Les incivilités sur les routes la nuit, tuent, mutilent. Selon les données du ministère de l’Intérieur, près de 1 300 accidents de la circulation ont été officiellement enregistrés au cours des six premiers mois de 2021, causant la mort de 200 personnes.
Plus de la moitié de ces accidents ont eu lieu la nuit
C’est donc aux heures où il n’y a quasiment pas de circulation que la plupart des accidents ont lieu. Ce paradoxe met en évidence ce que la plupart d’entre nous ont déjà vu et, pour certains, ont déjà fait en conduisant à la lumière de la lune et des lampadaires.
La nuit, les feux de signalisation sont comme des arbres morts plantés le long des avenues. Leurs couleurs alternent dans l’indifférence la plus totale. Pourquoi gaspiller de l’énergie en les maintenant en fonctionnement, pourrait-on se demander. Bien sûr, il y a quelques usagers de la route qui obéissent aux feux de signalisation, mais c’est à leurs risques et périls.
« Conduisez, conduisez la nuit, librement. Et peut-être que vous tuerez un innocent »
La nuit, comme il est grisant d’avoir les rues de Phnom Penh presque pour soi seul. Maintenant que les grandes rues sont en excellent état, vous pouvez rouler vite, tester votre véhicule, vous sentir comme une superstar de la Formule 1.
Conduisez, conduisez la nuit avec une liberté totale. Et peut-être que vous tuerez ou n’en sortirez pas vivant.
La nuit, c’est aussi une invitation à faire la fête, à boire de l’alcool. Intoxiqués, désinhibés, les conducteurs ivres se jettent sur la route avec témérité. Demain, certains d’entre eux se demanderont comment ils ont réussi à rentrer chez eux. S’ils avaient tué ou blessé quelqu’un, ou seulement provoqué un accident, ils ne l’auraient peut — être même pas su.
Conduisez, conduisez la nuit avec une liberté totale...
Concernant la police de la circulation, on pourrait débattre de son efficacité pendant la journée, mais au moins sa simple présence suffit à dissuader beaucoup de personnes de commettre des infractions. Mais quand le chat n’est pas là, les souris dansent.
« Conduisez, conduisez la nuit avec une liberté totale. Et peut-être que vous tuerez ou n’en sortirez pas vivant »
Et voilà, tout est en place pour que, chaque matin, la nuit livre son sinistre chargement de morts et de blessés. Nous avons maintes fois écrit à ce sujet dans cette rubrique. Pourquoi en parler encore et encore ?
Mourir de maladie, oui. Mourir par amour, oui. Mourir pour ses idéaux, oui. Mourir pour se défendre ou défendre ceux qu’on aime, oui. Mais mourir en allant d’un point A à un point B sur un véhicule motorisé, non. Et mille fois non quand on n’y est pour rien, sinon qu’on est passé au mauvais endroit au mauvais moment.
C’est pourquoi nous devons continuer à en parler.
« Les autorités appellent à faire respecter la loi et la vie d’autrui : C’est leur rôle. C’est le nôtre — nous, le peuple — d’en appeler à l’intelligence de chacun »
Certains diront : qui est-il pour nous faire la leçon ? N’a-t-il jamais brûlé un feu rouge en état d’ébriété ou roulé trop vite dans la circulation nocturne fluide des grandes artères ?
En fait, non, car je ne conduis pas du tout. Ce qui me laisse de nombreuses occasions d’observer ce que la circulation, surtout la nuit, implique en termes de conducteurs imprudents ou stupides au volant ou au guidon.
Faites-en l’expérience vous-même, ami conducteur.
Descendez de votre moto ou de votre voiture, et regardez : Effrayant, n’est-ce pas…
Cela ne vous fait pas peur ? Alors, mieux vaut vous retirer votre permis de conduire. Pour votre propre sécurité et celle des autres.
Avec l’aimable autorisation de Cambodianess
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