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Ancre 1

Siem Reap d’hier et d’aujourd’hui : Le vieux marché

Cette rue fait face au vieux marché, directement dans le prolongement du pont qui enjambe la rivière. Elle se poursuit en ligne droite vers l’avenue Sivatha qu’elle rejoint au niveau de la banque Canadia et longe l’hôpital provincial sur sa droite. Nous sommes là au cœur de ville, dans l’ancien quartier colonial.

Siem Reap d’hier et d’aujourd’hui : Le vieux marché

Siem Reap d’hier et d’aujourd’hui : Le vieux marché


Epoque française

Ces compartiments chinois datent en effet de l’époque française et se trouvent à deux pas de la fameuse Pub Street. Le modèle vient en réalité des Pays Bas. Les Hollandais les ont tout d’abord construits dans l’une de leurs colonies, l’Indonésie, dans le courant du XVIIème siècle. La mode était lancée. On en trouve à l’identique dans tous les pays de la région et également dans les principales villes du Cambodge, toujours autour d’un marché comme c’est le cas à Battambang, Kompong Cham, Kratié, etc. Le compartiment mesure environ quatre mètres de largeur, la distance maximale entre deux poteaux pour des structures sans béton armé, réalisées uniquement en briques. Ils étaient assez long, souvent dans les 20 mètres. La partie commerce donnait sur la rue principale avec une mezzanine servant de bureau ou de stock. Au fond, derrière l’escalier menant à l’étage, se trouvait une cour intérieure puis, donnant sur une ruelle, une structure plus petite, servant de rangement ou de chambre pour les employés. C’est par ces petites ruelles que se faisaient les ravitaillements des commerces.

Après la guerre

Après la guerre, les compartiments se sont souvent partagés en deux, se coupant au niveau des cours qui ont été quasiment toutes couvertes et intégrées au bâtiment donnant sur la ruelle. Avec ainsi deux propriétaires au lieu d’un. Mais l’un plus avantagé que l’autre.

La première image date de 1996. On peut y voir l’enseigne verte du tout premier restaurant tenu par un étranger, Yves, un Français, propriétaire du bien nommé Only One. Il jouxte un autre restaurant, ouvert un peu plus tardivement et tenu jadis par un Belge. Hormis quelques commerces locaux et une agence de voyage, le quartier était désert passé 17 heures, heure de fermeture du marché.

La deuxième image date de 2003, date à laquelle l’administration a obligé tous les commerçants à supprimer leurs auvents ainsi que leurs enseignes perpendiculaires à la rue. Exit également les pots de fleurs, et tout ce qui empiétait sur le trottoir. Cette mesure contraignante n’a pas fait long feu. Mais durant un temps des agents de police passaient régulièrement et ramassaient tout ce qui dépassait, l’embarquant sur un camion. Puis les auvents ont réapparu, les enseignes aussi, les arbres plantés en 2003 ont bien poussé comme on peut le voir sur les deux dernières images, l’une prise vers 2012-2013 et l’autre ces derniers jours.

Quand au restaurant Only One, il a déménagé et changé de nom. Il se trouve désormais de l’autre côté de la rivière, non loin d’un autre pont, et s’appelle aujourd’hui le Paris Saïgon. On y mange toujours aussi bien et Yves, en tant que premier commerçant français de Siem Reap, n’a pas son pareil pour évoquer la vie tranquille de cette cité à une époque où Angkor s’émerveillait de recevoir quelques 2000 visiteurs étrangers… par mois ! F.A.

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