Le Premier ministre Hun Sen a annoncé mardi son soutien à l’initiative de l’association CLMTV (Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam) sur la mobilité de la protection sociale des travailleurs migrants.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen. Photographie AKP.
L’objectif de cette conférence était de pouvoir proposer un cadre réglementaire permettant aux travailleurs migrants de ne pas perdre leurs droits sociaux lorsqu’ils travaillent à l’étranger, dans l’un pays membres de l’association CLMTV.
S’exprimant longuement lors de la cérémonie d’ouverture de cette conférence organisée à Siem Reap, S.E.Hun Sen a souligné plusieurs points.
Soutenir l’initiative
« En tant que membre de la CLMTV, le Cambodge souhaite soutenir cette initiative sur la mobilité de la protection sociale des travailleurs migrants par la mise en place de diverses politiques sur la protection des droits et des avantages des travailleurs migrants cambodgiens ; mais aussi de ceux des pays de l’association en général », a déclaré le Premier ministre.
Il a ajouté que cette initiative visait à donner davantage de possibilités aux travailleurs migrants de bénéficier d’un régime de protection sociale, quelle que soit la fréquence de leur mobilité. « C’est l’objectif commun de la CLMTV, de la communauté de l’ASEAN et d’autres pays du monde », a-t-il souligné.
Selon lui, les pays de la CLMTV doivent accorder une attention toute particulière au bien-être des travailleurs migrants en mettant en œuvre des politiques de protection, de respect des droits et des conditions de travail conformes aux normes de l’ASEAN et aux traités internationaux.
Il a ajouté que le Cambodge mettait également en œuvre un accord bilatéral de coopération dans le domaine du travail avec les quatre pays amis afin de contribuer à la mise en œuvre de la Déclaration de Cebu et de l’accord l’ASEAN à Manille.
Travailleurs migrants et critiques
Lors de l’ouverture de cette conférence, le Premier ministre Hun Sen s’est également demandé pourquoi on lui reprochait de trouver des emplois pour des Cambodgiens à l’étranger.
« Nous sommes critiqués, car nous envoyons des travailleurs en Corée du Sud, au Japon, en Malaisie, en Thaïlande et à Singapour », a annoncé le Premier ministre. « Comment peut-on survivre sans emploi », a-t-il déclaré en réponse aux critiques.
« L’opposition, en particulier, accuse le gouvernement d’avoir fait des Khmers des serviteurs d’autres pays. L’envoi de travailleurs à l’étranger n’est pas une absurdité. Les Philippines sont le premier pays à envoyer des travailleurs à l’étranger », a ajouté le Premier ministre.
Selon le ministère du Travail et de la Formation professionnelle, en août 2019, le Cambodge comptait environ 1,2 million de travailleurs en Thaïlande, Malaisie, Japon, Arabie saoudite, Singapour, Corée du Sud et Hong Kong. Un rapport du ministère indique que ces travailleurs ont généré environ 2,7 milliards de dollars US de revenus pour leurs familles.
Une force
Le Premier ministre a affirmé également que l’économie thaïlandaise ralentirait sans les travailleurs migrants cambodgiens, birmans et laotiens : « La Thaïlande est le premier pays d’accueil des travailleurs migrants du Cambodge, du Myanmar et du Laos. Sans ces travailleurs, l’économie thaïlandaise ralentirait en raison du manque de main-d’œuvre. »
« L’échange de travailleurs migrants a renforcé la coopération au sein des pays de l’association. Nous devons nous atteler à renforcer le statut juridique de ces travailleurs migrants », a-t-il ajouté.
Recommandations
Afin de concrétiser le projet de déclaration de Siem Reap, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a souhaité partager quelques recommandations avec les participants :
Tous les pays de la CLMTV doivent discuter et partager leurs expériences sur la base des politiques et lois nationales et internationales afin de parvenir à une déclaration commune sur la mobilité du régime de protection sociale des travailleurs migrants dans les pays du CLMTV.
Les pays amis utiliseront divers mécanismes de discussion dans des cadres bilatéraux et multilatéraux afin de réaliser comme prévu la Déclaration commune sur la mobilité du régime de protection sociale des travailleurs migrants dans les pays de la CLMTV.
Les pays de cette association renforceront et élargiront ensemble la mise en œuvre de la coopération dans le domaine du travail afin de renforcer la collaboration entre les parties prenantes et afin de garantir la protection des droits et des avantages des travailleurs migrants avec efficacité et transparence.
La Déclaration commune, qui servira de ligne directrice à un cadre commun pour assurer que les travailleurs migrants bénéficient de la sécurité sociale, quelle que soit le pays de l’association dans lequel ils travaillent, sera publiée jeudi soir.
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