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Eurocham – Conférence : Perspectives régionales de l’Asie du Sud-Est

Jeudi dernier, Eurocham organisait un déjeuner-débat très technique sur le thème des perspectives régionales en Asie du Sud-Est. L’événement se déroulait au Sun & Moon Hotel.

Hans Vriens, expert de l'Asie du Sud-Est, au Sun & Moon Hotel pour une conférence sur les perspectives d'avenir de la région

Hans Vriens, expert de l’Asie du Sud-Est, au Sun & Moon Hotel pour une conférence sur les perspectives d’avenir de la région


M. Hans Vriens a abordé les développements politiques et économiques ayant un impact sur les entreprises opérant en Asie du Sud-Est. Hans est un expert reconnu de l’Asie du Sud-Est et dirige Vriens & Partners, le principal cabinet de conseil en affaires gouvernementales pour l’Asie du Sud-Est.

Guerre commerciale

Hans Vriens a expliqué les changements passés et à venir en Asie du Sud-Est, notamment au sujet de l’ASEAN, les perspectives par pays et dans la globalité de la zone, les liens entre états de l’ASEAN et les liens de l’ASEAN avec les États-Unis. L’un des points majeurs évoqué était l’impact des élections des élections de l’année prochaine en Thaïlande et en Indonésie, ainsi que sur les attentes à l’égard du Premier ministre de la Malaisie.

Hans Vriens a par ailleurs abordé le sujet du combat pour l’hégémonie en Asie, bras de fer qui s’effectue notamment entre la Chine et les Etats-Unis. La présidence Trump rajoute une réelle incertitude sur les actions et les relations entretenues avec ce pays, dans la mesure où personne ne semble ne mesure d’anticiper ses réactions. Toutefois, la guerre commerciale entre les deux pays tient une place importante dans la situation économico-politique de la région.

Faible PIB mais forte croissance

Le spécialiste a ainsi décrit le contexte de l’ASEAN, avec une classe moyenne émergente, une population jeune, une urbanisation et une économie tournée vers le digital. Ce contexte a permis de soulever différents enjeux tels que la nécessité d’investir dans l’éducation, de développer les infrastructures, le système de santé universel, le problème du réchauffement climatique.Cela a permis également de mettre l’accent sur l’opportunité dans la transition énergétique vers les énergies renouvelables.

Hans Vriens a ensuite souligné qu’il n’y avait pas d’intégration signifiante en ASEAN du fait d’un manque de régulations. La zone fait par ailleurs toujours face à une forte pauvreté et au chômage qui touche un tiers des 16-24.

Ainsi, en comparant l’ASEAN à d’autres puissances économiques que sont l’UE, les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Inde, cela a mis en lumière son faible PIB mais une croissance forte ainsi qu’une forte augmentation de sa population.

UE et ASEAN, différences institutionnelles

Hans Vriens s’est ensuite penché sur la structure institutionnelle de l’ASEAN, très faible par rapport à celle de l’Union Européenne. Cette comparaison a permis de souligner qu’à la différence de l’UE, l’ASEAN n’a pas de parlement, de lois propres ni de marché commun ou d’accords contraignants. L’ASEAN se compose d’une myriapode de systèmes politiques alors que l’UE exige la démocratie. Elle a cependant un projet très ambitieux, l’AEC, Asean Economic Community. C’est un projet de base productive et de marché unique, pour en faire une région économique hautement compétitive. Cela passerait notamment à travers la libre circulation de biens et services, de capital et d’investissements directs étrangers.

Des pays aux contextes et perspectives variés

Face à cela, une présentation des perspectives, économiques et politiques, et des défis de chaque pays a ensuite permis de comprendre la situation de chaque pays à une échelle plus rapprochée. Hans Vriens a évoqué le cas de la Thaïlande, dont les élections sont prévues en 2019. Ce pays fait face à une croissance lente, un besoin de créer de l’emploi pour s’industrialiser et donc d’éducation.

L’Indonésie, avec le résident Jokowi consolidant le pouvoir, fait par ailleurs face à une stagnation de la consommation et un ralentissement de la croissance des salaires, alors que l’investissement étranger croît. Il a par ailleurs souligné la montée d’un populisme islamique. Les challenges auxquels le pays fait face sont le manque d’infrastructures, la corruption et l’incertitude réglementaire.

Le Vietnam présente un rôle dominant du parti communiste, avec un leadership plus conservateur qu’en Chine visant à moderniser le pays sans construire d’institutions indépendantes. Pour le contexte de la Malaisie ont notamment été évoqués le retour de Mahathir, l’effondrement du parti Barisan Nasional, mais aussi l’entreprise de développement stratégique entièrement détenue par le ministère des Finances. Au niveau économique, on remarque par ailleurs la renaissance de la politique tournée vers l’Est et la révision de mega-projets sous le règne du Barisan Nasional.

Enfin, Singapour, a été l’occasion d’évoquer les élections qui auront lieu en 2021 mais aussi le contexte de ce hub régional dont l’économie est contrôlée par l’État, nation éclairée aux entreprises regardant vers l’étranger. Le même parti au pouvoir depuis longtemps pose cependant un défi de renouvellement.

La question du Tout Sauf les Armes (TSA)

L’expert a livré une conférence très interactive à laquelle l’auditoire était invité à participer au fur et à mesure en posant des questions et répondant à celles d’Hans Vriens, plutôt que de réserver un temps de questions-réponses en fin de conférence.

A notamment été soulevée la question du potentiel retrait du Cambodge de la liste des PED profitant d’avantages commerciaux avec l’UE sous le régime Tout Sauf les Armes (TSA). Le spécialiste a répondu espérer que cela n’ait pas lieu. La discussion qui a suivi a évoqué les différentes causes possibles de ce potentiel retrait, entre la volonté des pays membres de l’UE, les visions politiques passant avant l’intérêt du pays ou la croissance économique du pays.

Texte et photographie par Adèle Tanguy

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