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Parcours : Adrien Médeville, la passion des langues et du commerce

Adrien Médeville est le CEO de l’agence de traduction Simili, qu’il a créée au Cambodge, début 2018. Dès son enfance, puis durant ses études en France, il s’est passionné pour les relations économiques et culturelles avec la Chine. Il s’est lancé ensuite dans la traduction pour concrétiser cette passion. Parcours.

CM : Vous avez fait vos études en France…

Oui, j’ai fait mes études à l’École supérieure du commerce extérieur (ESCE), à Paris. J’ai préparé un Master de finance en alternance. J’ai choisi de faire mon alternance dans le commerce international, dans une entreprise spécialisée dans l’importation de marchandises en provenance de Chine. Du fait de ma double culture, j’ai toujours voulu travailler entre l’Europe et l’Asie, plus particulièrement entre la France et la Chine.

CM : Vous êtes ensuite allé directement au Cambodge ?

À la fin de mes études, j’avais déjà un projet professionnel établi. C’était l’ouverture de mon agence de traduction, un secteur que j’ai côtoyé depuis mon plus jeune âge. À la fin de mon Master, j’ai commencé à préparer ce projet en me formant en Chine dans l’entreprise familiale de traduction. J’ai ensuite établi ma propre agence au Cambodge, Simili. L’agence a été ouverte en début d’année, vers avril.

Avant cela, j’ai pris toute une année pour préparer le projet, à savoir constituer mon équipe de traducteurs et faire de la prospection à l’international afin de lancer l’activité. Aujourd’hui, j’ai pour objectif de m’établir sur le marché Cambodgien.

CM : La traduction, c’est donc une histoire de famille ?

Tout à fait, mon père est un traducteur spécialiste du chinois et reconnu dans son domaine. C’est ainsi que j’ai côtoyé le secteur de la traduction depuis mon plus jeune âge.

CM : Pourquoi avoir fait le choix du Cambodge ?

J’ai de la famille et des amis présents au Cambodge. J’ai tout de suite aimé ce pays. C’est ainsi qu’avec ma compagne, qui a des origines cambodgiennes, nous avons décidé de nous installer ici. Ce fut donc plus un choix du cœur qu’un plan de carrière.

CM : Ce “choix par défaut” s’est-il finalement avéré porteur ?

En effet, le Cambodge étant un pays en pleine croissance qui offre une facilité d’implantation aux entrepreneurs étrangers, par rapport à d’autres pays dans la région. Nous travaillons principalement à l’international, notamment avec la Chine. Le fait d’être sur un créneau horaire similaire nous offre également un avantage supplémentaire par rapport à la France.

Notre agence étant spécialisée sur les langues asiatiques, le chinois principalement, l’arrivée massive des investisseurs chinois représente aussi une opportunité considérable. De plus nos concurrents sur le marché local ne travaillent pas aux standards de la traduction à l’international. Ceci nous permet de nous différencier plus facilement. Cette différence dans nos méthodes de travail nous permet d’obtenir un avantage concurrentiel. C’est pour cette raison que nous souhaitons nous développer sur le marché local.

CM : Grâce à quoi pouvez-vous offrir cet avantage ?

Tous nos traducteurs traduisent exclusivement dans leur langue maternelle. C’est le B.A-BA de la traduction. Mais ce n’est pas toujours respecté, ici ! Chez Simili, chaque traducteur est spécialisé sur un domaine d’activité précis : médical, légal…Ils ont donc l’habitude de traduire un certain type de document, ce qui leur apporte une grande expertise dans leur domaine. Par ailleurs, ils sont exclusivement freelances.

Traducteur compétent

En effet, un traducteur compétent n’acceptera jamais d’être salarié d’une agence tout simplement car, en plus d’une rémunération plus intéressante en tant que freelance, le traducteur disposera d’une liberté d’organisation qu’il n’aurait pas en tant que salarié. De plus, nous essayons de garder à chaque fois le même traducteur pour une même entreprise cliente.

Nous créons également des mémoires de traductions et glossaires par entreprise. Ainsi les termes techniques utilisés par ces entreprises seront répertoriés et cela leur permet d’harmoniser le vocabulaire utilisé pour chaque document qu’ils souhaitent traduire. Les documents sont ensuite toujours relus, soit en interne soit par un traducteur externe, lui aussi spécialisé dans son domaine. Toutes ces étapes permettant d’assurer une qualité de traduction maximum ne sont, à ma connaissance, pas implantées ici.

CM : Quelles langues de traduction proposez-vous ?

Nous traduisons principalement depuis l’Anglais ou le Français vers les langues asiatiques. Nous sommes principalement spécialisés sur le Chinois. Néanmoins le Coréen et le Japonais représentent une bonne partie des projets que nous traitons. Notre éventail de langue est néanmoins plus large, nous traitons régulièrement des projets en Thaï, Vietnamien, Malais, Khmer mais aussi des langues telles que l’Italien, ou l’Espagnol.

Nous nous développons et sommes en constante recherche de traducteurs. Cependant, notre processus de sélection est lourd. C’est pour cette raison que constituer nos équipes nous prend du temps. Nous préférons ne pas prendre en charge des langues que nous ne sommes pas sûrs de maîtriser plutôt que de prendre le risque de fournir un service qui ne répond pas aux exigences du métier.

CM : Comment se fait la sélection ?

Tout d’abord, une première sélection se fait sur les CV des traducteurs. Puis, ils sont soumis à toute une batterie de tests soigneusement préparée à l’avance que nous faisons relire par un traducteur spécialisé dans le domaine ciblé. Ensuite, en fonction des tests, nous pouvons évaluer la qualité et les méthodes de travail du traducteur. Par exemple, nous faisons en sorte qu’il y ait des termes techniques qui demandent au traducteur un effort de recherche. Le résultat de ces tests nous permet ensuite d’évaluer la qualité de ses recherches. C’est un des nombreux indicateurs d’évaluation de la qualité des méthodes de travail du traducteur.

CM : Combien avez-vous de traducteurs ? Couvrent-ils vraiment tous les domaines dans chacune des langues ?

En tout, nous avons une liste élargie de 80 à 100 traducteurs. Mais le noyau dur est composé d’une vingtaine de collaborateurs avec lesquels nous travaillons quotidiennement. Concernant les domaines, cela dépend des langues. Par exemple, vers le Chinois, nous avons beaucoup de demandes dans le domaine légal, la construction mais également dans la gastronomie… En Japonais, nous avons plus de projets dans le médical et la finance. Nos traducteurs sont ainsi plus spécialisés dans ces domaines en fonction des langues. Nous avons aussi des traducteurs spécialisés dans les autres domaines, mais nous faisons moins appel à eux.

CM : Des projets pour le futur ?

Pour l’instant, nous sommes encore peu présents sur le marché local, mais cela se met en place petit à petit. À l’avenir, nous comptons vraiment nous spécialiser sur le marché cambodgien. L’idée serait de développer des services qui n’existent pas encore au Cambodge. En effet, les agences de traduction fonctionnent encore avec un modèle assez archaïque, notamment avec des documents papier et avec un traducteur en interne qui traduit des documents à la chaîne, sans être spécialisé dans un domaine particulier.

Nous avons par ailleurs commencé à constituer une équipe de traducteurs vers le Khmer. Mais nous sommes encore en recherche de nouveaux traducteurs car l’équipe ne couvre pas encore certains domaines. Quand l’équipe sera vraiment constituée, j’aimerais me diriger vers les différents organismes compétents pour obtenir toutes les certifications nécessaires, et acquérir ainsi une certaine crédibilité sur le marché local.

CM : Comptez-vous par la suite exporter vos services à l’étranger ?

L’objectif actuel de Simili est d’abord de se développer au Cambodge. Si, par la suite, nous avons l’opportunité de nous exporter dans d’autres pays, ce serait avec grand plaisir ! C’est envisageable, mais pour l’instant, ce n’est pas la priorité. Même en restant au Cambodge, nous pouvons déjà travailler avec des entreprises dans toute l’Asie du Sud-Est et à l’international.

CM : Pensez-vous que le secteur de la traduction soit amené à connaître des évolutions, au Cambodge, prochainement ?

Avec l’arrivée massive des investissements chinois, il y a énormément d’acteurs sur le marché qui vont avoir et qui ont déjà besoin de faire traduire des documents vers le Chinois. Nous cherchons donc, dans un premier temps, à nous développer sur cet axe-là. Nous avons notre carte à jouer, car le Cambodge est en plein développement. Les besoins professionnels en traduction, notamment sur le chinois vont se faire de plus en plus ressentir alors que la qualité proposée actuellement n’est pas aux standards internationaux.

Propos recueillis par Adèle Tanguy

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