Cambodge & Diplomatie : M. Jacques Pellet à Siem Reap, « œuvrer au rapprochement des deux pays »
Réunis devant le restaurant Khéma Angkor, une centaine de ressortissants français se sont donné rendez-vous mercredi dernier afin de rencontrer M. Jacques Pellet.

Ayant pris ses fonctions il y a de cela deux mois, le nouvel ambassadeur effectuait sa première visite officielle dans cette ville qui totalise 10 % de la population française vivant au Cambodge.
Une population dont les activités, souvent en lien avec le tourisme, ont été fortement impactées depuis l’apparition de la pandémie. « Nous savons qu’ici, ses effets ont été démultipliés par les ravages économiques causés. L’ambassade a essayé de faire tout son possible afin d’aider les personnes en difficulté, notamment par la mise en place des “aides Covid”. Entre 30 et 40 000 euros ont pu être débloqués pour venir en aide aux plus vulnérables. Quant aux bourses scolaires, près de 300 familles ont pu bénéficier des fonds alloués, qui représentent 1,5 million d’euros. »

Ce premier déplacement en tant qu’ambassadeur ne constituait pas pour autant une découverte de la ville, que M. Pellet connaît depuis plus d’un quart de siècle. « J’ai débuté ma carrière diplomatique à l’âge de 26 ans, au Quai d’Orsay, en tant que rédacteur en charge des dossiers liés au Cambodge, au sortir des Accords de Paris », a-t-il rappelé lors de son discours.
« C’est en 1995 que j’ai effectué ma première visite ici, à Siem Reap, en me rendant sur le chantier du temple du Baphuon et pour suivre, l’année d’après, les progrès du déminage. De 1995 à 1998, trois années de ma carrière ont été consacrées au Cambodge, trois années durant lesquelles tout était à faire. C’était aussi une période au cours de laquelle le Cambodge était très présent à l’esprit des diplomates français.
« À l’approche de la fin de ma carrière, je suis particulièrement heureux de boucler la boucle en revenant dans un pays que je n’avais jamais oublié »
Visiblement très attaché au Cambodge, M. Pellet est aussi un spécialiste de l’Asie, un continent qu’il a découvert lors de ses études en Langue et civilisation chinoises effectuées tout d’abord à Genève, puis à Pékin.
À propos de la place de plus en plus importante occupée dans la région par l’Empire du Milieu, « Nous avons souvent tendance à dire que le Cambodge s’est rapproché de la Chine et s’est éloigné de la France : disons plutôt que la France s’est éloignée du Cambodge, mon leitmotiv sera d’œuvrer au rapprochement des deux pays. Un rapprochement d’autant plus important que le Cambodge s’apprête à prendre la présidence de l’ASEAN et sera donc amené à jouer un rôle clé dans la région. »
M. Pellet a également insisté sur l’importance de la coopération, dont il a pu constater les effets bénéfiques au cours de sa carrière, rappelant les efforts effectués en faveur du patrimoine, mais aussi dans les secteurs médical et technologique.

L’ambassadeur, venu avec son épouse, était aussi accompagné par Rika Taing, consule honoraire à Siem Reap, Sophie Guegan, consule, et Jean Lestienne, représentant des Français de l’étranger
2022 ne sera pas seulement une année importante pour un Cambodge à la tête de l’ASEAN, mais aussi pour l’Hexagone, où se dérouleront des élections présidentielles et législatives auxquelles les citoyens français résidant au Cambodge sont invités à participer.

Les compatriotes qui ne seraient pas encore inscrits sur les listes électorales auront jusqu’au 4 mars pour en faire les démarches. Enfin, M. Pellet a conclu son allocution en abordant la réouverture prochaine de l’Alliance française, structure de première importance malheureusement mise à mal par les restrictions sanitaires.
C’est donc un ambassadeur résolu et totalement impliqué dans son rôle que les ressortissants français de Siem Reap ont pu côtoyer lors de cette rencontre, qui ne sera, selon M. Pellet, que la première d’une longue série.