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Angkor Photo Festival : Coup d’envoi de la 14ème édition

Siem Reap va vibrer durant 11 jours au rythme de la photographie : expositions, ateliers, projections en plein air et rencontres avec de grands noms de la photographie sont au programme de cette quatorzième édition.

Coup d’envoi de la 14ème édition

Coup d’envoi de la 14ème édition


C’est le plus ancien festival photo d’Asie du Sud-Est. Rassemblant chaque année des passionnés de la photographie venant de tous les continents, l’Angkor Photo Festival propose une sélection éclectique rappelant à quel point l’image joue un rôle prépondérant dans notre société.

Si les soirées de projection, point d’orgue du festival, ne commencent qu’à partir du 14 décembre, les expositions et les ateliers sont pour leur part déjà ouverts au public. Rapide tour d’horizon des activités proposées par cette édition réservant une place particulière à la photographie cambodgienne.

6 expositions, 6 visions du monde

Les promeneurs déambulant le long de la rivière, rue Achar Sva, peuvent contempler sur de larges panneaux les œuvres de la photographe singapourienne Ore Huiying ainsi que du collectif Nepal Picture Library. La première se penche, via sa série “The golden city of Boten”, sur le sort très particulier d’une enclave chinoise située dans le nord du Laos. Fondée en 2003 autour d’un gigantesque hôtel-casino, la ville a prospéré avant de péricliter trois ans plus tard. Seule une poignée d’habitants sont restés sur place, espérant des jours meilleurs tout en vivant dans des conditions déplorables. Ore Huiying documente le quotidien de ces habitants évoluant dans une cité oubliée de tous.

La seconde exposition s’intéresse quant à elle au sort des Dalits, ces intouchables népalais privés de tout droit car de caste inférieure. Luttant pour briser les inégalités et les interdits qui leur sont imposés, les Dalits, qui représentent à peu près 20% de la population du Népal payent le prix fort de leurs revendications. Les photos sélectionnées pour l’exposition sont issues d’archives constituées de clichés émanant tant de professionnels de l’image que de fonds privés, toutes relatant les luttes et les espérances de cette minorité.

Rémanences d’un conflit et univers onirique

La pagode de Wat Bo abrite dans sa cour l’exposition de l’artiste cambodgien Choun Sopheap. Photographe reconnu et très actif au sein de la Meta House de Phnom Penh, sa série “What has happened here?” s’attache à illustrer les interrogations d’une jeunesse tâchant de comprendre le génocide provoqué par les Khmers rouges. Ces adolescents, photographiés sur un fond noir et dont la plupart sourient face à l’objectif tiennent à la main une pancarte sur laquelle est inscrite leur question. “Quelle était la condition des civils sous le régime de Pol Pot ?”, “Quel était le sort réservé aux enfants ?” ou “Pourquoi les civils ne se sont-ils pas rebellé ?” reflètent les interrogations d’une jeunesse marquée par des événements qui ont profondément bouleversé le pays.

L’univers onirique (ou cauchemardesque) du couple Shana et Robert ParkeHarrison peut être admiré à la One eleven Gallery. Produisant des œuvres surréalistes aux dominantes sépia, les deux artistes interrogent le rapport entre l’homme, la nature et la technologie. Ces compositions emplies d’une poésie loufoque, où s’entremêlent une multitude d’éléments qui ne font que souligner la solitude d’un protagoniste incarné par Robert ParkeHarrison lui-même, ont obtenu un grand nombre de récompenses. Le travail présenté ici, “The Architect’s Brother”, a été publié et fait partie des best-sellers des livres photos.

La photographie comme témoignage

Deux autres expositions débuteront le 14 décembre : Le Mirage, galerie d’Art dynamique et fraîchement installée dans ses nouveaux locaux de l’hôtel Koulen, abritera une sélection des meilleurs clichés 2018 du prestigieux World Press. Fondée en 1955 à Amsterdam, l’organisation récompense tous les ans les œuvres les plus marquantes du photojournalisme.

Les tuk-tuks sont eux aussi mis à contribution, puisqu’un certain nombre d’entre eux sillonnent la ville en arborant des tirages de l’artiste américaine Sharon May. Parcourant les camps de réfugiés Cambodgiens en Thaïlande entre 1985 et 1986, la photographe témoigne des conditions de vie des rares artistes ayant échappé à la vindicte des Khmers rouges. Tout un travail de passation du savoir a été entrepris dans ces camps, où, malgré des conditions extrêmement dures, les survivants ont veillé à transmettre des gestes séculaires.

Nuits photogéniques, journées studieuses

Du 14 au 18 décembre se tiendront les soirées qui ont fait la renommée du festival auprès d’un public toujours plus nombreux. Le Khéma, Bambu Stage, le Heritage Hub ainsi que MyCargo seront autant d’écrins sur les écrans desquels défileront une sélection effectuée par les curateurs Françoise Callier, Sophal Neak, Kim Hak et Wang Xi. Ces soirées permettront de découvrir une palette d’œuvres particulièrement éclectiques, de toutes périodes et de toutes origines, mêlant les grands noms de la photographie à des artistes moins connus au travail remarquable.

Autre point fort du festival : la tenue d’ateliers, durant lesquels 29 étudiants venus de toute l’Asie perfectionneront leur art auprès de 7 tuteurs de renommée internationale, tous bénévoles. Au fil des ans, ces ateliers ont permis de faire émerger de nouveaux talents, représentants d’une photographie asiatique en plein essor. Mais aussi de créer une communauté de photographes extrêmement soudée, nombre d’entre eux étant devenus des professionnels de l’image. Ces ateliers sont l’une des principales raisons d’être du festival, qui permet par ces formations gratuites et de qualité de promouvoir et d’encourager la pratique photographique à travers le continent.

Fondation Anjali

Ces workshops ont, depuis la fondation du festival en 2005, accueilli 330 participants. La même formule est appliquée auprès des enfants défavorisés de la fondation Anjali. Basée à Siem Reap, proche de la pagode de Wat Sway, cette organisation à but non lucratif a été fondée par l’Angkor Photo Festival en 2005. Durant 10 jours, 40 enfants, munis chacun d’un appareil photo prêté pour l’occasion, livreront leur vision du quotidien, encadrés par 8 tuteurs professionnels. Un article sera consacré à cette belle aventure pédagogique, dont les résultats seront révélés au public le dimanche 16 décembre. Les travaux des enfants, d’une surprenante qualité, ont déjà fait l’objet de maintes expositions, dont une au Japon, ainsi que d’un ouvrage.

Tout pour le public

Certains après-midi seront le théâtre de débats et de conférences gratuites abordant des thèmes aussi variés que le statut du photographe indépendant, les problématiques liées au photojournalisme ou encore l’évolution de la photographie vietnamienne. Ces séances se dérouleront à l’hôtel Le Tigre, sur Sok San. Les photographes amateurs pourront aussi, comme tous les ans, bénéficier, toujours gratuitement, des conseils de professionnels lors de lectures de portfolios. Sans inscription préalable, les candidats, qui se seront munis d’une sélection de leurs clichés, sont invités à se présenter au Tigre Hôtel du 15 au 17 décembre à 10 heures du matin. Ces lectures de portfolio constituent une opportunité rare pour celles et ceux désireux de perfectionner leur art.

Cette 14ème édition promet donc d’être une réussite, rendue possible par un public fidèle et une équipe soudée. A la tête de celle-ci, la nouvelle directrice, Jessica Lim, n’aura pas ménagé ses efforts pour faire de cet événement bien plus qu’un festival : un lieu de rencontres où se mêlent les influences, où s’affinent les talents et où se révèlent les vocations.

Angkor Photo Festival, à Siem Reap, du 8 au 18 décembre 2018. https://angkor-photo.com/

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