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Littérature : Les mémoires de l’Holocauste traduites en khmer

Le Centre de Documentation du Cambodge lance la version cambodgienne d’un livre regroupant les témoignages des victimes de l’Holocauste.

Organisé le vendredi 19 juillet à la Galerie d’Art Contemporain de l’Institut National pour l’Éducation, le lancement sera présidé par la sous-secrétaire d’État au Ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sport, S.E. Ton Sa Im, avec la participation des Agences de Développement Américaine (USAID) et Suédoise (SIDA).

Crédit Photo : Fresh News


Un triste anniversaire

Alors que 2019 marque le 40ème anniversaire de la chute du régime des Khmers rouges et le 70ème anniversaire de la fin de la Shoah (extermination du peuple juif durant l’Allemagne nazie), cette année a été choisie pour le lancement de l’ouvrage.

Écrit en 2017 par Hédi Fried, une auteure et psychologue suédoise de 95 ans survivante de la Seconde Guerre mondiale, le livre a été traduit en anglais par Alice E. Olsson et est paru “Questions I Am Asked about the Holocaust“.

Un ouvrage unique

Deux années plus tard, c’est en langue khmère que l’ouvrage de 206 pages est traduit par Sovichet Meta, étudiante et chercheuse pour le centre de documentation.

L’ouvrage marque également la première traduction du terme “Holocauste” en “Bou-Chea-Phleung”, signifiant “sacrifié par le Dieu du feu” en langue khmère.

Il s’agit du premier ouvrage en langue khmère offrant un témoignage des survivants de l’extermination de masse organisée sous le régime nazi. Ce génocide, comparable à celui orchestré contre la population cambodgienne dans les années 1970, a fait plusieurs milliers de victimes, torturées et tuées.

Les génocides sont des crimes contre l’humanité, et il est important pour les jeunes générations d’avoir de ce passé. Il s’agit également de les sensibiliser aux différences, et ainsi  lutter contre les discriminations, quelles qu’elles soient.

Descendante de personnes tuées pendant le génocide cambodgien, la jeune traductrice Meta souhaite faire de ce livre un outil éducatif et historique. Selon elle “les  résistants et survivants doivent être autant connus que les personnes condamnées. L’histoire ne doit jamais être transformée, diluée, ou écartée. L’expérience de nos ancêtres nous permet de tirer les leçons du passé et de bâtir notre  futur.”

Le directeur du centre de documentation, Youk Chhang, espère quant à lui que personne n’oubliera jamais les crimes commis. “Nous avons un devoir de mémoire. Tout comme l’information, l’histoire peut être transformée, déformée, voire même effacée. Le seul moyen d’éviter cela consiste en des engagements et des mesures prises pour conserver les souvenirs” indique-t-il.

La création du centre de documentation

Ainsi, en 1995, en partenariat avec l’Université de Yale, Chhang crée le Centre de Documentation pour collecter et archiver l’ensemble des documents du régime.

Fruit de son travail, le centre comprend aujourd’hui plus d’un million de documents, utilisés comme preuves au tribunal des Khmers rouges. On y retrouve notamment des plans pour les fosses communes des camps d’extermination, des plans de prisons, ainsi que la biographies de plus de 30 000 victimes.

Si les documents sont utilisés comme preuves pour condamner les responsables, ils sont aussi une référence pour les mémoires du pays. Utilisés à des fins de recherches, ou pour l’apprentissage et l’éducation des jeunes générations, ces documents sont désormais mis à la disposition du public.

Le nouvel ouvrage sera imprimé en 3 000 exemplaires mais également disponible en ligne au format PDF et en livre audio. La traduction a été financée par l’Agence de Développement suédoise SIDA avec le soutien de l’Agence de développement américaine.

Avec San Bunsim, Fresh News.

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