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Cambodge & Agriculture : L'aquaculture peine à atteindre ses objectifs

Malgré le soutien du gouvernement, le secteur de l'aquaculture dans le Royaume peine à couvrir ses coûts et atteindre ses objectifs.

Malgré ces initiatives, la pisciculture nationale en général ne semble pas actuellement montrer de signes positifs
Malgré ces initiatives, la pisciculture nationale en général ne semble pas actuellement montrer de signes positifs

Afin d’encourager la pisciculture, le Premier ministre avait demandé en 2020 au ministre de l’Économie et des Finances, S.E. Aun Pornmoniroth, d’augmenter le budget de cinq millions de dollars. Cette mesure visait à encourager les agriculteurs à revenir à la pisciculture, le gouvernement ayant déjà déboursé 500 000 dollars.

À la mi-2020, plus de 46 000 ménages cambodgiens pratiquaient l’élevage de poissons. Le président de l’Association cambodgienne d’aquaculture (CAA), Sok Raden, affirme que le secteur de l’aquaculture au Cambodge se trouve actuellement confronté à de nombreuses difficultés, ce qui rend difficile l’expansion ou la poursuite des activités de certains pisciculteurs.

Si la situation persiste, dit-il, le secteur risque de stagner. Pour revitaliser l’aquaculture, une coopération entre toutes les parties concernées — tant publiques que privées — est nécessaire, afin de trouver des solutions communes pour stimuler le développement, ajoute-t-il.

« Un marché défavorable et des coûts plus élevés posent de nombreux challenges aux aquaculteurs cambodgiens, certains ayant mis en suspens leurs programmes d’élevage », poursuit-il.

Les problèmes auxquels sont confrontés les pisciculteurs cambodgiens comprennent un manque de marché pour les produits locaux en raison d’un afflux de poissons en provenance du Vietnam et un manque de contrôle sur les sources et la qualité des stocks.

Il existe également des coûts de production élevés, en particulier les prix des aliments pour animaux, les taux d’intérêt bancaires, l’électricité et le transport.

En ce qui concerne le plan du gouvernement visant à stimuler le secteur de l’aquaculture pour répondre à la demande intérieure et exporter vers les marchés internationaux, M. Raden avance que même les poissons « pra » que le Cambodge prévoit d’exporter vers la Chine sont devenus moins rentables en raison de la hausse des coûts d’élevage et de la baisse des prix de vente.

Phorn Rany, propriétaire de la ferme piscicole CAN dans le district de Mesang, dans l’est de Prey Veng, confie qu’en raison du manque de fonds pour soutenir l’entreprise et d’un certain nombre d’autres problèmes, la pisciculture a dû être mise en veilleuse.

Les principaux défis, dit-il, sont l’absence de marché en raison des importations massives de poissons en provenance du Vietnam, les prix locaux ne pouvant concurrencer les poissons importés, ainsi que les prix élevés de l’électricité et des aliments pour animaux.

« Actuellement, de nombreux pisciculteurs ont abandonné l’activité. Il y a tellement de problèmes, mais les conditions du marché et les prix sont les principales raisons », précise-t-il, ajoutant :

« S’il y a une bonne gestion et que les règles d’importation de poissons de l’étranger sont respectées, le secteur de l’aquaculture au Cambodge pourrait revenir à la normale. »

Hang Heang, propriétaire d’une ferme piscicole de 2,5 ha dans la ville de Donkeo, dans la province de Takeo, confie que l’année dernière, à la même période, il avait vendu près de trois millions de poissons juvéniles, mais qu’aujourd’hui, ce chiffre ne dépasse guère un million.

Il ne connaît pas la raison exacte de cette baisse, peut-être la hausse des prix des denrées alimentaires en raison de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine et celle des prix du poisson sur le marché, mais il peut à peine couvrir ses coûts d’exploitation.

Le ministre de l’Agriculture a précédemment déclaré que le gouvernement s’efforçait de stimuler l’aquaculture afin d’accroître la capacité d’approvisionnement nationale et de permettre l’exportation de poissons cambodgiens.

Selon le ministre, le gouvernement prévoit d’encourager 50 000 à 100 000 familles à élever des poissons et des grenouilles qui peuvent être récoltés en seulement trois mois.

« Je pense que grâce à cet effort, le secteur privé verra que le Cambodge peut atteindre le point d’exportation de poissons sur les marchés internationaux. Nous devons améliorer l’élevage pour répondre à leurs normes tandis que le gouvernement cherche à moderniser le transport des marchandises », dit-il.

Le ministère de l’Agriculture indique que la production piscicole et et de crevettes a atteint 348 350 tonnes l’année dernière — soit une baisse de 13,00 % rapport à 2020 — ce qui équivaut à 72,42 % de l’objectif de 481 000 tonnes.

Hin Pisei avec notre partenaire The Phnom Penh Post

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