Chronique – Musique : Cambo Latino première, pour le plaisir et l’authenticité
- 28 févr. 2019
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La musique Latino à Phnom Penh est très en vogue. Avant mon départ pour le Maroc, en 2016 et 2017, j’avais déjà eu le plaisir d’inviter mon ami Cubain Marco Antonio Alonso afin d’animer avec lui quelques sessions mémorables. J’ai constaté en revenant au Cambodge que la tendance s’était intensifiée. Il fallait donc répondre à l’appétit pimenté du public !
Marco Antonio Alonso
Marco, guitariste-pianiste-percussionniste-chanteur-danseur, illustre le très haut niveau de l’enseignement musical Cubain. Construit sur des bases de Musique Classique et folklorique, la pédagogie multi-instrumentiste de la prestigieuse E.N.A. (Escuela Nacional de Artes), fondée en 1962, a fait ses preuves : les artistes Cubains jouent un rôle prépondérant dans l’industrie musicale depuis des décennies. L’Amérique Latine n’est pas en reste : Argentine, Brésil, Venezuela, Colombie et Chili ont également des influences majeures et des talents émérites.
Cambo Latino
J’ai voulu célébrer, pour mon plaisir et pour celui d’un public Phnom Penhois que je retrouve avec joie, l’expertise, le feeling unique, la chaleur communicative de ces artistes. Ainsi est né Cambo Latino, mini-festival proposant huit concerts en deux semaines, dans des endroits complémentaires, permettant un accès à tous publics.
Nestor Garcia Joa
L’ami Marco revient donc à Phnom Penh les 06, 08 et 09 mars prochains, certains s’en réjouissent déjà. Il n’est pas le seul invité de Cambo Latino. Un autre Cubain, tout aussi incroyable, se joint à la fête : Nestor Garcia Joa, pianiste-percussionniste-chanteur-rappeur-danseur, pilier des soirées Latino à Ho Chi Minh City. Nestor sera présent dès ce week-end, les 1er et 02 Mars. Pour les accompagner, j’ai pu réunir une équipe de performeurs très talentueux, aux origines métissées: Cécile Dahomé, délicieuse chanteuse Caribéenne, Gunter Hofmans, démon de la percussion, Gerard Evans, saxophoniste et flûtiste virtuose, et Antti Siitonen, batteur habitué des scènes locales, qui est aussi mon partenaire dans l’organisation de cet événement.

Cambo Latino première, pour le plaisir et l’authenticité
Cambo Latino est avant tout une fête : pour se détendre, pour chanter, pour danser, pour se cultiver un peu aussi, ça ne fait jamais de mal ! C’est un panorama des rythmes et inspirations d’Amérique Latine et des Caraïbes, interprétés de façon authentique : Son, Rumba et Cha Cha Cubain.e.s, Tango Argentin, Cumbia et Salsa Colombiennes, Merengue et Bachata Dominicain.e.s, Bossa Nova et Samba Brésiliens, Reggaeton Panaméen, et même quelques refrains Mariachi Mexicains …
Ingrédients les plus justes
Marco et Nestor donnent à la fois l’impulsion et de précieux conseils pour que nous, accompagnateurs dévoués et passionnés, puissions amener les ingrédients les plus justes à la Salsa (sauce, en Espagnol) : la Clave (clef) percussive, le Montuno (littéralement, son de la montagne) ou Tumbao (renversant) joué au piano, et les lignes vocales des Soneros, nom donné aux chanteurs qui savent improviser. Sans l’articulation et l’harmonisation précises de ces éléments, il est impossible aux danseurs de trouver leurs marques.

Oui, les danseurs de Salsa sont exigeants. Ce qui fait la magie de cette musique, et qui donne sensualité et fluidité quasi aérienne à cette danse, c’est un agencement rythmique et musical exclusif. Contrairement à la plupart des rythmes dansants, rien n’est joué sur le temps (le temps, c’est ce qui de nos jours – ou plutôt de nos nuits – vous est martelé dans les discothèques à grands renforts de fréquences basses). Tout est syncopé. Chaque instrumentiste syncope différemment, en osmose avec les autres. Le temps n’est donc pas joué, mais il est suggéré de telle façon que les danseurs le ressentent, à condition bien entendu que les musiciens maîtrisent leurs parties, ce qui n’est pas chose facile !
Clubs de danse
Il y a désormais plusieurs clubs de danse Salsa (et autres styles Latinos) à Phnom Penh, auxquels quiconque peut s’inscrire: à la fois exercice physique et communion spirituelle, la danse est bonne pour la santé et l’amitié. C’est le concept même du Social Club. Je suis très touché que les clubs locaux aient déjà recommandé Cambo Latino à leurs adhérents. Plus de deux cents danseurs étaient venus à Cubasia, le précédent concert de Marco Antonio Alonso, dans le décor inspirant du regretté D22. Une inoubliable line dance menée par Marco avait clôturé le show, il est certain que nous allons renouveler l’expérience !
Je tenais à remercier également ici les endroits qui accueillent les différents shows de Cambo Latino, et qui par conséquent investissent dans la Musique vivante, régulièrement et assidûment. Certains, comme Bouchon Wine Bar rue 174, Alchemy Gastropub rue 123, ou Hops Brewery rue 228, tiennent déjà le haut de l’affiche. Leurs jardins cosy où résonnent plusieurs fois par semaine de belles notes (et quelques fausses, sinon ce n’est plus de la musique vivante) sont des lieux de prédilection pour gourmets et mélomanes.
Les deux autres que j’ai choisis sont plus récemment établis, j’incite vivement à les découvrir. The Bodleian est un bar à whiskies et cocktails sophistiqué avec salon fumoir (idéal pour amateurs de cigares), tapi dans la rue 288 (entre la rue 63 et le boulevard Monivong) au coeur de Boeung Keng Kang 1. LF Social Club est un espace bigarré voisin de Bassac Lane, rue 308, proposant cuisine Turque en plein air, ambiance décontractée et but humanitaire : LF signifie Living Fields, le restaurant-club est partie intégrante d’une ONG qui satisfait aux besoins alimentaires, éducatifs et sanitaires du village de Rolous, situé en face du site des Killing Fields. Un pied-de-nez enthousiaste au thanatourisme.
Calendrier
En récapitulatif, voici le calendrier le Cambo Latino, en espérant qu’il fasse beaucoup d’adeptes satisfaits :
Le public a déjà pu découvrir le Mercredi 27 Février le trio Son Típico, à Bouchon Wine Bar : en guise d’introduction, un voyage éclectique dans les styles divers évoqués ci-avant ;
Con Buena Vista, un hommage au Buena Vista Social Club, cette salle mythique de La Havane qui donna lieu à un film non moins populaire, à The Bodleian, le Vendredi 1er Mars ;
Fiesta Latina à Bouchon Wine Bar le 02 Mars, le titre parle de lui-même ;
Son Caribe avec la chanteuse Cécile Dahomé le 06 Mars à Bouchon Wine Bar, les Caraïbes et le Brésil à l’honneur ;
Sólo Tango, un récital de Tango Argentin au piano et chant que je vous offre à Bouchon Wine Bar le 07 Mars, avec la participation exceptionnelle de Nina Malli, danseuse et professeure de Tango (oui, on peut apprendre à danser le Tango à Phnom Penh !) ;
La Unión, le 08 Mars à Alchemy Gastropub, célèbre notre rencontre entre musiciens de tous horizons, réunis pour une fête très Salsa ;
La Fiebre, le 09 Mars à LF Social Club, pour brûler des calories au son du Reggaeton ;
Dos Del Barrio, le 10 Mars à Hops Brewery, pour dire au revoir (et à bientôt) à notre duo Cubain.
Je vous souhaite un très bon Cambo Latino. Merci encore à tous ceux qui m’ont permis de lancer cette première édition.
Philippe Javelle
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