quittant le théâtre de la guerre civile cambodgienne avant son dernier acte. « Beaucoup voulaient tenter de rejoindre Saigon, les événements se précipitaient aussi au Vietnam depuis la chute de Da Nang (le 29 mars), explique Roland Neveu. De plus, il y avait un certain risque à rester ici : au Vietnam, deux armées se faisaient face, les choses étaient plus cadrées, alors que personne ne savait à quoi s’attendre de la part de la guérilla khmère rouge. » Mais le photographe français, âgé de 24 ans, a déjà arrêté son choix : lui restera. Il est arrivé début mars, pour son second séjour au Cambodge, avec la ferme intention d’assister à la prise de Phnom Penh. La motivation chevillée au corps, Roland s’est lancé en photographiant les conflits sociaux en marge d’études de socio à la fac de Rennes. Son rêve d’alors : marcher dans les pas de DonMac Culleen et Philip Jones Griffiths, les grands photo-reporters qui ont couvert l’engagement américain au Vietnam. Alors, en 1973, il prend un job de nuit de pompiste pour réunir l’argent nécessaire à un billet pour la région. Ce ne sera pas la guerre du Vietnam, mais un ersatz, le conflit cadet, la guerre au Cambodge voisin. « Un conflit moins couvert, et Phnom Penh offrait une base plus facile, plus simple pour s’organiser quand on n’avait peu de moyens », poursuit-il. Au cours de ce premier séjour d’un mois, il fait ses preuves, rencontre les grands noms du métier, photographie les offensives des soldats républicains. Quand il revient au Cambodge en 1975, après en avoir fini avec ses obligations militaires, il réussit à se faire adouber par la prestigieuse agence Gamma. Vrais faux Khmers rouges ? Le 16 avril 1975, quatre jours après le départ américain, la situation militaire est pliée, les Khmers rouges tiennent déjà les faubourgs de la capitale. « Nous sommes allés dormir à l’ambassade de France, bien située au nord du boulevard Monivong pour assister à la suite des événements », se souvient le photographe. Le 17, quelques combats déchirent encore l’aube, quand soudain les armes se taisent, vers 7 heures. Roland Neveu va au-devant du convoi qui se forme, en tentant d’user judicieusement de ses dernières réserves de pellicule. Sur ses photos, on voit les soldats républicains qui se sont rendus, visiblement soulagés, aux côtés de Khmers rouges souriants et bien mis, qui agitent un étrange drapeau cubiste. Il s’agit en fait du groupe Monatio, une force apparue le matin même en ville, et dont le rôle n’a jamais pu être bien éclairci, selon Neveu. « C’était une sorte de troisième force. On ne sait pas s’il s’agissait d’une manœuvre de républicains pour s’associer à la victoire, ou s’ils travaillaient pour les Khmers rouges, afin de faciliter le ralliement intérieur. » Mais derrière ces protagonistes décontractés s’avancent des unités d’allure plus belliqueuse, visage éprouvé et fermé. « On sentait rien à qu’à l’odeur qu’ils dégageaient que ceux-là avaient campé des semaines dans les marais autour de Phnom Penh. » Des photos pour la postérité Roland Neveu occupe les heures qui suivent à déambuler sur les axes de la ville, photographiant les Khmers rouges qui confisquent les armes des citadins, et commencent à donner des directives au mégaphone. « En fin d’après-midi, je sentais la tension monter, on me dévisageait de façon de plus en plus insistante », se rappelle-t-il. Le photographe manque de se faire confisquer son matériel (ce sera le cas de beaucoup de ses collègues), il tourne les talons, et regagne l’ambassade à 17 h, peu avant le crépuscule. Depuis leur retranchement, les Français et les derniers étrangers vont voir passer le cortège des populations expulsées de Phnom Penh. Ils resteront ensuite plusieurs semaines bouclés dans cette enceinte, avant d’être expulsés vers la Thaïlande par les Khmers rouges, qui se sont également fait remettre douze hautes personnalités réfugiées dans l’ambassade, promises à la mort. Roland Neveu ne le sait pas alors encore, mais il possède dans sa jaquette des images qui passeront à la postérité : non pas un simple changement de régime au terme d’une guerre, mais l’avènement terrifiant d’une des dictatures les plus sanglantes et énigmatiques du XXe siècle. « Certes, c’était un événement, le pays basculait, mais on ne savait pas alors qu’on assistait à quelque chose de cette ampleur », constate-t-il. La vérité sur ce qui se joue au Cambodge se dessinera seulement au fil des mois, voire au bout de plusieurs années. Et les photos de Roland vont constituer désormais un des rares témoignages visuels disponibles de ce qui a initié cette période tragique. Le reporter a lui intégré à cette occasion le petit cénacle des professionnels reconnus, et passera les années suivantes à couvrir les conflits internationaux pour la presse internationale… Il ne délaissera cependant jamais le Cambodge, dont il viendra photographier à plusieurs reprises la convalescence difficile, les réfugiés, le départ des troupes vietnamiennes. « Ce pays revient vraiment de loin », observe-t-il en contemplant le trafic derrière la baie vitrée d’une cafétéria chic sur le quai Sisowath. Relocalisé en Thaïlande dans les années 1990, il publiera une nouvelle compilation de son travail, The Fall of Phnom Penh, avec l’intégralité de ses photos et un long texte inédit retraçant ces heures du 17 avril, cette date devenue synonyme du martyre d’une nation entière. Par Samuel Bartholin The Fall of Phnom Penh, Roland Neveu, Asia Books: http://thefallofphnompenh.pictures/

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