Cambodge & Convergences : Céline Huynh, parcours unique entre racines multiculturelles et succès professionnel
- Christophe Gargiulo

- 29 oct.
- 5 min de lecture
Céline Huynh est une entrepreneure et consultante dont le parcours reflète la richesse d’une identité multiculturelle franco-asiatique. Forte d’une expérience de plus de quinze ans dans les secteurs de la restauration, de la construction et de l’événementiel, elle s’est imposée comme une experte en management et en développement d’affaires.

Engagée dans la transformation d’entreprises à grande échelle, elle incarne avec passion la résilience et l’innovation, naviguant avec aisance entre ses racines et ses ambitions internationales. Aujourd’hui installée au Cambodge, Céline conjugue ses talents pour accompagner la croissance de projets ambitieux dans un environnement en pleine mutation.
Interview
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis née en France, à Angoulême, dans une famille aux racines multiples : vietnamiennes, cambodgiennes et chinoises. Mon nom, Huynh, est vietnamien, tandis que ma mère, cambodgienne et métisse, a survécu au génocide khmer. J'ai grandi en région parisienne, dans le quartier populaire et souvent difficile de Saint-Denis, une expérience qui a forgé mon caractère, surtout en tant que femme.
Quel regard portez-vous sur cette enfance ?
L’enfance a été un défi constant. Le système scolaire ne proposait pas beaucoup de soutien, il fallait apprendre à se débrouiller seule. Ma mère traversait des difficultés, et j’ai beaucoup été épaulée par mes grands-parents. Malgré cela, j’ai obtenu mon baccalauréat puis une licence, mais très vite, j'ai dû travailler pour aider ma famille.
Quelle voie professionnelle avez-vous empruntée au début ?
J’ai débuté dans la banque et l’assurance, des secteurs assez rigides qui m’ont rapidement lassée. Mon rêve a toujours été de me lancer dans la restauration. C’est finalement ce que j’ai fait à partir de mes 25 ans en ouvrant « Chez Hama », un petit restaurant mêlant cuisine asiatique et française, avec une belle offre de pâtisseries. Cette aventure a duré près de deux ans et m’a beaucoup appris.
Que s’est-il passé ensuite ?
La vie professionnelle avec mon mari ne s’est pas forcément alignée sur cette période, ce qui m’a amenée à stopper l’activité de traiteur. Ensemble, nous avons alors travaillé près de 15 ans dans la construction et l’événementiel. Cette longue expérience nous a permis de collaborer avec des marques prestigieuses, notamment Richard Mille, célèbre dans l’horlogerie de luxe.
Quel a été votre rôle dans ces projets d’envergure ?
Nous étions impliqués dès la conception : de la réalisation des plans à l'installation sur les chantiers internationaux, en passant par la création de vitrines sur mesure, souvent équipées de systèmes de sécurité complexes. Tout cela, je l’ai appris « sur le tas », avec une passion qui m’a poussée à progresser rapidement et à rester concentrée sur les résultats.
Quelles différences majeures avez-vous observées entre la construction et l’événementiel ?
La construction est un secteur long, rigide, soumis à des règles strictes et des lois contraignantes propres à chaque pays. À l’inverse, l’événementiel est dynamique, avec des délais très courts, parfois seulement quelques jours pour finaliser un montage, ce qui exige une réactivité extrême et une forte expérience.
Pourquoi avoir choisi de venir au Cambodge ?
Ce choix était naturel : je suis cambodgienne par mes racines maternelles. Nous étions bloqués à Singapour pendant le confinement lié au Covid-19, et la situation devenait intenable.
J’avais déjà découvert le Cambodge enfant, et ce retour m’a permis de renouer avec un pays où mes racines culturelles sont profondes, où la vie est différente et en pleine transformation.
Comment avez-vous vécu ce retour au Cambodge ?
En 1998, lors de ma première visite, le Cambodge était encore très pauvre, avec de nombreux défis tels que les coupures d’électricité, l'insécurité et même des kidnappings. J’ai vu le pays évoluer lentement, bien que sa situation reste fragile. Grandir entre deux cultures aussi différentes m’a donné une ouverture d’esprit précieuse, qui influence encore ma façon de penser et de m’adapter.
Qu'en est-il de votre implantation professionnelle ici ?
Nous avons démarré avec des projets de construction et de développement souvent en partenariat avec des entreprises locales et chinoises. Le marché est dynamique, même s'il reste dominé par de grandes entreprises, limitant les opportunités pour les locaux. Parallèlement, j'ai lancé des projets en design d’intérieur, avec quelques réalisations de maisons et de bars à petite échelle.
Votre engagement actuel avec Convergence, en quoi consiste-t-il ?
J’ai été recrutée pour une mission de gestion des ressources humaines et de standardisation des processus au sein d’une grande société cotée en bourse, employant environ 1300 personnes. C’est un défi majeur : instaurer des procédures claires, structurer l’organisation, améliorer l’efficacité et promouvoir une culture d’entreprise tournée vers le changement, malgré une résistance interne assez forte.
Quels obstacles avez-vous rencontrés ?
La résistance au changement est l’obstacle principal, surtout dans une entreprise habituée à fonctionner selon des habitudes anciennes. Le micro-management complique la prise de décision. Par ailleurs, le fait d’être une femme dans un univers traditionnellement masculin ajoute une dimension supplémentaire à ce défi.
Vos efforts ont-ils porté leurs fruits ?
Oui, après une phase d’adaptation, les équipes ont commencé à voir les bénéfices des changements. Nous avons instauré plus d'une centaine de procédures, et la société est maintenant en route pour obtenir la certification ISO 9001, un signe fort de leur engagement dans une démarche qualité.
Quels sont vos projets à court terme ?
Je travaille actuellement au lancement d’une application destinée à simplifier les démarches administratives liées à la propriété foncière au Cambodge. Ce projet vise à accompagner la communauté française locale, mais aussi l’ensemble des résidents, dans un pays où les procédures restent complexes.

Quelles valeurs personnelles vous animent dans votre parcours professionnel et personnel ?
Je crois fermement en la résilience, la passion et l’adaptation. La vie ne nous offre pas toujours un chemin tout tracé, mais il faut savoir transformer les épreuves en forces. Ma double culture est une richesse qui me pousse à être curieuse et ouverte, tout en restant très attachée à mes racines. Chaque projet est pour moi une opportunité d’apprendre et de grandir.
Comment conciliez-vous vos racines multiculturelles avec votre vie au Cambodge ?
Cela se manifeste dans ma manière d’aborder les défis : j’essaie d’allier la rigueur française avec la flexibilité asiatique, en respectant les traditions tout en innovant. Je me sens porteuse d’un pont entre ces deux mondes, ce qui est un moteur puissant dans mon travail et dans mon quotidien.
Avez-vous un message à transmettre aux jeunes femmes entrepreneures ?
Ne laissez jamais personne vous dicter ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire, surtout dans des secteurs encore très masculins. La passion et la détermination sont vos meilleurs atouts. Entourez-vous bien, formez-vous continuellement, osez prendre des risques. Le chemin sera parfois ardu, mais les résultats en valent la peine.
Et en dehors du travail, comment occupez-vous votre temps ?
Mon activité professionnelle prend beaucoup de place, mais quand je le peux, j’emmène mon fils à la découverte du Cambodge. Il est important pour moi qu’il comprenne ses racines et qu’il développe cette ouverture d’esprit internationale qui l’aidera à repousser ses limites et réaliser son potentiel.







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