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Cambodge & Environnement : Chhin Phat Thavdy, une garde forestière inspirante

La réserve naturelle de Prek Prasob est située dans les forêts inondées le long du Mékong, dans la commune de Chroy Banteay du district de Prek Prasob, dans la province de Kratié.

Chhin Phat Thavdy se tient dans la réserve naturelle de Prek Prasob, dans la province de Kratie, en début d'année. Photo fournie
Chhin Phat Thavdy se tient dans la réserve naturelle de Prek Prasob, dans la province de Kratie, en début d'année. Photo fournie

Le sanctuaire de Prek Prasob abrite des cerfs cochon, rares et menacées, et qui sont protégés par l’une des rares femmes du ministère de l’Environnement à occuper le poste de garde forestière.

Parcours

Chhin Phat Thavdy, 36 ans, est née dans le district de Sambo, dans la province de Kratié. Son mari travaille pour une ONG dans la capitale provinciale, tandis qu’elle est garde-forestière depuis 2017. Elle a rejoint les rangers parce qu’elle aimait la nature, les forêts et la vie sauvage et qu’elle estimait « qu’il était de son devoir de protéger les animaux en voie de disparition et leur habitat forestier contre ceux qui détruiraient imprudemment les ressources naturelles du Royaume ».

Bien qu’elle soit mère d’un enfant d’un an, Phat Thavdy ne consacre pas beaucoup de temps aux tâches traditionnelles d’une femme au foyer. Elle a repris son travail de garde forestier dès qu’elle a pu après l’accouchement, qualifiant le temps qu’elle doit passer loin de son bébé de « sacrifice consenti par souci de la perte des forêts et de la vie sauvage du Cambodge et par amour pour son enfant ». Elle craint en effet qu’il ne grandisse dans un monde à l’environnement totalement ravagé par l’homme et vide d’animaux sauvages et de zones naturelles.


Chaque matin, elle se lève tôt, enfile son uniforme et reprend sa mission de patrouille en forêt et de protection de la faune dans les principales zones cibles du sanctuaire de faune de Prek Prasob. Ses patrouilles durent jusqu’à la fin de l’après-midi avant de retourner au bureau du garde forestier pour d’autres tâches.

Les zones où elle concentre ses patrouilles sont les endroits où l’on trouve généralement les cerfs cochon et les zones où les auteurs de délits forestiers sont susceptibles d’être arrêtés. Parce qu’elle est une femme, elle est affectée aux patrouilles de jour uniquement, tandis que les gardes forestiers masculins se chargent des patrouilles de nuit.

« La difficulté de patrouiller dans la forêt est que, pendant la saison des pluies, on est souvent trempé. Le terrain est accidenté à certains endroits et je dois parfois traverser des cours d’eau ou nous devons utiliser nos motos pour traverser les cours d’eau ».

« J’ai patrouillé dans la forêt avec les gardes forestiers masculins et je n’ai peur de rien. Je considère mes collègues rangers comme des pères ou des frères, c’est comme si nous étions tous une famille », dit-elle.

Bien que son travail l’amène à effectuer des patrouilles au cœur de la forêt et qu’elle doive faire face à toutes sortes de difficultés presque quotidiennement, Phat Thavdy n’est pas gênée par la difficulté de son travail. Selon elle, il ne devrait pas y avoir de discrimination ou de distinction entre les hommes et les femmes, car le plus important est l’engagement de chacun à faire son travail.

« Si les femmes sont déterminées à faire leur part et à contribuer à la conservation de nos ressources naturelles, et si elles sont prêtes à travailler aussi dur que les hommes, alors elles seront capables de faire le travail », clame-t-elle.

Phat Thavdy
Phat Thavdy

Phat Thavdy reçoit aussi des encouragements de la part de sa famille et surtout de son mari qui admire son engagement.

« Si je pouvais emmener mon bébé avec moi, je le ferais pendant que je patrouille dans la forêt, mais ce ne serait pas pratique. Mon enfant sera élevé pour comprendre le principe selon lequel nous devons aimer la nature et quand il sera un peu plus âgé, je lui montrerai la forêt et lui apprendrai à planter des arbres », dit-elle.

Le 5 octobre 2018, le Premier ministre Hun Sen a publié un sous-décret établissant le sanctuaire de faune de Prek Prasob, d’une superficie totale de 12 770 hectares, dans les districts de Prek Prasob et de Sambo de la province de Kratié.

Selon un rapport publié en 2022 par le Fonds mondial pour la nature au Cambodge, les cerfs cochon que l’on trouve dans le sanctuaire sont actuellement inscrits sur la liste rouge de l’UICN des espèces en danger au niveau mondial.

Alors qu'on pensait auparavant qu'ils avaient disparu du Cambodge, une petite population a été découverte dans le sanctuaire en 2006
Alors qu'on pensait auparavant qu'ils avaient disparu du Cambodge, une petite population a été découverte dans le sanctuaire en 2006. Phot Mike Prince

Il ne resterait plus que 84 cerfs au total au Cambodge et tous vivent sur environ deux hectares de terrain dans la réserve de Kratié.

Neth Pheaktra, secrétaire d’État et porte-parole du ministère de l’Environnement, rappelle que la superficie totale des zones protégées au Cambodge est de 7,3 millions d’hectares et qu’elle est surveillée par une force de seulement 1 200 gardes forestiers. Ainsi, le rapport entre le nombre de rangers et les terres à protéger est d’un ranger pour 10 000 hectares ou plus.

Le sanctuaire de faune de Prek Prasob n’a que trois gardes forestiers affectés à sa surveillance, dont Phat Thavdy, ce qui signifie que la zone totale à protéger de 12 770 hectares est surveillée par un seul garde forestier pour plus de 4 000 hectares chacun, une mission non seulement peu pratique, mais clairement impossible si la totalité de cette zone nécessitait des patrouilles régulières.

Pheaktra affirme que le problème n’est pas le manque de gardes forestiers, et lorsqu’on lui demande comment un si petit nombre de gardes forestiers peut protéger la faune du sanctuaire et en particulier les cerfs cochon dans cette région, il fait remarquer que les communautés voisines — en collaboration avec le WWF — se sont organisées en une force de volontaires qui agissent comme assistants des gardes forestiers.

« Au Prek Prasob Wildlife Sanctuary, nous avons trois gardes forestiers, mais 29 personnes de la communauté se sont portées volontaires pour aider les gardes à protéger le sanctuaire. Si nous les ajoutons, il y a en fait 32 personnes qui le protègent », explique-t-il.

Le ministère de l’Environnement et ses partenaires de la conservation indiquent qu’ils considéraient la présence de cette espèce, autrefois considérée comme éteinte au Cambodge, mais toujours présente dans d’autres pays de la région, comme une source d’espoir pour la conservation.

En 2006, l’animal a été redécouvert dans la province de Kratié grâce à l’utilisation de caméras pièges.

Eam Sam Un, responsable de la recherche et de la surveillance de la biodiversité au WWF-Cambodge, déclare que la réapparition du cerf de Virginie remonte 16 ans auparavant lorsqu’ils sont revenus et ont mené une étude en 2022 pour estimer le nombre d’animaux de la population à 84 au total.

Selon le ministère de l’Environnement, le sanctuaire de faune de Prek Prasob est strictement protégé par les gardes forestiers du ministère, avec le soutien du WWF et des patrouilles communautaires.

Actuellement, le ministère et ses partenaires ont entrepris une campagne « zéro collet » dans le but d’éliminer tous les types de pièges ou de collets et de mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages.

Voun Dara avec notre partenaire The Phnom Penh Post


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