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Cambodge & Diplomatie : Jacques Pellet, « La Francophonie se porte bien »

La splendide terrasse du Sora Sy Deck (Rosewood Phnom Penh) accueillait jeudi soir un cocktail à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Francophonie. Une rencontre conviviale qui a permis à de nombreuses personnalités, officiels, hommes d’affaires francophones, membres de l’OIF et autres institutions de se retrouver et d’échanger autour d’un buffet-bar particulièrement raffiné et généreux.

Cette belle soirée fut, bien sûr, l’occasion pour l’ambassadeur de France au Cambodge, Jacques Pellet, de livrer son sentiment vis-à-vis de la francophonie, de son rayonnement à travers le monde et de son engagement dans le royaume.

Une langue qui se porte bien

Après avoir remercié invités d'honneur et participants, M. Pellet se déclarait ravi de cette agréable rencontre qui lui permettrait de « parler en sachant qu’on ne va pas être traduit ». « J’ai toujours de grandes admirations pour les traducteurs même si certains disent parfois « traduire c’est trahir », disait-il, poursuivant :

« La Francophonie, c’est célébrer cette fameuse réunion à Niamey le 20 mars 1970, car il convient évidemment de rappeler que Sa Majesté le roi Père, Norodom Sihanouk est l’un des membres fondateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie, donc célébrer cette journée ici au Cambodge, cela a évidemment un sens tout particulier.

« La bonne nouvelle, c’est que la francophonie se porte bien. Nous avons 320 millions de francophones à travers le monde. Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde, après le mandarin, l’anglais, l’espagnol et l’arabe. Mais elle est avec l’anglais la seule langue parlée sur les cinq continents. »

« Et le français est aussi la deuxième langue étrangère la plus apprise dans le monde et une trentaine de pays utilisent le français comme langue officielle. En 2024, nous aurons l’occasion de célébrer à plusieurs reprises la francophonie. Il y aura d’abord les Jeux olympiques et paralympiques en France. Je rappelle que depuis 1896, le français comme l’anglais sont les deux seules langues officielles. Durant ces Jeux, les résultats sont d’abord annoncés en français et ensuite en anglais. C’est évidemment sous le signe du sport qu’est placée cette semaine de la francophonie, qui se déroule aujourd’hui ici, comme dans beaucoup d'autres pays ».

Le diplomate enchaînait ensuite sur la possibilité pour le Cambodge d’accueillir le Sommet de la Francophonie en 2026, un événement majeur que beaucoup souhaiteraient voir se dérouler dans le Royaume.

« Nous aurons plus tard dans l’année, le 19e Sommet de la Francophonie, dont l’ouverture se fera au château de Villers-Cotterêts. Nous aurons les réunions plénières à Paris. C’est la première fois que la France reçoit le sommet de la francophonie depuis 1991. Nous sommes donc très fiers et très honorés et je crois que nous ferons tout pour que ce soit un sommet réussi sur le thème créer, innover et entreprendre en français », déclarait-il, ajoutant :

« Je rappelle que le français est un formidable vecteur pour le débat intellectuel et la recherche scientifique, mais aussi pour la création d’emplois. Et je crois que c’est un sujet qui intéresse beaucoup le Cambodge. »

« Alors évidemment, lors de sa visite officielle en France, la majesté le roi Norodom Sihamoni a fait part à notre président de la République du souhait du Cambodge de recevoir le sommet, le 20e sommet de la francophonie en 2026. Et comme vous le savez, le président Macron a tout de suite apporté son plein soutien à cette candidature. Donc nous en formons le vœu que cette requête puisse aller jusqu’au bout. Je crois que ça serait à la fois un très grand événement pour le Cambodge, bien sûr, puisque ce sont pas moins de 88 États membres, chefs d’État ou de gouvernement qui viendraient dans le Royaume. Mais c’est aussi un grand signal puisque ce serait seulement la deuxième fois que le sommet de la francophonie se tiendrait en Asie. La première fois, c’était en 1997 au Vietnam ».

Une langue commune

« Bien sûr, le français est à la base, je dirais, de notre relation. Bien sûr, le Cambodge a des relations fortes avec beaucoup de pays. La nôtre est particulière, elle remonte à l’histoire », ajoutait M. Pellet, insistant sur l’importance de continuer à promouvoir la langue française dans le pays.

« Et dans tout ce que nous faisons, il y a toujours finalement la langue qui est là, cette langue commune qui est là. Comme vous savez, l’équipe France travaille dans le patrimoine. Il y a eu le CIC Angkor ( Comité international de coordination ) qui s’est réuni la semaine dernière à Siem Reap. Il y a l’enseignement supérieur, le développement durable et la défense ».

Et je crois que S.E Prak Sokhonn, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a aussi souvent pu rendre hommage, et vous-même, M. le vice-premier ministre, votre Excellence Sok Chenda Sophea, à vos Casques bleus cambodgiens qui maîtrisent le français et qui sont déployés sur des régions francophones ».

« Et puis le Cambodge est bien sûr au cœur d’une région stratégique avec laquelle la France souhaite renforcer ses relations, la zone indo-pacifique et l’Asie. »

« Nous avons aussi multiplié notre soutien à la francophonie éducative au Cambodge, notamment par le biais d’un fonds dédié que nous sommes en train de mettre en place et qui a permis à beaucoup d’enseignants, et je salue les enseignants présents ce soir, de bénéficier de stages en France. Et ça, ce soutien, je peux vous le dire, nous allons le poursuivre. Je crois aussi qu’il est important de promouvoir l’enseignement du français pour les jeunes générations… Le français est en fait une langue mémorielle.

Celui qui s’intéresse à l’histoire de ce pays, doit à un moment donné passer par la langue française, parce que beaucoup de ses archives sont en français, que ce soit pour le patrimoine, mais pour beaucoup d’autres choses.

« C’est une langue mémorielle importante, mais c’est bien sûr aussi une langue d’avenir pour la jeunesse, car je crois que parler français doit permettre aussi l’accès à des carrières.»

« Nous avons l’année dernière organisé une rencontre entre les alumnis et les hommes d’affaires français, pour montrer combien il est possible d’accéder à des carrières, et je dis souvent d’ailleurs aux étudiants, ''apprenez le français, parce que vous allez finir ministre '', puisque comme vous le savez, 40 % des ministres de ce nouveau gouvernement, très rajeuni, sont francophones, et notamment le Premier ministre qui s’est entretenu en français avec notre présidente de l’Assemblée nationale lors de la visite qu’il a effectuée à Paris au mois de janvier. Donc, parler français, c’est aussi pouvoir accéder à des bourses et étudier ».

Une langue des cultures

Pour conclure, l’ambassadeur appuyait son propos sur le français comme « langue de la diversité, de culture sur le monde » et sur la mission de cette « langue des cultures », déclarait-il, soulignant : « On aime dire que la francophonie, en fait, c’est une langue des cultures ».

« Le français appartient à ceux qui le parlent, le français n’appartient à aucun pays. »

« Évidemment, nous faisons tout pour que, avec vous, la jeunesse cambodgienne continue d’apprendre cette langue. Et pour conclure, dans un monde qui est traversé par de nombreux conflits, où la logique de la confrontation semble vouloir l’emporter sur celle du partenariat et de la coopération, n’oublions pas la double mission de la francophonie et les valeurs qu’elle défend. La première mission, c’est évidemment promouvoir la langue française, mais aussi la diversité culturelle et linguistique, mais c’est aussi promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’homme ».

 

Écouter le discours de l'ambassadeur dans son intégralité

 

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