Du 11 février au 23 septembre 2023, la Maison des Cultures du Monde présentera l’exposition « Danse royale du Cambodge » au prieuré des Bénédictins à Vitré.
Passionnée très jeune par la danse royale du Cambodge, Lucie Labbé a commencé à se former à cette pratique, proclamée Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2003, avant de poursuivre dans la voie de l’anthropologie pour en étudier les modalités de transmission.
À la manière d’un carnet de terrain, cette exposition invite à suivre le cheminement à la fois scientifique et sensible d’un double apprentissage : celui du métier d’anthropologue et de la danse royale cambodgienne.
« C’est un peu par hasard que j’ai découvert la danse royale cambodgienne lors du festival Terre & Paix à Fougères, à l’âge de 14 ans. Dès lors, je me suis engagée dans un parcours de recherches et de rencontres qui allait confirmer une passion naissante », déclare Mme Labbé dans le communiqué de presse de l'exposition, ajoutant :
« Chinant d’abord les rares documents sur le Cambodge alors à ma portée (livres et guides de voyage, vidéo-documentaires et premiers sites internet), je suis rapidement entrée en contact avec une association cambodgienne basée à Rennes où j’ai été invitée à m’initier aux danses classiques et folkloriques ».
« Plus que devenir danseuse, mon souhait était alors de mieux connaître la culture cambodgienne et de comprendre le sens et l’esthétique de ses danses. Notes d’observation des cours, des coulisses et des spectacles de danse, dessins et rudiments de langue khmère ont alors commencé à remplir mes carnets de notes. »
« Suite à la rencontre avec une chercheuse, j’ai découvert l’anthropologie culturelle (alors couramment nommée « ethnologie »), discipline fondée sur l’ouverture à l’autre et le partage qui faisait écho à ma propre démarche. Fascinée par cette approche et mue par le désir d’en savoir toujours plus sur la danse royale cambodgienne, j’ai entrepris les longues études qui allaient me mener jusqu’à la soutenance d’une thèse de doctorat sur ce sujet à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Après un premier séjour au Cambodge où j’ai été accueillie par une famille khmère, en 2006, j’ai alterné des recherches de terrain au sein d’écoles de danse khmère à Rennes, Paris, Siem Reap et Phnom Penh. Mettant en œuvre, comme une évidence, la méthode de l’« observation participante », et peu à peu convaincue par mes professeurs de ma légitimité à être leur élève, je suis ainsi devenue anthropologue et danseuse par le jeu d’un double apprentissage.
Lucie Labbé
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