Culture & Actualité : Fusion et profusion de talents à la FT Gallery de Phnom Penh avec Genesis MMXX
Dernière mise à jour : 14 déc. 2021
« Traiter les concepts de genre dans un espace progressiste et plus tolérant », annoncent les organisateurs de l’exposition Genesis MMXXI, qui se déroule actuellement dans les locaux de la FT Gallery de Phnom Penh.

Le projet Genesis MMXXI s’inspire de l’iconographie traditionnelle de diverses cultures et religions, déplace les concepts de genre et vise à souligner que, « même avec un changement dans les rôles traditionnels des sexes, le pouvoir et la beauté inhérents représentés ne sont pas affectés — et sont même exaltés ».
Projet
Proposant mode, photographie et peinture, l’idée de cette exposition collective provient des artistes Tytaart et Abelllo Reynier avec le soutien de la galerie située dans l’espace communautaire Factory.
Pour ces créateurs, l’utilisation de ces trois styles d’expression différents permet de « modifier notre attitude collective à l’égard du genre et de la façon dont nous le percevons ».

« C’est quelque chose que le Cambodge n’a jamais produit auparavant », disent-ils, précisant qu’il s’agit d’une première pour l’ensemble des artistes impliqués.
Parmi les artistes en vedette se trouvent le peintre Donvirao l’artiste-peintre FONKi, le designer Jean-Baptiste Carraro, le sculpteur ROMA, la photographe Tytaart, les peintres Kimsan Sou, RYYSA, le tatoueur TOR ainsi que Le Sokheng, Virekboth Reth Norodom et Yalev.

Le thème vu par Tyta
C’est donc un espace riche en talents et diversité, et sur un thème très actuel, que le public phnompenhois a pu découvrir ce weekend sur les murs, les podiums et les allées de la galerie.
Souhaitant expliquer davantage la démarche de ce projet unique, la photographe Tyta Buth (Tytaart) confie :
« Pour la photographie de Genesis, nous avons essayé de capturer l’essence, la lumière d’un rêve, quelque chose d’un peu surréaliste, mais qui resterait néanmoins proche de la réalité »
Pour l’artiste, le genre est un concept avec lequel nous sommes nés, chacun est venu au monde avec un genre spécifique, mais :
« Évidemment, dans notre contexte moderne, cette notion est devenue fluide, elle a été modifiée, elle a pris d’autres formes, comme tout ce qui évolue. Nous espérons vraiment que cette exposition ouvrira et permettra un dialogue plus transparent entre nous tous, que ce soient les jeunes générations, les plus anciennes ou tout le monde, et qu’elle rendra le sujet plus facile à aborder et débattre ».

Fusion
Genesis MMXXI n’est pas seulement un projet mêlant plusieurs disciplines artistiques, à travers une démarche engagée, ceux qui sont à l’origine de cette initiative ont également souhaité fusionner trois mythologies, la mythologie hindoue, la grecque et celle des Philippines :
« Nous utilisons la grecque pour son esthétique traditionnelle. Nous sommes aussi inspirés par la mythologie hindoue parce que Fonki et moi avons des racines cambodgiennes et, enfin, nous utilisons les mythes philippins parce que Reynier en est originaire. Et donc en mixant ces trois cultures, nous symbolisons aussi le mélange de notre milieu et de notre culture », déclare Tytaa, ajoutant :
« Cette année a été assez difficile pour beaucoup de monde, mais aussi pour les artistes, qui continuent à exprimer leur créativité, travailler et monter des projets. Les jeunes qui débutent verront aussi qu’il y a des opportunités et ils se sentiront plus confiants aussi, car après avoir vu que toutes les formes d’art sont à présent mieux acceptées. Je suis convaincue qu’ils se sentiront plus surs d’eux-mêmes et plus aptes à participer ».
« Ainsi, vraiment tous ensemble, nous ramènerons l’art cambodgien à son âge d’or », conclut Tyta.

Succès
Dire que l’ouverture de l’exposition a été un succès serait en dessous de la réalité. Il est en effet assez rare de voir ce type d’initiative mêlant plusieurs disciplines en créant une harmonie presque parfaite tant dans le spectacle qu’avec le public.

Et, ce dernier a largement répondu, jouant aussi le jeu de la créativité en rivalisant d’imagination dans les tenues de soirée alors que la couleur noire était de rigueur.
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Après avoir découvert les œuvres de l’exposition, le public a pu assister à un premier défilé de Don Protasio, le styliste d’origine philippine et dont les créations, essentiellement en noir et blanc, demeurent toujours un régal pour les yeux avec son talent à jouer sur les formes et dessins alors qu’il se limite seulement à deux couleurs.
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Après un intermède plein d’énergie proposé par le trio de danseurs Sam, Dana, et Éric, ce fut au tour d’Abello, un autre artiste philippin, de dévoiler une collection intitulée ARMADA et jouant aussi le noir et blanc mais également beaucoup sur les accessoires tels grandes coiffes, colliers et boucles d’oreille de métal aux tailles démesurées.
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Ensuite, les spectateurs ont pu déambuler à nouveau dans l’espace et admirer une séance de tatouage en direct et une performance de dessin avec modèle.

La soirée s’est terminée vers 21 h après, à nouveau, quelques pas de danse bien énergiques en compagnie des invités et menés par le trio Sam, Dana, et Éric.

Ouverture au public le dimanche 12 décembre à 18 heures. L’exposition sera visible jusqu’au 6 février 2022.