Jeudi soir a eu lieu l’inauguration de l’exposition Daydreaming, à la galerie d’art Khmer Sense de Phnom Penh. La galerie accueillait les artistes Meas Ponleu et Sao Sreymao, deux jeunes femmes marquées par la rapidité des changements que connaît leur environnement.
Inauguration de l’exposition Daydreaming
Cette exposition est organisée dans le cadre de la Fondation Anicca, une fondation qui, à travers des expositions pop-up, cherche à promouvoir les artistes contemporains émergents. Le public, venu en nombre au vernissage, a pu découvrir les univers de deux artistes avec curiosité et grand intérêt.
Un dialogue par les œuvres
Sur les murs de la galerie restaurant, les tableaux très colorés de Meas Ponleu, représentant fleurs et feuillages aux détails délicats, contrastent avec les œuvres de Sao Sreymao qui, dans un style très urbain, photographie des paysages sombres sur lesquels elle ajoute des illustrations. “Le développement du pays change le paysage en permanence, et je ne réussis plus à m’identifier à cette ville. C’est ce que je veux exprimer à travers mes œuvres”, raconte-elle. “Si je prends une photo d’un bâtiment en construction, il est possible que quelques semaines plus tard, il ait grandi de plusieurs étages. Ma photo ne peut pas représenter cette évolution. C’est pour cela que j’y ajoute des illustrations”.
Alors que Meas Ponleu peint la beauté de la nature, Sao Sreymao déplore la progression du développement de la ville et la destruction de l’environnement naturel. Une belle exposition où les deux femmes semblent se répondre par leurs œuvres.
Sao Sreymao
Coup de cœur
“Les deux artistes sont avant tout des coups de cœur”, avoue Marina Pok, présidente de la fondation Anicca et organisatrice de l’exposition. Elle explique comment le thème de l’exposition lui est venu pour rapprocher les deux séries aux techniques et aux styles pourtant très différents. “Meas Ponleu est une sage-femme en province qui peint, par passion, la nature. Je l’ai rencontré lors d’une exposition qu’elle avait organisée, il y a quelques années, à Phnom Penh et qui m’avait beaucoup touchée”. Mais Meas a ensuite arrêté de peindre, avant de recommencer, dernièrement. Marina l’a alors immédiatement contactée.
Oeuvre de Meas Ponleu
Sao Sreymao a étudié à l’école PHARE de Battambang, qui a un département d’arts plastiques. Puis, elle s’est installée à Phnom Penh. Elle a été très marquée par l’évolution de la ville. “J’ai aussi beaucoup apprécié son travail. Je leur ai proposé de venir à la galerie et les ai fait se rencontrer. Elles sont venues, et j’ai tout de suite pensé à l’effet miroir de leurs travaux. Ce sont les mêmes questionnements, avec deux points de vue différents. Toutes les deux ont tout de suite adhéré au thème”, explique Marina.
Oeuvre de Sao Sreymao
“Mon objectif est de mêler les communautés d’artistes de Phnom Penh, Battambang et Siem Reap, qui restent aujourd’hui encore trop fermées entre elles. Il faut faire découvrir les différents artistes au niveau national. C’est aussi l’idée de cette exposition”, résume Marina Pok.
Galerie Khmer Sense, Rue 178, Phnom Penh
Textes et photographies par Adèle Tanguy
Comments