Immergé dans le cœur de la scène artistique cambodgienne, Sa Sa Art Projects, un espace pionnier dirigé par des artistes et fondé en 2010, s’est lancé dans une collaboration avec KADIST, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la promotion de l’art contemporain. Leur projet artistique commun, une exposition intitulée Myth in Motion, devrait captiver le public par son exploration insolite des pratiques expérimentales et critiques de l’art contemporain.
Cette exposition, qui se déroule jusqu’au 12 août à Sa Sa Art Projects à Phnom Penh, fait partie du programme Double Takes de KADIST, qui vise à mettre en lumière le potentiel de transformation des œuvres cinématographiques et vidéo, en leur donnant vie grâce à une combinaison de présentations physiques et d’affichages en ligne.
Vision collective
Sa Sa Art Projects et KADIST, dans leur vision collective, ont conçu une exposition qui présente un mélange de formes d’art contemporain expérimentales et critiques. Cet assemblage permet de confronter et d’aborder les préoccupations les plus pressantes de notre époque, renforçant ainsi le rôle important que jouent les artistes dans l’évolution continue des sociétés progressistes. La sélection comprend quatre artistes de la collection vidéo de KADIST et un artiste extérieur.
« En présentant pour la première fois l’art vidéo d’artistes internationaux, nous espérons inspirer nos artistes locaux », indique Chum Chanveasna, directrice de Sa Sa Art Projects.
S’appuyant sur cinq œuvres vidéo provenant de divers coins du globe, Myth in Motion s’aventure dans le monde multiforme de la narration visuelle, en intégrant diverses approches et divers genres. Ces œuvres, libérées des limites de la temporalité et de l’espace, traversent les domaines du réel, de la spéculation et de l’imaginaire, créant ainsi des perspectives alternatives aux grands récits de l’histoire.
« Ces œuvres oscillent élégamment entre réalité et fantaisie, sondant les conditions de diverses régions tout en remettant en question notre rationalisation critique et notre imagination de notre passé, de notre présent et de notre avenir », observe Chanveasna.
Les cinq artistes féminines internationales avec leurs œuvres
Les cinq artistes internationales sont Ana Vaz (Brésil), Thao Nguyen Phan (Vietnam), Ana María Millan (Colombie et Allemagne), Martha Atienza (Philippines) et Connie Zheng (Chine et États-Unis).
Le film de Vaz, Ha Terra ! (Il y a une terre !) fait écho aux cris de défi « ha terra ! » qui symbolisent la lutte pour les droits fonciers. Avec ses images émouvantes et ses boucles sonores hypnotiques, Vaz entraîne les spectateurs dans un voyage contemplatif, effaçant les frontières temporelles et jetant un pont entre le passé et le présent.
De même, l’œuvre de Thao Nguyen Phan, Tropical Siesta, présente une vidéo hypnotique à deux canaux qui plonge dans une société agraire fictive du Viêt Nam. En se concentrant sur les enfants agriculteurs vivant dans des communes, elle navigue habilement dans l’interaction complexe entre l’histoire et l’imagination, incitant les spectateurs à réinterpréter les mythes collectifs et à envisager un présent alternatif.
Ana Maria Millan, artiste berlinoise reconnue pour ses ateliers inventifs mêlant jeux de rôle et jeux vidéo, présente Elevacion (Élévation). Inspirée de la bande dessinée colombienne Marquetalia, Raices de la Resistencia de l’ancien chef des FARC Jesus Santrich, sa pièce animée incarne l’esprit de résistance, démontrant son engagement inébranlable à raconter des histoires à travers diverses formes d’art.
Martha Atienza, artiste, écologiste et militante sociale, explore l’importance de la Journée des pêcheurs dans son documentaire Adlaw sa mga Mananagat (Journée des pêcheurs). Par son travail, Atienza souligne le rôle essentiel de l’art dans la défense des causes sociales et environnementales.
Le film de Connie Zheng, The Lonely Age, transporte les spectateurs dans un futur dystopique confronté à une crise environnementale. Des rumeurs de graines sensibles échouées sur les côtes californiennes constituent le récit central de son travail expérimental, qui utilise un ensemble de dialogues et de mouvements improvisés pour explorer les tropes apocalyptiques populaires et exprimer un sentiment collectif d’espoir et de cynisme face à l’avenir.
Les événements connexes comprennent une conférence, Black Box White Cube : Décoder l’art vidéo et les films d’artistes par le conservateur Sam I-shan le 7 juillet, et un atelier, « Transformative Mythologies: un atelier sur les images en mouvement des artistes » animé par Thao Nguyen Phan les 29 et 30 juillet.
Hong Raksmey avec notre partenaire The Phnom Penh Post
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