Depuis le 6 janvier se déroule à Siem Reap le célèbre Angkor Photo Festival, événement dédié à toutes les facettes de la photographie. S’articulant autour d’expositions, de conférences, de projections sur grand écran et d’ateliers pratiques, le festival se tiendra jusqu’au 15 janvier dans l’enceinte du Chocolate Gardens.
Cela faisait deux ans que les membres de l’Angkor Photo Festival rongeaient leur frein, impatients de renouer avec un public dont ils avaient été privés pour cause de pandémie.
Résolument international et conçu notamment pour encourager les artistes asiatiques, l’APF a su au cours de ses 18 années d’existence se forger un réseau actif et soudé. Tuteurs, invités prestigieux et anciens élèves passés par les fameux « workshops » constituent une véritable communauté qui ne dissimule pas la joie de se retrouver.
Déclics et des clics
Bon gré mal gré, les deux précédentes éditions avaient pu être assurées en ligne. Directs Facebook, expositions virtuelles, groupes de discussions et même ateliers avaient eu lieu, permettant de faire vivre un festival qui ne prend toute son ampleur qu’en présence du public.
Comme le rappelait Jessica Lim lors d’un précédent entretien, les photographes ont été particulièrement touchés par ces deux années de Covid, ce qui ne fait qu’accentuer la joie des retrouvailles.
Un médium en perpétuel développement
Cette 18e édition se déroule principalement au Chocolate Gardens, havre de verdure et espace idéal pour abriter les projections qui se déroulent à la nuit tombée. Les images réalisées par 24 photographes de 17 nationalités différentes défilent chaque soir sur grand écran, couvrant tous les thèmes, de l’actualité récente à l’intimité dévoilée. Médium ayant accompagné tous les soubresauts de l’histoire contemporaine, la photographie, sans cesse renouvelée, chamboulée et métamorphosée n’a jamais semblé aussi présente et vivante qu'aujourd'hui.
À l’heure des réseaux sociaux et du culte de l’image, les projections et expositions proposées par l’APF permettent de prendre le recul nécessaire afin d'apprécier toute la portée et tout le sens d’une photographie.
Guerre, catastrophes et humanisme sur pellicule
Les expositions, cette année, accordent une large place aux projets personnels. Toutes se tiennent au Chocolate Gardens, hormis celle du World Press Photo, abritée par l’University of South East Asia. Sélectionnant chaque année le meilleur du photojournalisme, la fondation World Press offre pour cette édition 2022 son lot d'émotions et propose de revenir sur les événements majeurs vus par les plus grands photographes.
Leur regard, parfois grave, mais souvent empreint d'un profond humanisme, aborde les horreurs de la guerre, les mouvements sociaux, les drames et catastrophes qui ont secoué le monde, tout en témoignant de la formidable résilience dont l'homme sait se montrer capable.
Les ateliers, âme du festival
De grands photographes, il sera aussi question lors des ateliers, qui constituent la colonne vertébrale du festival. Visant à aider les artistes asiatiques émergents, ces sessions totalement gratuites sont dirigées bénévolement par des photographes de renommée mondiale.
Parmi eux, le Français Antoine D’Agata, membre de l’agence Magnum, fidèle compagnon de l’APF et déjà tuteur à de nombreuses reprises. Katrin Koenning, Veejay Villafranca, Sean Lee, Uma Bista et Mien-Thuy Tran s’occuperont eux aussi de la quinzaine d'étudiants sélectionnés cette année.
Mener à terme un projet personnel, être en mesure d’organiser une exposition, raconter une histoire par le biais des images et communiquer sur ses projets font partie des thématiques abordées.
Enfin, toujours dans les locaux du Chocolate Gardens, une foire aux livres permettra, à partir du 11 janvier, d’acheter ou de feuilleter les ouvrages mis à la disposition du public qui, décidément, vivra ces dix prochains jours sur le thème de la photo dans tous ses états.
Angkor Photo Festival, du 6 au 15 janvier 2023, Chocolate Gardens et University of South East Asia.
Entrée libre.
Projections chaque soir à partir de 19h.
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