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Société – Enfance (3) : Il faut de nouvelles lois et infiltrer les réseaux pour protéger les e

Dernière mise à jour : 2 déc. 2019

Le gouvernement cambodgien a annoncé avoir libéré une centaine d’enfants du trafic humain au cours du premier semestre 2019. Cela représente un peu plus de 50 % d’augmentation par rapport à l’année dernière.

Il faut de nouvelles lois et infiltrer les réseaux pour protéger les enfants des prédateurs en ligne

Il faut de nouvelles lois et infiltrer les réseaux pour protéger les enfants des prédateurs en ligne (Shutterstock/—)


Dangers

Des agents du FBI et de la police fédérale australienne craignent que le Cambodge ne devienne un terrain propice aux prédateurs en ligne. Ceux-ci rivalisent d’imagination, et maîtrisent parfaitement la technologie pour appâter leurs victimes.

Les autorités locales craignent aussi que ces criminels aient une longueur d’avance sur la police en raison du manque d’arsenal législatif et de l’explosion de l’accès à Internet. Au moins trois quarts des Cambodgiens ont aujourd’hui accès à Internet contre 45 % de la population en 2017.

La diffusion d’Internet haut débit bon marché et l’augmentation du nombre de propriétaires de téléphones mobiles créent des conditions favorables aux trafic et « cybersexe » en Asie du Sud-Est. En clair, les « camshows », des flux en direct proposant des scènes d’enfants maltraités et violés sont malheureusement devenus un marché florissant dans le monde entier.

Régions

Les Philippines sont considérées comme l’épicentre du « trafic cybersexe » en raison de sa pauvreté endémique et de son accès Internet bon marché. Pourtant, ONG et militants pour les droits des enfants affirment que le crime se propage aussi au Vietnam et au Cambodge. Ils ne citent toutefois pas de chiffres.

D’après la police australienne, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie seraient les principaux clients de ce type de « spectacles » mettant en scène des abus sexuels sur enfants diffusés par webcam.

Le Département d’État américain a fait une observation similaire, publiée ensuite dans son rapport sur le trafic humain en 2019. Le document révèle que des criminels originaires d’autres pays d’Asie, d’Europe, des États-Unis, d’Australie et d’Afrique du Sud se rendent au Cambodge pour se livrer à un tourisme sexuel impliquant de plus en plus les médias sociaux.

Interventions

Des agents du FBI et de la police fédérale australienne (AFP) ont commencé à former les policiers cambodgiens à enquêter sur ce type de crime.

Cependant, la loi cambodgienne ne permet pas encore d’enquêter sous couverture dans des affaires d’abus sexuel. « Cela empêche les autorités de faire face à cette nouvelle forme de criminalité », a déclaré Khuon Sokpiseth, directeur adjoint du département cybercriminalité du ministère de l’Intérieur.

« Nous avons besoin de cette capacité pour infiltrer les réseaux. Il faut également de nouvelles lois sur la cybercriminalité pour que le département puisse remplir correctement sa mission », a déclaré M. Sokpiseth à la Fondation Thomson Reuters.

Une loi plus complète sur la cybercriminalité est en préparation depuis deux ans, a-t-il ajouté.

Préoccupations

« Lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne est une priorité pour le Cambodge. L’augmentation du nombre des cas de maltraitance d’enfants impliquant des Australiens s’avère particulièrement préoccupante », a déclaré un porte-parole de la police australienne. L’AFP — Australian Federal Police a organisé un atelier avec les forces de l’ordre cambodgiennes le mois dernier.

ONG et associations

Au Cambodge, l’organisation caritative Action pour les enfants (APLE), qui collabore avec la police locale et le FBI, appelle également à l’adoption d’une nouvelle loi sur la cybercriminalité afin d’empêcher la progression du fléau.

Samleang Seila, président de l’APLE, a déclaré que la traite d’enfants avait quitté la rue pour se poursuivre dans des « environnements souterrains » au cours des dernières années. Selon lui, des milliers d’images de représentations illicites d’enfants partagées en ligne ont été rapportées.

« Les enquêteurs cambodgiens doivent être autorisés à travailler sous couverture pour s’infiltrer dans les réseaux et débusquer les criminels. Si nous nous basons uniquement sur les plaintes des victimes et les rapports de la communauté, je pense que nous serons toujours à la traîne”, a ajouté M. Seila.

Le rapport sur la traite des personnes publié par le Département d’État américain en 2019 recommandait également au Cambodge “d’autoriser l’utilisation de techniques d’investigation secrètes pour les opérations de lutte contre la traite”.

Aux Philippines, la police australienne fait partie d’un groupe de travail commun pour lutter contre les abus sexuels sur des enfants en ligne, aux côtés de la British Crime Agency, de la police locale et de l’International Justice Mission, une organisation caritative contre la traite des humains.

Le chef de la force opérationnelle, le général de police William Macavinta, a déclaré à la Fondation Thomson Reuters que “plus de 90 % des enquêtes réussies reposent sur des investigations sous couverture”.

Avec VOA & FTR

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