Pendant des générations, les adultes ont puni les enfants pour leurs bêtises en leur infligeant des douleurs physiques, dans des pratiques connues sous le nom de châtiments corporels.
Bien qu’il s’agisse encore d’une pratique courante dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, quatre ONG s’efforcent de changer cette situation par le biais d’une campagne culturelle régionale de trois ans intitulée « Love does not hurt – L’amour ne fait pas de mal ».
La campagne, une collaboration régionale entre l’Association philippine de théâtre éducatif (PETA), le GabFai Community Theatre Group de Thaïlande, l’Association pour le développement communautaire du Laos et l’Association Phare Ponleu Selpak du Cambodge, vise à promouvoir une discipline positive par le biais du théâtre interactif et des arts créatifs.
La campagne espère ainsi diminuer les formes d’abus physiques et émotionnels, à l’école et dans la communauté. Pour y parvenir, l’initiative pousse à modifier les lois locales et nationales contre les châtiments corporels, à sensibiliser l’opinion publique au fait que les châtiments corporels sont une forme de violence à l’encontre des enfants, et à promouvoir une discipline positive comme alternative plus efficace dans 25 sites de projets répartis dans les quatre pays où elle est menée.
Osman Khawaja, directeur exécutif de Phare Ponleu Selpak, a déclaré au Phnom Penh Post que l’enquête menée par l’organisation auprès des communautés au Cambodge avait révélé que « le manque de sensibilisation aux effets néfastes des châtiments corporels sur les enfants et les jeunes, et à la discipline positive, dans les communautés était très faible ».
Expliquant le raisonnement derrière la sélection des pays pour la campagne, Khawaja a ajouté :
« Le défi de mettre fin aux châtiments corporels a encore beaucoup de chemin à parcourir dans ces quatre pays »
Financée par l’ONG allemande Terre des Hommes, la campagne globale a débuté le 1er octobre 2019 et se terminera le 31 décembre 2022.
« Phare a décidé de s’associer à ce projet sur l’invitation de PETA, avec qui nous avons déjà travaillé sur des projets artistiques », explique Khawaja.
Il précise que PETA recherchait des organisations qui utilisent spécifiquement les arts pour provoquer un changement social, et que Phare, avec son expérience en matière de programmation artistique et de soutien social intégré, constituait un candidat idéal.
L’enquête de l’organisation a également montré que la maltraitance émotionnelle et physique était encore largement utilisée au Cambodge, ce qui affecte fortement la croissance des enfants en ayant un impact négatif sur leur personnalité et leur intérêt pour l’apprentissage.
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