Salle comble
La salle de l’Institut Français était comble mardi soir pour accueillir la conférence portant sur le fonctionnement du système immunitaire. Cette présentation était animée par le docteur Tineke Cantaert, chef d’unité du Groupe Immunologie de l’Institut Pasteur du Cambodge.

Salle comble mardi soir pour accueillir la conférence portant sur le fonctionnement du système immunitaire
Ce type de conférence régulièrement organisée par l’Institut Pasteur au sein de l’Institut Français, a pour but de sensibiliser le public sur des thématiques scientifiques et médicales en présentant des travaux de chercheurs. Ce cycle de conférence propose des rencontres qui permettent non seulement d’informer mais aussi de vulgariser des sujets scientifiques, et qui portent sur des maladies infectieuses présentes au Cambodge.

Cette présentation était animée par le docteur Tineke Cantaert, chef d’unité du Groupe Immunologie de l’Institut Pasteur du Cambodge
Rappel
Le docteur Cantaert a débuté cette conférence mardi par un rappel historique des travaux ayant abouti à la découverte de plusieurs vaccins. Rappelons que le principe de la vaccination a été expliqué par Louis Pasteur (1822 – 1885) et ses collaborateurs Roux et Duclaux, à la suite des travaux de Robert Koch mettant en relation les microbes et les maladies. La première vaccination humaine fut celle d’un enfant contre la rage le 6 juillet 1885.
Ensemble complexe
Tineke Cantaert a ensuite expliqué combien le système immunitaire est un ensemble complexe qui se charge de lutter et de se protéger contre les infections provenant de virus, de bactéries ou de parasites. On peut définir brièvement le système immunitaire comme un mécanisme de défense naturel du corps contre les infections et les maladies, causées par des micro-organismes. Sans système immunitaire fonctionnel, l’être humain serait obligé de vivre dans un environnement complètement stérile.
Au Cambodge, notre système immunitaire est largement sollicité pour nous protéger des affections et maladies fréquentes, dont la dengue, la tuberculose ou la grippe.
Système immunitaire
Pour rappel, notre système immunitaire est constitué de cellules et d’organes qui travaillent ensemble pour protéger notre corps et réagir aux infections et aux maladies. Ce système comprend :
Les lymphocytes aussi appelés cellules immunitaires qui sont des globules blancs présents dans le sang et le système lymphatique. Ils attaquent les virus, bactéries et autres agents pathogènes. Les lymphocytes jouent le rôle le plus important dans la réaction immunitaire.
Les anticorps aussi appelés immunoglobulines sont des protéines fabriquées par les lymphocytes qui se sont transformées en plasmocytes. Les anticorps circulent dans le sang. Ils combattent les infections et défendent le corps en identifiant une infection ou maladie et en déclenchant une réaction immunitaire
Le système lymphatique se définit par l’ensemble de tissus et d’organes qui fabriquent et stockent les cellules combattant les infections et les maladies. Le système lymphatique comprend les amygdales, la rate, le thymus, les ganglions lymphatiques, les vaisseaux lymphatiques et la moelle osseuse.
Principes
À chaque alerte de type pathogène, les globules blancs lancent plusieurs mécanismes de défense pour les éliminer. Le docteur Cantaert a cité ensuite les différents types de cellules immunitaires qui sont affectées à différentes tâches. Les cellules immunitaires vont, soit tuer les agents pathogènes, soit éliminer les cellules infectées, soit produire des anticorps pour détruire les agents pathogènes. Par ailleurs, un autre type de ces cellules va servir à cumuler les informations afin de mieux protéger le corps contre les agents pathogènes connus. Le même principe est utilisé dans la vaccination.
L’immunologue a ensuite abordé les maladies auto-immunes. Ces dernières résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire conduisant celui-ci à s’attaquer aux constituants normaux de l’organisme. Les deux types de maladies auto-immunes les plus courantes au Cambodge sont le diabète et le lupus. Le docteur Cantaert a cité d’autres types de dysfonctionnements du système immunitaire tels les allergies, le cancer ou les infections chroniques.
Dans le cas du cancer, la réponse immunitaire aux cellules cancéreuses n’est pas suffisante pour assurer une guérison efficace chez certaines personnes Une réponse immunitaire déficiente du patient favorise la propagation des cellules cancéreuses – métastases. Cela s’explique par la confusion de nos cellules « de garde » qui ne reconnaissent pas convenablement les cellules cancéreuses comme étant des organismes dangereux.
Institut Pasteur du Cambodge
À l’Institut Pasteur du Cambodge, les chercheurs conduisent des travaux de recherche sur les maladies infectieuses présentes dans le pays, par exemple la rage, la dengue ou la tuberculose. Les recherches conduites à l’Institut Pasteur du Cambodge ont notamment permis à l’OMS de modifier en juin 2018 le protocole mondial de vaccination de la rage en post-morsure, en réduisant le nombre de séances d’injections de 4 à 3. Le protocole peut désormais être conduit sur une semaine.
La dengue quant à elle, est une maladie transmise par les moustiques. Cette maladie est un fléau au Cambodge et dans plus de cent pays dans le monde, 40% de la population mondiale présente des risques d’être touché par cette infection virale. Les études menées à l’Institut sur des patients cambodgiens permettent ainsi de mieux comprendre le fonctionnement et la réponse immunitaire du patient contre cette maladie. L’objectif étant que les résultats puissent conduire à de nouvelles stratégies de vaccination contre la dengue.