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Cambodge & Arts : Un potier de Siem Reap transforme l'argile en de splendides pièces décoratives

La poterie d'argile prend généralement la forme d'ustensiles de cuisine et parfois d'articles de décoration intérieure aux formes simples et traditionnelles. Mais un jeune homme de Siem Reap transforme la boue en belles céramiques qui sont à présent exportées.

Son Sihak fabrique des produits en céramique dans son atelier de Siem Reap. Photo fournie
Son Sihak fabrique des produits en céramique dans son atelier de Siem Reap. Photo fournie

La musique d’un téléphone couvre les voix d’un groupe d’ouvriers dont les doigts sont occupés à former sur une longue planche des morceaux d’argile destinés à devenir des objets en céramique.

Son Sihak, le propriétaire de la poterie, vit dans le village de Treang, dans la ville de Siem Reap, où se trouve également son atelier d’artisanat. Le Cambodgien est né dans à Kampong Chhnang. Il a appris les techniques de poterie car elles ont été transmises par ses ancêtres à sa famille et à tous les villageois d’Andong Russey. Il s’agit en effet d’une pratique traditionnelle là-bas, mais la plupart des villageois ne savent fabriquer que des objets simples et bon marché.

Le jeune homme explique qu’il a eu de la chance, car, en 2003, sa communauté a été formée par un groupe d’experts venus d’Allemagne et du Japon qui leur ont enseigné les techniques de fabrication des objets en céramique.

À l’époque, dans sa communauté, seules 20 personnes ont été formées aux techniques de la céramique, et il est le seul à avoir maîtrisé les compétences nécessaires, tandis que les autres sont simplement revenus aux pratiques traditionnelles une fois que les enseignants n’étaient plus là.

Après 2003, Sihak a été engagé par un artisan français pour fabriquer des céramiques et il a déménagé à Siem Reap. Ensuite, il a été promu chef du personnel et responsable du marketing pour le magasin jusqu’à ce qu’il démissionne en 2015 pour ouvrir sa propre entreprise.

Dès le démarrage, les choses se sont bien passées pour lui. Même pendant la pandémie, ses affaires ont été florissantes grâce au grand nombre de clients qui commandaient en ligne. Sihak pense que ce qui a fait son succès sont les compétences qu’il a héritées de sa famille combinées à la formation qu’il a reçue des instructeurs allemands et japonais.

« Ma passion est de préserver l’héritage des ancêtres cambodgiens et d’effectuer plus de recherches sur cet art », dit-il.

Le jeune homme a également fait des recherches sur des livres khmers anciens et d’autres ouvrages conservés à la Bibliothèque nationale. Et, il a appris en suivant les instructions que les clients lui ont données pour des commandes personnalisées dans un style différent de ses créations ordinaires.

« Il y a beaucoup d’anciens modèles khmers dans les livres et nos musées. D’autre part, mon atelier d’artisanat fonctionne bien parce que je dispose d’une excellente équipe », confie-t-il.

Sihak ajoute qu’il utilise l’argile des provinces de Kampong Chhnang et de Siem Reap pour fabriquer des vases, des bols, des verres, des tasses, des théières, des sculptures d’animaux, des statues et d’autres ornements.

Une fois les objets façonnés, il les cuit dans un four à gaz et à bois pour former une couche lisse faite de roche, de cendres et de terre par-dessus, avant de les cuire deux autres fois — la première à 900 degrés pendant 10 heures et la seconde à 1300 degrés, ce qui prend 16 heures pour rendre le matériau solide.

Ses produits sont maintenant distribués dans les 24 provinces et dans la capitale, à des prix allant de 1 à 500 dollars.

Ses créations sont aussi vendues au Canada, à Singapour, aux États-Unis et en Allemagne. La plupart des produits vendus à l’étranger sont des articles de décoration tels que des vases. Ses produits en céramique décorés dans le style khmer sont également vendus dans les grands hôtels, les restaurants, les cafés et les salons de massage du Royaume. Il emploie aujourd’hui 14 personnes, hommes et femmes, qui sont tous des professionnels qualifiés et constituent « une ressource importante qui contribue chaque jour à la réussite de son artisanat ».

Sihak explique que si l’occasion se présentait, il aimerait ouvrir un atelier pour former la jeune génération à la céramique, afin qu’elle puisse apprendre de lui et contribuer à préserver à jamais cette forme d’art khmer.

 

Téléphone : 017 608 489

Kim Sarom avec notre partenaire The Phnom Penh Post

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