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Siem Reap & Initiative: EcoBatt, du vert dans la batterie

Le récent événement « Le Grand prix des affaires », a permis de mettre en lumière un grand nombre d’entreprises innovantes. Parmi elles, EcoBatt Energy, qui, grâce à la méthode de la régénération, promet de considérablement rallonger la durée de vie des batteries industrielles.

Aziz Cherfi
Aziz Cherfi et Rika Taing

Depuis qu’ils ont lancé leur entreprise, l’agenda de Rika Taing et d’Aziz Cherfi ne désemplit pas. Le couple d’entrepreneurs, originaires d’Alsace et vivant au Cambodge depuis neuf ans, a investi un créneau jusqu’alors inédit dans le royaume : la régénération des batteries industrielles. Le procédé, comme l’explique Aziz, est basé sur la simplicité : « Dans une batterie, les plaques de plomb baignant dans une solution acide s’oxydent au fil du temps, entraînant peu à peu une baisse de rendement. Au bout de quelques années, la batterie devient inutilisable et doit être remplacée. En plus du coût économique que cela représente, le recyclage de l’ancien matériel est souvent effectué dans des conditions dangereuses pour l’environnement, mais aussi pour ceux qui interviennent dans cette opération. Or, peu de gens savent que les batteries peuvent être récupérées au lieu d'être remplacées ».

« Le processus de régénération que nous pratiquons, totalement respectueux de l’environnement et qui n'utilise aucun additif chimique, consiste à supprimer la couche d’oxydation qui se forme autour des lamelles de plomb »

« C’est un système qui permet de doubler la durée de vie des batteries en leur rendant toute leur efficacité. »

C’est un système qui permet de doubler la durée de vie des batteries en leur rendant toute leur efficacité

Le plomb, facteur de risques majeur

C’est en 2018 que le couple entend parler de cette méthode de régénération. Monter une structure utilisant ce procédé concorde avec l'intérêt qu’Aziz et Rika portent pour l’environnement. Cette dernière précise : « Au Cambodge, des milliers de petits exploitants extraient le plomb des batteries usagées et en respirent tous les jours les émanations toxiques. Une importante quantité de Co2 est rejetée, ainsi que des particules de plomb, qui empoisonnent l’air, le sol et les nappes phréatiques. Notre projet répond à 10 des 17 Objectifs du Développement Durable fixés par l’ONU en 2015. »

Une étude de l’OMS, publiée en 2017, souligne les risques encourus par les travailleurs confrontés à la toxicité du plomb, capable d’affecter quasiment toutes les parties de l’organisme. Sa diffusion dans l'environnement touche les personnes les plus sensibles, enfants et femmes enceintes. Quant aux batteries jetées dans la nature, leur présence est capable de polluer un espace d’1m³ pendant près d’un siècle.

Au Cambodge, des milliers de petits exploitants extraient le plomb des batteries usagées
Au Cambodge, des milliers de petits exploitants extraient le plomb des batteries usagées

« Nous nous sommes documentés sur cette problématique, et cela nous a incités à mettre en pratique ce processus, raconte Aziz. Dès mai 2019, notre entreprise était créée à Siem Reap, et nous avons la chance de travailler avec de nombreux partenaires dans tout le Cambodge.» Dès le départ, le challenge fut de taille : Vinci, qui gère l’aéroport de Pochentong, à Phnom Penh, fait alors appel à la toute jeune société dans le cadre de son programme AIRPACT. La réussite de ce baptême du feu conforte les entrepreneurs dans leur nouvelle activité.

Incontournables batteries

« Depuis, nous avons été contactés par de nombreuses entreprises, car l’utilisation de batteries dans des domaines très variés est particulièrement répandue : voiturettes de golf, chariots élévateurs, onduleurs, stockage de l'énergie produite par les panneaux solaires... Le secteur privé n’est pas le seul avec qui nous travaillons : les ONG et les institutions gouvernementales font aussi appel à nous. Tout le monde y trouve un avantage financier et opérationnel, sans parler de la volonté dont fait preuve le gouvernement de se tourner vers des technologies propres ». Des formations, de la vente de matériel et l’organisation de séminaires de sensibilisation se sont ajoutés aux activités de l’entreprise, qui est parvenue jusqu’à la finale du concours « Le Grand prix des affaires ».

Promouvoir les technologies vertes
Promouvoir les technologies vertes

Promouvoir les technologies vertes

« Nous avons réalisé une petite vidéo explicative, qui a déjà été visionnée par près de 6 000 personnes ! Ce concours nous a offert la possibilité de faire connaître notre action à travers tout le pays. Cela a entraîné un impact non négligeable sur l’entreprise, dès les jours qui ont suivi notre candidature, raconte Rika. Cet événement nous a permis de valoriser notre projet à l'échelle nationale, de sensibiliser et d'encourager le gouvernement cambodgien ainsi que les investisseurs à devenir les promoteurs de technologies propres, qui auront des impacts positifs en termes environnementaux, sociaux et financiers pour de nombreux acteurs du pays ».


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