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Cambodge & Chroniques de Barang : À propos du “Mal Jaune”

Proposé par Thierry Descamps, belge installé au Cambodge, et qui se définit comme un “néo-expat”, quelques chroniques des petits aléas de la vie d’un expatrié débarquant dans le royaume. C’est bien vu, exprimé comme un candide, sans prétention et probablement utile pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur l’expatriation au Cambodge.

Le “mal jaune”

«…C’étaient deux belles métisses infidèles et tendres, cruelles et sensuelles, paresseuses, violentes, impudiques et secrètes. Ceux qui les aimèrent et ils furent nombreux contractèrent auprès d’elles un mal dont ils n’arrivent point à se guérir: le Mal Jaune; une sorte de nostalgie qui devient poussée de fièvre certains soirs de cafard, certains jours d’abandon…» (Lartéguy)

Quelle plus belle définition de ce sortilège que sont les femmes cambodgiennes. Un administrateur français du début du vingtième écrivait plus crûment : “…des lianes ondoyantes. Un regard tendre sans malice. Mais saupoudrées de vice…”. Il est vrai que dans les lointaines vallées d’Auvergne ou de Corse, de pareils spécimens devaient être denrée rare. Tous mes copains à trois exceptions près sont en couple avec des khmères. Deux français avec des françaises et un cambodgien marié à une française (un pervers sans doute).

C’est tout de même un peu interpellant. Comme je n’ai pas les moyens de payer une lourde pension alimentaire, qu’à soixante ans et plus, les démons sont apaisés et que j’ai eu le temps de faire le tour de la question avant de rencontrer ma femme qui est toute ma vie (pour une fois, je suis sérieux) je me sens à l’abri d’une poussée de fièvre. Mais j’ai des yeux. C’est fait pour s’en servir …

C’est un fait que les cambodgiennes sont très belles

Les Thaïlandaises, Vietnamiennes, Laotiennes, Birmanes et autres asiatiques du Sud-est peuvent aller se rhabiller (si j’ose dire). Un savant métissage réussi que m’expliquait avec son bon sens pratique ma copine Sothearith (dite Sothy). “…Tu sais on n’a pas cessé d’être envahis. Les thaïs, les vietnamiens, les mongols, les français. Alors nous les femmes, pour apaiser tout le monde, on se laissait volontiers envahir…”. La femme cambodgienne, sous des abords de première communiante, est totalement décomplexée par rapport au sexe. Elles n’en font pas toute une affaire. La jeune femme qui m’a trouvé l’appartement, Theary, m’a surpris quelques fois. C’est une petite demoiselle très bien de sa personne et vêtue avec goût sans ostentation. Comme elle me demandait mes préférences pour la salle de bains je lui avais répondu : “…une grande douche, une ouverture vitrée pour la lumière et baignoire inutile…”, elle m’avait glissé en souriant : “…Pourquoi ? Vous n’aimez pas prendre de bain ? Cela peut être agréable…”. Et elle est passée à autre chose. On n’a pas ça chez nous …. Elles sont en revanche très réservées en public et profondément attachées à leurs familles et à leurs traditions. C’est un plaisir de les côtoyer surtout quand on arrive à surmonter l’obstacle de la langue et qu’elles sont en confiance. Ce n’est pas une analyse sociologique, juste un ensemble d’impressions.

Femmes d’affaires

Ce sont aussi de redoutables femmes d’affaires (plus particulièrement, à ce qu’on me dit, les sino­-khmères). La société khmère est d’ailleurs profondément matriarcale. L’époux va vivre dans sa belle-famille après le mariage. Pour paraphraser un homme politique marseillais :

« les femmes font tout et les hommes font le reste »

À titre anecdotique, un ami me racontait que sa femme (une sino-­khmère) lui avait demandé un jour 20.000 $ de “fonds de roulement” pour se lancer dans les “affaires”. Il l’avait mise en garde mais avait fini par céder à ce qu’il croyait être un caprice. Il concède avec une fierté bien légitime qu’aujourd’hui elle est beaucoup plus riche que lui … Ceci étant nos cultures sont profondément différentes et on ne saurait trop mettre en garde les nouveaux arrivants conquis par ces beautés d’apparence fragile contre les excès d’enthousiasme ou le mythe de la “congaï”.

Je n’ai aucune expérience en la matière mais j’imagine qu’une alchimie réussie nécessite d’importants efforts et des concessions réciproques. Bref, les Apsara des temps modernes risquent de troubler encore longtemps le sommeil des barbares rubiconds.

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