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Forum des investissements : Le Cambodge surfe sur le tourisme de masse

Le tourisme a le vent en poupe et les chiffres ne cessent de grimper.

Sept millions de visiteurs étrangers sont attendus en 2020 ; soit un revenu estimé de près de 5 milliards de dollars US. Sans compter les touristes locaux dont le chiffre explose d’une année sur l’autre. Plus de quatre millions de Cambodgiens ont pris, l’année passée, leurs vacances dans les villes touristiques du Royaume !

Forum des investissements

Forum des investissements


Conséquence : près de la moitié des investissements qui sont réalisés au Cambodge concernent des projets liés de près ou de loin au tourisme.

Passerelles

Désireux de créer davantage de passerelles entre le secteur privé et public, le gouvernement a organisé, hier à Siem Reap, le tout premier forum sur les investissements touristiques au Cambodge. Une rencontre très attendue par beaucoup qui craignent de voir cette vague touristique, si elle n’est pas maîtrisée, se transformer en tsunami dévastateur… Plus d’un milliard de touristes ont traversé le monde en 2014, dont 40 % pour des motifs culturels.

Public et privés côte à côte

Pour la première fois donc, de manière officielle, étaient réunis sur un même banc pouvoirs publics et investisseurs privés. Avec un seul et même objectif : préparer l’avenir ensemble. Comme a tenu à le signaler, lors de son introduction, S.H.le Dr Thong Khon, ministre du Tourisme, « si ce forum permet de mieux comprendre le tissu juridique qui encadre les investissements dans le secteur du tourisme, il permettra surtout de créer une feuille de route qui guidera les futurs investissements ».

S.H.le Dr Thong Khon, ministre du Tourisme

S.H.le Dr Thong Khon, ministre du Tourisme


Le tourisme ne peut se développer que si des infrastructures privées sont conçues pour les accueillir ou les divertir tels que les hôtels, les parcs récréatifs, les centres de séminaires, les activités de plein air, etc. Mais ces dernières ne peuvent voir le jour que dans un cadre bien défini, tant juridique que environnemental. Pour Florian Bohème, consultant en hôtellerie, « le royaume prend conscience que la filière touristique doit se professionnaliser avec, entre autre, de la main d’œuvre spécialement formée ».

Master plan

Christophe Forsinetti est responsable du secteur de Sihanoukville dans la firme Obor Capital chargée de gestion de projets. « Le secteur privé a besoin d’un master plan pour s’épanouir pleinement. A Sihanoukville par exemple, il n’est pas trop tard pour mettre en place un tel plan d’ensemble. Il existe encore de très nombreux terrains à bâtir en ville. Si le but de ce forum est d’attirer les investisseurs, il permet aussi d’échanger et de pointer du doigt les challenges à venir », estime-t-il.

Problèmes d’évacuation des eaux, de gestion des déchets, de création et d’entretien d’espaces verts sont autant de défis que doit relever le gouvernement dans des villes à forte densité touristique comme Siem Reap et Sihanoukville. Et les enjeux sont énormes.

« Stop ou Angkor ? »

Hasard du calendrier, le jour où se tenait ce forum, l’hebdomadaire français Paris Match publiait un article intitulé : « Cambodge : stop ou… Angkor ! », insistant sur les dangers du tourisme de masse. « Cinq millions de touristes par an, dont un afflux brutal de visiteurs chinois depuis 10 ans ont transformé Angkor en un parc d’attraction effrayant.

Au point de menacer l’existence même de ce joyau », écrit le journaliste. Et de poursuivre : « le contraste entre la beauté des lieux et le visage hideux que lui inflige le déferlement des hordes de touristes est saisissant. Et glaçant ». En organisant ce forum, le gouvernement a montré qu’il avait compris le message. S’il veut sauvegarder la poule aux œufs d’or, il lui faut désormais orienter les visiteurs sur d’autres sites, d’autres projets, d’autres lieux. Il a donc urgemment besoin de nouveaux investisseurs pour assurer ces développements.

Projets

Deux projets ont ainsi été longuement présentés. Un immense centre touristique et culturel basé sur la découverte de la flore, devrait s’étendre sur plus de 13 hectares non loin de Phnom Penh. Il appartient au géant immobilier chinois Prince Holding. Et le second, sous management japonais, concerne la région de Kirirom ; une réussite totale en matière d’éco-tourisme.

Alexis de Suremain est un jeune entrepreneur installé de longue date au Cambodge. Pour lui, « Angkor devra évoluer vers de nouvelles méthodes de visites. Pour entrer à l’Alhambra, en Espagne, il faut prendre son billet à l’avance et préciser l’heure de la visite. Il existe des tas de moyens de gestion. De plus, tout change très vite. Les jeunes touristes chinois ne sont pas comme leurs parents. Eux recherchent l’authenticité, la verdure, le calme et le Cambodge dispose de beaucoup de ressources. Aujourd’hui, trois temples seulement sont véritablement encombrés. Or, on peut en visiter plus de cent ! Juste une question d’organisation. Cela se fera. C’est obligé ».

En comparaison, la cathédrale Notre-Dame, à Paris, voit défiler 14 millions de personnes chaque année. Venise, de son côté, accueille annuellement près de 20 millions de touristes, lesquels convergent tous sur la place Saint Marc.

Le Cambodge commence à entrer dans la cour des grands. Et il ne tient pas à rester en panne, sur le bord de l’autoroute du tourisme de masse… F.A.

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