1 761 personnes ont été tuées et 4 770 blessées dans des accidents de la route au Cambodge en 2018. Ces chiffres officiels sont communiqués par le département de la police de la circulation et de l’ordre public de la Commission de la police nationale.
Accident de la circulation. Photographie Alex Drainville (cc)
Selon le rapport, 3267 accidents ont été enregistrés en 2018. Cela représente une baisse de 7% par rapport à 2017. Le nombre de morts a diminué de 1% et le nombre de blessés a diminué de 14%. En moyenne, cinq personnes meurent chaque jour sur les routes du royaume.
Raisons
Ce n’est pas une surprise, ces accidents de la route sont principalement dus à des excès de vitesse, à des dépassements dangereux, au non-respect du code de la route et à la conduite en état d’ivressee, ajoute le communiqué. Les accidents ont été enregistrés le plus fréquemment dans les provinces de Phnom Penh, Preah Sihanouk et Kandal.
Les accidents de la route restent tristement la principale cause de décès au Cambodge et l’un des principaux défis du développement national. Malgré les campagnes et efforts de prévention, la route reste dangereuse
Coût des accidents
Selon une étude réalisée par Handicap International, les accidents de la route coûtent au gouvernement plus de 400 millions de dollars chaque année. Cela représente plus de 3% du produit intérieur brut. Ce calcul comprend la destruction des véhicules et des routes, les coûts administratifs tels que frais médicaux et autres frais de santé connexes, les frais de justice et les coûts de non-productivité.
Drames
Les coûts des accidents de la route entraînent aussi un certain nombre de conséquences dramatiques pour les familles.
Pour Ear Chariya, fondateur et directeur de l’Institute for Road Safety, la fourniture de traitements médicaux et d’autres services de soins de santé représente un fardeau énorme pour le gouvernement. Certains des blessés ont besoin de soins depuis plus d’un an. D’autres restent handicapés à vie.
”…Certaines victimes gravement blessées ont besoin de services de réadaptation physique, qui nécessitent beaucoup de temps et d’argent…”, précise-t-il, ajoutant que ”….des victimes d’accidents de la route développent parfois des troubles mentaux et subissent d’autres effets psychologiques en raison de leur handicap et de la dégradation de leur image de soi. Les victimes qui développent de graves problèmes de santé mentale ont besoin de services de conseil, coûteux et souvent inadéquats…”.
Impacts
Plus de 80% des personnes décédées sont des hommes âgés de 15 à 35 ans, précise Ear Chariya, expliquant que la plupart d’entre eux font vivre le ménage. Leur décès crée donc souvent une instabilité financière pour les membres de la famille.
Pour les familles à faible revenu, l’effet est encore plus grave. Beaucoup passent des années à essayer de rembourser leurs dettes résultant d’accidents. La destruction de motos dans des accidents de la route peut coûter très cher aux victimes survivantes. Celles-ci ont souvent vendu des terres et du bétail pour acheter leur véhicule. ”…certains tombent dans la pauvreté en un clin d’œil…”, déclare Chariya.
Cette jeune femme a perdu un bras suite à une blessure à la moto et est bénéficiaire du National Social Security Fund (NSSF). Elle ne peut pas reprendre son travail dans une usine de confection. Elle dépend donc à présent d’un revenu mensuel d’invalidité provenant du régime d’assurance contre les accidents du travail du Cambodge. Elle recevra le bénéfice à vie. © OIT / A.DOW
Les accidents de la route ont également un impact important sur l’éducation. Lorsque les chefs de famille décèdent ou deviennent handicapés, les enfants abandonnent souvent l’école afin d’alléger le fardeau familial. Les statistiques montrent que le taux d’abandon scolaire atteint 30% chez les familles des victimes de la route.
2018
Pour cette année encore, les statistiques officielles montrent que trop de Cambodgiens perdent la vie sur les routes du Royaume, indique Chariya ajoutant qu’il y avait des efforts pour endiguer ce drame, mais encore ”…trop de mauvaises habitudes et un manque de moyens pour lutter efficacement contre ce fléau…”.
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