Selon plusieurs responsables gouvernementaux, la nouvelle loi sur la sécurité alimentaire est d’une importance vitale pour la protection de la santé et de la sécurité publiques, car elle garantira des aliments de qualité et une bonne hygiène tout en contribuant à réduire l’apparition de diverses maladies.
Le projet de loi sur la sécurité alimentaire — qui comporte 11 chapitres et 43 articles — a été approuvé par le Sénat le 18 mai, en attendant sa promulgation par le Roi. Penn Sovicheat, sous-secrétaire d’État et porte-parole du ministère du Commerce, a déclaré au Post le 30 mai que la loi constituait un moyen essentiel de protéger la santé de tous en veillant à ce que les gens consomment des aliments de qualité, sûrs et hygiéniques, afin de les maintenir en bonne santé et d’éviter de contracter diverses maladies.
« Cette loi permet également de garantir une concurrence transparente, d’empêcher les produits de contrefaçon et d’améliorer la réputation des produits alimentaires cambodgiens sur les marchés internationaux. C’est aussi un élément important pour stimuler les exportations », a-t-il ajouté.
Ang Vong Vathana — ministre principal chargé des missions spéciales qui a conduit une délégation gouvernementale pour défendre le projet de loi — a déclaré que la loi avait pour mission essentielle de fixer des principes de base pour promouvoir la sécurité alimentaire. Elle vise à promouvoir le bien-être du public et à protéger les intérêts des consommateurs, tout en apportant une contribution majeure à la réduction de la pauvreté.
« Cette loi permettra au Cambodge de préparer un système moderne de sécurité alimentaire en établissant des mesures préventives et en contrôlant les chaînes de production plutôt qu’en inspectant et en analysant les produits finis », a-t-il déclaré.
Bun Sethy, un habitant de Takhmao, dans la province de Kandal, confie qu’il achète souvent des aliments préparés à l’extérieur de sa maison, car après avoir quitté son travail le soir, il se dit trop fatigué pour cuisiner et achète donc des plats dans la rue.
« En fait, je suis inquiet pour la sécurité alimentaire, mais je n’ai pas le choix, car le prix dans la rue est abordable. Il y a un restaurant près de mon lieu de travail, mais il est trop cher. Dans la rue, une boîte de riz et un sac de nourriture ne coûtent que 4 000 riels, mais dans un restaurant, le prix est le double ou plus », dit-il.
Lorsqu’on lui demande s’il a déjà été malade à cause de la nourriture de la rue, il répond qu’un médecin lui avait dit un jour que sa santé était faible en raison d’un manque de nutriments et de vitamines.
« J’achète souvent de la nourriture de rue, mais je vérifie toujours si le magasin est propre avant d’acheter. Si l’endroit semble désordonné ou est jonché de détritus, je n’achète pas chez eux. À ce jour, je n’ai jamais eu de problème d’intoxication alimentaire ou de diarrhée. C’est pourquoi je continue à manger de la nourriture de rue », ajoute-t-il.
Bien qu’il pense que la nouvelle loi améliorera les normes de sécurité, il craint qu’elle ne limite la vente de nourriture de rue. Il se demande s’ils seront capables de respecter les normes élevées fixées par la nouvelle loi tout en restant abordables.
Lon Ry, vendeuse devant le marché de Phsar Chas, dans le quartier de Daun Penh, confie qu’elle n’a pas entendu parler de la nouvelle loi et qu’elle ne pouvait donc pas dire si elle affecterait son travail ou non.
« J’applaudis notre pays pour cette loi et j’espère que lorsqu’elle sera promulguée, les vendeurs de rue n’auront pas de problèmes. Pour moi, une bonne hygiène et des aliments sûrs sont des principes importants. »
« Je les applique tous les deux régulièrement pour protéger la santé de mes clients et de ma propre famille », dit-elle.
Ry ajoute qu’elle ne s’inquiète pas des amendes ou des inspections, car elle respecte les bonnes pratiques d’hygiène.
M. Sovicheat a déclaré que le ministère inspecterait les activités des vendeurs sur les marchés et dans les rues, les exhortant à maintenir une bonne hygiène et, à terme, à améliorer la qualité pour attirer les touristes :
« Les stands de rue et de marché sont les destinations alimentaires qui servent le secteur touristique et les moyens de subsistance des personnes à revenus moyens et faibles. Ils doivent maintenir des normes d’hygiène strictes, car l’hygiène est le garant de la qualité et de la sécurité », affirme-t-il.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 220 millions d’enfants souffrent de diarrhée chaque année et que 96 000 enfants meurent de problèmes liés à la sécurité alimentaire. Les aliments insalubres créent un cercle vicieux de diarrhée et de malnutrition qui menace l’état nutritionnel des plus vulnérables.
Sok Silo, secrétaire général du Conseil pour le développement agricole et rural (CARD), a déclaré qu’entre 2015 et 2021, un total de 4 699 cas d’intoxication alimentaire ont été enregistrés. Citant le bureau des aliments relevant du département des médicaments et des aliments du ministère de la Santé, il a précisé que 119 de ces cas se sont avérés mortels.
« Les aliments dangereux constituent une menace sanitaire mondiale pour tout le monde, mais les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades sont particulièrement vulnérables », affirme-t-il.
Mom Kunthear & CG avec notre partenaire The Phnom Penh Post
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