L’ambassadeur de l’Union européenne au Cambodge, George Edgar, a exprimé sa préoccupation face à la situation des droits de l’homme au Cambodge. Il a toutefois parlé d’éléments très positifs concernant les récentes déclarations du gouvernement.
L’ambassadeur de l’Union européenne au Cambodge, George Edgar, s’adressant à la presse lors du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme à l’Institut de technologie du Cambodge, à Phnom Penh
Pas un secret
À l’occasion du 70e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme lundi, Edgar a déclaré que ce n’était «pas un secret» que l’U.E était préoccupée par la dissolution du parti d’opposition cambodgien l’année dernière et par l’emprisonnement de son chef, Kem Sokha.
En septembre 2017, Sokha a été arrêté sur des accusations de complot avec les États-Unis pour renverser le Premier ministre Hun Sen. Le CNRP a été dissous le mois suivant par la Cour suprême. 118 responsables de l’opposition ont également été exclus de la vie politique pendant cinq ans dans la même décision de justice.
Le gouvernement affirme n’avoir agi que pour faire respecter l’état de droit dans le Royaume.
Sanctions
Ces mesures, et d’autres, ont poussé les États-Unis à imposer des sanctions limitées aux hauts responsables de l’administration Hun Sen, suivis de l’U.E, qui envisage de supprimer le régime commercial préférentiel. Cette mesure, selon les experts, pourrait paralyser le secteur de la confection.
Le gouvernement cambodgien a depuis cherché à atténuer la pression et envisage de modifier la loi pour permettre aux 118 hommes politiques du CNRP de revenir à la vie politique.
Éléments très positifs
«Nous avons soigneusement noté que les déclarations du gouvernement, en particulier du début de la semaine dernière, contenaient des éléments très positifs et nous attendons avec intérêt de voir celles-ci mises en œuvre dans la pratique», a déclaré George Edgar.
Keo Remy, président de la Commission cambodgienne des droits de l’homme, a déclaré que le Cambodge n’était pas unique dans son traitement des défenseurs des droits de l’homme et des forces de l’opposition. «Si vous consultez Internet, vous pourrez voir l’état des droits de l’homme dans chaque pays, beaucoup ont des problèmes», a-t-il déclaré.
Réactions
Mardi, le gouvernement a publié une déclaration dans laquelle il défend sa position sur les droits de l’homme. «Les droits de l’homme au Cambodge sont garantis par une loi dans laquelle le gouvernement utilise le système judiciaire et d’autres lois connexes afin de garantir et de protéger les droits de la population», a déclaré le gouvernement.
Chak Sopheap, présidente du Centre cambodgien pour les droits de l’homme, a déclaré qu’elle espérait que le gouvernement ferait davantage pour coopérer avec les communautés locales afin d’améliorer les droits de l’homme au niveau local. «J’espère que cette Journée des droits de l’homme (…) est un rappel que le gouvernement a l’obligation de respecter et de protéger les droits de l’homme », a-t-elle ajouté.
Avec Nem Sopheakpanha VOA Khmer
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