Exportations toujours à la baisse
Le Cambodge a exporté 434 807 tonnes de riz pour les 10 premiers mois de 2018, soit une baisse de 13,2% par rapport à 492 115 tonnes en 2017, indique le rapport de novembre publié par le Secrétariat du Service à guichet unique pour l’exportation de riz.
La Chine, premier importateur de riz cambodgien, a acheté plus de 110 000 tonnes, suivie de la France, avec de plus de 60 000 tonnes et de la Malaisie, avec 30 000 tonnes.
En 2017, le Cambodge a exporté plus de 630 000 tonnes de riz sur les marché étrangers. Et, le gouvernement royal envisage de porter les exportations de riz à un million de tonnes par an. Durant cette même année 2017, le Cambodge figurait parmi les dix premiers exportateurs de riz dans le monde avec une progression remarquable, +32,5 % par rapport à 2016.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit que 44% des exportations totales de riz du Cambodge sortiront clandestinement du pays par des voies informelles cette année, un problème persistant qui alourdit les profits et menace de paralyser le secteur.
Potentielles explications
Selon les prévisions de la FAO annoncées début 2018, les exportations de riz du Cambodge atteindraient 1,35 million de tonnes en 2018, soit une augmentation de 5% par rapport à 2017. Mais seulement 750 000 tonnes seraient des exportations officielles, selon Shirley Mustafa, économiste à la FAO.
Les 600 000 autres tonnes seraient des «livraisons transfrontalières non enregistrées», c’est-à-dire que le riz est acheté directement auprès d’agriculteurs par de prétendus courtiers, puis introduit clandestinement dans les pays voisins, généralement le Vietnam et la Thaïlande.
La contrebande sévit depuis longtemps dans le secteur du riz au Cambodge. Alors que le Royaume avait enregistré 635 700 tonnes d’exportations en 2016, Mustafa a déclaré que la FAO estimait que 650 000 tonnes supplémentaires n’avaient pas été enregistrées.
Mais toute répression gouvernementale contre le commerce illégal de riz pourrait handicaper les producteurs de riz du pays, avait expliqué Hean Vanhan, directeur général à la Direction générale de l’agriculture.
Pendant la saison des récoltes, les rizeries ne peuvent gérer la totalité du riz des agriculteurs. Le riz est donc vendu à des courtiers le long de la frontière.Le gouvernement a pris des mesures pour améliorer la capacité de stockage du pays au cours de l’année écoulée en accordant 30 millions de dollars US de prêts pour la construction de trois nouvelles installations de stockage et de traitement. Cependant, la capacité totale de stockage de ces trois installations ne représente que 300 000 tonnes de riz, bien en deçà de l’espace requis pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement d’un million de tonnes de riz officiellement exporté.
”…Pour atteindre un million de tonnes d’exportations de riz, nous devons stocker environ 2 millions de tonnes de riz paddy…”, avait déclaré Hun Lak, vice-président de la Fédération cambodgienne du riz . Cela représente une augmentation de plus de six fois la capacité de stockage actuelle.
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