La petite commune de Kor Ki dans le district de Prey Nob est sous le choc après le double meurtre de deux enfants âgés de 2 et 10 ans. Autorités et ONG travaillent sans relâche et utilisent toutes les ressources disponibles pour retrouver le ou les auteurs de cette attaque brutale.

Double meurtre d’enfants – Sihanoukville : L’Unité de protection des enfants et les autorités sur le qui-vive
Affaires
Ce terrible fait-divers survient quelques semaines après un autre double meurtre perpétré en avril dernier à Kampong Cham ; et ayant entraîné la mort d’une grand-mère et de sa petite fille de 6 ans. Cette même terrible affaire survenait quelques mois après le viol et l’assassinat de deux fillettes à Kampong Chhnang. Pour cette dernière affaire, le coupable avait été retrouvé, il s’agissait de Chhum Poy, un voisin oisif de 25 ans, arrêté le lendemain du crime. Le meurtrier avait avoué à la police qu’il s’était rendu dans la demeure familiale dans l’intention de violer l’aînée.
Comprendre
Les morts violentes des deux fillettes de Kampong Chhnang en octobre dernier avaient largement attiré l’attention du public sur les réseaux sociaux. Bon nombre d’internautes avaient accusé Thida, la maman, d’avoir laissé ses enfants seuls. D’autres déploraient un déclin de la moralité dans la société cambodgienne d’aujourd’hui. ”De telles histoires deviennent relativement fréquentes dans les zones rurales du Cambodge, alors que la migration des zones rurales vers Phnom Penh et la Thaïlande augmente rapidement”, avait déclaré Chhan Sokunthea, chef du groupe des droits de l’enfant de l’ONG Adhoc.
Avec cet exode, certains villages sont principalement peuplés d’enfants, de personnes âgées et d’hommes inaptes au travail parce qu’ils consomment de la drogue ou sont mentalement instables. Toutefois, les enfants sont encore utilisés pour les travaux traditionnels, tels que la collecte de produits forestiers et l’élevage de vaches. Des tâches qui les conduisent malheureusement dans des zones reculées de la campagne et les rendent donc vulnérables.
D’autres analysent cette violence en la liant au passé traumatisant et aux années de guerre du Cambodge. Pour eux, le manque de prise en charge des traumatismes subis dans les familles auraient entraîné une dégradation des valeurs morales et un certain mépris pour la vie humaine, y compris pour les générations d’après-guerre.
Child Protection Unit (CPU)
Pour chacune de ses affaires, et pour toutes celles dont les victimes sont des enfants, la Child Protection Unit (CPU) – Unité de protection des enfants intervient pour soutenir les enquêteurs cambodgiens. En 2013, l’ONG Cambodian Children’s Fund a mis en place cette unité spéciale de police et d’enquêteurs spécialisés pour s’attaquer au problème de la maltraitance des enfants au Cambodge. Les crimes contre les enfants, les agressions sexuelles, la traite des enfants et toutes les formes de maltraitance, nécessitent une réponse spécialisée et coordonnée des agences d’enquête et de soutien. L’Unité de la protection de l’enfance est donc une initiative unique qui associe des enquêteurs de police occidentaux expérimentés à la Police nationale cambodgienne afin d’enquêter sur les cas les plus flagrants de maltraitance d’enfants qui dépassent souvent les ressources des services de police locaux.
Sihanoukville – Mai 2019 : « L’un des homicides les plus brutaux sur lesquels nous avons dû enquêter »
La Child Protection Unit, en collaboration avec le commandement de la police de Sihanoukville et le ministère de l’Intérieur, poursuit ses investigations et tente de rassembler des éléments de preuve concernant le double meurtre d’un petit garçon de 2 ans et de sa sœur de 10 ans à Sihanoukville le 29 mai 2019.
Les enquêteurs, l’examinateur de la scène de crime et le médecin légiste du CPU travaillent encore sur les lieux du crime, à Kor Ki, dans le district de Prey Nob, à Sihanoukville. Les corps ensanglantés des deux victimes ont été découverts à l’intérieur de leur maison, vers 15h00, le 29 mai 2019. La fillette âgée de 10 ans était dans un état critique et a été transférée à l’hôpital de Sihanoukville. Malheureusement, elle est décédée de ses blessures quelques heures plus tard.
« La brutalité de cette attaque dépasse les mots et a choqué certains des enquêteurs sur les homicides les plus aguerris », indique le communiqué de la CPU
”Toutes les ressources possibles sont utilisées pour identifier la personne responsable de ce crime. Ne vous méprenez pas, nous utiliserons toutes ces ressources à notre disposition pour trouver le coupable et le traduire en justice. Le niveau de violence infligé à ces deux enfants innocents est incompréhensible. Puissent-ils tous les deux reposer en paix, avec la promesse que les membres du groupe de travail ne se reposeront pas avant d’avoir procédé à l’arrestation du responsable de cet horrible crime.”, conclut la CPU.