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Agriculture : Les producteurs de longanes demandent à accélérer les exportations vers la Chine

Les retards concernant la mise en place de l'accord entraîneraient la perte de tonnes de fruits, car les canaux d'exportation habituels sont fermés en raison de la pandémie alors que tout est en place pour exporter directement vers la Chine.

Récolte des longanes de Pailin
Récolte des longanes de Pailin

Les agriculteurs de la communauté des longanes de Pailin, près de la frontière thaïlandaise, ont demandé au ministère de l’Agriculture, des forêts et de la Pêche d’accélérer le processus pour conclure au plus vite un accord d’exportation avec la Chine.

Comme l’explique Long Ron, l’une des productrices du groupe, elle exporte des longanes frais vers le marché chinois par l’intermédiaire d’un importateur en Thaïlande depuis huit ans. Cependant, cette année, plusieurs tonnes de sa production risquent de pourrir en raison de la fermeture de la frontière et de l’inaccessibilité des canaux d’exportation à cause de la pandémie de COVID-19, dit-elle, ajoutant que le marché intérieur reste trop étroit pour les quantités que les agriculteurs cambodgiens produisent.

C’est pourquoi la communauté a demandé au ministère de l’Agriculture d’accélérer le processus de signature d’un accord officiel afin que les producteurs cambodgiens puissent exporter directement le longane vers la Chine sans passer par la Thaïlande comme pays de transit, dit-elle.

Comme les producteurs cambodgiens répondent déjà aux exigences d’exportation vers la Chine, il s’agit de pouvoir envoyer directement leurs produits au lieu de passer par un intermédiaire, ajoute Ron.

« Nous avons obtenu le certificat de bonnes pratiques agricoles et disposons des installations de séchage, de désinfection et de conditionnement », explique-t-elle. « Donc, nous avons seulement besoin d'un texte pour que le ministère de l’Agriculture puisse négocier avec les douanes chinoises pour permettre l’exportation de nos produits. »

Dans environ une semaine, jusqu’à 10 tonnes de ses longanes auront été récoltées, précise Ron. D’ici la fin de l’année 2021, plus de 30 tonnes seront prêtes à être récoltées et, si elle ne peut pas vendre sa récolte en Chine, elle pourrait perdre jusqu’à 7 000 dollars cette année.

Depuis neuf ans, Heng Veasna, qui fait également partie de la communauté des longanes de Pailin, s’appuie sur des intermédiaires thaïlandais pour exporter sa récolte, qui devient ensuite identifiée comme un produit thaïlandais.

« Quand il y a un problème, nous courons à l’ouest (Thaïlande) ou vers l’est (Vietnam) pour exporter le longane de Pailin », indique Veasna. « Comme l’ensemble de nos agriculteurs a déjà accès au marché chinois, pourquoi notre ministère refuse-t-il d’aider nos agriculteurs à promouvoir nos exportations par nous-mêmes : Pourquoi devons-nous compter sur les autres ? »

En réponse à la fermeture de la frontière qui a empêché les exportations de produits agricoles cambodgiens, le ministère de l’Agriculture a mis en place des mesures temporaires pour aider à trouver des marchés pour les produits des agriculteurs afin qu’ils ne subissent pas de pertes importantes.

Selon un communiqué de presse publié le 12 août, le ministère a appelé les cultivateurs à exporter leur récolte au Vietnam et a exhorté la population du pays à acheter des longanes aux agriculteurs du pays et en particulier à la communauté de Pailin qui se trouve dans une situation difficile.

La suggestion du ministère suppose que les agriculteurs trouvent des grossistes au Vietnam et, s’ils réussissent, transportent leurs produits périssables aux frontières du pays en pleine pandémie.

Interrogé à ce sujet, Ron a répondu qu’il n’était pas sûr qu’il soit possible d’exporter vers le marché vietnamien en raison du COVID-19.

« Pendant cette crise sanitaire, nos voisins, la Thaïlande et le Vietnam ont connu des épidémies de coronavirus à grande échelle », affirme-t-elle. « Donc, même si le côté thaïlandais n’a pas fermé la frontière, ils n’ont toujours pas d’usines en fonctionnement pour emballer nos produits à exporter vers la Chine, car la plupart des usines d’emballage ont été fermées en raison de la propagation du coronavirus. Et de plus, la Thaïlande a aussi ses propres fruits à exporter.

« Si le ministère nous demande de changer d’orientation et d’exporter vers le marché vietnamien, comment pouvons-nous être confiants puisque le Vietnam a également été touché par l’épidémie », dit-elle.

Selon Say Sophat, directeur du département provincial de l’agriculture de Pailin, la communauté des longanes de Pailin compte actuellement plus de 5 000 hectares de plantations, qui peuvent donner environ 40 000 tonnes de fruits. La meilleure période pour les agriculteurs pour la récolte de cette culture est entre novembre et février.

Interrogé sur l’accord d’exportation du longane de Pailin vers la Chine, Sophat a répondu qu’il n’avait reçu aucune information du ministère. « Je n’ai pas encore été informé de la date à laquelle les parties chinoise et cambodgienne modifieront officiellement le protocole d’exportation du longane Pailin », a-t-il déclaré.

En août 2020, le directeur général de l’agriculture Ngin Chhay avait annoncé que le Cambodge exporterait officiellement le longane de Pailin vers la Chine fin 2020 ou début 2021. Cependant, en mai 2021, ce dernier a déclaré que le projet pourrait être reporté en raison de la pandémie et de certains problèmes techniques.

Alors que le marché cambodgien est bien trop étroit, une usine de conditionnement de trois millions de dollars attend la conclusion de l'accord d’exportation entre le Cambodge et la Chine pour ouvrir ses portes.

Si les producteurs de longanes dépendent du marché chinois, c’est parce qu’ils ne peuvent pas compter sur le marché cambodgien, déclare Suon Chum, vice-président de la communauté des longanes de Pailin. Le marché local ne représente que 5 % du marché total des longanes, précise-t-il.

« Vendre le longane de Pailin sur le marché cambodgien équivaut à le jeter », ajoute M. Chum.

« Sur le marché intérieur, les gens n’achètent des longanes Pailin que pendant les fêtes bouddhistes. En une semaine, nous vendons moins de 100 tonnes sur le marché local et le reste de la production de nos agriculteurs se retrouve complètement pourri »

« Mais sur le marché thaïlandais, nous pouvons exporter au moins 100 tonnes par jour », affirme-t-il.

Selon M. Chum, la communauté de Pailin dispose d’une usine pour sécher, désinfecter et emballer les fruits. Cette installation a été financée par une société chinoise.

Bien que l’usine soit prête à fonctionner depuis trois ans, elle n’a pas encore été mise en service, dans l’attente de l’accord d’exportation de longanes entre le Cambodge et la Chine, fait remarquer Chum.

Ou Sokmean avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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