La semaine dernière a eu lieu un déjeuner-débat sur le thème de la modernisation de la loi sur les douanes. L’événement se déroulait au restaurant Topaz et était organisé par Eurocham.
À cette occasion, Eurocham avait invité Son Excellence le Dr. Kun Nhem, Directeur général des Douanes et des taxes. S.E. Kun Nhem a occupé diverses responsabilités au sein du gouvernement royal, notamment celles de directeur adjoint du département de l’intégration économique et de l’ASEAN au ministère de l’Économie et des finances. Il a aussi été directeur national du projet d’automatisation des procédures et des données douanières soutenu par la Banque mondiale (SYDONIA). Il fut aussi président du Comité de coordination des douanes de l’ASEAN.
Ainsi, ce déjeuner a été l’occasion pour lui de présenter les raisons qui ont poussé le gouvernement à proposer une modernisation du système de douanes.
S.E. Kun Nhem pendant la présentation de la réforme de modernisation des douanes
Croissance
En raison du contexte de croissance forte au Cambodge, cette réforme semblait incontournable. En effet, en introduction, Arnaud Darc, président d’Eurocham, soulevait la nécessité de renforcer le système douanier « pour une économie plus moderne, compétitive et attractive ».
SE Kun Nhem a aussi évoqué l’importance de la croissance comme facteur de cette réforme. Dans ce contexte de croissance économique, il a montré à travers des statistiques l’évolution croissante des recettes perçues par les douanes.
S.E. Kun Nhem entre Arnaud Darc, président d’Eurocham, et George Edgar, ambassadeur de l’UE au Cambodge
Contre la concurrence déloyale
Faire face la concurrence déloyale est aussi l’une des raisons de la nécessité de cette réforme. Ainsi SE Kun Nhem a annoncé que le gouvernement œuvrait, entre autres, pour lutter contre l’importation de produits en contrebande. La contrebande a un effet particulièrement négatif sur les recettes douanières. Arnaud Darc a aussi souligné les problèmes de concurrence déloyale avec l’importation de produits contrefaits ou vendus hors des circuits officiels. Cela impacte notamment le secteur de la santé et le secteur automobile. Ainsi, cet enjeu ne concerne pas seulement les affaires mais aussi la sécurité des consommateurs. SE Kun Nhem a d’ailleurs reconnu, pendant la séance de questions réponses que, malgré des améliorations, la contrebande reste un problème majeur. L’enjeu pour lui n’est cependant pas de la supprimer mais au moins de la réduire. L’objectif serait aussi de réussir à créer une culture fiscale.
La modernisation
Au vu de ces facteurs, SE Kun Nhem a donc montré la nécessité de moderniser le système douanier. Les technologies devraient en effet devenir un outil pour les contrôles douaniers. Ainsi, le nouveau programme de réforme 2019-2023 couvre beaucoup de sujets dans le but d’améliorer les opérations douanières. Un des aspects est de mettre en place un système de guichets uniques à l’échelle nationale. Le système pour les procédures et les formulaires sera ainsi simplifié.
Un dialogue public – privé
Pour engager cette réforme, Arnaud Darc a évoqué un dialogue public – privé. Ce type d’initiative a par le passé permis de mettre en lumière certains problèmes et parfois de les résoudre. Il a d’ailleurs souligné qu’Eurocham était partie prenante de ce dialogue, notamment à travers son Livre Blanc. Mais, pour continuer à avancer dans la réforme, il semble que ce partenariat doive être poursuivi. Ce sujet a d’ailleurs été abordé à nouveau pendant la séance de questions réponses. L’un des participant a interrogé SE Kun Nhem sur les mécanismes envisageables pour ce partenariat. Il a ainsi mentionné les meeting réguliers, ou encore les concertations avec des entreprises en particulier.
Texte et photographies par Adèle Tanguy
Comentários