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Le retour du corail ? Des signes de rétablissement pour la première aire marine protégée du Cambodge

En 2016, le gouvernement du Cambodge a franchi une étape cruciale vers la protection des récifs coralliens, des herbiers marins et des pêcheries côtières du pays en établissant la première aire marine protégée (AMP) dans l’archipel de Koh Rong.

L'équipe a utilisé des transects pour enregistrer les espèces de poissons et d'invertébrés. Crédit: Matt Glue / FFI
Utilisation de transects pour enregistrer les espèces de poissons et d'invertébrés. Crédit: Matt Glue / FFI

Avant la création de cette AMP, il y a eu de nombreuses consultations et des enquêtes menées par l’ONG Fauna & Flora International (FFI) et des partenaires gouvernementaux. Parmi les priorités à accorder au projet figuraient les préoccupations sociales, économiques et écologiques qui devaient se trouver intégrées dans la conception finale de l’aire protégée. La création de la nouvelle AMP ne fut cependant que la première étape, et après quatre ans de gestion locale, quelques questions cruciales se posent telles que : quel effet ces mesures ont-elles eu sur l’écosystème marin de Koh Rong ; et les populations des principales espèces de poissons se rétablissent-elles ? En 2019, une équipe de FFI, aux côtés des partenaires locaux de la Fondation Song Saa et de Kuda Divers, a plongé dans les eaux bleues profondes de l’archipel pour trouver la réponse.

Plongée

Les plongeurs de l’expédition ont inspecté vingt sites de surveillance permanents à travers les récifs coralliens de Koh Rong et se sont également aventurés dans les îles éloignées pour voir comment ces zones non protégées s’en sortaient par rapport à l’AMP existante. Ils ont collecté des données sur les poissons de récif, l’état des coraux, la composition des fonds marins et sur les populations d’invertébrés tels que les oursins.

Les plongeurs se sont concentrés sur les espèces d’importance écologique et économique. Au Cambodge, le poisson-perroquet et le mérou sont les meilleurs indices d’un écosystème sain de récifs coralliens. Bien que ces prédateurs aient été enregistrés à des niveaux extrêmement bas, suggérant une pression de pêche intense, leur nombre semble augmenter progressivement depuis le début des relevés en 2010. Si l’on considère toutes les espèces dans leur globalité, le nombre de poissons observés a laissé plus de place à un optimisme prudent, les populations étant stables ou en augmentation.

Alors que certains plongeurs comptaient des poissons grouillants et naviguaient dans des armées d’oursins, d’autres enregistraient l’abondance et l’état des espèces de coraux — des informations essentielles lors de l’évaluation de la santé des récifs. Les résultats proposaient une image mitigée : des zones importantes de corail sain ont été observées, mais il est clairement apparu que certains types de corail avaient presque disparu de Koh Rong. Les grands coraux « rochers » se trouvaient en abondance, tandis que les espèces de coraux « ramifiés » (refuges idéaux pour les poissons juvéniles et les petits invertébrés) semblaient plutôt rares.

Signes de reprise

Alors, que disent ces résultats sur l’impact de l’AMP sur les récifs coralliens de Koh Rong ?

Il semble que les différents habitats au sein de l’AMP soient au moins stables. Les mesures de gestion, en place depuis 2016, semblent avoir empêché la poursuite du déclin de cet écosystème fortement sous pression et de ses pêcheries artisanales vitales. Cependant, beaucoup de travail reste à effectuer, avec des populations de poissons-perroquets et de mérous historiquement surexploitées ne montrant que les signes les plus timides de rétablissement, et il apparaît certain que la pêche illégale se poursuit dans les eaux de l’archipel.

Le mérou est un prédateur important dans les écosystèmes des récifs coralliens. Crédit: Roger Bruget
Le mérou est un prédateur important dans les écosystèmes des récifs coralliens. Crédit: Roger Bruget

FFI, les communautés de pêcheurs de Koh Rong, le gouvernement cambodgien et d’autres partenaires continuent de travailler au renforcement de la gestion locale de l’AMP, qui a bénéficié d’une protection juridique supplémentaire en devenant parc national en 2018.

Avec le soutien du Fonds d’action bleu, de la Fondation Prince Albert de Monaco II, de la Fondation de la famille Levine et Arcadia - une fondation caritative de Lisbet Rausing & Peter Baldwin, FFI et ses partenaires continueront de s’appuyer sur les premiers signes de succès à Koh Rong et chercheront à reproduire cette approche ailleurs dans les eaux côtières Cambodge. Fauna & Flora International se déclare optimiste et prévoit que la prochaine fois qu’une équipe d’étude de la plongée plongera dans l’archipel de Koh Rong, il y aura de nouveaux signes de stabilité et de récupération des récifs coralliens.

Henry Duffy. Spécialiste technique maritime, Asie-Pacifique. FFI

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