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Photo du rédacteurChristophe Gargiulo

Gouvernement & Agriculture: S.E. Dith Tina, jeune ministre déterminé

Le nouveau ministre de l’Agriculture, S.E Dith Tina, s’exprimait lors d’une conférence de presse à son ministère lundi 17 octobre. Durant une petite heure, le ministre qui faisait face à une centaine de journalistes, n’a pas manqué de souligner sa détermination et sa volonté de se mettre au travail rapidement.

Le nouveau ministre de l’Agriculture, S.E Dith Tina
Le nouveau ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, S.E. Dith Tina

Le ministre, qui a officiellement pris ses fonctions le 17 octobre, a d’emblée annoncé qu’il s’engageait à « utiliser toutes ses forces pour travailler avec les fonctionnaires du ministère et pour collaborer avec les autres ministères et institutions afin de servir la population rurale dont celle en proie à des difficultés, notamment les agriculteurs qui sont touchés par les inondations ».

Secteur

En termes de politique générale pour le secteur, S.E. Dith Tina a déclaré qu’il s’engageait à renforcer les moyens de subsistance des agriculteurs et à promouvoir les exportations en faisant tout ce qui sera en son pouvoir pour contribuer au développement d’une économie « permettant aux agriculteurs cambodgiens de prospérer ».

« L’agriculture est l’un des fondements de l’économie cambodgienne. Aujourd’hui, nous devons aller bien au-delà des vieilles idées comme celle de dépendre de la pluie pour l’agriculture ou du système d’irrigation pour augmenter les rendements. »

« Nous devons abandonner l’agriculture traditionnelle et nous tourner vers l’automatisation. Le Cambodge n’est plus un pays agricole à faible rendement qui doit conserver toute sa récolte pour maintenir sa sécurité alimentaire, il peut désormais exporter en toute sécurité en trouvant des marchés », a-t-il ajouté.

Inondations

Interrogé à propos des inondations, le ministre a indiqué qu’il se rendra rapidement dans les provinces où les populations ont été le plus touchées pour constater lui-même les dégâts. Il a rappelé que le gouvernement disposait de procédures et d’équipes pour effectuer ce genre de travail d’évaluation et le Comité national de gestion des catastrophes Kun Kim poursuivra le travail de distribution de l’aide d’urgence.

À la question de savoir s’il possédait une expérience spécifique de l’agriculture, S.E. Dith Tina a répondu :

« Nous avons de nombreux partenaires et collaborateurs ayant une expertise dans chaque secteur. Ce qui est important, c’est le leadership et la capacité à avoir une vue d’ensemble. Bien que ce secteur soit nouveau pour moi, je pense que je parviendrai à le diriger en travaillant avec toutes les parties concernées dans un esprit de solidarité et de progrès. »

Détermination

Interrogé sur sa détermination, le ministre a rétorqué qu’il ne fallait pas seulement considérer un seul aspect de l’agriculture ou l’action d’une seule personne, mais qu’il fallait avoir une perspective globale. L’agriculture est un cadre commun qui nécessite des forces communes :

« Nous devons aller de pair avec des stratégies qui favorisent la croissance et répondent à toute une série de besoins sociaux. »

« Avec cette nomination, j’accepterai toutes les contributions allant en faveur du développement de l’agriculture, mais je serai responsable de mes décisions. Il m’appartiendra d’apprécier les mesures appropriées et celles qui ne le sont pas. Dans le cas de questions susceptibles d’être hors de mes compétences, je les soumettrai au vice-premier ministre en charge du secteur agricole ou au Premier ministre pour plus de recommandations.

Compétences

Revenant sur la question concernant les compétences pour occuper le poste de ministre de l’Agriculture : « Cette question montre une vision incomplète du secteur agricole. Si l’agriculture ne concerne que la production, je pourrais répondre que je n’ai pas encore ces compétences. Cependant, l’agriculture ne concerne pas seulement la production, mais une chaîne de valeur reliant les producteurs aux consommateurs, de sorte que tout le monde est concerné par l’agriculture. D’autre part, l’éducation et la connaissance sont liées et j’ai moi-même eu l’occasion d’accéder à l’éducation. », soulignait-il, ajoutant :

« L’éducation est une chose, mais les connaissances pratiques en sont une autre. J’ai toujours travaillé dans différentes industries pas nécessairement en rapport avec mes études d’ingénieur à l’École nationale supérieure des mines de Paris ».

« Les étudiants de cette filière apprennent à faire preuve d’esprit critique et à développer leurs compétences en matière de leadership pour devenir de futurs dirigeants. Ce sont des fondamentaux. Le plus important est le savoir-faire. Nous acquérons des connaissances grâce à nos expériences ».

« L’expérience me permet de travailler avec un vaste réseau et me guide sur les chemins à emprunter ».

Le nouveau ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, S.E. Dith Tina
Le ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, S.E. Dith Tina

« Bien que cette industrie soit nouvelle pour moi, mais avec mes connaissances et mon expérience, je suis optimiste quant à ma capacité à la gérer. Si des connaissances supplémentaires sont nécessaires, je peux les acquérir. »

« Nous savons tous que l'apprentissage est un processus sans fin. Je crois qu'avec une forte collaboration en équipe, nous pouvons aussi réaliser des choses. »

Aussi, ce n'est pas la première fois que je dois gérer ou travailler avec des collègues plus âgés que moi. Lors de mon premier poste de sous-secrétaire d'État au ministère du commerce, j'ai eu affaire à plusieurs hauts fonctionnaires. Il n'y a pas de secret, nous devons communiquer et nous n'avons pas besoin d'être sur la défensive pour éviter les conflits inutiles. Il s'agit de l'art du leadership », concluait-il sur ce point.

Le nouveau ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, S.E. Dith Tina
Le ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, S.E. Dith Tina

À propos

Après avoir obtenu son diplôme du lycée Preah Sisowath en 1994, S.E Dith Tina a poursuivi ses études en France, de 1996 à 2002. Il a obtenu un diplôme d’ingénieur des mines à l’École nationale supérieure des mines de Paris (aujourd’hui MINES ParisTech). Il a également passé une maîtrise de physique à l’université Paris-Sud, l’une des plus prestigieuses de France.

M. Tina a rejoint la fonction publique en 2009, d’abord comme sous-secrétaire d’État au ministère du Commerce, avant d’être promu secrétaire d’État en 2013 et transféré au ministère de l’Énergie l’année suivante. Au cours de sa décennie au sein du ministère de l’Énergie, M. Tina se serait fortement impliqué pour mettre fin au dragage illégal du sable dans les lits des rivières.

Ce Cambodgien de 43 ans est également connu pour avoir dirigé un groupe de travail chargé de formuler un certain nombre de politiques et de textes de loi, dont, entre autres, la politique nationale sur les ressources minérales 2018-2028, la loi sur la gestion du pétrole et des produits pétroliers et celle sur les indications géographiques.

Bien accueilli

Grâce à ses connaissances, ses compétences et son expérience, de nombreux analystes ont accueilli favorablement sa nomination, s’attendant à ce qu’il « apporte de l’initiative et de la nouveauté à ce poste ».

Theng Savoeun, directeur de la Coalition des communautés d’agriculteurs cambodgiens, a déclaré à nos partenaires du Post qu’il souhaitait que le nouveau ministre aborde les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et qu’il leur trouve des solutions à long terme. M. Savoeun appelle depuis longtemps les spécialistes et les organisations agricoles à rencontrer plus fréquemment les agriculteurs, dans l’espoir qu’ils puissent trouver des solutions innovantes à plusieurs problèmes qui se prolongent depuis plus de 30 ans — notamment l’accès au marché et les questions relatives aux produits transformés.

Kith Sothir, l’un des amis du ministre au lycée, confie que ce dernier entretenait d’excellentes relations avec ses camarades de classe et qu’il était un élève exceptionnel, toujours prêt à les aider :

« Il aimait se faire des amis, sans discrimination. Lorsqu’il voyait les autres en difficulté, il aidait à former des groupes d’étude qui apprenaient les uns des autres. Je pense qu’il possède les qualifications nécessaires pour mener le secteur agricole vers la prospérité. »

Chea Sokeo, camarade de classe de Son Excellence de 1991 à 1994 à l’école Phnom Daun Penh (aujourd’hui lycée Preah Sisowath), se souvient que le ministre était un élève exceptionnel qui excellait dans toutes ses matières, en particulier les mathématiques et les sciences :

« Nous étions ensemble dans la classe de mathématiques avancées, raconte Sokeo, elle-même diplômée en maladies infectieuses de l’université de Versailles en France et qui travaille actuellement à l’hôpital Preah Kossamak de l’amitié Cambodge-Chine à Phnom Penh.

« Avec ses amis, il était doux, amical et serviable. Je ne me souviens pas qu’il ait perdu son calme ou qu’il ait menti à ses camarades de classe une seule fois », ajoute-t-elle.

Selon Mme Sokeo, la force de Tina provenait d’une combinaison de facteurs, dont l’encadrement familial, la discipline personnelle, l’automotivation, une excellente mémoire et son intelligence personnelle.

Pour elle, le nouveau ministre est une personne sérieuse, à l’esprit clair, qui analysait les tâches qui lui étaient confiées, qui faisait très attention à partager son temps entre l’étude et les loisirs, et ne se laissait pas distraire. Il était toujours positif, avait une bonne discipline personnelle, travaillait dur et se liait d’amitié avec des personnes de tous horizons.

CG avec la participation de Sun Rasey & The Post

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