Lily Hé pilote le pôle incubateur développé par l’entreprise Confluences, à Phnom Penh. Dynamique, la jeune femme qui a grandi à Lyon, est également déléguée France Alumni Cambodge pour le secteur « commerce, sciences économiques et gestion » et elle est assurément déterminée à rassembler et à fédérer les « énergies ».
Lily Hé : « rejoignez-nous et investissez-vous ! »
CM : Vous travaillez pour la société Confluences. Pouvez-vous nous la présenter en quelques mots et nous préciser ce que vous y faites ?
Confluences est une entreprise qui a plusieurs activités. Elle est active dans l’importation, notamment d’équipements sportifs et de matériels destinés à la construction, ainsi que dans la logistique et le conseil aux entreprises. Parallèlement à cela elle a également créé un incubateur, un concept encore nouveau au Cambodge, qui accueille et accompagne des start-up innovantes actives dans le logiciel, le marketing olfactif, l’impression 3D… La structure propose, aussi, différents services aux entreprises comme de la domiciliation ou de location d’espaces. Personnellement, je suis la coordinatrice de ce pôle. Je suis donc en charge de le gérer sur le plan administratif, compliance, organisationnel…
CM : Quelles études avez-vous effectuées et à quel endroit ?
Je suis née au Cambodge, à Phnom Penh mais dès l’âge de 11 ans je suis partie en France, à Lyon. Mes parents souhaitaient que je sois scolarisée en France. Je n’étais pas toute seule puisque je vivais chez mon oncle. J’y suis restée une dizaine d’années. Et la première année de sixième a largement été consacrée à l’apprentissage du français. Je suis rentrée au Cambodge après mon BTS Assistante de direction. J’ai fait un bref détour par la faculté de médecine mais je me suis, très vite, rendue compte que je n’étais pas faite pour cela. Ce que j’aime c’est le business, le contact, l’action. Cela correspond davantage à mon tempérament. Je pense que le fait d’avoir grandi loin de mes parents m’a forgé le caractère. Très tôt j’ai appris à devenir autonome. Petite fille, je me sentais déjà adulte. Je suis donc très heureuse chez Confluences car je suis vraiment comblée et très occupée.
CM : Vous avez intégré cette entreprise, dès votre retour au Cambodge ?
Non, ma famille cultive et commercialise des mangues. J’ai un peu travaillé avec eux avant de rejoindre Confluences.
CM : Lyon est une ville agréable ainsi que la capitale française de la gastronomie, ça ne vous manque pas ?
C’est certain que la « cuisine » fait partie des charmes de Lyon. J’avoue aimer bien manger. Je vous confie être très fan de saucisson, notamment. On réussit à en trouver désormais ici, donc c’est supportable. J’ai aussi testé le saucisson local, disons qu’il est acceptable mais pas encore au niveau, il faut être honnête (rires).
Plus sérieusement, Lyon qui est la deuxième plus grande ville de France, après Paris, est autrement plus agréable à vivre que la capitale. J’y suis retournée à deux reprises pour voir ma famille et mes amis, c’est toujours un plaisir.
CM : Vous êtes déléguée France Alumni Cambodge pour les secteurs du « commerce, sciences économiques et gestion », depuis fin 2018. Pourquoi et avec quelles ambitions ?
Moi qui travaille dans un univers où se côtoient de jeunes chefs d’entreprises, je suis, bien entendu, sensible à l’intérêt qu’il y a à se rencontrer, à échanger, à s’aider…. J’en ai fait encore l’expérience il y a quelques jours en rencontrant le délégué France Alumni Cambodge en charge de l’Agriculture et Agronomie avec qui nous allons monter des projets. J’ai déjà créé un premier évènement qui a réuni une vingtaine de personnes.
J’avoue que j’étais un peu déçue puisque je dispose de plus de 200 contacts. Il est vraiment important que les étudiants comme les jeunes diplômés se rencontrent, se fédèrent et échangent. Je profite d’ailleurs volontiers de votre interview pour lancer un appel à la mobilisation : « rejoignez-nous et investissez-vous ! ». Nous avons tout à gagner, à échanger, à collaborer. Je travaille actuellement sur le prochain rendez-vous avec pour ambition d’en organiser un par mois.
CM : On parle beaucoup d’entrepreneuriat depuis le début de cette interview. Dernière question : quand allez-vous créer votre entreprise ?
J’y songe. Et pour être tout à fait sincère avec vous, c’est en train de se mettre en place. Je ne vous en dis pas davantage, pour l’heure, accordez-moi encore un peu de temps… On en reparlera !
Texte et photographie par Fabrice Barbian
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